Echauffourées à Saint-Denis de la Réunion – août 2010
Scandale devant la mosquée de Saint-Denis
temoignages.re
Arrestation et lacrymogène : violences policières en plein Ramadan
Une patrouille de police en voiture à l’heure de plus grande affluence dans la rue piétonne a dégénéré ce vendredi 13 août 2010 vers 13 heures devant la mosquée de Saint-Denis. La police a fait usage de gaz lacrymogène. Les faits se sont produits au moment où une centaine de fidèles musulmans sortait du lieu de culte. Selon des témoins, des dizaines de personnes, y compris des passants et des employés des commerces voisins, ont été incommodés. La police a interpellé le jeune homme. Il s’agit du fils de Nassimah Dindar, la présidente du Conseil général.
« Quels que soient les torts des uns et des autres, il est inadmissible que des gaz lacrymogène soient tirés devant un lieu de culte en plein ramadan au milieu d’une foule de gens musulmans ou non », commente Ibrahim, la cinquantaine passée. Il est encore sous le coup de l’émotion. Il y a moins d’une demie heure que les faits se sont produits et quelque deux cents personnes de confession musulmane sont encore rassemblées aux abords de la mosquée. Selon différents témoignages, la prière du vendredi venait de se terminer. Un fourgon de police en patrouille frôle un groupe de jeunes musulmans. L’un d’eux, en l’occurrence Abdoul-Hack s’agace et demande aux policiers de faire attention aux passants. « Le ton est monté. 4 policiers sont descendus du fourgon matraque à la main. Ils ont voulu forcer le jeune homme à monter dans le véhicule. Le jeune ne s’est pas laissé faire », raconte Yacine, un jeune témoin du ralé-poussé. « Les gens qui sortaient de la mosquée ont essayé de s’interposer et de calmer le jeu en demandant à la police de tenir compte du fait que l’on est en ramadan et de respecter la mosquée. C’est là que les choses se sont aggravées », poursuit Yacine. De fait, les policiers appellent des renforts. Leurs collègues de la BAC (brigade anti criminalité) sont rapidement sur les lieux. « Là ils n’ont pas cherche à savoir ce qui se passait, ils ont balancé les gaz lacrymogènes. Il y avait des femmes, des enfants, des personnes âgées. Ils en ont pris plein la figure », s’insurge Réza. « On ne peut pas se comporter de la sorte devant une mosquée, un peu de respect tout de même », s’emporte l’un de ses amis. « Nous ne faisions rien de mal. Nous sommes dans une rue piétonne, une voiture de police a failli écraser le jeune et c’est lui qui se fait traiter comme un voleur. C’est normal qu’il se rebelle. On ne peut que se rebeller devant l’injustice », poursuit-il très ému. « On ne pourra pas empêcher les gens de penser qu’il s’agit d’une action ciblée contre Madame Dindar ou contre les Musulmans », s’emporte Réza. L’attroupement s’est ensuite dispersé et le jeune Abdoul-Hack a été conduit au commissariat de la rue Malartic. Hier soir, il s’y trouvait toujours en garde-à-vue pour outrage à agent et rébellion. Mohamad Baghatte, imam de la grande mosquée de Saint-Denis, ne veut pas commenter les faits à chaud. « J’attends d’avoir pris connaissance de tous les éléments avant de réagir », explique le dignitaire religieux. Il n’a pas été témoin direct de l’événement puisqu’il se trouvait dans l’enceinte de la mosquée. « J’ai compris qu’il se passait quelque chose lorsque j’ai vu les gens se précipiter à l’intérieur le visage en larmes à cause des lacrymogènes », note Mohamad Baghatte. Outre trois policiers légèrement blessés selon la Sûreté départementale, le responsable d’un commerce multimédia situé à proximité de la mosquée, indique que trois salariées choquées et incommodées par les lacrymogènes ont dû regagner leur domicile.

COMMUNIQUÉ
NOUS soussignés, militants et/ou responsables associatifs, syndicaux, cultuels, culturels, politiques réunis à Villèle, Saint-Paul, disons notre indignation en apprenant la nouvelle de l’agression dont nos compatriotes de religion musulmane viennent d’être les victimes au sortir de la mosquée de Saint-Denis, en ce deuxième jour du mois de Ramadan.
Cette agression est d’autant plus grave qu’elle se produit dans un climat de stigmatisation systématique de tous les musulmans.
Nous demandons donc que les responsables des forces de police présentent leurs excuses publiques et que les auteurs de ces violences injustifiables soient sanctionnés.
La Réunion est peuplée de femmes et d’hommes qui ont tous les mêmes droits, dont celui d’être respectés, y compris dans la manifestation de leur culte.
Fait à Villèle, ce 13 août 2010
| Daniel | SINGAÏNY | Chapelle La Misère |
| Alain | CATAYE | Secrétaire Général de l’Union des Forces Agricoles |
| Danyél | WARO | artiste Bois-Rouge |
| Jeanine | SINGAÏNY | militante PCR Villèle |
| Maurice | SINGAÏNY | militant PCR Villèle |
| Carmina | AYÉ | militante PCR Plateau Caillou |
| Jean-Claude | VINGADASSALOM | militant PCR Villèle |
| Jean | AYÉ | militant PCR La Saline |
| Fabien | REFESSE | militant PCR L’Éperon |
| Cyrille | SÉRAPHIN | militant PCR Saint-Gilles les Hauts |
| Alexis | SADEYEN | militant PCR Villèle |
| Émilienne | ATCHAMA | militante PCR Villèle |
| Jean-Luc | SINGAÏNY | Association Oubli pas nout tradition tamoule Trois-Bassins |
| Jérémie | VINGADASSALOM | militant PCR Villèle |
| Dionis | SINGAÏNY | militant PCR Chemin Barrière La Saline |
| Nagoulen | SINGAÏNY | Groupe Tapou La Réunion |
| Antoine | BOYER | militant PCR Saint-Paul |
| Alain | SÉRAPHIN | militant PCR Tamatave |
Gélita Hoarau : émotion et indignation
Gélita Hoarau, sénatrice de La Réunion, a fait part de son émotion et de son indignation face à la provocation policière de ce vendredi à la sortie de la grande prière de la mosquée de Saint-Denis.
« Informée des évènements qui se sont produits vendredi 13 à la sortie de la grande prière de la mosquée de Saint-Denis, Gélita Hoarau, tient à dire toute son émotion et son indignation devant ce qui apparaît être une véritable provocation.
La sortie des musulmans de la mosquée après la grande prière du vendredi, de surcroît du premier vendredi du ramadan, est toujours un moment de paix et de fraternité, propice à des échanges chaleureux et conviviaux avant la dispersion de la foule.
Il est évident que la circulation d’un véhicule de police à cet endroit, qui plus est réservé aux piétons, est apparue comme un acte en décalage complet avec le climat qui règne en cette circonstance.
L’intervention musclée et sans discernement des forces de l’ordre et l’interpellation puis l’arrestation d’un jeune sont totalement incompréhensibles et mettent en cause le respect mutuel et la fraternité pourtant nécessaires pour la bonne harmonie de la société.
Gélita Hoarau condamne une telle intervention et tient à exprimer sa solidarité à tous ceux qui en ont été victimes et à travers eux à tous les Réunionnaises et Réunionnais de confession musulmane qui se sentent profondément blessés ».
L’étrange version des policiers
La version des policiers ne manque pas de souligner la gêne. En effet, si elle était vraie, cela voudrait dire que des policiers ont pour mission d’être en faction devant l’entrée de la mosquée de Saint-Denis à l’heure de la sortie de la grande prière du vendredi. Tous les témoins présents et les nombreux enregistrements ne manquent pas de contredire sur le champ ce que la direction de la police affirme.
Bien entendu, le commissaire Pech, chef de la Sureté départementale, rejette bien sûr toute volonté de nuire à quiconque. « Les fonctionnaires de police étaient en surveillance ainsi qu’ils le font quotidiennement. Le fourgon ne roulait pas. Il était stationné, vitres ouvertes. En passant devant les fonctionnaires, le jeune homme les a insulté sans raison. Les policiers sont alors descendus du véhicule pour procéder à une vérification d’identité. La personne s’est rebellée », explique le commissaire Pech. « Comme les fidèles sortaient de la mosquée, il y a eu très vite un attroupement. Les fonctionnaires ont été bousculés. Des gens ont essayé d’extraire le jeune homme du véhicule de police. La Brigade anti criminalité est alors intervenue et il y a eu un jet de gaz lacrymogène en aérosol », dit encore l’officier.











Ca rappelle les escadrons de SS qui allaient « casser du Juif » durant le Shabbat, dans les années 30.
Bon, il faut comprendre aussi: la crise économique perdure, le gouvernement n’a pas de solutions contre le chômage et la misère, le président n’a aucune levier à l’international (Obama, plus intelligent lui prend la place bien sûr) alors il faut bien se mettre quelque chose sous la dent pour assurer les prochaines présidentielles surtout quand le Front est à 20%.
Les démocraties occidentales vivent une crise sans précédents.