Emeute à Athis-Mons – juin 2010
Echauffourées dans la cité du Noyer-Renard
Leparisien.fr
Un contrôle de police a tourné à l’émeute, hier soir. Les forces de l’ordre, caillassées, ont tiré au flash-ball pour se dégager, provoquant la colère des nombreuses mamans présentes.
08.06.2010
Près de 150 personnes sont rassemblées dans la cité du Noyer-Renard à Athis-Mons, hier soir. Des jeunes, mais aussi des mères de famille encore sous le choc de l’intervention de police qui a eu lieu à peine deux heures auparavant. Les policiers et les CRS, eux, font les dernières rondes avant de quitter le quartier, vers 20 h 30.
Mais entre les habitants et les forces de l’ordre, les versions divergent sur les événements qui ont provoqué d’importantes échauffourées.
Pour les premiers, les policiers auraient « foncé » sur les habitants en utilisant flash-balls et bombes lacrymogènes. Pour les seconds, la riposte policière ferait réponse à l’« attaque » des habitants sur les fonctionnaires.
Il est environ 18 heures, hier. Après l’école, des dizaines d’enfants jouent dans le parc, situé juste à côté de l’école élémentaire Flammarion. Un enfant (de 3 ans, selon les uns, de 10 ans, pour les autres) est sur une minimoto quand passent deux motards de la police nationale. Ils tentent de contrôler l’engin. Là, tout dérape. Célia, une habitante du quartier, a assisté à la scène : « Le ton est monté entre les habitants et les motards, et d’un coup, une cinquantaine de policiers sont arrivés. C’était la panique. Tout le monde hurlait car il y avait des tirs de flash-ball de partout. On aurait dit l’apocalypse », raconte cette mère de famille.

« Quand on attaque physiquement des policiers, qu’est-ce que l’on peut faire? » réplique un agent, qui explique qu’une mère de famille a mordu la jambe d’un membre des forces de l’ordre. « Les policiers étaient encerclés par une cinquantaine de jeunes qui les caillassaient », se désole Claude Carillo, secrétaire départemental du syndicat de police Alliance 91, qui ajoute que « depuis plusieurs mois, il y a une prolifération des minimotos à Athis et les habitants se plaignent. C’est pourquoi nous renforçons les contrôles et saisissons les engins non homologués. » Mais sur place, les habitants ne décolèrent pas, comme Mabrouk*, 19 ans : « Ça fait dix-huit ans que je vis là. Des descentes de police, j’en ai vu, mais des comme ça, jamais. On aurait dit qu’ils tiraient dans un troupeau. » A la suite de l’affrontement, deux policiers ont dû être conduits à l’hôpital pour un contrôle. Deux jeunes majeurs et la femme qui a mordu le policier ont été placés en garde à vue. Hier soir, l’inquiétude était encore palpable : « J’espère que la nuit sera calme », espérait cette jeune maman.










