Divo en Côte d’Ivoire : les événements de juillet 2006
Côte d’Ivoire : Affrontements à Divo
Le Monde
24 juillet 2006
La ville de Divo, au centre-sud de la Côte d’Ivoire, ressemblait à une ville morte, dimanche 23 juillet au soir, après les violents affrontements entre « jeunes patriotes », partisans du président, Laurent Gbagbo, et militants de l’opposition, qui ont fait au moins deux morts. Le centre de cette localité portait les traces des violences qui ont commencé samedi 22 juillet 2006 : pneus brûlés, magasins aux vitrines fracassées, étals des vendeurs de rue renversés ou brisés.
De sources hospitalières, à l’hôpital général de Divo, 36 blessés ont été admis, dimanche 23 juillet 2006, pour des blessures essentiellement dues à des armes blanches et fusils de chasse. Un seul mort était placé dans la morgue de l’hôpital, selon les mêmes sources. Les blessés ont été placés dans des salles séparées de l’hôpital, pour éviter des disputes, tandis que le personnel hospitalier était débordé par cet afflux de victimes.

Les partisans du président Gbagbo, notamment les « jeunes patriotes », et son parti, le Front populaire ivoirien (FPI), sont opposés aux « audiences foraines », étape du processus de paix destinée à délivrer des pièces d’identité et compléter les listes électorales, qui ont commencé, le 17 juillet, dans le pays. Le Front populaire ivoirien a demandé à ses militants de s’y opposer « par tous les moyens ». Les partis opposés au président Gbagbo, réunis au sein du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), ont en revanche demandé, dimanche 23 juillet 2006, la poursuite du processus d’identification, et appelé leurs militants à « se mobiliser pour arrêter ce train de violence en défendant également « par tous les moyens » leurs droits ». Le maire Front populaire ivoirien de Divo, Dadié Kodé, a déclaré que « les militaires et les gendarmes sont en train de se déployer pour sécuriser la ville ». « Les attaques sur les quartiers allogènes sont le fait de rebelles armés qui ont infiltré les quartiers dioulas », a-t-il affirmé, indiquant que les affrontements ont fait « quatre morts et dix-sept blessés au moins, dont neuf par balle ». Ce bilan et ces accusations n’ont pas pu être confirmés de source indépendante pour le moment.











