Emeute de l’électricité à Abengourou – mai 2010
Manif contre le délestage à Abengourou : Le siège de la CIE saccagé
Nord-Sud
jeudi 20 mai 2010 |
Une protestation contre le délestage organisée, hier, à Abengourou par les élèves a tourné à la violence.
Hier matin, les élèves du département d’Abengourou ont exprimé leur ras-le-bol contre le délestage devenu de plus en plus récurrent à quelques semaines des examens scolaires. La plupart des magasins ont baissé pavillon. « On veut courant !! On veut courant!! », clamaient-ils en chœur, tout en ralliant les bâtiments de la Cie (Compagnie Ivoirienne d’Electricité). Surexcités, les élèves voulaient en découdre avec cette compagnie qui, selon eux, est la cause de leurs mauvais résultats scolaires et sera la cause des échecs aux examens à grands tirages (Bepc et Bac). Sous la conduite des élèves se réclamant de la Fesci, la marche va vite dégénérer dans la violence. Atcho Cyriaque un des manifestants, élève en terminale A2 au collège Royal de l’Indénié raconte : « C’est au Château (un quartier de la localité ndlr), que les policiers, sous prétexte de nous encadrer, ont commencé à jeter des bombes lacrymogènes sur nous et à tirer. Alors que nous voulions marcher pacifiquement. Hier, ils ont coupé l’électricité le matin. A midi, l’électricité est revenue, après ils l’ont coupée, à 19 h ils ont encore interrompu l’électricité. A 22h l’électricité est revenue, à 1h ils l’ont interrompue. Nous sommes trop pénalisés. On n’arrive pas à bosser correctement. Hier, j’étais obligé de faire mon devoir d’anglais à la bougie. » « Si nous ne bossons pas, comment on peut aller aux examens. Un policier m’a demandé si j’étais membre de la Fesci, j’ai dit non, mais je me bats pour une cause noble », renchérit une manifestante. Sous l’effet de la colère, provoquée par des policiers avec des jets de lacrymogène et des tirs de dissuasion à balle blanche, les élèves ont utilisé comme moyens de défense des jets de pierres. Surtout à proximité de la Cie, on assiste donc à un affrontement entre policiers et élèves. Très vite, les élèves prennent le dessus vu leur nombre impressionnant. Les policiers, par manque de munitions (ils ont épuisé leur stock ndlr) ont replié et abandonné la protection des locaux de la Cie. Ce bel édifice vole en éclats. Les éléments de la brigade de gendarmerie sont venus à la rescousse de leurs frères d’armes. Mais c’était trop tard. Côté élèves, on a enregistré plusieurs blessés et des interpellations. Un policier a été blessé au bras et un autre dépossédé de son casque. Les manifestants projetaient aussi une descente à la Sodeci. Mais, ils ont été dissuadés par d’autres éléments de la police venus en renfort. Au moment où nous mettions sous presse, hier, la ville était alimentée en électricité.
De violents affrontements enregistrés, hier, à Abengourou
soirinfo.com
Les locaux de la Cie et de la Sodeci saccagés, des blessés dont un commissaire de police
• jeudi 20 mai 2010 par Zéphirin NANGO (Correspondant régional)
De violents affrontements entre forces de l’ordre et des manifestants se réclamant au départ de la Fesci, ont été enregistrés, hier mercredi 19 mai à Abengourou. Au bilan, plusieurs blessés dont un commissaire de police ont été relevés dans les deux camps. Dans ce mouvement, les locaux de la Cie et de la Sodeci ont été saccagés et un véhicule a été carbonisé. Le calme n’est revenu qu’en début d’après-midi. Déjà, aux environs de 09 heures, le centre commercial de la ville où sont logés marchés, services administratifs, banques, boutiques et autres structures commerciales, était devenu un champ de bataille parsemé de fumigènes, gourdins et cailloux. Sur place, jusqu’à 11h encore, forces de l’ordre et manifestants s’affrontaient dans un intense ballet de projectiles et de grenades lacrymogènes. L’air suffocant et l’ambiance électrique qui régnaient dans les environs n’a pas empêché les manifestants déchainés d’entonner des chants guerriers, d’encercler les locaux de la Cie, leur principale cible, et de les saccager sans retenue. Puis, dans leur mouvement de colère, ils se sont rendus au siège de la Sodeci qu’ils ont également mis à sac avant de mettre en ces lieux, le feu à un véhicule d’analyse d’eau et à une mobylette d’un agent. Bien avant, le commissaire Mobié du 1er arrondissement de police avait été pris à partie par des manifestants qui l’ont molesté à la ‘’ Place de la solidarité ‘’. Les forces de l’ordre, visiblement débordées, n’ont pu rien faire pour empêcher les importants dégâts matériels. A l’origine de ce mouvement d’humeur, les délestages de la Cie. C’est que pour cette seconde phase de coupures annoncée pour être de simples perturbations, la ville d’Abengourou connaît particulièrement de graves désagréments. Ce délestage plus accentué que le premier et qui allie manque d’électricité et pénurie d’eau, a fini par exaspérer la population qui, à travers le bureau de la jeunesse communale, a projeté une marche de protestation pour ce 19 mai 2010. « Saisi de ce projet, j’ai vainement tenté de joindre Adou Richard, le président de la jeunesse communale pour annuler cette marche. Malheureusement, je n’ai pu rencontrer que l’un de ses vice-présidents à qui j’ai expliqué qu’en réalité des réunions d’explication étaient projetées et que cette marche était inopportune. Grande fut ma surprise de voir les élèves dans la rue ce matin » a indiqué M. Anon Léopold Florent, le préfet de région d’Abengourou qui a appelé la population au calme. De nos sources, il ressort que le délestage accentué dans le département d’Abengourou est le fait d’une panne technique sur un transformateur au niveau local.











ILS ONT INTÉRÊT A TOUT METTRE DANS L’ORDRE SINON CE SERA PIRE.
LE TOUR DE LA SODECI(SOCIÉTÉ DE DISTRIBUTION D’EAU EN COTE D’IVOIRE ) N’EST LOIN