Affrontements à N’zérékoré en Guinée – février 2010
Tensions Sociales à N’zérékoré : Des affrontements font 55 blessés, les autorités locales décrètent le couvre-feu
http://www.guineenews.org
6 février 2010
N’zérékoré, la grande métropole du sud-est guinéen, située à environ 1000 kilomètres de la capitale Conakry, a été hier vendredi 5 février 2010, le théâtre d’échauffourées entre forces de l’ordre et certains groupes de jeunes de la ville.
Selon des témoins joints sur place par Guinéenews©, c’est une simple altercation entre une commerçante et un agent de la police communale au niveau de la moquée du quartier Forêt.
Le vendredi, jour de la grande prière de la semaine chez les musulmans. A ‘ Forêt’, un des quartiers de la commune urbaine de N’zérékoré, les fidèles musulmans s’étaient retrouvés comme d’habitude pour communier dans la foi et la ferveur avec le tout puissant Allah.
Comme partout ailleurs dans toutes les grandes agglomérations du pays et compte tenu de l’exiguïté des moquées et l’affluence record que celles-ci enregistrent les jours de la prière du vendredi, les fidèles musulmans investissent le plus souvent les emprises des routes environnantes, juste pour le temps du sermon.
C’est cette heure de pointe que la pauvre commerçante va coïncider avec son charretier qui transportait son sac de riz et son bidon d’huile rouge. Arrivés au niveau de la mosquée, la femme et son charretier se butteront à ces fidèles qui avaient pratiquement investi toutes les issues.
evant l’impasse, le charretier aurait demandé à la femme d’attendre jusqu’à ce la circulation puisse reprendre après la prière. La femme qui semblait être plus pressée aurait demandé au charretier de forcer le passage pour se sortir de là. Elle se heurtera non seulement à la résistance de son charretier mais à celle de l’agent communal qui assurait la sécurité des lieux.
Ni la résistance de l’agent ni le refus du charretier ne parviendront à dissuader la femme. Elle était fermement résolue à franchir, par delà tout et au mépris de tout, cet obstacle. Il n’en fallait pas. C’est ainsi qu’une bataille rangée s’engagera entre la femme et l’agent qui ne pouvait plus contenir sa colère contre elle, a appris Guinéenews©.
D’une bataille rangée à deux, la femme aura à faire avec le courroux de toute une foule voire de toute une communauté contre elle. C’est au milieu de ces troubles qu’elle perdra tout l’argent qu’elle portait sur elle de même que le riz et le bidon d’huile rouge qui se sont versés.
Les autorités locales de la ville ées sur l’ampleur des événements et les tournures qu’ils prenaient, ont dépêché sur les lieux un important dispositif sécuritaire pour rétablir immédiatement l’ordre.
Et au même moment et par le billet des rumeurs, il y a eu un effet de contagion qui s’est rapidement emparé des quartiers Gnyè et Pama 1 et 2. Là, de violents affrontements se sont produits entre les services des forces de l’ordre et certains jeunes à qui on avait fait croire à une guerre confessionnelle opposant musulmans et Chrétiens ou encore ethnique.
Au bout de quelques de temps, les forces de sécurité déployées parviendront à disperser ces jeunes qui, nous-a-t-on dit, armés, étaient sur le point de s’en prendre à d’autres lieux de culte musulman. Les affrontements auront, selon notre source, fait en tout et de part et d’autre 55 blessés parmi lesquels 5 sont admis au bloc et 3 autres sous observations médicales.
Il y aurait eu des interpellations mais nous ignorons pour le moment combien sont-elles. Cependant, notre source nous confirme l’arrestation d’un jeune rasta qui portait un pistolet sur lui. Jusqu’à cet instant où nous mettons en ligne cette dépêche, les numéros de téléphone portable du préfet et du maire de N’zérékoré étaient tous injoignables.
Devant les risques de nouvelles agitations et autres formes de troubles à la quiétude sociale, les autorités administratives de la ville ont décrété depuis hier vendredi 5 février 2010 un couvre-feu qui commence de 19 heures TU à 7 heures du matin.
C’est dans cette vive tension à N’zérékoré qu’une délégation gouvernementale est attendue ce samedi pour permettre à cette grande cité de retrouver la paix, la sérénité et la convivialité qui l’a toujours caractérisées et qu’elle a toujours fait prévaloir entre ses différentes composantes sociales et religieuses.
Guinée: affrontements interreligieux
AFP
07/02/2010
Des violences ayant opposé des membres des communautés chrétienne et musulmane à N’Zérékoré (extrême est de la Guinée) ont fait un mort, deux disparus et 29 blessés vendredi et samedi, a annoncé une source policière sur place.
« Huit des 29 blessés sont dans un état jugé préoccupant », selon la même source policière à N’Zérékoré, principale ville de la Guinée forestière, située à 1.0O0 km de Conakry. Ces informations ont été confirmées hier soir par la télévision d’Etat, sans plus de précisions.
Depuis la fin de l’après-midi, la situation est redevenue calme, ont dit des témoins, même si des tirs sporadiques étaient entendus à la nuit tombée. Un couvre-feu a été établi de 19h30 à 05h00. L’ancien gouverneur de N’Zérékoré, l’actuel ministre de l’Agriculture, le colonel Boureima Condé, est arrivé sur place samedi après-midi, avec une importante délégation gouvernementale, d’après la télévision d’Etat.
Tension intercommunautaire depuis quelques jours
L’homme décédé, dans des circonstances qui n’ont pas été précisées, a été enterré hier. Deux autres sont portés disparus, mais aucune information n’a été donnée à leur sujet. Hier, des affrontements, à coups de bâtons et de pierres, se sont produits quand des musulmans se sont rassemblés pour aller ouvrir une mosquée fermée par les autorités locales, du fait de la tension entre les deux communautés depuis la fin janvier.
Selon plusieurs habitants, la situation s’était tendue entre les deux communautés depuis le vendredi 29 janvier. Une altercation s’était alors produite entre une femme chrétienne qui rentrait du marché central de la ville et de jeunes musulmans chargés du maintien de l’ordre autour d’une mosquée d’un quartier populaire de N’Zérékoré.
La femme a affirmé avoir été empêchée de passer par une route temporairement barrée pour la prière du vendredi et a soutenu avoir alors perdu un gros sac de riz et deux millions de francs guinéens.
Puis, après la prière, la mosquée été fermée par de jeunes chrétiens, ce qui a irrité la communauté musulmane, celle-ci accusant les autorités locales de complicité avec les chrétiens. Au moment où des groupes s’affrontaient, vendredi, dans le centre de la ville, d’autres sont allés piller des magasins et des domiciles dans les quartiers périphériques de la ville, a-t-on appris de même source.










