Emeute à Gagnoa en Côte d’Ivoire – mars 2010

Des factions de la Fesci paralysent la ville : Emeutes encore, hier, à Gagnoa chez Gbagbo

Le Nouveau Réveil

jeudi 25 mars 2010

Depuis plus d’un mois, la cité du Fromager est traversée par une vague de turbulences. Marches de protestation contre les décisions impopulaires du régime FPI par le RHDP dont le paroxysme a été celui du 19 Février 2010 ayant fait 19 blessés par balles et 05 morts, inhumés le 19 Mars dernier. La goutte d’eau qui va déborder le vase partira du meeting organisé par le très jeune des patriotes (Charles Blé Goudé) le Dimanche 21 Mars dernier à la place Gbagbo de Gagnoa. L’un des objectifs de ce meeting était de destituer le coordonateur régional de la FESCI qui, dit-on, serait proche du RHDP, pour le remplacer par un militant du FPI. Et donc depuis le Lundi 22 Mars, la ville est dans la tourmente. Toutes les écoles sont restées fermées. L’affrontement entre factions rivales de la FESCI a dégénéré en casse. De cette violence gratuite, quatorze (14) taxis-villes en feront les frais. En réaction, les transporteurs ont donc décidé hier Mercredi 24 Mars de paralyser la ville en immobilisant tous les véhicules de transport. Des barricades ont donc été érigées sur tous les principaux axes et les rues de la ville. Un car de transport de la compagnie KS qui voulait forcer un barrage a été sérieusement endommagé ainsi qu’un car de la compagnie UTB de 58 places , immatriculé 7103 EQ 04. En provenance de Soubré pour Abidjan qui a reçu des projectiles des manifestants. Les vitres du car on volé en éclats. Selon les témoignages concordants du chef de gare, M. Yao Nestor et le chauffeur du car UTB M. Losséni Doumbia : « C’est lorsque le responsable du syndicat des transporteurs M. Amara a dit que la situation était normalisée aux environs de 10 h 30 que le car a été libéré de la gare. Malheureusement, les manifestants ont érigé un barrage au niveau du rond point de l’hôpital et ont endommagé le car. Nous estimons à plus de deux millions les dégâts causés ». Nous ont fait savoir les responsables de cette compagnie. C’est aux environs de 14h 45 que la police a usé de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants et lever les barrages. C’est à 15h 15 que les voies ont été totalement libérées. Après une réunion avec le sous-préfet, les transporteurs ont décidé de reprendre le travail aujourd’hui.

N’GUESSAN DENIS

Gagnoa/manifestations de rues – Le passage de Blé Goudé entraîne trois jours de trouble

L’expression

jeudi 25 mars 2010

Les démons de la violence sont de retour dans la cité du Fromager. Depuis dimanche dernier, après le meeting de Blé Goudé, Gagnoa a renoué avec la violence. La raison. Tôt le matin, les élèves membres de la Fédération estudiantine et scolaire (Fesci) se reconnaissant en Zagol ont pris d’assaut la grande voix du Quartier soleil situé sur l’axe Gagnoa-Oumé, chantant et dansant, pour converger vers le lieu du meeting à la place Gbagbo à Babré. Une fois sur les lieux, ils ont empêché les partisans de Mian Augustin d’avoir accès au lieu du meeting. Ceux-ci se sentant frustrés ont tenté de forcer. Ce qui provoque un cafouillage. Mis en minorité, les hommes de Koné Hermann dit «Mano» ont dû replier par le bas-fond de Baoulébougou. «Nous avons été interdits d’accès au meeting parce qu’on m’a présenté comme un pion du Rhdp, donc indésirable sur les lieux. Mes éléments et moi n’y avons pas eu accès», confie Koné Hermann. Après avoir chassé les hommes de Mian, les éléments de Zagol, surexcités, ont décidé d’interdire la route de Babré à certains motocyclistes. Ils auraient, selon nos sources, incendié une moto. Le lendemain, lundi, les membres du bureau proches de la coordination de Koné Hermann ont décidé d’arrêter les cours dans les différents lycées et collèges de la ville en commençant par les Lycées modernes 1 et 2. Les éléments de Talo, proche de Zagol, ont replié sur Garahio où ils sont majoritaires pour s’en prendre à tous les véhicules de transport qui s’aventuraient vers ce quartier. Les chauffeurs de taxis ont payé le plus lourd tribut avec 9 véhicules dont les vitres et pare brises ont volé en éclats. Les chauffeurs et autres passagers n’ont pas été épargnés par les «fescistes». Ils ont perdu recette et portables. Toute chose que le syndicat des transporteurs de la ville a condamnée. «Nous ne savons pas pourquoi ils cassent nos taxis. On n’est pas élèves. S’ils ont des problèmes, qu’ils les règlent entre eux. Ils ont même blessé un chauffeur de taxis», s’indigne Koné Yacouba, un chauffeur de taxis. Vers 14 heures le lundi, les syndicats des transporteurs ont décidé d’arrêter le trafic afin de sécuriser leurs véhicules. Mardi matin, en représailles, les transporteurs, gourdin en mains, lancent la chasse aux élèves. Ils ont occupé le rond-point central de la ville. Toute personne habillée en tenue scolaire est sans aucune forme de procès, bastonnée. Cette atmosphère a entraîné des pertes sur le plan économique car toute la ville est restée paralysée. Face au mutisme des autorités administratives de la ville, les transporteurs ont continué mercredi leur mouvement. Aucun véhicule de transport n’est autorisé à rentrer dans la ville. Les compagnies qui ont voulu braver la hargne des manifestants ont vu leurs vitres de certains de leurs véhicules brisées. C’est vers 14 heures que la police a dispersé les manifestants. Pendant ce temps, le sous-préfet, Gause Ignace Désiré, représentant le préfet de région, recevait la coordination de Koné Hermann qui, a présenté les excuses de son groupe à tous ceux qui ont subi des préjudices. Dans l’après-midi, c’était le tour des transporteurs qui ont exigé leur dédommagement et la sécurisation de leurs activités. «Nous ne pouvons pas reprendre si nous ne sommes pas en sécurité», lâche Amara Coulibaly, président des transporteurs. La série des rencontres s’est achevée avec les enseignants représentés par Ziao. Celui-ci a indiqué que les enseignants ne sont pas en grève et que si leur sécurité est assurée, ils reprendront le chemin de l’école. Le représentant du préfet a rassuré les uns et les autres en demandant aux forces de l’ordre d’initier des patrouilles dans la ville afin de dissuader d’éventuels vandales. Au moment où nous mettions sous presse, le sous-préfet et une délégation de la direction régionale de l’éducation nationale rencontraient le camp Zagol, responsable des casses de véhicules de transport.

La garde de Blé Goudé déjoue un coup du Rhdp

Le Temps

mardi 23 mars 2010

Le discours du Directeur national de campagne adjoint (Dnacj) du candidat Laurent Gbagbo, Charles Blé, tenu à Soubré, n`a certainement pas plu au Rhdp. Ce rassemblement d`opposants n`a pas attendu pour le faire savoir à Gagnoa. Seulement 24h après. Mais la promptitude et la sobriété de la garde rapprochée de Blé Goudé a eu raison des fauteurs de trouble. Très tôt le matin de ce dimanche 21 mars 2010, des jeunes venus des différents quartiers de Gagnoa ainsi que des villages et campements environnants, ont eu une surprise désagréable. Des militants du Rhdp, chauffés à blanc et conduits par un certain Koné Hermann ont commencé à brûler des pneus sur des voies de la ville. Comme si cela ne suffisait pas, les militants qui se sont badigeonnés de poudre blanche pour certains et qui ont enduit leurs visages de charbon pour d`autres, sont passés aux actes d`agression physique. Dans le but d`empêcher la tenue du meeting de la Dnacj à Gagnoa. Créant la panique dans les quartiers pendant un moment. Avant de prendre la direction de la place Laurent Gbagbo. Là où une foule compacte attendait Charles Blé Goudé et son adjoint Navigué. S`en suit une bagarre rangée. Car un autre groupe de jeunes s`est dressé sur leur route. C`est en ce moment que la garde de Blé Goudé a pris ses responsabilités et est entrée en action. Les sergents Blédé et Bolou de la Police nationale et deux militaires embarquent dans une 4×4. Quand le caporal Koudou et trois autres militaires sont partis à bord d`un pick-up. Ce sont eux qui, en un temps record, ont fait un travail remarquable. Ils ont dispersé la foule de  » voyous « . Traqués, ils ont pris la route du quartier Dioulabougou. Les Fds venues d`Abidjan pour le meeting ne se sont pas arrêtées là. Fermement décidés à maintenir l`ordre dans la ville, les hommes de Blé Goudé les y ont traqués. Aux fins de les dissuader. Car, après leur parade de dissuasion, qui a duré quelques minutes, le calme est revenu. Ils ont maintenu le cap tout le temps qu`a duré le meeting. Déjouant ainsi, le mauvais coup du Rhdp. Qui voulait faire annuler le meeting. Peine perdue !

~ par Alain Bertho sur 25 mars 2010.

Laisser un commentaire