Universités : affrontements à Montréal – 31 mars 2011
La police met fin à une manifestation étudiante
ruefrontenac.com
Jeudi, 31 mars 2011
Écrit par David Patry-Cloutier et Claude Giguère
Une manifestation de quelques milliers d’étudiants, jeudi après-midi, pour dénoncer la hausse des droits de scolarité a tourné au vinaigre alors que l’escouade anti-émeute est intervenue pour disperser la foule. « L’action d’aujourd’hui est la mise au jeu. Le match va se poursuivre jusqu’à l’année prochaine », a averti un porte-parole étudiant.
L’événement était orchestré par l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) et appuyé par des associations étudiantes membres de la FECQ et de la FEUQ. S’étant rassemblés au square Victoria vers 13h, les manifestants se sont rendus jusqu’aux bureaux du premier ministre Jean Charest, au coin de McGill College et Sherbrooke.
Ils en ont contre l’annonce du ministre des Finances Raymond Bachand d’échelonner une hausse de 1650$ des frais de scolarité sur cinq ans. Entre 2007 et 2017, la facture des étudiants québécois aura doublé.
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Vers 15h20, le groupe, rassemblé derrière l’édifice, s’est engouffré sans prévenir dans l’édifice par une porte située sur le côté de l’immeuble où est aussi situé le siège social de Loto-Québec. Un agent de sécurité qui a tenté de les bloquer a rapidement été repoussé par le flot d’étudiants, dont certains étaient masqués, et qui fonçaient au pas de course.
Ceux-ci ont ensuite emprunté une cage d’escalier de secours pour se rendre au premier étage, où sont situés les bureaux de la CRÉPUQ. Une solide porte métallique verrouillée les attendait. Munis d’une barre à clous, deux d’entre eux ont tenté en vain de la forcer, sous le regard médusé d’employés de la CRÉPUQ qui les regardaient faire par une petite fenêtre grillagée.
Les étudiants ont ensuite décidé de monter à l’étage supérieur et ont réussi à s’introduire dans les locaux de Loto-Québec à la hâte. Après une échauffourée avec des employés de la société d’État qui ont tenté de leur bloquer le passage et qui ont verrouillé des portes, séparant le groupe d’étudiants en deux, une vingtaine ont réussi à prendre des ascenseurs pour retourner un étage plus bas, atteignant leur cible première.

Une employée blessée
Voyant le groupe de manifestants se ruer vers les portes des locaux de la CRÉPUQ, la réceptionniste de l’organisme s’est précipitée et a tenté de retenir les portes, s’infligeant une blessure à l’avant-bras. « Quand les manifestants sont entrés, il y aurait eu une bousculade et elle a un bras fracturé, a confirmé après coup la porte-parole du SPVM, Anie Lemieux. Elle a été transportée à l’hôpital. » Les manifestants se sont ensuite installés dans le hall d’entrée de l’organisme, scandant des slogans contre la hausse des frais de scolarité.
L’incident a jeté un certain froid parmi les manifestants, qui étaient nombreux à ne pas comprendre pourquoi la frêle dame s’est jetée sur la porte pour tenter de leur bloquer le passage. Plusieurs ont expliqué à Rue Frontenac qu’ils prévoyaient une occupation pacifique des locaux et qu’ils s’attendaient à quelques bousculades avec des agents de sécurité, sans plus.
Par la suite, des centaines de manifestants se sont rassemblés devant l’édifice pour soutenir cette occupation, provoquant des cris de joie parmi la vingtaine de contestataires qui les voyaient arriver par les baies vitrées de l’immeuble. « Libérez nos camarades! » scandait la foule massée près des portes du 500, rue Sherbrooke Ouest.

L’anti-émeute intervient
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Lorsque les policiers ont chargé, certains ont choisi de s’asseoir par terre pour protester. « C’était de la désobéissance civile passive et non agressive », a affirmé le porte-parole de l’ASSÉ lors de son bilan. Nous avons assisté à deux arrestations à ce moment.
« Il y a eu des gestes criminels qui ont été commis, a affirmé l’agent Anie Lemieux du SPVM pour justifier l’intervention. Il y a eu deux avertissements qui ont été donnés pour mettre fin à la manifestation », indique-t-elle.
Bilan : 5 arrestation et 3 blessés
« C’est une manifestation qui s’est quand même bien déroulée dans l’ensemble », a indiqué Anie Lemieux. Bilan : cinq arrestations, entre autres pour voies de fait sur un policier, menaces contre des policiers et méfaits.
En plus de la dame au bras cassé, Urgences-santé a indiqué avoir eu à soigner sur place un agent légèrement blessé à un bras. Un homme dans la mi-vingtaine aurait aussi reçu en plein visage une balle de caoutchouc, utilisée par les policiers pour repousser les manifestants. Il a été transporté à l’Hôpital Royal Victoria pour un traumatisme mineur », a indiqué Éric Berry d’Urgences-santé. Lire tout l’article…












J’étais présent. Les étudiants étaient présents et faisaient certes sentir et entendre leur présence énergique et enthousiaste, mais on est à des années lumières de pouvoir les qualifier de « violent » ! Honte aux policiers de la SPVM! Honte aux médias bourgeois complices!