Lycées : échauffourées à Saint-Denis – 18, 19, 20 octobre 2010
Trois Jours d’affrontements
Les affrontements entre les jeunes (parfois très jeunes) et la police ont eu lieu à Saint-Denis les 18, 18 et 20 octobre au matin. Ces affrontements se sont déroulés devant le Lycée Paul Eluard et en centre ville.
Plusieurs voitures ont été brûlées. Des magasins ont été pillés.
Un dizaine d’interpellations musclées ont eu lieu tous les jours.
(observation de la rédaction du site)
La peur des casseurs paralyse le centre-ville
Leparisien.fr
21 10 2010
En une semaine, à Saint-Denis, une vingtaine de commerces ont été pillés. Désormais, la plupart baissent le rideau le matin, par crainte d’être attaqué
C’est peu dire que le centre-ville de Saint-Denis attend avec impatience le début des vacances de la Toussaint. Depuis jeudi dernier, à l’exception notable d’hier, des groupes de casseurs s’en prennent aux vitrines des commerces, principalement d’articles de sport, de prêt-à-porter, de parfums ou d’électronique, en marge des manifestations lycéennes.
Conséquence : la majorité des commerçants de la rue de la République ou de la rue Gabriel-Péri préfèrent baisser le rideau toute la matinée. « Depuis jeudi, on est sans cesse sur le qui-vive, confie, fébrile, cette pharmacienne. Le matin, on lève et on baisse le rideau à chaque client. Ça a forcément un impact sur notre chiffre d’affaires : on ne récupère pas tous nos clients l’après-midi. »
Soudain, un homme passe la tête dans le magasin : « Ils sont place du Caquet, ils arrivent. » Cette fois-ci, aucun casseur parmi les lycéens qui défilent silencieusement avant de se disperser sous l’œil des policiers venus en nombre. « C’est normal, toutes les boutiques sont fermées ce matin », ironise une commerçante. Saliha, 43 ans, presse le pas devant trois policiers montés à cheval. « J’habite à côté du Marionnaud qui a été pillé lundi, explique-t-elle. Depuis, j’ai fait des provisions et j’évite de sortir de chez moi. » Et elle n’est pas seule à attendre un retour au calme. « Depuis jeudi, on tourne à deux clients par jour contre quinze habituellement, explique cet opticien. Les gens ont peur : ils nous appellent pour nous dire qu’ils passeront plus tard. » Parmi les victimes des casseurs, le patron de Sana Sports, dont le magasin a été pris pour cible à deux reprises lundi et mardi. Hier, l’homme se préparait à un nouvel assaut, avec six de ses salariés, équipés de marteaux et d’outils. « On en est réduits à l’autodéfense, se lamente-t-il. Ce matin, c’est l’accalmie mais ça risque de repartir. » Le commerçant, qui s’estime « abandonné », a fait ses comptes. « J’ai déjà perdu 20000 € de chiffre d’affaires depuis lundi sans compter le pillage et les vols. »
Adjointe (PC) en charge de la tranquillité publique, Florence Haye explique avoir intensifié la présence d’adultes sur la voie publique (policiers municipaux, élus) pour prévenir les dérapages. « C’est vrai qu’il est facile de faire l’amalgame, mais il faut distinguer les lycéens des casseurs, précise-t-elle. Il y a un vrai manque d’organisation chez les lycéens, qui ont tendance à errer mais manifestent tranquillement. Les casseurs, eux, se déplacent par petits groupes d’une vingtaine ou d’une trentaine de personnes, qui ne viennent pas forcément de Saint-Denis mais souvent de Stains, Pierrefitte, Epinay et qui agissent très vite. » L’élue comme les commerçants prévoient une situation tendue jusqu’à demain.
Une étudiante en kinésithérapie, âgée de 20 ans, a déposé plainte mardi après avoir été prise à partie lundi matin par une cinquantaine de casseurs, au volant de sa voiture, rue de la Liberté à Saint-Denis. Munis de barres de fer, ceux-ci s’en sont pris à la voiture, blessant au passage la jeune femme à la main. Souffrant d’une fracture au doigt, la jeune femme a dû être opérée mardi et est immobilisée un mois.