Affrontements à Istanbul et Ankara 1 mai 2009

Turquie: plus de 50 blessés dans des heurts lors des manifestations à Istanbul et Ankara
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1 mai 2009
ISTANBUL (AFP) — Une cinquantaine de personnes, dont 36 policiers, ont été blessées dans des heurts entre manifestants et policiers vendredi à Istanbul et à Ankara en marge des défilés du 1er mai, redevenu cette année jour férié.
Pour la première fois en 32 ans, une partie d’un cortège a été autorisée à se rassembler sur la place la plus connue et la plus emblématique d’Istanbul, Taksim.
La police antiémeutes et des groupes de centaines de manifestants lançant pierres, cocktails Molotov et boulons et cassant des vitrines de banques et de boutiques du centre-ville d’Istanbul, se sont affrontés pendant plusieurs heures.
Le gouverneur de la plus grande métropole de Turquie, Muammer Güler, a déclaré à l’agence Anatolie que 21 policiers avaient été blessés et que 108 manifestants avaient été arrêtés, pour la plupart des jeunes.
Près de vingt autres manifestants ont été légèrement blessés dans les incidents, a-t-il ajouté.

La police a utilisé des canons à eau, des véhicules blindés et des gaz lacrymogènes pour disperser les émeutiers.
Selon la chaîne de télévision NTV, environ 20.000 policiers ont été mobilisés à Istanbul.
Deux importantes confédérations syndicales, le DISK et le KESK, ainsi que des partis de gauche et d’extrême gauche, et le Parti pour une société démocratique DTP, formation pro-kurde, avaient déployé de nombreuses banderoles.
Les manifestants ont scandé « Main dans la main contre le fascisme ! », « La répression ne nous arrêtera pas ! », « Longue vie au 1er mai ! » ou « Longue vie à la révolution et au socialisme ! ».
Pour la première fois depuis 1977, une partie du cortège -environ 5.000 personnes selon les chaînes de télévision, dont les responsables syndicaux- a été autorisée à pénétrer sur la place Taksim. L’arrivée du cortège a été chaudement applaudie par la foule, des gens formant des rondes pour danser.
Cette place était en effet interdite aux cortèges du 1er mai depuis 1977, lorsque 34 personnes y avaient été tuées. Des tireurs, soupçonnées d’être des militants d’extrême droite soutenus par les services du renseignement, avaient ouvert le feu sur la foule.
« Pour moi, Taksim est très important. Ca fait 20 ans que je suis docker. Aujourd’hui, si je pleure, ce n’est pas seulement à cause des gaz lacrymogènes, mais c’est la joie d’être sur Taksim », a déclaré Hakki Taskin, un militant du DISK.
Autre signe de détente, le parlement a adopté une loi rétablissant le 1er mai comme jour férié.
Des incidents ont également émaillé les célébrations dans la capitale Ankara.
Un groupe d’une centaine de manifestants ont affronté avec des bâtons et des pierres la police antiémeutes sur la place de Sihhiye dans le centre-ville, où plus de 15.000 personnes s’étaient rassemblées sous une fine pluie, selon les médias.
Quinze policiers ont été blessés, dont un assez grièvement par une pierre qui l’a touché à la tête, a écrit Anatolie qui a fait état de six interpellations.
La police a tiré en l’air et a fait usage de canons à eau pour disperser les manifestants, a ajouté l’agence.
Le 1er mai, souvent considéré par les autorités comme une occasion pour les militants de gauche d’organiser des manifestations et de déclencher des émeutes, avait été retiré de la liste des jours fériés après un coup d’Etat militaire en 1980.

Violences à Istanbul, en marge du 1er mai
rfi.fr
01/05/2009
Lors d’un rassemblement du 1er mai 2009, à Istanbul, la police utilise des lances à eau et des gaz lacrymogène contre les manifestants.
Plusieurs centaines de manifestants se sont opposés aux forces anti-émeute ce vendredi, à l’occasion des manifestations du 1er mai, dans le centre d’Istanbul où des milliers de syndicalistes et de militants s’étaient rassemblés. Des dégâts, attribués aux groupuscules anarchistes, ont incité les forces de l’ordre à charger les manifestants et à utiliser les lances à eau et des gaz lacrymogènes. C’est ce mercredi que le Parlement turc a rétabli le 1er mai comme jour férié, plus de 30 ans après sa suppression.
Les syndicats ont donc réussi à prendre pied sur la grande place de Taksim, normalement fermé à toute manifestation depuis les trente à quarante morts de 1977. Cette célébration, limitée à quelques 5 000 personnes, a pris des airs de fête bon enfant mais ausssi un peu de revanche. La police a en effet finalement autorisé des syndicalistes triés sur le volet. Chaque centrale, à tour de rôle, a occupé la place jusque-là interdite.
C’est dans les rues adjacentes que des groupuscules de provocateurs, anarchistes ou d’extrême gauche, si l’on en croit les signatures laissées sur les murs, ont harcelé les forces de l’ordre et saccagé des commerces, des banques particulièrement. Dans plusieurs quartiers proches du centre, la police a dû faire usage de gaz lacrymogène et de canons à eau, poursuivant et parfois interpellant des jeunes cagoulés. A la mi-journée, on dénombrait officiellement une dizaine de blessés légers, dont deux policiers et une quinzaine d’arrestations.
Après les discours stigmatisant la crise économique et les licenciements, après avoir déposé une gerbe en mémoire des victimes de 1977, les syndicats ont rejoint le meeting autorisé qui a débuté, lui, dans le calme sur la rive asiatique de la ville.










