Emeute à Taomasina – 14 octobre 2010

Grève des cyclo-pousse et pillages à Toamasina

madagascar-tribune.com

16/10/2010

Le chef de district a du suspendre la mesure prise par le PDS

Tôt ce matin du jeudi 14 octobre 2010, les conducteurs de cyclo-pousse ont manifesté dans le centre ville de Toamasina. Apparemment, ils protestaient contre la mise en fourrière de leur véhicule parce qu’ils ne disposent pas de l’attestation nécessaire (un permis de conduire en quelque sorte) pour exercer le métier, comme l’exige la Délégation spéciale de la Commune urbaine de Toamasina. La manifestation a très vite dégénéré. La grève a tourné à l’émeute car les protestataires ont barré la voie à leurs collègues en règle à l’égard de la mesure que la Délégation spéciale a mis en œuvre.

Les forces de l’ordre sont intervenues et il y eut plusieurs arrestations et des blessés. Des scènes de pillage des magasins et commerces s’ensuivirent. Ils ont rapidement éclaté dans le quartier de Bazar Be. Magasins d’électroménager, de tissus, voire restaurants sont les cibles. Un restaurant musulman a été vidé entièrement lors de cette émeute. Une trentaine de plateaux garnis de pâtisseries ont fait les frais de ces « sakoroka ». Ailleurs, les autres commerçants ont vite baissé les grilles de protection.

Devant le risque d’embrasement, le chef de district qui juge la situation explosive a été contraint d’intervenir en annonçant la suspension temporaire du contrôle des conducteurs de cyclo-pousse. Le PDS pour sa part indique dans le journal d’information de la Radio nationale malgache que le foisonnement des cyclo-pousse sans capacité a amené, pour raison d’ordre public et de sécurité des passagers, à contraindre les conducteurs à se plier à certaines formations au bout desquelles il leur est délivré une pièce justificative de leur permis de conduire. Depuis quelques jours la Délégation spéciale de la commune urbaine de Toamasina I a donc procédé aux contrôles et mises à la fourrière des véhicules en infraction. Il annonce par ailleurs que la situation est maîtrisée et que les négociations se poursuivent.

Sur quelque 10 000 cyclo-pousses en circulation dans la ville de Toamasina, seulement entre 3 000 à 4 000 d’entre eux sont en mesure de présenter leur capacité, c’est-à-dire le document les autorisant à exercer. Après la rencontre préliminaire de l’après-midi d’hier entre les représentants des conducteurs de cyclo-pousses en grève et les dirigeants de la commune urbaine de Toamasina, il a été alors convenu que les négociations se poursuivront de jour.

Recueilli par Valis


Toamasina : Violente émeute et pillage

lexpressmada.com

Jeudi 14 octobre 2010

La manifestation s’est transformée en actes de pillage.

La manifestation des tireurs de cyclo-pousse a dégénéré. Le bilan fait état de huit arrestations et plusieurs commerces pillés.

De violentes émeutes ont enflammé la ville de Toamasina, hier. Des commerces d’appareils électroménagers ont été pillés du côté de Bazary Be et d’Anjoma. Au passage, les émeutiers ont investi un restaurant. Pendant que les uns se sont lancés à l’assaut de la nourriture, d’autres ont fracassé des vitrines et agressé la propriétaire. Du côté de Bazary Kely, des pavillons ont été les cibles d’actes de vandalisme. Après avoir débordé à Ambolomadinika, les fauteurs de trouble ont dérobé les recettes des opérateurs de taxi-phone qu’ils ont croisés sur leur chemin. Ces scènes de violence éclatant un peu partout, des établissements scolaires du centre ville ont dû évacuer les lieux. Les forces de l’ordre ont interpellé huit individus en essayant d’endiguer l’émeute.

Armés

Le mal causé par les agitateurs se chiffre à des centaines de millions d’ariary. « Les voleurs ont fait main basse sur des appareils haut de gamme que je viens juste d’importer de Chine. Mon préjudice se chiffre à 13 millions d’ariary », affirme un commerçant installé au Bazary Be. Pour un autre, les pertes atteignent les 8 millions d’ariary.

L’intransigeance de la commune urbaine de Toamasina sur les papiers de cyclo-pousse a mis le feu aux poudres. «Depuis lundi, les éléments de la police communale exigent la présentation d’une capacité lors des contrôles de papiers», se rebelle Kotolahy Bernardin, conducteur de cyclo-pousse. « Nous sommes quelque milliers, dont la majorité n’ont pas encore cette pièce », proteste-t-il. Au bout de trois jours, des centaines de cyclo-pousse ont été mis en fourrière pour défaut de capacité.

« Des policiers communaux corrompus ont le toupet de nous demander entre 3 000 et 4 000 ariary pour qu’ils ferment les yeux. C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase », fulmine Kotolahy.

Une vague de protestations a plané dans la capitale Betsimisaraka dès que la commune a serré la vis. Hier, les protestataires ont décidé de passer à la vitesse supérieure. Attroupés dans plusieurs rues de la ville, gourdins et coupe-coupe au poing, ils se sont attaqués à certains de leurs collègues qui ont continué à travailler. Aux environs de 8h30, des factions de conducteurs de cyclo-pousse ont rejoint la mairie comme s’ils obéissaient à une consigne. Pendant que le PDS de Toamasina et le chef du district cherchaient un terrain d’entente avec leurs représentants, le mouvement avait déjà mal tourné.

Le PDS Mario Rakotovao se tient droit dans ses bottes. « Le texte qui régit ces capacités a été voté par le Conseil municipal depuis 2008. Faire machine arrière n’est pas une solution. Il faut trouver un compromis » exhorte-t-il.

Pour sa part, le chef du district se garde de secouer les prunes. « Les tireurs de cyclo-pousse mis en fourrière peuvent les récupérer sans avoir à s’acquitter des amendes », a-t-il fait savoir, hier. Dans la foulée, il avantce que le contrôle des capacités est suspendu jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée.

Joël Valencio et Seth Andriamarohasina

Emeutes et pillages à Toamasina

linfo.re

Au moins deux cent pousseurs et autres cyclo-pousseurs ont semé la pagaille hier dans la ville de Toamasina à Madagascar pour protester contre le contrôle de papiers régissant leur métier. Plusieurs magasins, dont un restaurant ont été saccagés et pillés.

Ce jeudi 14 octobre aux environs de 8h 30, la manifestation des tireurs de pousse et cyclo-pousse a laissé place à de violentes émeutes au cours desquelles plusieurs commerces ont été mis à sac et vandalisés. Les évènements d’hier ont ravivé les souvenirs des heures sombres du début de la crise en 2009.

Les émeutiers ont pris d’assaut plusieurs commerces d’appareils électroménagers situés en plein cœur de la ville, notamment au grand marché de Bazary Be et dans le quartier d’Anjoma. De plus, un restaurant appartenant à un natif de la ville a également été pris pour cible. Certains grévistes ont cassé les vitres de l’établissement, tandis que d’autres ont agressé le propriétaire.

Ce déchaînement de violences a éclaté un peu partout dans la ville. Même les opérateurs de taxi-phone installés aux abords des rues ont été pris à partie. Les manifestants ont fait la main basse sur leurs maigres recettes avant de saccager leurs pavillons de fortune. Les pousseurs se sont également attaqués à certains de leurs collègues qui ont continué à travailler. Par précaution, une dizaine d’établissements scolaires ont décidé de fermer leurs portes.

Dans le tumulte, les forces de l’ordre ont interpellé huit individus, identifiés comme des meneurs des fauteurs de troubles. Les dégâts liés à ces actes de violences s’élèveraient à des centaines de millions d’ariary (des centaines de milliers d’euros), selon les autorités locales.

En 2008, la commune urbaine de Toamasina a mis en place un programme de formation sur la circulation destiné aux tireurs de pousse. Sur les 300 candidats, seul le tiers, soit une centaine, ont bouclé avec succès ledit stage.

Et depuis lundi dernier, les éléments de la police communale ont procédé à des contrôles de papiers, ce qui a conduit à la mise en fourrière de quelque 200 pousses et cyclo-pousses. D’où la colère des concernés.

Face à cette vague de protestations, le Président de la délégation spéciale de Toamasina, Mario Rakotovao a tenté d’engager des pourparlers avec les représentants des grévistes. Il a proposé de trouver ensemble un compromis, tout en restant ferme quant à l’application du texte qui régit les capacités des pousseurs, qui avait été voté par le Conseil municipal en 2008.

Grève des cyclo-pousse et pillages à Toamasina. Le chef de district a du suspendre la mesure prise par le PDS

madagascar-tribune.com

vendredi 15 octobre 2010

Tôt ce matin du jeudi 14 octobre 2010, les conducteurs de cyclo-pousse ont manifesté dans le centre ville de Toamasina. Apparemment, ils protestaient contre la mise en fourrière de leur véhicule parce qu’ils ne disposent pas de l’attestation nécessaire (un permis de conduire en quelque sorte) pour exercer le métier, comme l’exige la Délégation spéciale de la Commune urbaine de Toamasina. La manifestation a très vite dégénéré. La grève a tourné à l’émeute car les protestataires ont barré la voie à leurs collègues en règle à l’égard de la mesure que la Délégation spéciale a mis en œuvre.

Les forces de l’ordre sont intervenues et il y eut plusieurs arrestations et des blessés. Des scènes de pillage des magasins et commerces s’ensuivirent. Ils ont rapidement éclaté dans le quartier de Bazar Be. Magasins d’électroménager, de tissus, voire restaurants sont les cibles. Un restaurant musulman a été vidé entièrement lors de cette émeute. Une trentaine de plateaux garnis de pâtisseries ont fait les frais de ces « sakoroka ». Ailleurs, les autres commerçants ont vite baissé les grilles de protection.

Devant le risque d’embrasement, le chef de district qui juge la situation explosive a été contraint d’intervenir en annonçant la suspension temporaire du contrôle des conducteurs de cyclo-pousse. Le PDS pour sa part indique dans le journal d’information de la Radio nationale malgache que le foisonnement des cyclo-pousse sans capacité a amené, pour raison d’ordre public et de sécurité des passagers, à contraindre les conducteurs à se plier à certaines formations au bout desquelles il leur est délivré une pièce justificative de leur permis de conduire. Depuis quelques jours la Délégation spéciale de la commune urbaine de Toamasina I a donc procédé aux contrôles et mises à la fourrière des véhicules en infraction. Il annonce par ailleurs que la situation est maîtrisée et que les négociations se poursuivent.

Sur quelque 10 000 cyclo-pousses en circulation dans la ville de Toamasina, seulement entre 3 000 à 4 000 d’entre eux sont en mesure de présenter leur capacité, c’est-à-dire le document les autorisant à exercer. Après la rencontre préliminaire de l’après-midi d’hier entre les représentants des conducteurs de cyclo-pousses en grève et les dirigeants de la commune urbaine de Toamasina, il a été alors convenu que les négociations se poursuivront de jour.

~ par Alain Bertho sur 19 janvier 2011.

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