Emeute à Tiaret avril 2008 تيارت

L’enterrement de Harraga tourne à l’émeute à Tiaret

Mercredi 9 avril 2008 10:09

Après la levée des corps, arrivés en fin de journée, des centaines de jeunes ont manifesté à Tiaret, criant leur colère contre l’injustice.

Tiaret a vécu hier au rythme d’une macabre nouvelle qui s’est répandue telle une traînée de poudre. Tout Tiaret n’avait d’ouïe que pour ses jeunes victimes repêchées en mer. Elles sont sept, dont les familles respectives ont identifié les corps au niveau de l’hôpital de Mohgon (Oran). Beaucoup de citoyens avaient commencé spontanément à affluer vers les domiciles mortuaires pour présenter leurs condoléances aux familles éprouvées, avons-nous constaté sur place. Les jeunes harraga partis durant la nuit de jeudi à vendredi derniers résidaient tous dans le périmètre situé entre les localités de Tiaret (cité Volani et Préfabriqué), Biban-Mesbah, ferme Djellouli Missoum et le lieudit Araar. Ils avaient des liens d’amitié, voire de parenté entre eux. Les corps rapatriés à Tiaret sont ceux de Zoubeidi Mustapha, les cousins Hocine et Khaled, Ghenaï Saad, Bouhelassa Benaouda, en l’absence du corps du jeune Bouchadjra, porté disparu. Le drame a été exacerbé par l’arrivée à Tiaret de Djamel Ould Abbès, attendu de pied ferme par au moins cinq cents jeunes,en majorité ceux ayant tenté la « harga ». 169 d’entre eux avaient été préalablement inscrits sur une liste de jeunes devant discuter de leurs problèmes avec le ministre. Ce ne fut pas une sinécure pour Ould Abbès qui avait passé de mauvais moments à convaincre la foule excitée qui exigeait de la considération. Le ministre qui dut monter sur une chaise pour tenter de calmer une foule en délire a été obligé de rebrousser chemin face à la ténacité des jeunes auxquels se sont mêlées des femmes, pour certaines d’entre elles veuves. Une fois dans la salle, c’est une explosion de colère difficilement contenue. Certains ex-harraga n’y ont pas été par quatre chemins pour décrire la situation de mal-vivre, de hogra, en demandant des solutions radicales à même de stopper l’hémorragie. « Je suis venu vous écouter et décider de ce qui pourra être réglé à court terme, voire dans l’urgence pour certains cas », a été l’une des réponses du ministre. Dans une salle chauffée à blanc, les jeunes ont étalé sans fioritures leurs problèmes, pas ceux fatalement ressassés dans des discours lénifiants jusque-là débités sur la question. Après un difficile tour de micro que les jeunes s’arrachaient pour exposer les problèmes, Ould Abbès avait compris qu’il fallait lâcher du lest en annonçant une série de mesures sur le tas, comme par exemple la prise en charge de certains malades et de leurs parents, leur inscription au titre de nouveaux programmes, promesses d’aides, révision de dossiers dûment déposés et tutti quanti. Le tout était de calmer les esprits et susciter l’espoir parmi une jeunesse qui continue de nourrir le scepticisme. On aura un moment compris qu’en dépit du drame réel que vit la jeunesse algérienne, le membre du gouvernement ne s’empêchait pas de lorgner la « ouhda thalitha », celle pour laquelle fut déployé un immense portrait du Président sur le fronton de la direction de l’action sociale. Les jeunes, quelque peu apaisés mais non confortés dans leurs choix vitaux, ceux devant leur assurer une vie décente loin de la bureaucratie et de la hogra, réelle ou supposée, ne décolèrent pas et pour cause, les nombreux problèmes de la jeunesse méritent des actions d’envergure et non de colmatage…

A. Khalid

La Harraga : Gendarmerie nationale encercle le village de Biban Mesbah

Jeudi 10 avril 2008 0:11


Zerhouni : « La loi algérienne interdit le voyage sans documents et visa »

Le village de Biban Mesbah, qui a perdu sept de ses enfants lors de l’expédition funeste à partir du port de Marsa El Hedjadj à Oran, a été le théâtre de larges mouvements de protestation hier matin. La route nationale 23 reliant Tiaret à Souker a été bloquée par les protestataires, avant que la brigade de gendarmerie n’intervienne pour la réouvrir. Continue…

Immigration clandestine : 13 cadavres repêchés au large d’Arzew, ouest algérien

Algeria News – Algérie Actualités

Enregistré dans : Politique — hwawi @

Le bilan des “harraga” algériens (candidats à l’immigration clandestine) qui ont péri au large d’Arzew, dans la région d’Oran (430 km à l’ouest d’Alger), s’est encore alourdi. Les gardes-côtes ont repêché jusqu’ici 13 cadavres, a rapporté mercredi matin la radio algérienne.

Le précédent bilan faisait état de onze corps sans vie repêchés au même endroit. Ils ont été répérés flottant sur l’eau et repêchés par les gardes-côtes. Certains corps ont été identifiés grâce aux téléphones mobiles. L’âge des victimes de cette tragique tentative d’immigration clandestine varie entre 20 et 25 ans. Ce groupe de « harraga », originaires de Tiaret pour la majorité d’entre eux, était composé de 16 jeunes ayant pris la mer dans la nuit du 4 et 5 avril à bord, semble-t-il, de deux embarcations de fortune. Les recherches se poursuivaient encore lundi en fin d’après-midi pour retrouver les corps des autres « harraga » portés disparus.

~ par Alain Bertho sur 12 avril 2008.

 
%d blogueurs aiment cette page :