Emeute à Vavoua en Côte d’Ivoire – février 2010
La Côte d’Ivoire aux portes de la guerre civile ?
.afrik.com
Le porte-parole des Forces Nouvelles craint que « le Rwanda se prépare » dans le pays
mercredi 10 février 2010
Des manifestants ont incendié, mardi, la sous préfecture de Vavoua, une localité située au Centre de la Côte d’Ivoire, pour protester contre les tentatives de manipulation des listes électorales par le Front Populaire ivoirien (FPI), le parti du président Laurent Gbagbo. Cet incident n’est pas un cas isolé, plusieurs autres analogues se sont produits dans d’autres parties de la Côte d’Ivoire. Une situation jugée préoccupante par Sidiki Konaté, le porte-parole des Forces Nouvelles, qui évoque « les germes d’une guerre civile ».
La tension est montée d’un cran en Côte d’Ivoire. Des milliers de manifestants ont incendié mardi la sous préfecture de Vavoua, une ville située au centre du pays, dans la zone administrée par les ex-rebelles des Forces nouvelles. Ils ont également tenté de mettre le feu à la mairie, mais ils en ont été empêchés par l’intervention des forces de sécurité locales, qui ont tiré en l’air pour les disperser.
Les émeutiers protestaient contre la convocation au tribunal de Daloa (localité voisine de Vavoua) de 333 personnes, accusées par le Front Populaire ivoirien (FPI), le parti du président Laurent Gbabgo, d’inscription frauduleuse sur la liste électorale. Pour Moussa Koné, le président du mouvement local de jeunesse du Rassemblement des républicains (RDR, opposition), ce bâtiment aurait été incendié par « des éléments infiltrés par le sous-préfet lui-même pour saboter (la) marche ».
« Le Rwanda se prépare en Côte d’Ivoire »
La semaine dernière, plusieurs incidents analogues se sont produits dans plusieurs villes du pays, notamment à Divo, Katiola et Man. Sur saisine des partisans du président Laurent Gbagbo, les tribunaux de ces localités avaient prononcé les radiations de la liste électorale pour fraude sur la nationalité ivoirienne de personnes essentiellement originaires au nord du pays.
Une situation qui inquiète le porte-parole des Forces nouvelles. Sidiki Konaté craint que « le Rwanda se prépare en Côte d’Ivoire ». « Vous avez dans les localités un réel péril sur la coexistence pacifique, des communautés qui se regardent en chien de faïence, prête à attaquer. Ce sont là les germes d’une guerre civile. Chacun prépare déjà sa munition. Qui pour une machette. Qui pour un couteau », a-t-il expliqué, lundi, au lendemain d’un conclave des instances des Forces nouvelles, tenu dans leur fief à Bouaké, au centre du pays.
Selon lui, « les dénonciations abusives » ainsi que « l’instrumentalisation des chefs de villages » par les membres du FPI pour connaitre la liste des noms des présumés « non-Ivoiriens », aurait créé une atmosphère de « suspicion, de délation entre les communautés ». « Il faut attirer l’attention de tout le monde, de tous les partenaires sociaux nationaux et internationaux sur ce danger », a conclu Sidiki Konaté.
La douloureuse question de l’ « ivoirité »
La semaine dernière, les Nations unies avaient lancé des appels au calme après la vague d’incidents avait déferlé sur le pays. Selon certains observateurs, ces manœuvres de suppression de noms sur la liste électorale, seraient un moyen pour le pouvoir de repousser aux calendes grecques l’épreuve des urnes, prévue pour mars 2010.
L’opposition, qui accuse le FPI de saisir des tribunaux pour « opérer des radiations arbitraires, partisanes et illégales », craint une crise politico-militaire, semblable à celle de 2002. Laurent Gbagbo, en jouant la carte de l’ « ivoirité », pourrait agiter sans le savoir le drapeau rouge.

Côte d’Ivoire : la sous-préfecture de Vavoua incendiée
Afriscoop.net
mercredi 10 février 2010
Les bureaux de la sous- préfecture de Vavoua (centre-ouest), zone sous contrôle des Forces nouvelles (ex-rébellion ivoirienne), ont été incendiés mardi alors que des jeunes de l’opposition marchaient pour protester contre la radiation de personnes de la liste électorale, selon des sources concordantes.
« C’est un acte de sabotage », estime le porte-parole local des jeunes du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), Edy Konan, qui pointe un doigt accusateur sur les partisans du président Laurent Gbagbo.
Selon lui, la marche était « pacifique » et « toutes les démarches avaient été faites auprès des autorités administratives et militaires ».
« Ce ne sont pas les marcheurs qui ont mis le feu. La preuve, on était loin des lieux lorsque nous avons été interpellés par les flammes. Ce sont les jeunes du RPP (Rassemblement pour la paix et le progrès de Dona Fologo) et du FPI (Front populaire ivoirien, parti présidentiel) qui ont été convoyés sur la sous-préfecture », a-t-il expliqué dénonçant le militantisme avéré au FPI du sous- préfet local.
Pendant le parcours, plusieurs pneus usés ont été brûlés sur la grande artère par les marcheurs encadrés par les policiers du Centre de commandement intégré (CCI).
Tous les magasins sont restés fermés et Vavoua avait l’aspect d’ une ville morte. Les rues étaient désertes et toutes les issues de la ville étaient fermées à la circulation.
« C’est au moment où les marcheurs se dirigeaient vers la préfecture, à 10 heures, qu’une épaisse fumée a capté tous les regards. Les bureaux de la sous-préfecture, situés dans la même cour que la préfecture, partaient en feux », explique un habitant de la ville joint au téléphone.
Le contentieux de l’inscription sur la liste électorale est émaillé d’incidents çà et là dans des localités de l’intérieur du pays suite à la saisine des tribunaux par les partisans du président Laurent Gbagbo à l’effet de radier de la liste électorale des personnes présentées comme des étrangers.
L’opposition a appelé ses militants à faire barrage à ses dénonciations « calomnieuses » faites sur des bases « arbitraires, illégales et partisanes ».
Vavoua : La sous-préfecture incendiée hier
Nord-Sud
mercredi 10 février 2010
Situation confuse à Vavoua où la sous-préfecture est partie en fumée alors qu’une marche de protestation contre les radiations sur la liste électorale indépendante se dirigeait sur la préfecture.
Pendant que le procès en radiation de la liste électorale de 333 personnes déposée au tribunal par Hué Bi Séhi Séraphin, Ddc de Gbagbo Laurent et président du conseil général de Vavoua se déroulait, hier, à Daloa, sa ville, située à 50 kilomètres au nord de Daloa était en feu. La marche de protestation organisée contre lui à cet effet par les jeunes du Rdr, Pdci, Mfa et Udpci a fait de graves dégâts. Et pourtant tout avait bien commencé par un rassemblement à l’entrée de la ville. Au petit matin, de nombreux jeunes venus des différents quartiers et villages environnant se regroupent. Le top départ a été donné pour une marche sur la préfecture située à environ 3 kilomètres au nord de la ville, où une motion de protestation devait être lue avant d’être remise au préfet. Pendant le parcours, plusieurs pneus ont été brûlés sur la grande artère, l’itinéraire des marcheurs. Qui étaient encadrés par les policiers du Centre de commandement intégré, (Cci) de Vavoua. Tous les magasins sont restés fermés. Vavoua avait l’aspect d’une ville morte. Les rues étaient désertes et toutes les issues à la ville étaient fermées à la circulation. Au moment où les marcheurs se dirigeaient vers la préfecture, à 10 heures, une épaisse fumée capte tous les regards. Les bureaux de la sous-préfecture, situés dans la même cour que la préfecture étaient en flamme. Très vite les flammes se sont propagées. Elles pouvaient être a perçues à travers la grande ouverture laissée par la démolition de la grande clôture qui l’entourait. Le chef du village Doualy Bi, les policiers et les éléments des Forces nouvelles accourus sont restés impuissants devant les langues de flammes. S’ils ont pu repousser la foule, ils ont pu sauver quelques documents, meubles et des matériels de bureaux. Le préfet et le sous-préfet étaient introuvables. Les organisateurs de la marche tout en déplorant le drame, disent ne pas en être les commanditaires. Pour Edy Konan, porte-parole des jeunes du Rhdp, l’incident est un acte de sabotage. Il pointe un doigt accusateur vers les jeunes du Fpi et du Rpp qui sont, selon lui, manipulés par Hué Bi Séhi Séraphin. La marche du Rjdp était pacifique, confesse-t-il, et toutes les démarches avaient été faites à cet effet auprès des autorités administratives et militaires. Edy insiste pour dire : « Ce ne sont pas les marcheurs qui ont mis le feu. La preuve, on était loin des lieux lorsque nous avons vu élever les flammes. Selon nos premières enquêtes, il ressort que ce sont les jeunes du Rpp et du Fpi qui ont été convoyés sur la sous préfecture. Il faut noter que ces jeunes de la mouvance présidentielle travaillaient avec le sous-préfet dont le militantisme au Fpi est avéré et qui dit être venu en mission pour Gbagbo à Vavoua. Et depuis, la sous-préfecture est devenue le quartier général de la campagne de Gbagbo où se tiennent toutes les réunions. Et une motion est en préparation par la volonté de la population pour demander son départ de Vavoua ». S’agissant du procès à Daloa, il a été reporté au 16 février sous réserve que le plaignant, le directeur de campagne de Gbagbo apporte les preuves de son accusation.
Bayo Fatim à Daloa
Information
Vavoua est une ville et un chef-lieu de département de Côte d’Ivoire, située au centre du pays, dans la région dite Boucle du cacao, proche de Gagnoa et Daloa. C’est une préfecture située à 50 km au nord de Daloa.










