Ziguinchor : La Senelec provoque des affrontements entre populations et police

Walf.sn

04 09 2010

Deux personnes interpellées, c’est le bilan de la journée d’affrontements entre jeunes et forces de sécurité à Ziguinchor. Une situation provoquée par les coupures intempestives de courant contre lesquelles les populations se sont élevées, hier, avant de se heurter aux éléments du Groupement mobile d’intervention.

(Correspondance) – A toute chose, il y a une limite au-delà de laquelle la violence devient la seule alternative. C’est cette réalité humaine que les Ziguinchorois ont remis au goût du jour, hier, en affrontant les forces de sécurité pour réclamer le courant. Une situation qui est la conséquence de l’incapacité de la Senelec à assurer l’approvisionnement de la capitale du sud en électricité. Laquelle dure depuis des semaines maintenant. Pendant tout ce temps, en effet, les populations du sud ont brillé par leur immobilisme au moment où dans d’autres localités, des actions, quelquefois violentes, sont menées pour dénoncer les coupures intempestives d’électricité.

Mais, devant la persistance de cette situation qui a fini d’agacer plus d’un, les jeunes ont rompu le silence en improvisant, mardi dernier, une marche qui les a menés devant le siège de la délégation régionale de la société d’électricité, sise au quartier Escale, en plein centre-ville. Et comme la situation n’a pas évolué dans le sens espéré, ces derniers ont récidivé en redescendant encore dans la rue pour réclamer la lumière. Seulement, hier, la police était dans d’autres dispositions, celles d’empêcher, même par la violence, les débordements qui planaient dans l’air. Les germes d’un embrasement étaient dès lors mis en place, avec d’une part, des jeunes déterminés à faire payer à la Senelec son ‘inélégance’ et son ‘impertinence’, et des policiers soucieux d’assurer la sécurité publique. Et pendant des heures, les deux camps se sont affrontés dans les rues de Ziguinchor.

C’est, en effet, vers 10 heures que les manifestants ont pris position dans la rue pour traduire en actes leur ras le bol provoqué par le climat d’obscurité dans lequel la Senelec a plongé la ville. Cette marche improvisée et non autorisée, qui porte la signature des tailleurs, se heurtera à la barrière de sécurité des éléments du Groupement mobile d’intervention (Gmi). Et aux grenades lacrymogènes balancées par ces derniers, les manifestants répondront par des jets de pierres et parfois par des actes de vandalisme. Lesquels traduisent toute la lassitude en même temps qu’ils mesurent la détermination d’une population prête à tout pour ne pas continuer à subir les errements de la Senelec.

Aujourd’hui encore, beaucoup de coins portent les stigmates de cette journée de violence avec les restes de pneus calcinés, des vestiges de barrières rudimentaires érigées par les assaillants et des points de l’asphalte noircis par le feu, notamment au quartier Boucotte, épicentre de la tension.

Le calme n’est revenu qu’aux environs de 14 heures, à l’heure de la prière du vendredi. Certes, aucun blessé n’a été recensé, mais, des sources font état de deux arrestations dans les rangs des manifestants. Une mesure radicale qui ne semble pas entraver la détermination des jeunes qui ont promis de récidiver aujourd’hui, en marge de la marche de ce matin, celle-là autorisée par l’autorité administrative.

Ziguinchor : affrontements entre tailleurs et forces de l’ordre

aps.sn

03/09/2010

Ziguinchor, 3 sept (APS) – Des affrontements entre des tailleurs, qui protestaient contre les coupures d’électricité, et les forces de l’ordre ont éclaté ce vendredi matin, au marché de Boucott à Ziguinchor (sud), a constaté sur place le correspondant de l’APS.

Les tailleurs ont brûlé des pneus sur la chaussée et bloqué l’accès au marché pour dénoncer cette situation qui leur empêche de livrer les commandes à temps, en cette veille de korité.

Quelques manifestants ont été arrêtés par les forces de sécurité qui ont réussi à calmer la situation.

Une autre manifestation est prévue samedi.

~ par Alain Bertho sur 3 septembre 2010.

Publié dans émeutes, riots