Affrontements à Haiti juin 2009

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Manifestation des étudiants; un véhicule de la Minustah incendié


Jeudi, 18 juin 2009

Un véhicule de la Minustah a été incendié au cours de la manifestation des étudiants l’Université d’Etat d’Haïti (UEH) visant à réclamer la publication de la loi sur le salaire minimum. Les policiers de l’UNpol qui se trouvaient à bord du véhicule ont eu le temps de prendre la fuite avant l’incendie.

Il s’agit d’une journée de manifestation sous le signe de la violence et des affrontements entre étudiants et forces de l’ordre aux abords des facultés Ecole Normale Supérieure, Ethnologie, Médecine et Sciences Humaines.

De plus, un autobus a été incendié non loin de l’Ecole Normale Supérieure (ENS) et une centaine de pare brises ont été cassées par des jets de pierres. Le bilan des dégâts matériels s’alourdit alors que le chef de l’Etat a officiellement fait objection à la loi sur le salaire minimum.

Une personne a été appréhendée au Champ de Mars quelques minutes après une offensive des étudiants. Le jeune homme, Maxo Boirond qui apparemment ne participait pas à la manifestation, a été conduit au quartier général de la Compagnie d’Intervention et de Maintien de l’Ordre (Cimo).

Les policiers de la Minustah, déployés en nombre imposant ont été en première ligne pour disperser les manifestants. Des reporters ont constaté que des agents de la Minustah avaient lancé de gaz lacrymogène dans des facultés et au marché Salomon.

La forte averse qui s’est abattue sur la capitale en fin d’après midi a quelque peu refroidi l’ardeur de manifestants. Les facultés d’Ethnologie, Ecole Normale Supérieure et Médecine ont été les principaux foyers de tension au cours de la journée de manifestation.

Les réformes à l’UEH, le départ de la Minustah et la publication de la loi sur le salaire minimum constituent les principales revendications des étudiants qui n’entendent pas lâcher prise.

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Affrontements en Haïti: un mort dans une manifestation pro-Aristide

28 juin 2009

PORT-AU-PRINCE (AFP) — Une personne a été tuée par balles jeudi dans le centre de la capitale d’Haïti lors d’une manifestation de proches de l’ex-président Jean Bertrand Aristide, où des jeunes s’en sont pris aux soldats de l’ONU et des tirs ont été échangés, selon les images de télévision.

« Il semble qu’une personne aurait été tuée près de la cathédrale, les premières informations dont nous disposons montrent que les soldats ont tiré en l’air », a déclaré la porte-parole de la Minustah, la mission de l’ONU en Haïti, Sophie Boutaud de la Combe.

« Les casques bleus auraient été attaqués par des jets de pierres lancés par des manifestants venus de plusieurs quartiers du centre-ville », a-t-elle expliqué.

« C’est un de nos partisans, il a été abattu par les soldats brésiliens de la Minustah », a déclaré de son côté un manifestant interrogé à la télévision.

Des milliers de personnes assistaient jeudi aux funérailles du père Gérard Jean-Juste, un proche de l’ex-président haïtien Jean Bertrand Aristide, décédé il y a deux semaines en Floride (sud-est des Etats-Unis), lorsque des incidents ont éclaté. Des tirs ont été entendus lors des manifestations.

Des jeunes, qui se sont dispersés par petits groupes, ont ensuite déposé le corps de la victime devant le palais présidentiel haïtien tandis que d’autres groupes manifestaient violemment dans les rues, jetant des pierres contre des voitures garées aux environs du palais national.

Depuis deux semaines, des étudiants manifestent bruyamment à Port-au-Prince pour exiger la revalorisation du salaire minimum en Haïti.

Ces manifestations, qui reçoivent le soutien d’une partie de la population, sont souvent ponctuées de scènes de violences et réclament également le départ de la Minustah.

Mercredi, un véhicule portant des inscriptions de l’ONU a été incendié par des manifestants qui réclament le départ des forces onusiennes leur reprochant, entre autres, de faire un usage abusif de gaz lacrymogènes pour réprimer les manifestations.

« Nous intervenons en soutien à la police haïtienne et nous répondons aux violences des manifestants », a répondu la porte-parole de la Minustah, interrogée sur l’usage de gaz lacrymogènes contre les manifestants.

Manifestation violente des étudiants de l’UEH


Mercredi, 17 juin 2009
Les étudiants de l’Université d’Etat d’Haïti (UEH) ont organisé hier une nouvelle manifestation violente dans les rues de la capitale afin de réclamer la publication de la loi sur le salaire minimum.

La parenthèse de manifestation pacifique n’aura duré qu’une journée, le temps pour les protestataires de préparer une nouvelle offensive. Des pare-brises de plusieurs véhicules officiels ont été cassées par des jets de pierres lancés par les étudiants.

Les forces de l’ordre ont dû intervenir à plusieurs reprises en faisant usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants. Ces derniers s’évertuaient à se mettre à l’abri avant de revenir à la charge aux abords de la faculté d’Ethnologie.

Les policiers de la Minustah qui ont pris une part active à la dispersion de la manifestation sont désormais la cible des étudiants. Les protestataires réclament le départ de la mission onusienne qu’ils considèrent comme une force d’occupation.

~ par Alain Bertho sur 19 juin 2009.

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