Echauffourées à Ankorondrano à Madagascar – janvier 2010
Echauffourées à Ankorondrano
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07 01 2010
Les manifestants de la mouvance Madagasikara voulaient se rendre à Ambohitsorohitra. Mais, ils ont été vite dispersés par les forces de l’ordre.
Il leur fallait marquer le coup et occuper davantage de terrain. En attendant de trouver de nouvelles stratégies, les leaders de la « mouvance Madagasikara », appellation donné à l’alliance des partisans des trois anciens présidents, renouent avec les « traditions » politiques malgaches. Ils ont invité, hier, leurs manifestants à aller au palais présidentiel d’Ambohitsorohitra.
Cette fois-ci, ce n’était pas pour prendre le palais. C’était plutôt pour « remettre une missive à Andry Rajoelina afin de le convaincre de revenir à la table des négociations pour poursuivre le processus consensuel », selon le pasteur Edouard Tsarahame de la mouvance Albert Zafy.
Pour ses organisateurs, dont Fetison Rakoto Andrianirina, « co-président de la Transition » selon l’accord d’Addis Abeba, la marche était « pacifiste ». L’avoir dispersée par des tirs de grenades lacrymogènes est « aussi désolant qu’inacceptable », s’insurge-t-il.
Comme pour toutes les marches vers un palais, en principe décrété « zone rouge », celle de la mouvance Madagasikara était ouverte, selon les recommandations des meneurs, par « des évangélistes, des femmes puis des parlementaires ».
Quelques centaines de mètres après être sortis de l’enceinte du Magro, les manifestants ont dû rebrousser chemin. Les premiers tirs de grenades lacrymogènes ont fusé. La foule s’est peu à peu dispersée, repoussée par les forces de l’ordre vers Ivandry et Ankorondrano. Entretemps, des véhicules de particuliers et quelques taxis-be ont été la cible des vandales.
Le calme est très vite revenu sur l’axe Alarobia-Ankorondrano, même si quelques commerces ont dû fermer boutique. Au même moment, le centre ville était presque aussi calme. Seuls les véhicules remplis d’éléments des forces de l’ordre armés sillonnaient les rues de la capitale, ou encore stationnaient aux environs des endroits stratégiques, tels Ambohitsorohitra ou la Place du Treize Mai… Cela indiquait l’existence de tension dans certains points de la ville.
Quelques heures plus tôt, les quartiers d’Anosy et d’Antaninarenina avaient aussi été quelque peu animés.
« Pas de 26 janvier bis »
Une voix masculine sortait d’une pick-up blanche, exhortait les « Tananariviens à venir à Ambohitsorohitra ». Des attroupements s’étaient aussi formés aux environs du cinéma Roxy, attendant l’arrivée des manifestants du Magro. « Ces gens-là viennent de percevoir une certaine somme d’argent au vu et au su de tout le monde », raconte un témoin.
« Ces actions ( hors-Magro) ne viennent pas de nous », tient pourtant à préciser Fetison Andrianirina. « Aller vers Ambohitsorohitra n’était pas prémédité parce que nous avons d’abord prévu d’accompagner les membres du Congrès à Tsimbazaza », poursuit-il. Et défendant sa mouvance, il affirme « condamner toutes violences, de n’importe quelle provenance », tout en assurant : « un 26 janvier bis ne viendra pas de notre camp ».
Reprise des affrontements hier
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07 01 2010
Comme si l’on attendait que ça une fois les fêtes terminées : les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ont de nouveau repris à Ankorondrano hier après-midi. Et comme un film de « déjà vu », les simples usagers de la route ont en fait les frais. Quelques voitures et taxi be qui ont emprunté l’axe Ankorondrano ont en effet eu la surprise de voir le pare brise de leur véhicule brisé par des casseurs qui profitent de la situation de troubles pour entrer en action.
C’est malheureux, mais vu la situation qui prévaut, le calme n’est vraiment pas prêt de revenir au pays. La discordance d’opinions entre les politiciens prend actuellement de l’ampleur sur le terrain. Et comme d’habitude, c’est la peuple qui est utilisé d’un côté comme de l’autre.
Pour le cas d’hier, le motif invoqué par les manifestants d’Ankorondrano était leur intention de faire une marche jusqu’à Ambohitsirohitra pour adresser une lettre au Président de la HAT. Cela, afin que ce dernier revienne sur la charte de Maputo et l’acte additionnel d’Addis Abeba. Mais, l’arrivée des forces de l’ordre a coupé court à l’objectif des manifestants.
Plusieurs circonstances se sont produit en même temps hier ailleurs comme ici, sans que l’on sache sur quoi exactement se concentrer.
A Addis Abeba, la communauté internationale a condamné les décisions unilatérales du pouvoir actuel et appelle de nouveau toutes les parties malgaches à s’unir pour sortir le pays de la crise. Dans le pays, la préparation des élections législatives est lancée avec à côté, des manifestants qui s’opposent à cette initiative. Le climat est tendu et un vent d’insécurité est ressenti par le simple citoyen qui peine déjà à trouver son gagne pain au quotidien.










