Lycées : échauffourées à Villeneuve sur Lot – 15 octobre 2010

Les jeunes casseurs sous contrôle judiciaire

ladepeche.fr

17 10 2010

Placés en garde à vue vendredi suite aux émeutes qui se sont déclarées en marge de la manifestation lycéenne dans la bastide de Villeneuve sur Lot, les quatre mineurs soupçonnés de dégradations ont été déférés hier en fin de matinée au parquet d’Agen. Présentés devant le procureur de la République et le juge des enfants, trois d’entre-eux (deux âgés de 16 ans et un de 15 ans et demi) ont été mis en examen pour « dégradations de biens publics en réunion » (ce qui constitue une circonstance aggravante). Les deux jeunes âgés de 16 ans ont été placés sous contrôle judiciaire avec interdiction de se rendre dans les manifestations publiques et assorti d’un stage de citoyenneté à accomplir dans les plus brefs délais. Le plus jeune qui n’a pas encore 16 ans est exonéré de mesure de contrôle judiciaire. Ces trois acolytes auraient dégradé le bus à mains nues par des coups de pied et de poing rageurs. Un quatrième jeune a été mis en examen à son tour pour « dégradation de biens publics ». Il aurait agi seul pour sa part et il a cassé la lunette arrière d’une voiture de police à l’aide d’une pierre. Il est astreint au même régime et obligations que ses deux petits camarades. Le quatuor a été remis en liberté et à leurs parents respectifs. Ce sont des lycéens inconnus jusque-là de la justice qui ont expliqué avoir été « enrôlés » par des adultes dans la manifestation. L’enquête diligentée par le commissariat de police de Villeneuve se poursuit pour faire toute la lumière sur les participants à ces actes de violence.

Villeneuve-sur-Lot : Une trentaine de casseurs sème la panique

sudouest.fr

16 10 2010

Hier, la manifestation des lycéens a rapidement dégénéré. Quatre mineurs ont été interpellés.

Il est difficile de s’imaginer, devant la quiétude habituelle des rues villeneuvoises, qu’hier matin, les commerçants et les quelques lève-tôt ont été témoins, voire pour certains, victimes de violents incidents. « C’était terrifiant. On a vu une masse s’engouffrer sous la porte de Paris. Ça n’a duré que quelques minutes et les actes ont été très violents », raconte, désorientée, une commerçante de la rue de Paris.

Tout a commencé jeudi soir, tard. « On a appris qu’un message circulait sur Facebook pour appeler les lycéens de Georges-Leygues et de Couffignal à manifester », raconte Luc, militant du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA). Un message tardif qui n’a pourtant pris personne au dépourvu. Hier matin, vers 8 heures, ils étaient environ 300 à bloquer l’entrée principale du lycée Georges-Leygues, face aux employés de l’établissement sur les dents depuis 7 h 15. Très vite, une trentaine d’individus lance les hostilités et caillasse à tout va. Tout d’abord sur un bus d’Interval, brisant le pare-brise, puis sur les agents de police, sur place pour encadrer la manifestation, endommageant leur véhicule.

Pour éviter que les choses ne dégénèrent, les leaders décident alors de se lancer vers le centre-ville, sans avoir conscience des risques d’une telle fureur en mouvement. Le cortège se déplacera à une vitesse folle, reliant le lycée Georges-Leygues au commissariat en moins d’un quart d’heure.

« Le bulldozer » des casseurs

Avenue du Maréchal-Leclerc, le « bulldozer » des casseurs, en tête, envoie valser tables et chaises des bistrots, entre dans les commerces, vide les comptoirs, flanque tout par terre. Face à cette violence, les militants du NPA tentent tant bien que mal de passer en tête du cortège, mais seront vite débordés. Une patrouille de police est envoyée sur place, malheureusement en nombre insuffisant pour contenir une telle foule.

Leur périple destructeur continuera jusqu’à la mairie. Il est 8 h 30, peu de commerces sont ouverts. « C’était d’autant plus impressionnant qu’ils étaient cagoulés », raconte un commerçant. Les quelques casseurs pousseront l’intimidation jusqu’au commissariat de police, caillassant les locaux et les agents. Ils tenteront d’y entrer en vain et seront repoussés par l’usage de bombes lacrymogènes. Durant ces incidents, une fonctionnaire de police a été légèrement blessée à la cuisse. Une quinzaine de gendarmes ont été appelés en renfort.

La nuit en garde à vue

La majorité des lycéens a condamné ces actes. « Nous n’y sommes pour rien. C’est une bande de jeunes qui a profité de notre mouvement pour faire de la casse. Nous sommes écœurés », déplore Manon, élève de Georges-Leygues. Dépités par la tournure de leur revendication, les lycéens ont petit à petit quitté le cortège et sont revenus au lycée. « À 10 heures, tout était calme, les élèves ont repris les cours, » explique la proviseure adjointe du lycée Georges-Leygues. Suite à ces incidents, le maire de Villeneuve-sur-Lot, Jérôme Cahuzac, a réagi en condamnant ces actes et portera plainte contre X suite aux dégradations des biens municipaux.

Hier soir, quatre mineurs interpellés devaient passer la nuit en garde à vue et pourraient être poursuivis pour dégradation volontaire en attroupement armé de projectiles dangereux. Un cinquième individu est activement recherché. Déjà connus des services de police, ils sont tous inscrits au lycée Couffignal.

Villeneuve-sur-Lot. Les casseurs s’invitent à la manif

ladepeche.fr

16 10 2010

Dépitées, le mot est faible. « On veut vous dire ce qui s’est réellement passé. » Hier matin, pour leur première manifestation, les lycéennes du Leygues souhaitaient faire comprendre à tous « leur inquiétude immense face à l’avenir. » Au lieu de cela elles se retrouvent face à la presse pour s’excuser, « 15 casseurs, certains des lycées mais surtout de l’extérieur des établissements » sont venus décrédibiliser la manifestation. » Au départ, « nous avions voulu bloquer les entrées des deux lycées. Et puis après le premier incident devant le lycée Couffignal, « un bus Interval caillassé, le pare-brise en éclat, ils jetaient même des cailloux à l’intérieur du véhicule, nous avons décidé de faire partir la manif vers le centre ville plus tôt que prévu. » Tout au long du parcours les mêmes « casseurs », ont continué. Ils s’en sont pris à des voitures, une trentaine au total qui ont subi des dégradations ; renversé des panneaux de signalisation, investi le chantier devant l’église Sainte-Catherine volant au passage des outils, détruisant une moto, s’attaquant ensuite à un véhicule de la police qui a eu la vitre arrière détruite par des jets de pierres, à une vitrine. «Ils ont même jeté un vélo dans le Lot!» ajoutent les jeunes filles.

Première fois depuis Mai 68

Ce mouvement de violence est inédit dans les manifestations d’ordinaire « bon enfant » sur les bords du Lot. C’est d’ailleurs la première fois, depuis mai 1968, que les policiers villeneuvois utilisent du gaz lacrymogène pour calmer les ardeurs des manifestants. Quelques irréductibles ont néanmoins à semer la pagaille en jetant des pierres sur la façade du commissariat. Même un gamin de 12 ans, scolarisé au lycée professionnel a été interpellé, des cailloux à la main. « De toute manière il y a toujours des jeunes qui débarquent devant les lycées, sans que l’on sache d’où ils viennent » expliquent les lycéens. Pratiquement au pas de course, les manifestants (entre 4 et 500), se sont retrouvés devant la mairie pour expliquer par la voix de Karim, leur porte-parole « qu’une manif ce n’est pas cela. Ces méfaits enlèvent toute la légitimité du mouvement. » Pour d’autres, « Nous voulons juste dire à Sarkozy nos inquiétudes, nous voulons un avenir. La retraite à 67 ans, non merci. Déjà que les jeunes ne trouvent pas de travail… »

Une délégation a été reçue à la mairie par Maud Pagin, adjointe à la jeunesse et aux affaires scolaires et Frédéric Sanchez, directeur de cabinet du maire. Malgré les casseurs, les lycéens villeneuvois restent mobilisés. Mardi 19 octobre, ils seront à Agen, ils ont obtenu de la municipalité la mise en service d’un bus pour relier le chef-lieu du département.

Une quinzaine de casseurs s’est invitée à la manifestation des lycéens, dégradant des véhicules, caillassant un bus Interval ainsi qu’une voiture de police.

« Le préfet dénonce fermement de tels agissements et l’irresponsabilité des adultes qui ont pu inciter des mineurs à en être les auteurs.»

 

~ par Alain Bertho sur 17 octobre 2010.

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