Emeutes de l’électricté à Dakar – sept. 09
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Pour faire face à la grogne sociale : L’Etat sort ses chars de combat4 sept 2009 Les forces de l’ordre ont pris les devants hier. Ils ont quadrillé la ville avec un impressionnant dispositif de sécurité, dont un char de combat stationné au rond-point de la Médina, qui a sans doute découragé les faiseurs de troubles qui manifestaient contre les longues coupures d’électricité de la Senelec. L’Etat sort la grosse artillerie. En effet, c’est un impressionnant dispositif de sécurité que la police a déployé hier pour prévenir contre le phénomène des émeutes de l’électricité qui secouent la capitale sénégalaise depuis quelque temps. Ainsi, après les nombreuses patrouilles qui opèrent dans la ville et dans certains quartiers de la capitale, les forces de l’ordre ont brandi le char. En effet, au rond de la Médina, qui fait face à l’agence de la Poste, un de ces engins y est stationné depuis 19 h, pour prévenir d’éventuels incidents et dissuader les manifestants qui ont l’habitude de s’y donner rendez-vous pour manifester leurs humeurs. Placée à ce carrefour qui donne sur quatre voies principales, cette arme efficace suscite la curiosité et l’inquiétude de certaines populations de ce quartier périurbain. A côté de l’engin, sept éléments du Groupement d’intervention mobile (Gmi) veillent au grain. Ils surveillent les mouvements des véhicules et des quelques personnes qui tournent tout autour de leur point de faction. La circulation, elle, n’est pas arrêtée. Les automobilistes circulent facilement. A l’intérieur des quartiers, pas l’ombre d’émeutiers. Certaines habitants vaquent tranquillement à leurs occupations tandis que d’autres sont qui dans la rue en petits groupes, qui dans les mosquées en train de s’adonner à leurs prières surérogatoires comme il est de coutume durant ce mois béni de Ramadan. L’emplacement de ce vaste dispositif à la Médina trouve tout son sens dans les affrontements qui y ont opposé la veille les populations aux forces de sécurité. En effet, dans la nuit de mercredi dernier, ce point a été le théâtre de violents affrontements qui ont occasionné beaucoup de dégâts et nécessité l’intervention des sapeurs-pompiers, contrairement aux autres ‘points chauds’ de la capitale. Où le même constat est observé hier soir également. Des forces de sécurité bien armées guettent les faiseurs de troubles dans certains points stratégiques. Au boulevard du général De Gaulle, une fourgonnette remplie d’éléments du Gmi est positionnée en alerte maximale pour intervenir à tout moment. Le même décor est visible dans les tous quartiers réputés ‘chaud’ ces derniers jours avec un balai de limiers qui font des va-et-vient au moment où d’autres en civil suivent également de très près les mouvements et regroupements de manifestants. Pendant ce temps aussi, d’autres policiers circulent à bord de petites camionnettes (pick-up) avec des lances grenades lacrymogène à Derklé et au rond-point de Liberté 6 pour parer à toute éventualité. Ce déploiement des forces de sécurité dans certaines artères de la capitale fait suite aux nombreux mouvements d’humeur des populations de ces derniers jours. Non contents de la récurrence des longues coupures d’électricité, les jeunes barrent les routes en brûlant des pneus et en saccageant des véhicules ou des bus de transport en commun.
Emeutes – Protestation contre les coupures intempestives d’électricité : Des jeunes de la Médina
03-09-2009 Par Justin GOMIS Après le ton donné par les jeunes de Niary Tally et de Grand-Dakar, c’est au tour de ceux de la Médina et du Boulevard De Gaule de leur emboîter le pas pour fustiger les délestages intempestifs d’électricité. Les rues de la Médina ont été hier le théâtre de violents affrontements entre la Police et les habitants. Des jeunes de tous âges ont tenu à déverser leur trop plein de colère engendrée par les coupures, qui ne cessent de causer des préjudices. Ils ont ainsi brûlé des pneus et autres objets sur la chaussée, occasionnant de grands feux qui ont nécessité l’intervention des Sapeurs-pompiers à bord de deux gros véhicules pour éteindre le feu. Au même moment, certains jeunes croisaient le fer avec les éléments du Gmi dépêchés pour limiter les dégâts à bord de deux pick-up à la rue 39X22. Plus d’une dizaine de jeunes étaient réquisitionnés de force par la Police pour ôter de la chaussée le reste des brûlures qu’ils ont occasionnées sous l’œil vigilant des Gmi armés de lances grenades. D’autres, matraque à la main, n’hésitaient pas à frapper les jeunes qui ont été pris. Des scènes que leurs camarades du même quartier avaient du mal à vivre. Avec leur détermination, les jets de pierres, qui avaient momentanément cessé, ont repris pour tenter de libérer leurs camarades des griffes des forces de l’ordre qui n’arrêtaient pas de les bastonner. Ils ont même déversé sur la chaussée les ordures ramassées par ces jeunes arrêtés par les Gmi. Cet effort des jeunes est enrayé par les jets de grenades lacrymogènes qui les contraignent à battre en retraite dans les différentes rues ou dans les maisons environnantes pour trouver refuge. Comme s’ils avaient installé un guet-apens pour prendre au dépourvu les manifestants, des Gmi à bord d’un pick-up tiraient leurs grenades sur la foule. Ainsi, les jeunes ont vite fait de se disputer les rues pour disparaître de la circulation. LE TRIBUNAL DE PIKINE SACCAGE Les émeutes d’hier n’ont pas épargné le Tribunal départemental de Pikine. Ce bijou, inauguré l’année dernière par le chef de l’Etat, a subi la furie des manifestants de la localité. Selon une radio de la place, ces derniers, au bout de quelques minutes d’affrontements, se sont dirigés vers les locaux du tribunal qu’ils ont mis à sac. Atmosphère état d’urgence à Dakar : envie de révolte des populations
4 09 2009 La frayeur des révoltes contre les coupures de l’électricité, a-t-elle atteint le sommet de l’Etat ? En effet, des fourgonnettes, des camions ou des chars anti-émeute remplis d’éléments du Groupement Mobile d’Intervention(GMI) ont pris d’assaut les points névralgiques de la capitale. Au rond point Médina, un char trône au beau milieu entre la station d’essence, une banque, la poste et une agence de la Sénélec à l’origine du courroux de la population. Celle-ci, après quatre à cinq jours d’émeute à travers différents quartiers de Dakar et des régions, affiche une certaine indifférence. Les citoyens préviennent que tant que les coupures n’arrêteront pas, les manifestations vont se poursuivre.
Maintien de la paix ou frayeur du côté du pouvoir ? Cette interrogation taraude les esprits au vu de l’impressionnant dispositif de sécurité mis en place à travers les grandes artères de la capitale sénégalaise. En effet, des véhicules 4X4, fourgonnettes, camions et chars occupent des axes névralgiques de Dakar. Du jet d’eau, à Niary Tally en passant par l’avenue Cheikh Anta Diop au rond point de la Médina. Ces éléments du Groupement Mobile d’Intervention (GMI) bien armés ne se privent pas de faire des va-et-vient pendant que le chef d’unité a toujours le talkie-walkie collé à l’oreille. Ils veillent ainsi au grain pour parer à toute volonté d’émeutes ou de guérilla urbaine. Au rond point de la Médina, appelé communément «Poste Médina», où débouche l’avenue Blaise Diagne, «Mame Mindiss», le nom que porte le char anti-émeute du GMI est posté au milieu des deux voies. Il est entre les deux stations, à proximité d’une banque, d’une agence de la Sénélec et du bureau de poste. «Mame Mindiss» est immatriculé 1080. Ce dispositif de sécurité semble laisser les citoyens de marbre même si cela attire les regards de certains curieux. Il irrite à la limite quelques populations. «Depuis hier (jeudi 3 septembre), ils sont là. Ils se disent des agents de la sécurité, mais c’est le contraire. Ils se fatiguent. Les émeutes vont reprendre de plus bel si les coupures d’électricité ne s’arrêtent pas», martèle le jeune Amath Seck, marchand ambulant et habitant du quartier.
Le dispositif des forces de l’ordre est tel qu’il n’est pas sans rappeler la situation d’état d’urgence que le pays a vécu en 1988 où l’armée est descendue dans les rues de la capitale sénégalaise. D’imposants camions de forces de l’ordre pullulent dans les rues et la circulation. Un climat très tendu prend en otage le cœur de Dakar. L’avis d’Amath Seck semble largement partagé. «Les gens doivent déverser leur colère dans la rue tant que la fourniture d’électricité ne revient pas à la normal. Le droit à la manifestation est inscrit dans la Constitution du Sénégal. Aujourd’hui, avec les coupures d’électricité que les populations vivent, tout bon citoyen doit dire non et c’est dans la rue qu’on peut nous faire entendre», peste Fama Diop, vendeuse de petit déjeuner et habitant des alentours. Les dernières « résistances » du mercredi 02 septembre, notées notamment à Niarry Tally, Castor, Pikine et autres, ont occasionné des arrestations dans ce quartier populaire de la Médina. Fâchés par les délestages intempestifs : Niary Tally, Hlm, Castors, et Benn Tally sous haute tension |
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Emeutes de l’électricité à Castors, HLM, Niary Tally: les jeunes promettent l’enfer

1 septembre 2009
HLM, Niary Tally et Castors ont été ce lundi le théâtre d’intifada entre jeunes et forces de l’ordre. Ils se sont affrontés pendant de longues heures. Les émeutes ont démarré peu avant la coupure du jeûne jusqu’aux alentours de 21h. Les jeunes se sortis des différentes rues et ruelles qui longent la chaussée. Des véhicules ont été saccagés alors qu’un bus de la société Dakar Dem Dikk a été complètement endommagé. Les forces de l’ordre ont difficilement rétabli le calme. Des grenades lacrymogènes ont été même lancées dans des domiciles.
Les populations sont encore descendues dans la rue. Elles ont vigoureusement manifesté leur ras-le-bol et leur colère face aux coupures de courant récurrentes et incessantes. Les jeunes ont brûlé des pneus sur la route et saccagé tout sur leur passage. Aux HLM, c’est un bus de la société de transport en commun Dakar Dem Dikk qui paie la note des errements de la Sénélec avec les délestages intempestifs. Pendant plus d’une heure, ces jeunes ont semé la pluie et le beau temps sur les principales artères perturbant toute la circulation. Très vite le mouvement de colère s’est répandu dans les autres quartiers environnants. Ainsi, Niarry Tally, Castors et même la cité des eaux sont entrés dans la dense. Tout ce périmètre est en feu. Des pneus et branches brûlés, véhicules déviés ou aux vitres cassés, c’est le décor qui s’offre aux passants et usagers.
Les forces de l’ordre ne pouvant se concentrer sur un seul foyer de tension, elles se sont dispersées tout en laissant le gros de la troupe à Niarry Tally où le mouvement de révolte était plus intense. Aux HLM, deux véhicules 4X4 remplis d’éléments du Groupement Mobile d’Intervention (GMI) ont tenté de disperser la foule. Une course poursuite et des jets de pierres et de grenades lacrymogènes entre manifestants et policiers s’en est suivie. L’air est, à cet effet, irrespirable parce que pollué par l’odeur acre des grenades lacrymogènes.
A quelques mètres de la poste de Niary Tally située à proximité du jet d’eau, jeune âgé d’environ trente ans qui accepte de nous parler. Haletant, torse nu et des pierres à la main, le jeune homme a prévenu : «ceci n’est qu’un avertissement. Que les autorités se le tiennent pour dit ; d’autres actions suivront dans quelques jours si rien n’est fait d’ici là». Un de ses camarades d’inviter les jeunes des autres quartiers de Dakar et de la banlieue d’entrer dans la danse et de refuser le diktat de la Sénélec et des autorités étatiques. Ils ont ainsi promis l’enfer au régime si la situation ne s’arrange pas sous peu.
Face aux délestages recurrents : Dakar renoue avec les émeutes de l’électricité
1 septembre 2009
Pneus brûlés, routes barricadées, bus Dakar Dem Dikk saccagés, les habitants des quartiers Hlm et Niarry tally ont exprimé, hier, leur colère face aux nombreuses et longues coupures d’électricité.
Avec le retour des longues coupures d’électricité, les populations sénégalaises commencent à réagir pour manifester leurs mécontentements vis-à-vis de la Société nationale d’électricité (Senelec). C’est ainsi que dans la soirée d’hier, des émeutes ont encore éclaté dans certaines zones des quartiers des Hlm et à Niary Tally. Des populations ont, en effet, brûlé des pneus sur la route et barré la circulation pendant un moment. Elles ont, en outre, cassé un bus de la société de transport urbain Dakar Dem Dikk, avant d’être dispersées par les forces de l’ordre, arrivées quelques minutes plus tard sur les lieux. Ces populations protestent ainsi contre les séries de délestages qui rythment aujourd’hui leur quotidien.
En effet, à cause des difficultés de trésorerie auxquelles elle fait face, la Senelec n’arrive plus à assurer une fourniture correcte du courant au niveau de plusieurs localités. Ce qui fait que dans certains endroits, comme les Parcelles assainies, les populations peuvent rester plus d’une douzaine d’heures sans électricité. Une situation qui provoque par ricochet des dommages au niveau des ménages et un énorme manque à gagner pour les petits commerces. Et avec la forte canicule qui sévit en cette période de Ramadan, l’adrénaline est vite montée, accentuant la ‘rage’ des consommateurs. Mais, c’était sans compter avec la vigilance des services de sécurité qui sont vite parvenus à disperser les manifestants pour rouvrir la route à la circulation. Laissant ainsi aux alentours des quartiers beaucoup de stigmates.
Recroquevillés dans leurs maisons, les habitants, tous âges confondus et en petits groupes, étaient en train d’observer tranquillement les dégâts. Déjà, l’année dernière, ces défaillances dans l’approvisionnement en énergie électrique de la capitale et de certaines régions intérieures avaient provoqué des incidents et des émeutes dans plusieurs localités du pays où des populations avaient saccagé les agences de la Société nationale d’électricité. Laquelle situation a été aggravée par le fait que la Senelec avait choisi ce moment de récurrence des coupures d’électricité pour envoyer une double facturation à ses clients à cause de l’entrée en vigueur de sa nouvelle tarification. Une chose que les populations, qui n’y étaient pas préparées, avaient assimilée à ‘un vol de la Senelec’. Selon ces populations, la Senelec en plus d’être incapable de leur fournir de l’électricité, voulait asseoir une politique aussi sombre que la situation de flou qui entoure les multiples délestages.
Seyni DIOP














