Emeute à Lille après la mort d’un jeune – septembre 2009

Le malaise cardiaque d’un Lillois dans un fourgon de police crée des tensions
www.lavoixdunord.fr
- samedi 26.09.2009,
Un Lillois de 31 ans, dont la famille vit dans le Vieux-Lille, est en réanimation au CHR après un malaise cardiaque dans un fourgon de police. Des proches de la victime accusent les forces de l’ordre de bavure. Elles démentent.
Des tensions sont apparues dans le secteur Winston Churchill du Vieux-Lille. Dans la nuit de jeudi à vendredi, quelques poubelles ont été incendiées par des jeunes rue Paul-Ramadier. Ils accusent la police de graves violences sur Hakim Djelassi, un Lillois de 31 ans, dont la famille, elle aussi remontée, habite ce quartier où la rumeur de bavure s’est vite propagée. L’homme se trouve en réanimation au CHR. Selon l’hôpital, son « pronostic vital est engagé ».
D’après son petit frère, « il est bleu sur tout le côté gauche et au niveau des côtés. Il a des contusions sur tout le corps ».
Pourquoi ?
Tout débute jeudi matin à l’hôtel Mister Bed du « Passage 57 », rue de Béthune. Hakim Djelassi et son amie de 19 ans y logent depuis deux semaines. Vers 7 h, du remue-ménage survient dans la chambre du deuxième étage occupée par le couple. Le réceptionniste monte. Il rentre dans la chambre, sens dessus dessous, avec du sang dans les draps et sur les murs. Hakim Djelassi est très agité. Il a semble-t-il consommé beaucoup d’alcool. En crise, affaibli et titubant, il se penche à la fenêtre. Craignant le pire, le veilleur de nuit le rattrape. Hakim Djelassi tombe à plusieurs reprises au sol, se cogne la tête contre les murs en crépi ou la porte, se traîne sur la moquette. Il a des égratignures aux genoux, visage et bras. Le réceptionniste finit par appeler la police. Une patrouille est dépêchée. Deux agents tentent de raisonner le Lillois. Mais il ne se calme pas. Il est plaqué au sol, puis menotté. L’intervention est décrite comme sereine et sans agressivité.
Vu l’état du jeune homme, les policiers décident de l’amener à l’hôpital Saint-Vincent, dans le quartier de Lille-Moulins, pour des examens médicaux. Selon la police, sur la route, Hakim Djelassi continue de gesticuler et un fonctionnaire le maîtrise. Puis il fait un malaise cardiaque, dont la cause n’est pas encore connue. L’hôpital n’est plus loin. Il est admis aux urgences et plongé dans un coma artificiel, avant son transfert au CHR.
Le veilleur de nuit a assisté à tous les événements de l’hôtel. Il nous a confirmé, ainsi qu’aux enquêteurs, l’absence de violences policières. Et l’amie de la victime a donné une version concordante. Aucun témoin n’était en revanche dans le fourgon.
D’après la police, les traces de coups un peu partout sur le corps d’Hakim Djelassi sont incompatibles avec des violences commises par les agents. Elles correspondraient alors à son propre comportement à l’hôtel. Mais la famille pense à une bavure : « C’est un acharnement, poursuit son petit frère. Ils m’ont déjà pris un grand frère (décédé à 21 ans en prison), si Hakim meurt… » Réfutant tout dérapage, les forces de l’ordre estiment au contraire qu’en amenant rapidement à l’hôpital le Lillois, des minutes précieuses ont été gagnées, ayant peut-être permis de sauver sa vie. La famille aurait pris un avocat. Sans avoir, apparemment, encore porté plainte. L’enquête a été confiée à la Sûreté urbaine de Lille. • B. DU., EM. C. et A. D.
> Hier soir à 23 h 30, d’importantes forces de police étaient encore déployées en bordure de la rue Paul-Ramadier dans le Vieux-Lille.
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Voitures brûlées dans le Vieux-Lille
http://www.nordeclair.fr
lundi 28 septembre 2009
La mort d’un jeune homme du quartier a entraîné des violences dans un îlot du Vieux-Lille dans la nuit de samedi à dimanche. Les proches dénoncent une bavure. Les policiers s’en défendent. La famille appelle à l’apaisement.
Habituellement, le secteur Winston Churchill, à l’extrémité du Vieux-Lille, est un quartier tranquille. Mais des tensions l’agitent depuis plusieurs jours. Elles se sont aggravées dans la nuit de samedi à dimanche, donnant lieu à de violents incidents : des poubelles et une dizaine de voitures ont été incendiées et des camions de pompiers ont été caillassés.
« Ça a « claqué » jusque deux heures du matin environ, raconte un habitant. Il y avait beaucoup de policiers, avec des chiens, et environ cinquante jeunes. J’habite ici depuis quinze ans. C’est la première fois que je vois ça. »
Ces incidents sont survenus après la mort d’Hakim Djelassi, samedi matin. Cet homme de 31 ans, habitant du quartier, avait été interpellé jeudi par la police dans un hôtel du centre ville et, en état d’ébriété, emmené vers l’hôpital Saint-Vincent. Durant le trajet, le jeune homme a fait un arrêt cardiaque. Il est décédé quarante-huit heures plus tard à l’hôpital.
« C’est une bavure de plus », dit un ado du quartier. « Que s’est-il passé dans le fourgon ?, interroge Habib, un jeune frère d’Hakim Djelassi. Il était vivant, debout, en sortant de l’hôtel. Que s’est-il passé entre l’hôtel et l’hôpital ? » Mohamed, un autre frère, évoque « les contusions » et « les marques de coups » qu’il a vues sur le corps de son frère.
La police, de son côté, se défend de toute bavure. Les marques visibles sur le corps du jeune homme seraient dues à l’état de crise dans lequel se trouvait Hakim Djeloussi jeudi matin à l’hôtel. « Les policiers étaient tout près de l’hôpital et le blessé a pu être très rapidement pris en charge par les urgences, qui ont réussi à le réanimer. Il a été placé en coma provoqué pour que des soins puissent lui être prodigués », a expliqué vendredi le commissaire Sébastien Benoît, chef-adjoint de la sûreté urbaine de Lille (notre édition du 26 septembre).
Dans le quartier, hier matin, on commentait les faits. « Ça ne se fait pas de se comporter comme les policiers l’ont fait », dit un homme, venu rendre visite à la famille, et dont la voiture a brûlé. « Ce n’est pas une raison pour brûler les voitures », lui répond un habitant.
Appel au « calme » et au « recueillement »
Venus à plusieurs reprises sur place, des représentants de la Ville tentent, comme Habib, le frère d’Hakim, de calmer les esprits. Certains, riverains et policiers, craignent de nouvelles flambées de violence dans les jours à venir. Plusieurs sources indiquent que les violences de samedi soir ont été attisées par des personnes extérieures au quartier. « Cet événement dramatique n’est pas suffisant pour approuver les exactions », estime Marc Bodiot, président du conseil de quartier, qui appelle au « calme » et au « recueillement ».
Demain matin, mardi, les proches d’Hakim Djelassi organiseront une marche silencieuse en son souvenir. La famille, qui a fait appel à un avocat, envisage de porter l’affaire en justice.
Suite aux échauffourées de la nuit de samedi à dimanche, deux Lillois ont été interpellés et mis en garde à vue pour « violences et jets de projectiles sur les forces de l’ordre ». Le parquet, lui, a demandé l’ouverture d’une procédure dite « de recherche des causes de la mort », « pour savoir ce qui s’est passé », indique Éric Bedos, procureur adjoint de Lille. Une autopsie doit être pratiquée « dans les jours à venir ».
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Incidents dans le Vieux-Lille après le décès d’un homme
info.sfr.fr
dimanche 27 SEPTEMBRE 2009,
Des incidents ont éclaté samedi soir dans le quartier du Vieux-Lille. La mort d’un homme de 31 ans interpellé jeudi a mis le feu aux poudres. Ses proches parlent de bavure policière, ce que dément la police.
Il faut remonter le fil des événements jusqu’à jeudi dernier pour comprendre pourquoi des incidents ont éclaté samedi soir à Lille. Jeudi, donc, tôt le matin, la police est appelée par le veilleur de nuit d’un hôtel du centre-ville à cause d’un client en état de crise et fortement alcoolisé.
Sur place, les policiers trouvent un homme en caleçon, présentant des traces de sang et « hystérique », selon les dires des agents. La chambre est complètement retournée avec du sang sur les draps et les murs.
Sa petite amie, âgée de 19 ans, explique aux policiers qu’il aurait menacé de se jeter par la fenêtre et, que n’arrivant plus à le maîtriser, elle a prévenu l’employé de l’hôtel. L’homme, âgé de 31 ans, se serait tapé la tête contre les murs, contre la porte et se serait traîné par terre.
Les policiers décident alors de transporter le jeune à l’hôpital, mais pendant le trajet, il fait un arrêt cardiaque. Réanimé peu après, il est finalement décédé samedi matin. Les témoins, le veilleur de nuit et la petite amie, ont confirmé sur procès-verbal que l’homme avait été interpellé sans violence.
Cette version est cependant contestée par les proches du jeune homme qui évoquent une bavure policière et parlent de coup portés dans le fourgon. D’où le choc provoqué par l’annonce de son décès survenu samedi. Le soir-même, le quartier était en ébullition et, entre 23h et minuit, neuf voitures et cinq poubelles ont été incendiées.
Les pompiers, dépêchés sur les lieux, ainsi que les forces de l’ordre ont été pris à partie par une quarantaine de personnes. Vers 3h du matin, deux jeunes ont été interpellés et mis en garde à vue pour « violences et jets de projectiles ». Une enquête a été ouverte et une autopsie devrait avoir lieu en début de semaine. (source AFP)
Une tragique arrestation embrase une partie du Vieux-Lille
20minutes.fr
28.09.09
Ce n’est pas le Vieux-Lille des touristes. A quelques centaines mètres des boutiques de luxe, les immeubles de l’ensemble Winston-Churchill vivent depuis jeudi dans la colère et l’incompréhension. En révolte contre l’hospitalisation puis la mort de Hakim, 31 ans, après son arrestation. Demain matin, une marche blanche s’élancera à 10 h depuis la rue Paul-Ramadier, où habite sa famille. « Pour demander la vérité », selon ses organisateurs. La famille, elle, a porté plainte auprès du procureur de Lille.
La police avait été appelée jeudi matin par le réceptionniste de l’hôtel Mister Bed de la rue de Béthune, inquiété par le boucan provenant de l’une des chambres. « Une dispute de couple », dira Hélène, sa petite-amie, avec qui il avait loué la chambre pour quelques jours. Hakim, qui réside habituellement rue Paul-Ramadier était sous l’emprise de l’alcool. Selon son amie, l’intervention se déroule « normalement », même s’il est menotté. Mais il fait un malaise cardiaque dans le fourgon, et décède samedi à l’hôpital Saint-Vincent. Selon la police, l’individu « très agité » ne s’était pas laissé faire, « s’infligeant lui-même des blessures et tentant de porter des coups aux fonctionnaires ». La famille conteste, d’autant que l’intéressé paraissait plutôt fluet, même s’il était connu des services de police. « Il est entré dans le fourgon ivre. Et quand il est arrivé à l’hôpital, il était inconscient et couvert de bleus », résume Habib, l’un de ses frères. Depuis, le quartier se montre « très en colère », selon Ali Meurillon, de l’assoce Esperanza. Des voitures ont été incendiées, des jeunes placés en garde à vue. La famille appelle à cesser les violences. Mais pour Walid Hanna, l’adjoint (PS) en charge des quartiers, « on voit bien que ce secteur se sent à l’écart ». L’élu assure avoir voulu y remédier en y installant plus d’équipements. « C’est plutôt un quartier calme d’habitude. On a de bons rapports avec le commissariat de proximité », témoigne Ali Meurillon. On devrait connaître aujourd’hui les résultats de l’autopsie. W
Après le feu, les questions
http://www.nordeclair.fr
lundi 28 septembre 2009
Après les incidents qui ont marqué la nuit de samedi à dimanche, beaucoup craignent qu’ils se poursuivent ces prochains jours. La famille, les associations et les élus locaux appellent au calme.
Les incidents survenus dans la nuit de samedi à dimanche ont laissé des traces dans ce secteur du Vieux-Lille, près du parc Winston Churchill, qui sépare Lille de La Madeleine.
Après plusieurs jours de tension, liée à l’arrestation d’un jeune homme du quartier jeudi, celle-ci est montée d’un cran samedi soir, après qu’on a appris le décès du jeune homme, Hakim Djelassi : caillassage, voitures et poubelles brûlées.
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Un important dispositif policier a été mobilisé, quadrillant les alentours de la rue Paul-Ramadier. « C’est chaud ! », remarquait un pompier samedi soir. Dans le dédale des immeubles, rendu noir après que des lampadaires ont été dégradés, certains décrivent des scènes de course poursuite.
« J’ai entendu les chiens jusque tard », raconte un témoin.
Visiblement éprouvé, Habib Djelassi, le frère du jeune homme décédé samedi, appelle au calme. Avec sa famille, il a fait appel à un avocat pour que la justice explique la mort de son frère.
« On comprend l’émotion »
Peu habitués à de telles violences, les habitants se partageaient hier entre la surprise et la colère. « Ça fait plusieurs jours que ça dure », indique une jeune femme évaluant les dégâts sur son véhicule. Un homme prévient : « C’est pas fini ».
« On comprend l’émotion. Mais je ne comprends pas les exactions. C’est inacceptable », avance Marc Bodiot, adjoint au maire et président du conseil de quartier du Vieux-Lille. « Un message d’apaisement a été lancé par la famille et par nous, ajoute Walid Hanna, adjoint au maire en charge de la coordination des quartiers. Mais des gens extérieurs au quartier viennent attiser le feu ».
« Il y a eu pas mal d’amalgames », souligne Ali Meurillon, de l’association Esperanza qui travaille auprès des habitants.
Demain matin, vers 10 heures, une marche silencieuse partira du quartier, pour honorer la mémoire d’Hakim Djelassi. « C’était quelqu’un de bien.
Il était apprécié de tous », affirme Caroline, sa belle-soeur.










repose en pai la famille on ces que les flic sont coupable