G20 : émeute à Toronto – juin 2010
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«Dérive» sécuritaire à Toronto : Des centaines d’arrestations sans motif lors du G20; Amnistie internationale réclame une enquête indépendante
Ledevoir.com
29 juin 2010
Le ressac des opérations policières de la fin de semaine à Toronto continue de se faire sentir, alors que de nombreuses voix s’élèvent pour condamner les 900 arrestations entourant le sommet du G20. Plusieurs organismes, partis politiques et citoyens déplorent la «dérive» sécuritaire de ce qui est devenu la plus importante arrestation de masse de l’histoire du Canada.
La police de Toronto a confirmé hier qu’un peu plus de 900 personnes avaient été arrêtées samedi et dimanche. Sans donner de chiffres précis, la police a affirmé que la majorité avait été relâchée sans qu’aucune accusation soit portée. Les autres personnes ont été accusées de méfait, de rassemblement illégal ou d’assaut contre des policiers.
Ces nombreuses arrestations sans accusation montrent que l’action de la police a été disproportionnée, selon les groupes de défense des droits et libertés. L’Association canadienne des libertés civiles songe d’ailleurs à déposer des poursuites au civil. L’organisme avait des observateurs sur place afin de documenter les actes des policiers.
Ces observateurs ont remarqué des arrestations arbitraires, de l’intimidation et plusieurs fouilles excessives. Par exemple, des groupes de huit à dix agents de police entouraient un individu pour fouiller un sac à dos. Des centaines de policiers ont entouré des manifestations qui comptaient à peine 75 personnes. Des individus ont également été interceptés ou interrogés et fouillés parce qu’ils prenaient des photos, a soutenu l’organisme.
«On vit encore dans un pays où il y a la présomption d’innocence. Même s’il y a de 50 à 100 personnes qui ont fait du grabuge, ça ne donne pas le droit d’arrêter plus de 900 personnes qui n’ont rien à voir avec ça», a affirmé la porte-parole de l’organisme, Nathalie Desrosiers. «Clairement, leur tactique était d’arrêter de manière préventive, mais c’est illégal.»
L’Association canadienne des libertés civiles se dit notamment troublée par l’arrestation massive survenue le samedi soir à Queen’s Park, près du parlement ontarien, une zone pourtant autorisée à recevoir des manifestations durant la fin de semaine.
L’organisme Amnistie internationale a demandé hier une enquête indépendante sur les possibles dérapages de la fin de semaine. Amnistie condamne les actes de violence et le vandalisme de certains manifestants, qui ont brisé des vitrines de magasins, incendié au moins quatre voitures de police et fait des graffitis dans la ville.
Mais Amnistie estime que, de manière générale, le droit du public à manifester a été bafoué par l’imposante force policière et qu’il faut «apprendre des erreurs commises» pour s’assurer que les citoyens puissent s’exprimer librement lors de ces événements. «La force policière a été disproportionnée. On a arrêté des dizaines de manifestants qui n’avaient rien à voir avec la violence. Certains étaient même des passants et des curieux. Au Canada, les arrestations arbitraires, c’est inacceptable», a dit au Devoir Anne Sainte-Marie, porte-parole de la section francophone d’Amnistie internationale.
Les 900 arrestations représentent un record au Canada. À titre de comparaison, la crise d’octobre, en 1970, avait mené à 465 arrestations et le sommet des Amériques en 2001, à Québec, à 463 arrestations. Le seul événement qui se rapproche de celui du G20 de Toronto est le démantèlement d’un blocus sur l’île de Vancouver, en 1993. Les 856 écologistes qui s’étaient enchaînés à des arbres pour empêcher la destruction d’une forêt avaient été arrêtés.
Perte de contrôle
Pas moins de sept journalistes ou photographes ont été arrêtés durant la fin de semaine, dont certains avaient sur eux, bien visible, l’accréditation jaune des sommets du G20 et du G8.
Le photographe indépendant François Pesant, qui travaille pour plusieurs médias importants du Québec, dont Le Devoir, a été témoin du comportement «étrange» des policiers. Il a couvert de nombreuses manifestations dans sa carrière. «Tout a bien été le vendredi. Le comportement des policiers était parfait. Ils étaient en contrôle. Puis, samedi matin, il y a eu de la casse pendant deux heures au centre-ville, sans aucun policier autour. Je n’avais jamais vu ça. Et tout d’un coup, ils ont débarqué et ont arrêté tout le monde, alors que les casseurs avaient déserté les lieux depuis plusieurs minutes.»
À un autre moment, les policiers ont fait irruption avec leurs voitures au milieu d’une marche de manifestants. «Ils ont laissé les quatre autos au milieu de la foule et sont partis à pied. C’était tellement bizarre qu’on s’est demandé s’ils ne souhaitaient pas que des casseurs incendient leurs autos.»
Justifier les 930 millions?
À Montréal, la Convergence des luttes anti-capitalistes (CLAC), qui regroupe différents organismes de gauche, a dénoncé hier l’action des policiers à Toronto. Près de 300 des 450 membres de l’organisme n’ont pas pu prendre l’autobus de retour vers Montréal hier soir. «La fin de semaine a été effroyable et historique. On n’a jamais rien vu de tel pour empêcher les gens d’exercer leur liberté d’expression», a soutenu Danie Royer, porte-parole de l’organisme, qui refuse toutefois de condamner la violence de certains manifestants qui s’en sont pris, selon elle, à des «symboles capitalistes», comme des banques.
Les militants présents à la conférence de presse de la CLCA étaient visiblement en colère et estimaient que les policiers avaient voulu justifier par tous les moyens possibles les 930 millions de dollars investis dans la sécurité.
Une manifestante, Camille (elle a refusé de dévoiler son nom de famille), a dit avoir été arrêtée sur le simple prétexte qu’elle circulait dans une voiture avec une plaque d’immatriculation du Québec. Dans son coffre, les policiers ont trouvé un livre sur l’anarchisme et ont décidé de l’enfermer pendant près de 10 heures. «On n’avait aucune arme dans la voiture, et rien ne laissait croire qu’on voulait faire du trouble. Pourtant, on a voulu nous accuser de participer à une émeute!», a-t-elle dit.
Une dérive, selon Amir Khadir
Sur le site Internet YouTube, les vidéos de la fin de semaine mouvementée à Toronto sont nombreuses. L’une d’elles attire particulièrement l’attention. On voit des policiers anti-émeute charger des manifestants qui ne posent aucune menace et qui sont tranquillement en train de chanter l’Ô Canada.
Le député de Québec Solidaire, Amir Khadir, a parlé de «dérive de la sécurité». L’une des employées de Québec solidaire envoyée à Toronto comme observatrice a été arrêtée pendant qu’elle dormait dans un dortoir de l’Université de Toronto, dimanche matin. «On cherchait à oblitérer l’espace du débat démocratique» a dit M. Khadir.
Une porte-parole de l’Office of the Independent Police Review Director, l’organisme civil qui surveille les faits et gestes de la police provinciale ontarienne, a confirmé au Devoir que le nombre de plaintes concernant les agissements de la police avait bondi durant le week-end et que les plaintes continuaient à affluer hier soir. Rosemary Parker n’a toutefois pas voulu donner de chiffres précis. «C’est confidentiel», a-t-elle dit.
Les policiers satisfaits
Fortement critiqués, les responsables de la sécurité ont répliqué hier, affirmant avoir tenté de trouver un équilibre dans leurs actions. «Tout ce que nos officiers ont fait, c’est pour assurer la sécurité du public et des citoyens de Toronto, qui ont aussi des droits, a dit le superintendant Jeff McGuire, de la Police de Toronto. On a fait ce qu’on a pu dans les circonstances. Je ne dis pas qu’on a été parfaits.»
Le maire de Toronto, David Miller, a défendu ses policiers. Selon lui, s’ils n’avaient rien fait, il y aurait eu autant de critiques, ce qui démontre la difficulté d’assurer la sécurité de ces événements. «Les gens ont le droit de manifester et de prendre la parole, mais il faut aussi se préoccuper de ceux qui sont venus à Toronto simplement pour commettre des crimes», a-t-il dit. «Quand on compare avec d’autres sommets, on peut dire que la situation a été bien gérée.»
Le ministre canadien de la sécurité publique, Vic Toews, dont le gouvernement a imposé la tenue du sommet en plein coeur de Toronto contre l’avis des experts en sécurité, a louangé le travail des policiers. «Nous condamnons les actes de violence et de destruction insensés perpétrés par un groupe de bandits dans l’une des plus belles villes au monde. […] Grâce au professionnalisme et à la constante vigilance dont ont fait preuve les partenaires responsables de la sécurité publique ainsi qu’aux efforts de collaboration qu’ils ont déployés, nous avons été en mesure de protéger les Canadiens, les délégués et les visiteurs à Toronto et à Huntsville», a-t-il dit.
27 juin
Journée mouvementée à Toronto
lcn.canoe.ca
27/06/2010
Les manifestations contre le G20 à Toronto se sont poursuivies en soirée malgré la fin du sommet dimanche. Des dizaines de personnes supplémentaires ont été arrêtées, portant le bilan provisoire des arrestations à plus de 600.
En soirée, les forces de l’ordre ont encerclé plus d’une centaine de personnes qui se trouvaient à l’angle des rues Queen et Spadina, l’une des intersections les plus achalandées de la ville, et ont procédé à des arrestations.
Selon des témoins sur place, des curieux venus voir ce qui se déroulait dans le centre-ville ont été coincés dans les mesures de retenues mises en oeuvre par les policiers.
Les canons soniques ont été dépêchés sur place, mais ils n’ont pas été utilisés.
Plus tôt dimanche, les policiers ont procédé à l’arrestation de quelque 70 personnes à l’Université de Toronto. Des jeunes, mais aussi des individus dans la cinquantaine ont été interpellés et menottés. Plusieurs d’entre eux sont des Québécois.
Des briques, des pierres et des bâtons ont été trouvés sur les individus arrêtés, des articles que la police qualifie «d’armes de rue».
Plusieurs des personnes interceptées portaient des vêtements noirs.
La plupart des casseurs qui ont vandalisé des commerces du centre-ville, samedi, étaient habillés en noir. Les émeutiers portant du noir sont souvent identifiés au Black Bloc, une structure informelle d’activistes qui s’attaquent avec violence aux symboles du capitalisme.
Des dizaines de vitrines de commerce ont été fracassées dans le centre-ville de Toronto durant la fin de semaine. Au moins quatre voitures de police ont été incendiées.
Le Groupe intégré de la sécurité (GIS) du G20 a mentionné que 14 personnes ont été soignées pour des blessures mineures, dont huit policiers.
Aussi, des gaz lacrymogènes et des balles de caoutchouc ont été utilisés par les forces policières pour disperser les manifestants qui ont protesté contre l’incarcération de centaines d’entre eux à la prison temporaire utilisée pour le Sommet du G20.
Quelque 150 protestataires se sont rendus à l’extérieur de cet ancien studio de cinéma situé dans l’est de la ville, en matinée, pour chanter et crier afin que les personnes détenues puissent les entendre.
La manifestation avait pourtant débuté dans le calme, mais les esprits se sont échauffés. Des individus qui ont été libérés ont été accueillis en héros par les manifestants.
La police n’a pas fait preuve de la même patience que samedi et elle a chargé les protestataires pour ensuite en arrêter certains, qui ont été transportés dans des fourgons cellulaires. Certains journalistes auraient été brutalisés.
Le directeur des communications du premier ministre Stephen Harper a salué le travail des policiers. «Nos policiers ont fait un magnifique travail pour s’assurer que ces voyous ne causent pas plus de dommages à la ville», a fait savoir Dimitri Soudas.
Plus tard, au cours de la conférence de presse finale du Sommet, le premier ministre Stephen Harper a aussi commenté la situation.
«Évidemment, nous déplorons les actes de quelques casseurs et – mais la réalité est que, malheureusement, ces sommets attirent ces éléments. Cela a été un problème, comme nous le savons, à travers le monde. Cela dit, je pense que ça explique en grande partie pourquoi nous avons le genre de coûts liés à la sécurité que nous avons lors de ces sommets.»
En outre, on rapporte qu’un journaliste canadien travaillant pour le journal britannique The Guardian a été arrêté et battu par les policiers samedi soir. Personne ne semble avoir eu les détails de cette affaire, mais l’homme aurait été finalement libéré.
La plupart des cafés du centre-ville sont restés fermés dimanche. Plusieurs Starbucks et Tim Hortons ont été la cible des vandales lors des émeutes de samedi.
Le gouvernement fédéral a indiqué qu’il ne paierait pas pour les dommages causés par les manifestants.
La militante américaine Bridie Wyrock a fait savoir qu’elle avait été jetée dans une petite cellule pendant 19 heures, sans la possibilité de voir un avocat.
La jeune fille de 20 ans, originaire de Cleveland, était à Toronto pour prendre part à la manifestation anti-G20, lorsqu’elle a été arrêtée par la police.
Elle affirme que les manifestants n’ont pas eu accès à un téléphone ou à un avocat pendant des heures. «Il faisait très froid à l’intérieur de la prison, raconte-t-elle. Tout ce qu’ils nous ont donné à manger pendant 19 heures, c’était des sandwichs au beurre et au fromage.» Les accusations portées contre elle ont été abandonnées et elle a reçu un ordre de déportation.
Une équipe spéciale de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a d’ailleurs été créée pour permettre de déporter rapidement les criminels étrangers parmi ceux et celles qui ont été arrêtés durant le sommet du G20. Certains sont originaires des États-Unis et d’autres de pays européens.
Ils pourraient être interdits de séjour au Canada en raison de leur dossier criminel s’ils sont reconnus coupables, a indiqué l’Agence des services frontaliers.
La police a fait savoir que les manifestants avaient été accusés de méfait, de vandalisme ou d’avoir perturbé la paix.
Plusieurs manifestants arrêtés ont comparu devant le tribunal à Etobicoke pour l’enquête sur leur cautionnement et certains ont été libérés dimanche.
G20: deuxième journée de violences à Toronto, près de 600 interpellations
AFP
28 06 2010
TORONTO — De nouveaux affrontements ont éclaté dimanche dans les rues de Toronto entre policiers et manifestants venus protester contre les chefs d’Etat et de gouvernement réunis en sommet à l’occasion du G20.
Pour la deuxième journée consécutive, la police canadienne a utilisé des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc contre les manifestants qui ont incendié des véhicules de la police et détruit des vitrines à proximité de la barrière de sécurité interdisant l’accès aux travaux du G20.
Au total, près de 600 personnes ont été interpellées dans la capitale économique canadienne, dont 224 durant les affrontements sporadiques constatés durant la seule journée de dimanche, selon la police.
Lors d’un raid à l’Université de Toronto, la police a interpellé 70 personnes soupçonnées de ne pas être des étudiants. Les policiers ont saisi « des armes de rue » telles que des briques.
« Ce n’est pas le genre de choses qu’on apporte pour venir faire ses courses pendant le week-end à Toronto », a ironisé un officier.
La police est également intervenue contre un « sit-in » organisé à l’extérieur d’un studio de cinéma transformé en centre de détention provisoire, afin d’interpeller « un anarchiste connu » qui se dissimulait parmi la foule.
La veille, quelques centaines de jeunes radicaux agissant en marge d’une importante manifestation autorisée des opposants au G20 et constituée notamment de syndicalistes et d’écologistes, ont semé la violence dans le centre de Toronto. Quatre voitures de police ont été vandalisées et incendiées tandis que de nombreuses vitrines ont été brisées.
De nombreux manifestants ont d’ores et déjà été inculpés, a précisé dimanche matin à l’AFP Gillian Van Acker, porte-parole des forces de l’ordre.
Dans la nuit de samedi à dimanche, des journalistes de l’AFP ont pu voir des jeunes manifestants assis sur les trottoirs, les mains liées dans le dos avec des lacets de plastique, sous l’oeil vigilant de policiers anti-émeute.
Le porte-parole du Premier ministre canadien Stephen Harper, Dimitri Soudas, a rejeté dimanche la responsabilité des violences de la veille sur « une poignée de voyous qui avaient choisi la violence pour soi-disant exprimer des divergences avec les dirigeants du G20 ».
Les violences et les actes de vandalisme perpétrés par des jeunes radicaux sans étiquette pour contester les objectifs et les dépenses du G20 ont été condamnés par l’un des organisateurs de la manifestation autorisée de samedi, le président du Congrès du travail du Canada, Ken Georgetti.
« Nous condamnons ces actions et continuerons à exercer notre droit démocratique à la liberté d’expression, toujours de manière pacifique », a-t-il affirmé dans un communiqué.
La manifestation pacifique a attiré, selon lui, quelque trente mille personnes.
Il rappelle que l’objectif de cette marche était de dire aux dirigeants du G20 qu’ils doivent donner la priorité à la création d’emplois, ne pas recourir trop vite à des mesures d’austérité et ne pas faire de coupes dans les services publics.
G20: 2e journée de tensions à Toronto
Reuters
28/06/2010
Pour la deuxième journée d’affilée, des affrontements ont opposé la police de Toronto à des groupuscules violents du Black Bloc hier jusque tard dans la nuit alors que s’achevait le sommet des pays du G20.
La police canadienne a annoncé avoir procédé à 605 interpellations. Mais ce chiffre, communiqué en fin d’après-midi, ne tient pas compte des incidents qui se sont poursuivis après la tombée de la nuit.
Un journaliste de l’agence Reuters a vu les forces de l’ordre embarquer plusieurs dizaines de contestataires dimanche soir à proximité du périmètre sécurisé autour du centre de conférence où se tenait le sommet.
Le face-à-face tendu entre les manifestants anti-G20 et plusieurs centaines de policiers en tenue anti-émeute a duré plus de cinq heures. Peu avant 22h00 (lundi 02h00 GMT), un violent orage a éclaté sur Toronto, ramenant le calme dans la capitale financière du Canada.
Comme samedi, où des incidents avaient éclaté en marge de la traditionnelle manifestation contre le G20, la police canadienne a imputé ces nouveaux incidents à des petits groupes de « Black Bloc », anarchistes tout de noir vêtus et cagoulés. « C’est exactement comme cela que tout avait commencé hier (samedi) », a dit le sergent Jeff McGuire.
Ces nouveaux incidents ont éclaté alors que plusieurs centaines de manifestants se dirigeaient vers un centre de détention provisoire où étaient regroupés des manifestants arrêtés samedi.
Quatre autre activistes ont été interpellées dans la nuit de samedi à dimanche alors qu’elles avaient pénétré dans le système d’égout de la ville, dans le but de se rapprocher des lieux ultra-sécurisés où étaient réunis les chefs d’Etat et de gouvernement du G20.
Le coût de l’imposant dispositif de sécurité mis en place par le gouvernement canadien pour la tenue du G20 s’élève à environ un milliard de dollars. Les méthodes employées par les forces de l’ordre ont été dénoncées par des collectifs à l’origine de la manifestation, globalement pacifique, de samedi. Ils ont également reproché aux médias d’avoir consacré aux violences l’essentiel de leur couverture de la contestation.
26 juin
Manifestation d’opposants au G20: heurts et voiture incendiée à Toronto
AFP
26/06/2010
Des heurts entre policiers et militants radicaux ont éclaté samedi à Toronto en marge de la manifestation des opposants au G20, et une voiture de police a été incendiée, a constaté un journaliste de l’AFP.

Violences en marge de la manifestation contre le G20 à Toronto
Reuters
26/06/2010
Des anarchistes vêtus de noir, protestant contre la tenue du sommet du G20 à Toronto, ont endommagé samedi plusieurs devantures de vitrines des rues de la ville canadienne, ainsi qu’une voiture de police.
Les manifestants, masqués ou cagoulés, ont fait voler en éclats les vitrines de nombreux magasins, dont celle d’une banque et d’un café de l’enseigne Starbucks, avant de mettre le feu à un véhicule de police.
Au cours de ces violences, deux cars appartenant à des médias couvrant l’événement ont été également endommagés.
Une porte-parole des services d’urgence a déclaré qu’au moins trois personnes avaient été blessées mais que ces dernières n’avaient pas pu recevoir de soins, les équipes de secours n’ayant pas pu les atteindre en raison de la manifestation.
Malgré un après-midi pluvieux, quelques milliers de personnes s’étaient donné rendez-vous dans les rues de la ville, dont la police avait bouclé le centre, pour des raisons de sécurité.
La plupart des manifestants ont défilé de manière pacifique, avant qu’une poignée d’entre eux, habillés de noir et masqués, ne lancent des balles de golf et d’autres objets en direction de la police, ont rapporté des chaînes de télévision.
L’organisation par le Canada d’un G8 suivi d’un G20, le premier dans un complexe hôtelier de l’Ontario au bord d’un lac, le second dans la foulée à Toronto, a provoqué localement une vive polémique en raison de son budget.
Celui-ci a été estimé à plus d’un milliard de dollars canadiens (près de 800 millions d’euros), dont 930 millions pour les seules dépenses de sécurité.
Pav Jordan, Olivier Guillemain pour le service français

Plus de cent arrestations à Toronto
Agence QMI
26/06/2010
Les manifestations, jusque là pacifiques, tenues à Toronto en marge des sommets du G8 et du G20, ont dégénéré en fin d’après-midi samedi et la police maintiendra sa surveillance en déployant à nouveau des effectifs nombreux pendant la nuit.
La première journée de cette rencontre du G20 à Toronto a été marqué par divers incidents, de nombreux véhicules de police étant notamment incendiés. Des vitrines, tant de commerces que de résidences, ont été fracassées.
Vers 22 heures, les policiers ont mis à jour leur bilan des heures précédentes. Ils faisaient état de 103 arrestations pour la seule journée de samedi. Les autorités anticipent de nouveaux débordements durant la nuit et maintiendront leur présence dans les rues.
Le porte-parole de la police a également indiqué que des individus spécifiques étaient ciblés, et que les agents sur le terrain tenteraient de procéder à leur arrestation. Le chef de police Bill Blair a confirmé l’utilisation de gaz lacrymogènes contre des manifestants, ajoutant qu’il s’agissait d’une première dans l’histoire de la ville. Ces gaz avaient toutefois été utilisés en juin 2000 lors d’une démonstration organisée par la Coalition ontarienne antipauvreté, et qui avait tourné au vinaigre dans Queen’s Park.
Bill Blair a admis n’avoir jamais vu autant de violence dans les rues de Toronto.
En fin d’après-midi, devant l’augmentation de la tension entre certains manifestants et les forces de l’ordre, ces derniers avaient cru judicieux de restreindre l’accès à certains secteurs et édifices du centre de la métropole. Ainsi, le Centre Eaton a été évacué puis complètement fermé. Des hôpitaux étaient également interdits d’accès.
Vitres fracassées et voitures incendiées
Plusieurs voitures de police ont été la cible de casseurs en fin d’après-midi, la première à l’angle des rues King et Bay et la seconde au coin de Bay et Wellington, dans le district financier. L’escouade antiémeute a mis quelques minutes à disperser la foule et les pompiers ont pu gagner les lieux.
Vers 18 heures, le feu a été mis à un troisième véhicule de police, cette fois dans le secteur des rues Queen et Spadina.
Plusieurs commerces ont été vandalisés. Les casseurs, armés de marteaux, de briques et de pierres, ont fracassé les vitrines d’un café de la chaîne Starbucks et d’une succursale de la banque Scotia, dans le centre-ville. Une boutique American Apparel a également été investie par des vandales, qui l’ont saccagée.
Le maire de Toronto, David Miller, qui a déploré les actes de vandalisme, a indiqué que les fenêtres de quelques résidences avaient également été fracassées.
Dans un communiqué publié en soirée, le bureau du premier ministre Stephen Harper a fait valoir que les actes des casseurs ne représentaient pas le «style de vie» canadien. Le chef conservateur a même qualifié de «voyous» («&nbp;thugs ) les responsables des actes de vandalisme commis samedi.
Au moins un manifestant a été blessé à la tête dans la journée du 26 juin.
Le sommet du G8 a pris fin samedi à Huntsville, en Ontario, et d’autres chefs d’État se sont joint aux dirigeants du groupe des huit (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni, Russie) pour la rencontre du G20, qui se tient samedi et dimanche dans la Ville-Reine.

De violentes émeutes enflamment Toronto
lematin.ch
27 06 2010
Des milliers de personnes ont manifesté contre ce sommet au cours duquel l’économie mondiale est discutée. Malgré un important dispositif policier, des émeutiers ont fracassé des vitrines de magasins, commis de nombreux actes de vandalisme et incendié des voitures
le 26 juin 2010, 23h07
LeMatin.ch & les agences
Plusieurs milliers de personnes se sont réunies hier à Toronto pour manifester contre les sommets du G-8 et du G-20.
Malgré un impressionnant déploiement policier (près de 20 000 hommes), ces manifestations ont été marquées par de nombreux actes de violence et de vandalisme. Selon une source canadienne, des émeutiers vêtus comme des membres du groupe anarchiste Black Block ont en effet fracassé des vitrines de commerces et de banques et ont mis le feu à des véhicules de police.
Dans l’après-midi, les forces de l’ordre avaient annoncé avoir dû procéder à une cinquantaine d’interpellations liées aux actions de protestation. Cinq personnes au moins ont été arrêtées, dont deux qui transportaient «des prétendues matières incendiaires». Elles auraient eu en leur possession des cocktails Molotov et des bouteilles remplies d’essence.
Par ailleurs, des policiers armés de matraques ont repoussé un petit groupe de protestataires qui tentaient de se diriger en direction de la clôture entourant le lieu où se tient le sommet du G-20. Il faut préciser que les manifestants qui s’approchent à moins de cinq mètres de la barrière de sécurité risquent d’être appréhendés, en vertu d’une loi qui vient d’être adoptée par le gouvernement ontarien.
Des émeutes vendredi déjà…
Des dizaines de personnes avaient passé la nuit de vendredi à samedi dans un parc du centre-ville pour dénoncer les sommets, qu’ils jugent antidémocratiques. En l’occurrence, tout s’était déroulé dans le calme, sous le regard des policiers. Lesquels, échaudés, avaient déjà eu à intervenir: une première grosse manifestation avait rassemblé 3000 personnes dans les rues et des affrontements entre protestataires et forces de l’ordre avaient eu lieu.
Jusqu’à présent, 32 personnes ont été arrêtées en lien avec le G20.
La croissance au cœur du sommet
Ces heurts n’ont pas empêché le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner de s’exprimer hier et de dire que le sommet du G20 devait porter «fondamentalement sur la croissance.» «Les cicatrices de la crise sont toujours là», a-t-il ainsi déclaré avant l’ouverture de cette conférence entre des chefs d’Etat et de gouvernements des pays riches et émergents «et notre défi, à nous G20, est de tous agir pour renforcer les perspectives de croissance. Cela exigera différentes stratégies dans différents pays. Nous sortons de la crise à des vitesses différentes», a-t-il ajouté.
Le président américain Barack Obama avait pour sa part appelé le G20 à poursuivre ses «efforts pour favoriser la croissance économique.»















Pourquoi ??