Affrontements à Athènes – 23 février 2011
Affrontements sur fond de grève générale en Grèce
nouvelobs.com
par Renee Maltezou
ATHENES (Reuters) – Des heurts ont opposé mercredi la police grecque à des manifestants alors qu’environ 100.000 travailleurs, étudiants et retraités défilaient à Athènes en direction du Parlement hellénique dans le cadre d’une grève nationale contre la politique de rigueur du gouvernement.
La police anti-émeute a fait usage de gaz lacrymogènes et de bombes éclairantes contre des manifestants qui lançaient des cocktails Molotov, enfumant la place Syntagma d’Athènes où des grévistes couraient se mettre à l’abri.
Ce débrayage de 24 heures, observé par les employés du public et du privé, a paralysé les transports publics et aériens et entraîné la fermeture des écoles. Un service minimum était assuré dans les hôpitaux. Il s’agissait de la première grève nationale de l’année contre la réduction des dépenses publiques.
Environ 100.000 personnes ont traversé la capitale en scandant « Nous ne paierons pas » et « Pas de sacrifice pour la ploutocratie ». Selon des sources policières et des témoins, ce défilé est le plus important observé dans le pays depuis les émeutes de décembre 2008, qui durèrent plusieurs semaines.
Les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes à plusieurs endroits pour disperser des manifestants qui leur lançaient aussi des pierres et des bouteilles de plastique. Les boutiques avaient baissé leurs rideaux et les hôtels du centre d’Athènes verrouillé leurs portes.
35 BLESSÉS, 26 ARRESTATIONS
Quinze policiers et dix civils ont été blessés, dont un journaliste touché sans gravité par un cocktail Molotov, ont indiqué des responsables de police. Vingt-six manifestants au moins ont été arrêtés.
Des contestataires ont arraché des plaques de marbre pour s’en servir de projectiles contre les forces de l’ordre. D’autres ont mis le feu à des poubelles, endommagé des arrêts de bus. Sur une banderole noire déployée devant le Parlement, on lisait « Nous sommes en train de mourir ».
« Ça suffit ! Toutes ces hausses d’impôts tuent nos entreprises et nous devons licencier », a dit un patron de bar, Costas Loras, 42 ans.
Marine Pennetier, Clément Guillou et Philippe Bas-Rabérin pour le service français.

Affrontements lors des manifestations anti-austérité
leparisien.fr
23.02.2011
Des affrontements ont opposé jeunes et forces de l’ordre mercredi à Athènes en marge d’une manifestation contre la politique d’austérité menée par le gouvernement à la demande de ses créanciers, l’Union européenne et le Fonds monétaire international, pour désendetter la Grèce.
Un appel à la grève générale lancé par les deux principaux syndicats du pays a été très suivi mercredi, affectant administrations, écoles et la plupart des moyens de transport.
(…)
Dans l’après-midi, juste après l’arrivée du cortège principal sur la place principale d’Athènes près du Parlement, des dizaines de jeunes se sont opposés aux forces anti-émeute.
Les forces de l’ordre ont tiré des gaz irritants et lacrymogènes pour repousser les jeunes, qui les visaient avec divers projectiles, avant de se déployer pour repousser la masse des manifestants, dont beaucoup toussaient et suffoquaient.
Après avoir reçu un cocktail molotov directement sur lui, un policier dont l’uniforme anti-émeute s’est enflammé, a dû être secouru par ses collègues pour éviter un embrasement, a témoigné un photographe de l’AFP.
La police, qui comptait trois blessés légers dans ses rangs, a procédé à neuf arrestations. Une moto de la police a été brûlée, et une devanture de banque endommagée.
En prévention des débordements, quelque 5.000 policiers avaient été déployés à Athènes. La plupart des magasins étaient restés fermés dans le centre, voire barricadés.
« Tout le monde pense que c’est l’impasse complète, financière, politique, morale et culturelle, la société grecque est sans espoir », a lancé à l’AFP Iannis Albanis, salarié dans l’informatique, se désolant de ne pas sentir la « puissance formidable qu’on a senti en Egypte ».
« Nous demandons que le gouvernement renonce à toutes ses mesures, qu’il renonce aux privatisations, qu’il interdise les licenciements et qu’il arrête le paiement de la dette du pays », a ajouté Tania Vrizaki, militante du Sek (gauche anticapitaliste).











