Capitalocène et résistance

30 mars

  • Et maintenant, quel « ordre de bataille » ?

Regards et Médiapart le 24 avril 2023

L’État néolibéral fait officiellement la guerre au peuple. « L’ordre civil » est bien devenu « un ordre de bataille » selon les mots de Foucault. Comment, dans ces conditions, un peuple peut-il se constituer en puissance ? La question est dans toutes les têtes de celles et ceux qui se mobilisent avec obstination. Elle se pose clairement aux syndicats. Elle ne semble pas captiver les partis.

The Conversation 14 mars 2023

Comment un mouvement majoritaire et légitimement démocratique peut-il faire plier l’intransigeance néo-libérale d’un gouvernement ? Telle est la question d’actualité en France. Elle résume sans doute l’enjeu mondial d’un XXIe siècle déjà marqué par des vagues d’émeutes et de soulèvements d’une ampleur et d’une densité rare.

Médiapart 21 octobre 2021

Il n’y a pas de Zemmour sans feu. Entre bouleversement climatique et pandémie, l’heure de vérité a sonné pour l’humanité. Dans cette débâcle où le cynisme autoritaire l’emporte sur toute espérance commune, la confusion politique gagne. Elle laisse les peuples sans boussole et les nantis sans conscience. L’abolition de l’avenir ouvre la voie aux imprécateurs dans le grand show présidentiel.

Regards 17 juin 2021

« La politique, c’est la guerre continuée avec d’autres moyens » disait Michel Foucault. Depuis quelques années, l’extension du domaine de l’antiterrorisme remet la guerre au centre en radicalisant les pratiques répressives comme le débat politique. L’opération « Ombres rouges » qui fait resurgir en France les années de plomb italiennes participe de cette dérive, mortelle pour la démocratie.

Regards 3 mai 2021 et Médiapart 4 mai 2021

Pour Marc Bloch, auteur de L’Étrange défaite, la cause de la débâcle de juin 1940 n’était pas seulement militaire mais d’abord politique. De la même façon, le désastre annoncé de printemps 2022 n’est pas seulement de nature électorale. La débâcle de la démocratie se construit depuis des mois par une sorte de capitulation rampante et générale face à l’extrême droite.

Regards, 15 mars 2021 et Médiapart

Depuis un an la pandémie bouleverse notre rapport à la vie, aux autres, au pouvoir, à la nature, et à l’avenir. L’épreuve est radicale et douloureuse. L’humanité semble vouloir apurer ses comptes avec des formes structurelles de domination. Mais en France, l’absence d’alternative claire et démocratique à l’autoritarisme désastreux du pouvoir nous plonge dans un ressentiment politique dévastateur.

Débat sut RFI le 23 février 2021

– Cécile Coudriou, présidente d’Amnesty International France

– Alain Bertho, anthropologue, Auteur du livre «Time over, le temps des soulèvements», éditions Le Croquant 

– Bertrand Badie, professeur émérite des Universités à Sciences Po. Spécialiste des Relations internationales. Auteur du livre «Inter-socialités. Le monde n’est plus géopolitique», CNRS éditions

18 décembre. Version intégrale de l’entretien accordé au quotidien belge L’Echo

4 décembre 2020

Quand la dénonciation inquisitoriale du « coupable » prend le pas sur l’analyse structurelle des responsabilités, le complotisme s’installe. Quand l’État s’en arroge le monopole et la légitimité et fait de « l’islamisme » la matrice de tous les dangers, on bascule dans la police de la pensée, on organise le déni du réel, on nous enferme dans un récit paranoïaque qui dévaste la politique.

17 novembre 2020

« Il y a quelque chose qui me sautait aux yeux, mais je n’arrive toujours pas à le voir ». Tels le narrateur de En attendant les barbares de J.M. Cotzee, nous voici retranchés dans une forteresse nationale, menacés par un danger insaisissable. Nous avons du mal à comprendre que la barbarie ne vient pas du dehors mais qu’elle ronge de l’intérieur une société travaillée par la peur.

29 septembre 2020

Alors que les manifestations et les révoltes se multiplient au niveau mondial depuis deux ans, notre stagiaire Justin Saint-Loubert-Bié a interviewé Alain Bertho, professeur d’anthropologie à l’Université de Paris 8 et expert sur les révoltes, la mondialisation et l’altermondialisme. La conversation porta sur son essai Les enfants du chaos : Essai sur le temps des martyrs (Éditions La Découverte, 2016) et son nouveau livre, Time over ?: Le temps des soulèvements (Éditions du Croquant, 2020).

5 MAI 2020

L’incertitude sanitaire va durer. La crise sociale va être dévastatrice. Celles et ceux qui se sont mobilisés en 2019, et avant, sont celles et ceux qui ont permis au pays de tenir malgré un pouvoir aussi incompétent que méprisant. En France, comme ailleurs, celui-ci veut sonner l’heure de l’obéissance. Une bataille politique majeure commence. Elle sera féroce. Parce qu’ils ont peur.

20 avril 2020

Chaque jour qui passe, le pouvoir étale son incompétence dans la crise que nous vivons. Cette dramatique défaillance est structurelle. Elle s’enracine dans des transformations récentes de l’État. Elle met en danger nos vies. Elle n’a qu’un antidote : la mobilisation de l’intelligence populaire à l’œuvre aujourd’hui dans les hôpitaux et les quartiers. C’est à elle de construire le monde d’après.

Faut-il préparer le « jour d’après » comme si la crise sanitaire n’était qu’une parenthèse ? Promesses d’investissements pour la santé du côté du pouvoir, promesses de règlements de comptes pour d’autres, promesses que rien ne sera comme avant. Mais rien n’est déjà plus comme avant. Le « jour d’après » a commencé pour les pouvoirs politiques et financiers. Il est déjà l’heure de résister.

En décembre 2019, on pouvait lire sur une banderole d’hospitaliers mobilisés : « L’État compte les sous, on va compter les morts ». Nous y sommes. Ces deux comptes là sont antagoniques. Quand nous aurons vaincu le Covid-19, il nous faudra encore gagner la bataille de la vie contre les logiques financières dont nous savons maintenant qu’elles sont, au plein sens du terme, mortifères.

El « día siguiente » es hoy Alain Bertho Antropólogo Publicado originalmente en francés en su blog Tiempos Actuales el 7 de abril | Traducción de María R. Abascal. ¿Se debe preparar el « día siguiente » como si la crisis sanitaria fuera solo un paréntesis? Promesas de inversiones sanitarias de los poderosos, promesas…