Affrontements à Bourtzwiller (Mulhouse) – 11 septembre 2011

Affrontements à Bourtzwiller : dix blessés légers et deux interpellations

 

lalsace.fr

 

12/09/2011

 

François Torelli

 

Au lendemain des affrontements qui ont semé le chaos dans le quartier mulhousien de Bourtzwiller, le bilan s’élevait hier à dix blessés légers. La police a interpellé deux hommes, dont le meneur des assaillants.

 « Ça fait bientôt quarante ans que j’habite ici, et je n’avais jamais vu ça », lâche un riverain, encore sous le choc. « On aurait dit que c’était la guerre », répète en boucle un voisin. Hier matin, au lendemain des affrontements qui ont embrasé le quartier mulhousien de Bourtzwiller (lire nos éditions de dimanche), le sentiment prédominant était la consternation. La consternation et la crainte d’être, une fois de plus, stigmatisés. « Je ne dis pas qu’il n’y a pas des voyous ici, c’est vrai, mais ils sont très minoritaires : sur 15 000 habitants, vous en avez peut-être vingt », assure un jeune homme, fraîchement installé.

Du côté de la police, l’accalmie et les premières auditions ont permis de préciser le déroulement exact des affrontements. Apparemment, tout est parti d’une broutille, un mot de trop ou un regard de travers, entre un membre de la communauté tchétchène et un habitant du quartier, jeudi dernier. Le lendemain, ce différend a donné lieu à une bagarre sans gravité.

L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais samedi, près de quarante hommes, se présentant comme des membres de la communauté tchétchène, ont convergé de plusieurs départements limitrophes, avec des armes. Une rixe a éclaté, un jeune de chaque camp a été légèrement blessé par arme blanche, et un Tchétchène, présenté comme le meneur, a ouvert le feu sur le groupe adverse, avec un fusil à canon scié, sans toucher qui que ce soit. Il a été interpellé vers 17 h 30, malgré la vive opposition de ses comparses, dispersés à coups de flashball et de gaz lacrymogènes. Hier soir, il était toujours en garde-à-vue.

Pendant ce temps, la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre dans le quartier, et des dizaines de jeunes ont convergé pour soutenir leurs camarades. « Beaucoup ont entendu les coups de feu, ça a circulé sur Facebook, ça a fait boule de neige, ils sont arrivés par dizaines », raconte un témoin. Submergés, les Tchétchènes ont trouvé refuge dans la mosquée (lire ci-contre) et se sont rapidement retrouvés cernés par des jeunes du quartier.

Vers 18 h 30, une quarantaine de policiers de Mulhouse, ainsi que des équipages de Wittenheim, de Belfort, et une vingtaine de gendarmes, ont investi la rue Brossolette pour s’interposer, sous la surveillance d’un hélicoptère et une pluie de pavés. Lire la suite…

 

Plus d’infos

 

 

 

~ par Alain Bertho sur 12 septembre 2011.

Laisser un commentaire