Emeute à Sogoniko (Bamako) – mars 2010

Affrontement entre policiers et jeunes en commune VI : Suite à un espace utilisé comme terrain de football, vendu par la mairie, les jeunes ont décidés de se faire justice

L’Indépendant

01/04/2010

Hier, mercredi 31 mars, les populations de la rive droite du District de Bamako, particulièrement celle de Sogoniko, ont cru vivre un cauchemar dans la matinée. En effet, pour une simple voire banale affaire, des jeunes malintentionnés s’en sont pris aux policiers du 7ème arrondissement dans l’exercice de leurs fonctions de maintien d’ordre et de protection des personnes et de leurs biens.

Depuis quelques semaines, la tension couve entre la mairie de la Commune VI et les populations de Sogoniko. Parce que, les autorités municipales auraient vendu à un opérateur économique du nom de Draméra, l’espace sur lequel les jeunes jouent au football. Fort de son titre foncier, lorsque celui-ci voulut entreprendre des travaux, il a été confronté à l’intransigeance des jeunes. Des sources policières et municipales soutiennent que l’acquéreur de la parcelle incriminée a même proposé d’aménager une partie de sa propriété et l’offrir aux jeunes pour leur permettre de pratiquer le sport. Mais, ces derniers n’ont voulu rien comprendre sinon que M. Draméra leur cède ce qui leur appartient de droit.

Les premiers mécontentements et violences ont abouti à l’arrestation de certains meneurs au nombre desquels, un certain Bakary Coulibaly dit Bako. Les négociations engagées, vertu cardinale de notre société, toutes les poursuites à l’encontre de Bako ont été abandonnées et lui-même élargi.

Mais, hier matin, coup de théâtre. Des jeunes de Sogoniko, une centaine selon le Commissaire adjoint, de police du 7ème arrondissement, ont pris d’assaut les locaux de la mairie de la Commune VI. D’après Ibrahima Diakité, qui a échangé avec certains d’eux : « Leur agissement, selon eux-mêmes, était consécutif à l’arrestation de Bakary Coulibaly dit Bako. A les entendre, c’est plus la manière que l’acte qui les a choqués. En effet, les manifestants soutiennent que des gendarmes sont entrés chez Bako en escaladant les murs de clôture, brisant la porte de sa chambre et bastonnant sa femme enceinte ».

Des sources proches de la gendarmerie affirment que des éléments sont entrés dans la cour en escaladant effectivement le mur mais démentent formellement les accusations de coups de bâton donnés à une femme enceinte.

Donc pour faire libérer Bako, les jeunes ont poussé l’outrecuidance jusqu’à molester le chef du quartier le conduisant manu militari, à la mairie, pour qu’à son tour, il fasse pression sur le maire afin qu’il intervienne auprès de la gendarmerie pour libérer Bako.

Dans leur excès, ils ont interdit l’accès de la mairie à tous, y compris aux agents sans lesquels aucune prestation n’est possible. Face au danger que les jeunes faisaient courir au chef de quartier, le Commissaire adjoint le fait exfiltrer par ses éléments. Et c’est la goutte d’eau qui, apparemment, fit déborder le vase. En voyant le chef de quartier partir, ils se sont dit qu’ils n’ont plus de moyen de pression et même de surenchère. Ils s’attaquèrent alors aux policiers qu’ils accusent de les déposséder de leur « arme de négociation ».

C’est ainsi que des échauffourées ont eu lieu au cours desquelles, des pneus ont été brûlés, des cailloux lancés blessant beaucoup de policiers. Dans la course-poursuite qui s’en est suivie, une dizaine de meneurs ont été arrêtés et seront, d’après des sources policières, présentés très prochainement devant le tribunal pour répondre des faits à eux reprochés. Ce qui est d’autant plus nécessaire que certains assaillants étaient armés. D’ailleurs, selon le Commissaire adjoint, Ibrahima Diakité, une balle tirée contre le véhicule des policiers a atteint une jeune fille de 16 ans au mollet.

Les renforts venus de la brigade anti-criminalité, du GMS, de la gendarmerie nationale, de la brigade spéciale d’intervention et des commissariats des 13ème, 10ème et 4ème arrondissements, ont permis de contenir les manifestants.

Cette situation étale au grand jour l’incivisme dont certaines populations font montre. Les habitants de Sogoniko, en la matière, sont de triste réputation, se révoltant à tout bout de champ et s’attaquant aux biens de l’Etat et des particuliers.

Pour résoudre cet état de fait, le syndicaliste Ibrahima Diakité de proposer : « Il faut restaurer l’autorité de l’Etat pour que force reste à la loi. Car, il n’y a pas de développement sans sécurité« .

Diakaridia YOSSI


Emeute à Sogoniko hier matin : Quatre bléssés grave et la démission du maire Dagnon demandée

Nouvel Horizon

01/04/2010

Rien ne va plus entre les jeunes de Sogoniko, notamment les partisans de Bakary Coulibaly dit «Bako» et le maire de la commune VI, El hadj Souleymane Dagnon. Hier matin, les jeunes insurgés ont affronté les policiers qui n’ont pas hésité à ouvrir le feu en blessent grièvement certains individus paisibles jusque dans leur maison. Suite à ces blessures, les manifestants ont demandé la démission du Maire Dagnon.

C’est aux environs de 5 heures du matin, hier que des gendarmes sont allés arrêter le jeune « Bako » à son domicile à Sogoniko. En effet, «Bako» était intervenu il y a quelques jours sur la radio Kayira sur le conflit qui l’oppose au maire de la commune VI notamment le litige foncier à propos du terrain de football appelé «BAKOTERRAIN».

En effet, «Bako» et les siens affirment haut et fort que Souleymane Dagnon a donné ce terrain de la jeunesse du quartier, lors des campagnes électorales de 2009. Mais, il y a seulement quelques mois, un richissime s’est présenté avec un titre foncier et a d’ailleurs commencé à réaliser son bâtiment, toute chose qui a provoqué l’ire des jeunes de Sogoniko. Il y a quelques semaines, les jeunes qui avaient été arrêtés ont été relâchés avec en leur tête, l’inamovible «Bako».

DES BLESSES GRAVES

Après l’éclatement du conflit à la mairie entre les jeunes et le chef de quartier, Lassine Sangaré, amené de force pour exiger au maire de faire libérer «Bako», les agents  du 7ème arrondissement ont voulu repousser les manifestants. Ces derniers ont fait pleuvoir les cailloux sur les flics qui battaient à retraite. Peu de temps après, les renforts sont venus des commissariats et postes de police plus proches. Cela a permis aux flics de prendre de l’ascendance sur les manifestants contraints désormais à se camoufler dans les maisons proches du carrefour de Magnabougou, où les policiers ont ouvert le feu.

Les balles ont atteint 4 personnes à savoir deux filles dans leur chambre dans la famille de feu Germain Samaké. La « Bonne », Faty Doumbia de Mme Samaké Djénéba Doumbia a eu la jambe ouvertement fracturée. Une fille du nom de Batoma qui était avec elle a été légèrement touchée. Le hic est que Mme Samaké Djénéba Doumbia ne sait même pas comment informer les parents de Faty à Sidoba.

Dehors, une aide–ménagère revenant du marché de Sogoniko a été touchée ainsi qu’un garçon répondant au nom de Diakalia. Bien avant, les gendarmes qui ont procédé à l’arrestation de «Bako» auraient frappé sa femme enceinte puis saccagé la maison, selon la victime.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette affaire risque d’aller plus loin qu’on ne le pense car, certains jeunes ont laissé entendre qu’ils préfèrent mourir que de laissez-passer cette affaire. Tant qu’il n y a pas de solution durable, d’autres émeutes sont à prévoir.

Signalons qu’il est prévue une marche de protestation le 8 Avril prochain. Vont-il y renoncer ? En tout cas, les jeunes réclament le départ de Souleymane Dagnon qu’ils ont insulté grossièrement hier en le traitant de tous les pêchés d’Ismaël

Sogoniko : Heurt entre les jeunes et la Police

en24heures.com

01 avril, 2010

La r- interpellation de Dramane Coulibaly dit Baco, prsident de l’association Sportive Baco Club et de Mamadou Sissoko qui taient les chefs de file des onze manifestants arrts puis librs la suite des vnements du 17 fvrier 2010, serait la cause d’un nouveau heurt que les jeunes de Sogoniko ont enclench hier trs tt le matin. En face, il y ‘avait les lments du commissariat du 7me arrondissement. Du coup, la confrontation a t bien rude, l’on voque mme la blessure au pied d’une innocente, atteinte par une balle perdue, jusque dans son salon.C’tait, trs chaud, hier matin Sogoniko. L’on se croyait dans la bande de Gaza.

~ par Alain Bertho sur 1 avril 2010.

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