Massacres ethniques en Côte d’Ivoire – mars 2011

Massacres des populations civiles, affrontements armés à Abidjan, appels de Blé Goudé, risques de conflits ethno-religieux

Le Nouveau Réveil

lundi 21 mars 2011

Le peuple a-t-il voté Ouattara pour mourir ?

Bientôt quatre mois que le second tour de l’élection présidentielle a pris fin. Consacrant le candidat Alassane Ouattara vainqueur. Mais le candidat Laurent Gbagbo, déclaré président par le président du conseil constitutionnel, est toujours au Palais et ne veut nullement céder. Depuis, c’est la violence à l’état sauvage. Les militants du RHDP, les sympathisants du président Ouattara et les étrangers taxés d’être des rebelles sont assassinés, brûlés vifs, enlevés, torturés par des hommes en armes, des miliciens et des « patriotes » se réclamant du camp Gbagbo. Le débat autour de la présidentielle a cédé la place à une sorte d’épuration politique habillée du manteau d’une rétrograde lutte pour la conservation et la souveraineté de la Côte d’Ivoire face à tous ceux qui ont osé voter pour Ouattara et la Communauté internationale qui a reconnu la victoire de celui-ci. De fait, c’est la terreur sur tous ceux qui sont reconnus ou supposés des soutiens au régime Ouattara retranché au Golf hôtel. Règlements de comptes et expéditions punitives sous forme d’exécutions sommaires sont le lot quotidien dans la plupart des communes d’Abidjan. A Abobo, Adjamé, Yopougon, Port-Bouët 2, Treichville, Koumassi, Attécoubé…, il ne passe plus de jour sans que des populations civiles ne soient massacrées (souvent à l’arme lourde) par des hommes se disant défendre la République de Laurent Gbagbo. Chaque jour, le décompte macabre se poursuit et par milliers, les Ivoiriens fuient Abidjan. Ceux qui ne savent où aller, attendent le prochain escadron qui les criblera de balles ou les brûlera. Combien de morts déplore la Côte d’Ivoire depuis le 28 novembre ? Plusieurs centaines. Et combien en faudrait-il pour que le carnage cesse ? Difficile à dire. Beaucoup d’Ivoiriens ne vivent plus, ils survivent. Mais pour combien de temps encore ? C’est en cela que d’aucuns interpellent le président élu, Alassane Ouattara, et son Gouvernement. Si retranchés au Golf hôtel qu’ils sont, ils peuvent diplomatiquement faire marcher le pays, c’est qu’ils peuvent faire cesser les massacres sur leurs partisans dehors. A la vérité, ce n’est pas de cette Côte d’Ivoire que rêvaient tous ceux qui ont voté pour le candidat du RHDP. En choisissant le Président Ouattara, ils avaient espoir pour le changement, ils avaient espoir de vivre en paix et en sécurité, ils rêvaient de retrouver la joie de vivre, de la prospérité et du respect des Droits de l’Homme. C’est pourquoi, ils réclament que le Président élu fasse arrêter immédiatement ces tueries. Certes, le président leur a chaque fois demandé de patienter et de lui faire confiance. Mais lui faire confiance jusqu’à quand ? Plus le temps passe, plus la patience leur coûte cher en vies humaines. « Les patriotes » ont été instruits de se faire enrôler et de prendre des armes pour « libérer » le pays, les miliciens sont entraînés, des soldats sont plus incisifs. Bref, tout indique qu’inexorablement, l’on s’achemine vers des opérations d’envergures. Une guerre totale que prépare le camp adverse. Que fera le gouvernement Ouattara pour protéger les Ivoiriens qui ont voté pour lui et même tous les innocents qui n’ont pas voté pour lui, mais qui ne demandent simplement qu’à vivre en paix ? Le gouvernement Ouattara est légitime parce que son président est l’élu, ce qui suppose qu’il est le garant de la sécurité des biens et des personnes. Il se doit de protéger les populations. Malheureusement, beaucoup ont l’impression d’être abandonnés à leur sort. De fait, beaucoup ne cachent plus leur lassitude de toujours écouter les discours du gouvernement Ouattara qui ne fait presque rien pour la protection effective des populations. Et le peuple ne leur pardonnera pas cet attentisme de le regarder mourir sans défense.

Laurent Beugré

Comment la Fesci et les miliciens sèment la terreur dans les familles

Le Patriote

lundi 21 mars 2011

C’est une psychose généralisée. Les populations ivoiriennes, notamment celles proches du président démocratiquement élu, Son Excellence Alassane Ouattara ont le sommeil trouble. Du moins, elles arrivent à fermer un peu les yeux dans la journée, lorsque les armes cessent de crépiter et les jeunes patriotes mettent un bémol à leurs sales besognes. Les jeunes patriotes et les miliciens fidèles au ‘’putschiste constitutionnel’’, Laurent Gbagbo, sèment la désolation dans les familles depuis le lundi dernier. Ils sont soutenus dans ces actes ignobles par les soldats pro-Gbagbo (notamment des éléments de la Brigade Anti-émeute et la Compagnie Républicaine de Sécurité (CRS 1). A Yopougon Port-Bouet 2, ces miliciens et jeunes patriotes, ont brulé vif des habitants. Ils ont incendié les appartements après avoir finit de les piller. Des magasins et boutiques sont également pillés. Ils ne sèment tellement que la terreur que les populations fuient les quartiers. Du côté de l’ex-cinéma Saguidiba dans la même commune, les jeunes patriotes sèment la terreur. Ils vont jusqu’à se substituer aux Forces de Défense et de sécurité : ils procèdent à des contrôles de routines. Lorsqu’ils réalisent, en cas de contrôle que vous avez un nom à consonnance nordiste ou Akan, ils vous rançonnent systématiquement. «(…) C’est difficile, nous n’arrivons plus à dormir. Ces jeunes patriotes depuis quelques jours procèdent à des perquisitions dans nos maisons. Ils disent qu’ils sont en train de chercher des armes. Mais, une fois qu’ils entrent dans votre maison, ils prennent tes affaires précieuses et saccagent le reste. Et si par extraordinaire ils n’aiment pas ta tête, ils te tuent à bout portant », s’est indignée une habitante du quartier Lem (Yopougon) sous le couvert de l’anonymat. Ces miliciens opèrent au vu et au su de tout le monde sans être inquiété. Ils accusent faussement certains individus qu’ils abattent prétextant qu’ils sont des « rebelles ». Ces Féscistes et miliciens à la solde de Gbagbo opèrent en toute impunité. Dans la nuit du samedi à hier dimanche, des éléments de la Fesci de la cité universitaire de Williamsville appuyés des soldats Gbagbo en cagoules ont commis des exactions à williamsville, un des quartiers d’Abidjan. Ils entraient dans les cours et enlevaient des jeunes pour aller les tuer. A Port-Bouet, ils passent, ils rançonnent les commerçants et les chauffeurs de Woro-Woro qui passent devant les résidences universitaires. Ces hommes sans loi ni foi tuent des innocents de façon atroce : ils brulent vifs les innocents en se servant des pneus usés, ou ils les emballent dans un matelas avant d’y mettre le feu. C’est horrible ! Ils doivent tous répondre de leurs actes devant les juridictions Internationales.
Anzoumana Cissé

 

~ par Alain Bertho sur 21 mars 2011.

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