Zaouia hors de contrôle – 20 février 2011

Zaouia désertée par la police, affrontements et scènes de chaos

lejsl.com

21 02 2011

Police évanouie, tirs, affrontements, bâtiments incendiés, attaques à main armée: la ville de Zaouia, à 60 km à l’ouest de Tripoli, a été livrée au chaos dimanche, ont raconté des Tunisiens qui ont fui cette ville.

«Il y a eu des affrontements entre pro et anti-Kadhafi, et la police, quand elle a vu tout ça, elle a quitté la ville dimanche midi», raconte Omar Dhawadi, coiffeur de 30 ans.

Après «il y a eu des tireurs, des violences, des maisons brûlées. Il n’y a pas de police», confirme un maçon de 27 ans sous couvert de l’anonymat.

Les affrontement ont culminé dimanche dans l’après-midi, selon ces Tunisiens interrogés par l’AFP qui ont rejoint lundi la Tunisie par la route en empruntant le principal point de passage entre les deux pays Ras Jdir, à une trentaine de km de Ben Guerdane.

Cela avait commencé par des manifestations de partisans du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. Puis des opposants ont pris la rue. Et la police s’est évanouie laissant la ville en proie à la violence.

«Des Libyens brûlent tout ce qu’ils voient, ils cassent tout, s’attaquent aux établissements publics», dit Lofti, maçon de 23 ans choqué par les violences et les trois morts qu’il dit avoir vus.

«Depuis hier, tous les magasins sont fermés, on ne peut pas travailler, les prix sont multipliés par deux. Une maison de Kadhafi et de son fils ont été brûlées. Il y a des braquages, des gens ont volé des voitures de policiers», poursuit M. Dhawadi.

Personne ne semble comprendre qui tient la ville six jours après le début mardi de la contestation populaire sans précédent contre le colonel Kadhafi, au pouvoir depuis 42 ans, dans le sillage des révolutions en Tunisie et en Egypte.

Lofti raconte les «tirs, les gens avec des pistolets». «On ne comprend pas qui tire, des policiers (en civil), des partisans ou des opposants de Kadhafi», dit-il.

«Il y a quatre jours, ils ont fait s’enfuir des prisonniers durant la nuit», avance un ouvrier d’une vingtaine d’années sous couvert de l’anonymat sans pouvoir dire qui a favorisé l’évasion.

Ces témoins racontent aussi que «des» Libyens, dont ils ignorent qui ils sont, se sont livrés à une véritable chasse aux Tunisiens et aux Africains.

«Ils vont dans les maisons des Tunisiens et des Africains, ils disent que c’est à cause de nous» dit M. Dhawadi sans comprendre de quoi ils sont accusés ni par qui. «Hier, des Libyens ont incendié avec du pétrole la maison dans laquelle j’habitais. D’autres Libyens nous ont défendus», raconte le maçon de 27 ans encore terrorisé. Ils parlent de Tunisiens tués. Lire la suite…

afp

~ par Alain Bertho sur 21 février 2011.

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