Scènes d’émeutes autour du match de football Marignane-Toulon

Laprovence.com

dimanche 28 mars 2010 à 12H39

C’està la mi-temps que la rencontre a dégénéré, l’interrompant.

Quatre individus – des deux villes – placés en garde à vue, quatre personnes légèrement blessées, notamment au crâne et au cou, ou par les lacrymogènes. C’est le triste bilan de la rencontre de CFA qui a opposé l’Union sportive marignanaise à Toulon, à Marignane, hier après-midi.

C’est vers la fin de la mi-temps, vers 16h, que tout a commencé. Près de la buvette, « des ‘supporters’ de Toulon sont tombés à plusieurs sur un Marignanais d’une douzaine d’années parce qu’il était habillé aux couleurs de l’Olympique de Marseille », explique un agent de sécurité de l’équipe locale. Des Marignanais ont alors tenté de le défendre, ce qui a déclenché une bagarre dans les tribunes où une centaine de Toulonnais avait pris place. À la buvette aussi, l’ambiance était tendue, certains Toulonnais auraient déclaré ne pas vouloir payer leurs consommations. Selon des témoins, des femmes et des personnes âgées ont été bousculées.

Le stade encerclé

Si des policiers marignanais étaient sur place avant le coup d’envoi, d’autres ont alors été appelés, de même que les pompiers, qui ont pris les blessés en charge, transportant l’un d’eux vers la clinique de Marignane. Bien vite, les policiers ont compris qu’ils allaient avoir besoin de renfort, les Marignanais ayant prévenu leurs amis. Une centaine de jeunes de toute la ville ont alors encerclé le stade Saint-Exupéry, empêchant les supporters toulonnais de quitter les lieux. Les forces de l’ordre sont arrivées en force, il y avait notamment les brigades anticriminalité de Vitrolles, d’Aix, Arles et Marseille, au total 20 équipages. Ils ont dû faire usage de leur flash-ball et de « Cougar » propulsant des grenades lacrymogènes pour tenter de calmer « le jeu », parce que depuis les tribunes et au-dessus des murs du stade, volaient des grilles, tandis que de l’autre côté, ce sont des plaques d’égout ou des cailloux qui ont servi de projectiles.

Les jeunes Marignanais s’en sont alors pris aux véhicules immatriculés 83 garés aux alentours du stade. Sept à huit ont été vandalisés, l’une des voitures a même été retournée. Le chauffeur du bus transportant les Toulonnais a préféré, en voyant cela, quitter la ville momentanément. Tandis qu’enfermés dans les tribunes, les Toulonnais continuaient d’invectiver les Marignanais.

Tout le problème, pour les policiers, était d’arriver à faire sortir les Toulonnais du stade sans dégât. Pour cela, casqués et boucliers en main, ils ont, en formant une ligne, repoussé les jeunes Marignanais des abords du stade. Puis, par un autre chemin, ils ont fait revenir le bus dans l’enceinte afin d’y faire monter les Toulonnais pour qu’ils quittent la ville.

Sur place, le président de l’équipe de Toulon, Pascal Bataillé confiait sa consternation : « Je trouve ça déplorable, ça n’a rien à voir avec le foot. Quand je vois ça, j’ai honte ». Il expliquait aussi avoir prévenu la sécurité de Marignane: « J’ai dit : ‘y’a plus de 100personnes qui arrivent' », et assurait enfin : « Cette année, on n’a pas eu d’accrochage à l’extérieur ». Le président de Marignane, Patrick Viloria était lui aussi désolé. Vers 20h, le calme est revenu dans la ville.

~ par Alain Bertho sur 30 mars 2010.

Publié dans émeutes, riots