Emeute étudiante à Libreville au Gabon – février 2010

Gabon : 18 étudiants blessés dans les affrontements avec la police

gaboneco.com

12 02 2010

Les sempiternelles échauffourées ont repris le 11 février entre les étudiants et les forces de l’ordre sur le boulevard Léon Mba suite au mouvement d’humeur des étudiants de l’Université Omar Bongo qui avaient bloqué la route pour réclamer le versement de leurs bourses.

Comme chaque année, le ton est encore monté à l’Université Omar Bongo de Libreville (UOB) entre les étudiants qui réclament le versement de leurs bourses, et les forces de l’ordre venues contenir le mouvement d’humeur.

Un spectacle pathétiquement familier sur le boulevard Léon Mba où les affrontements entre les étudiants et la brigade anti émeutes ont fait 18 blessés le 11 février dernier, après que les étudiants aient barré la route pour faire entendre leurs revendications.

«Nous avons traité 18 blessés. Aucun pronostic vital n’est engagé. Il s’agit pour certains de plaies superficielles et pour d’autres de blessures punctiformes (en forme de pointe) assez profondes. Ca a l’air d’être dû à des éclats», témoigne le docteur Jean-Jacques Allogo, chef du service traumatologie des urgences au Centre hospitalier de Libreville (CHL).

Les étudiants tentent en vain de faire entendre leurs revendications depuis plusieurs semaines. Certains n’ont même pas perçu cette année la prime de trousseau scolaire de 288 000 francs CFA, alors que d’autres attendent encore le versement des bourses mensuelles de janvier et février, payables tous les 10 du mois.

«Un mouvement d’humeur est né vers 13 heures [le 11 février] quand on a constaté qu’on avait toujours pas été payés», témoigne un étudiant. «On est sous les tropiques ici. On vit vraiment avec la bourse. Nos parents n’ont pas les moyens de nous nourrir», ajoute-t-il.

«On a bloqué le portail d’accès à l’université. Aussitôt les gendarmes sont arrivés et alors que tout se passait pacifiquement, ils ont donné l’assaut, tirant des lacrymos partout, à la porte mais aussi à l’intérieur du campus», affirme un autre étudiant, puis «nous avons répondu en lançant des cailloux et des pierres ramassés ici et là. Ce sont nos armes à nous», a-t-il ajouté. Des scènes devenues tristement communes sur le campus de Libreville régulièrement en proie à de profondes perturbations depuis plusieurs années.

Les autorités ont expliqué que l’assaut avait été donné parce que les étudiants avaient «interdit l’accès à l’université [et] ériger des barricades». «La force publique s’est heurtée à l’hostilité et la résistance (…) des étudiants», ajoute le communiqué, précisant que «ces mouvements antirépublicains ont conduit les forces de sécurité à disperser les étudiants».

Quand aux revendications des étudiants, le gouvernement réfute ces assertions et affirme pour sa part que «les allocations de bourses sont disponibles à travers tous les réseaux du Trésor de Libreville. Chaque étudiant en possession d’une carte peut entrer en possession de son allocation

Gabon : 18 blessés dans des affrontements entre étudiants et gendarmes

AFP

12 02 2010

LIBREVILLE — Dix-huit personnes ont été blessées jeudi dans des affrontements à l’université Omar Bongo (UOB) de Libreville entre forces de l’ordre et étudiants qui réclament le paiement de leurs bourses, a appris l’AFP de source médicale.

« Nous avons traité 18 blessés. Aucun pronostic vital n’est engagé. Il s’agit pour certains de plaies superficielles et pour d’autres de blessures punctiformes (en forme de pointe) assez profondes. Ca a l’air d’être dû à des éclats », a déclaré à l’AFP le docteur Jean-Jacques Allogo, chef du service traumatologie des urgences au centre hospitalier de Libreville (CHL).

Des restes de dizaines de grenades lacrymogènes, mais aussi d’innombrables pierres et mottes de terre jonchaient le sol jeudi après-midi à l’entrée du campus, a constaté un journaliste de l’AFP en fin d’après-midi.

Les étudiants réclament depuis plusieurs semaines le versement de leurs bourses, un problème récurrent au Gabon.

Normalement, en décembre, ils reçoivent un « trousseau scolaire » de 288.000 F CFA (440 euros), surnommé le « gros lot », puis ils reçoivent tous les 10 du mois 66.500 F CFA (100 euros). Certains n’ont reçu aucune des ces trois bourses, d’autres le « gros lot », mais pas la bourse du mois de janvier et aucun n’a reçu la bourse pour février, qui était payable jeudi, selon les étudiants.

Vendredi, un « mouvement d’humeur est né vers 13 heures quand on a constaté qu’on avait toujours pas été payés », a affirmé un étudiant, s’exprimant comme ses camarades sous couvert de l’anonymat par peur de « représailles policières, mais aussi d’être expulsé de l’université ou de mauvaises notes aux examens ».

« On est sous les tropiques ici. On vit vraiment avec la bourse. Nos parents n’ont pas les moyens de nous nourrir », a précisé un jeune de 24 ans.

« On a bloqué le portail d’accès à l’université. Aussitôt les gendarmes sont arrivés et alors que tout se passait pacifiquement, ils ont donné l’assaut, tirant des lacrymos partout, à la porte mais aussi à l’intérieur du campus », a raconté un autre étudiant sur les lieux.

« Nous avons répondu en lançant des cailloux et des pierres ramassés ici et là. Ce sont nos armes à nous », a dit un autre.

Sur l’avenue Leon Mba qui donne accès à l’université, des restes de pneus et de poubelles brûlées étaient visibles, de même que sur le boulevard Triomphal, non loin de là, et où se situent de nombreux ministères, l’Assemblée nationale, le Sénat, la mairie, et plusieurs ambassades.

Dans un communiqué lu à lé télévision nationale en soirée, le gouvernement affirme que les étudiants ont « interdit l’accès à l’université « en même temps qu’ils ont erigé des barricades ». « La force publique s’est heurtée à l’hostilité et la résistance (…) des étudiants. Ces mouvements anti-republicains ont conduit les forces de securité à disperser les étudiants ».

Le gouvernement nie tout impayé des bourses : « les allocations de bourses sont disponibles à travers tous les réseaux du Trésor de Libreville. Chaque étudiant en possession d’une carte peut entrer en possession de son allocation ».

Gabon | Violents affrontements sur le campus universitaire de Libreville

AfriSCOOP

Jeudi 11 février 2010

De violents heurts ont opposé jeudi, les étudiants réclamant le paiement de leurs bourses aux forces de l’ordre à l’université Omar Bongo (Uob) de Libreville, a constaté un correspondant d’AfriSCOOP. Dix-huit personnes ont été blessées au cours de ces affrontements.

Atmosphère surchauffée jeudi sur le campus universitaire Omar Bongo. Des étudiants mécontents du retard accusé dans le payement de leur bourse ont battu le pavé.

« Nous ne voulons qu’une seule chose, que le gouvernement nous donne notre bourse pour survivre dans ce pays. Tout le monde est en crise et nos parents peinent à subvenir à nos besoins », a affirmé un manifestant sous couvert de l’anonymat.

Dans la tradition universitaire au Gabon, les étudiants perçoivent en décembre, un « trousseau scolaire » de 288.000 F CFA (440 euros) encore appelé le « gros lot ». Puis, l’Etat leur verse 66.500 F CFA (100 euros), tous les 10 du mois jusqu’à la fin de l’année universitaire.

« Le mois passé, nous avons attendu en vain. Nous sommes en février et les autorités ne réagissent toujours pas. C’est pourquoi nous avons décidé de nous faire entendre », ajoute un autre étudiant le corps dégoulinant de sueur croisé sur l’avenue Leon Mba. En effet, les forces de l’ordre ont chargé à coup de gaz lacrymogènes, les manifestants.

« La force publique s’est heurtée à l’hostilité et la résistance (…) des étudiants » qui ont « interdit l’accès à l’université et érigé des barricades. Ces mouvements anti-republicains ont conduit les forces de sécurité à les disperser », se justifie le gouvernement dans un communiqué lu dans la soirée sur la télévision nationale.

Selon des sources médicales contactées par les confrères de l’AFP, ces violences ont fait dix-huit blessés du côté estudiantin. Comme consolation, les autorités annoncent que « les allocations de bourses sont disponibles à travers tous les réseaux du Trésor de Libreville. Chaque étudiant en possession d’une carte peut entrer en possession de son allocation ».

Le non paiement de la bourse, cause d’une nouvelle grève à l’UOB

GABONEWS

Libreville, 11 février  – Les étudiants de l’Université Omar Bongo (UOB) de Libreville rempilent; ils ont de nouveau barricadé le grand portail qui donne accès à la plus ancienne institution universitaire du Gabon, entravé la circulation des automobiles par des barrages, des pneus brûlés et des bois ramassés à l’emporte pièce, ceci en vue de réclamer le paiement de leurs bourses d’étude, a-t-on constaté ce jeudi.

On pouvait constater sur les lieux la présence de force de l’ordre tentant de mettre de l’ordre face aux étudiants, visiblement en colère. Le but poursuivi est de dégager la voie menant au quartier Derrière la prison et celle qui conduit au boulevard triomphal, deuxième arrondissement de la capitale gabonaise.

Sur la voie publique, on aperçoit des cahiers, sacs, stylos, crayons, livres, calepins, calculatrices, chaussures, égarés par des étudiants contestataires, dispersés par des forces de l’ordre voulant rétablir la circulation sur ce chemin très fréquentée par les usagers.

Les hommes en treillis, munis de leurs bombes lacrymogènes tentent, tant bien, que mal de repousser les représailles des étudiants, qui ont pour armes, des pierres, des morceaux de bois, des invectives réfutant la présence de ceux qu’ils nomment, « ennemis » sur leur mythique voie de contestation.

Interrogé par GABONEWS, un des étudiants surpris sur le « front » a indiqué que « ce qui soulève notre colère c’est le mépris des autorités rectorales et de notre ministre de tutelle. On ne peut pas comprendre que le 3 février dernier, elles nous confirment, lors d’une rencontre convoquée par elles, après notre soulèvement que nous aurons notre bourse le 10 février et lorsque la date arrive, il n’y a pas gain de cause ».

Par ailleurs, ajoute un autre étudiant contestataire, il y aurait « des étudiants blessés par des « grenades » lancées par les forces de l’ordre et d’autres qui se sont accidentés dans  la fuite. Nous protestons paisiblement, on ne comprend pas pourquoi, ils nous chargent », s’est interrogé ce dernier jetant des pierres aux forces de l’ordre.

« Le 2 février dernier, lors de notre protestation nous avons interpellé les plus hautes autorités du pays à tête desquelles, le Président de la République, le Premier ministre qui prônent « l’émergence » à s’appesantir sur les problèmes sempiternels de l’Université Omar Bongo, » a déclaré un autre étudiant très remonté.

Outre ce problème de la non règlementation du paiement de bourse,  ajoute-t-il, « il y a aussi l’harmonisation du système Licence, Master, Doctorat (LMD), tropicalisé au sein de  cette institution, le manque d’amphithéâtres, des salles de cours, la pauvreté livresque de la bibliothèque, la construction des salles multimédias, l’achèvement des travaux du pavillon G et la construction d’autres pavillons à la cité universitaire ».

Quand nous quittions les lieux, un autre barrage s’est érigé au niveau du boulevard triomphal, non loin de l’ambassade de Russie, causant un embouteillage monstre qui a paralysé la fluidité de la circulation sur cette voie très prisée par les riverains de Libreville.

Une de nos source étudiante déclarait par téléphone également, « qu’ils ont fait le virement des bourses, c’est regrettable qu’il faut toujours passer par la violence pour avoir ce qui nous revient de droit au Gabon, que les autorités gouvernementales prennent des précautions en vue d’éviter tout débordement ».

Le 2 février dernier, les étudiants de l’Université Omar Bongo (UOB) avaient de nouveau barricadé le grand portail qui donne accès à la plus ancienne institution universitaire du Gabon. Parmi les raisons évoquées y figuraient la mauvaise application du système Licence, Master, Doctorat (L.M.D), le non paiement de la bourse d’étude.

~ par Alain Bertho sur 12 février 2010.

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