Violence à Karatina au Kenya avril 2009

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29 personnes massacrées dans des heurts entre villageois et un gang

KARATINA, Kenya (AFP) — Au moins 29 personnes ont été tuées à coups de pierre et de machette lundi et mardi à Karatina (centre du Kenya), lors de heurts impliquant des villageois regroupés en bandes pour chasser de la zone des membres du gang Mungiki, régulièrement accusé de violences au Kenya.

Les violences ont débuté lundi soir lorsque des résidents de Karatina, organisés en groupes d’autodéfense, s’en sont pris à des membres présumés des Mungiki, une organisation de type mafieux très active dans la région et composée essentiellement de membres de l’ethnie kikuyu, majoritaire au Kenya.

Karatina est située à environ 100 km au nord de Nairobi, au coeur de la Province centrale et fief des kikuyu, l’ethnie du président kenyan Mwai Kibaki.

« Nous avons recensé 29 morts. La plupart avait les bras coupés », a déclaré mardi à l’AFP le docteur David Ndegwa de l’hôpital de Karatina.

Un précédent bilan faisait état de 24 morts.

« Au moment où nous parlons, nous ne pouvons pas dire qui appartenait aux Mungiki et qui n’en faisait pas partie », a indiqué de son côté à l’AFP le porte-parole de la police kényane, Eric Kiraithe.

Mardi, la tension était forte dans la zone de Karatina, où des corps de victimes baignant dans leur sang étaient visibles sur des routes ainsi que des restes de maisons brûlées, contemplés par des habitants terrifiés ou pleurant la mort de leurs proches.

« Cette nuit, des groupes locaux ont commencé à attaquer des jeunes qu’ils soupçonnaient d’appartenir aux Mungiki et les ont frappés à mort avec des machettes », a expliqué le porte-parole de la police.

La ville et ses environs se sont transformés en champ de bataille lorsque les Mungiki ont décidé de riposter.

« Il semblerait que les Mungiki (…) ont déclenché des combats généralisés avec les habitants dans les villages » alentours, a-t-il indiqué, précisant que les victimes » ont été tailladées à la machette ou lynchées à coup de pierres ».

Au moins 48 suspects ont été arrêtés, a précisé la police. Des machettes, des gourdins, des barres de fer, utilisés par les deux camps, ont été saisis.

Ces dix derniers jours, une quinzaine de membres présumés du gang avaient été tués à la machette ou brûlés vifs par la population.

« Les habitants des deux divisions de Kirinyaga et de Karatina semblent excédés par les activités de ce groupe illégal », a commenté M. Kiraithe.

La secte Mungiki, qui dit descendre des guerriers Mau Mau qui s’étaient illustrés pendant la guerre d’indépendance, était à l’origine un groupe religieux composé de jeunes pratiquant des rites traditionnels. Il a ensuite été accusé par les autorités d’être devenu une organisation criminelle avec des relais politiques et pratiquant le racket. Elle a également été impliquée dans les violences post-électorales de début 2008.

Interdite depuis 2002, cette secte est devenue un gang mafieux pratiquant l’extorsion de fonds et des meurtres par décapitation. La police les a accusé d’au moins 50 meurtres, dont une dizaine par décapitation depuis mars 2007 et a lancé contre eux une sévère repression. En novembre 2008, la Commission kényane sur les droits de l’Homme avait dénoncé l’implication de la police dans le meurtre de près de 500 hommes dans le cadre de cette opération.

Vigilantes kill Kenyan ‘mafia’ members in machete attacks

21 avril 2009

Most of 24 victims of attacks in central Kenya were alleged members of feared Mungiki gang

At least 24 people have been stoned or hacked to death in central Kenya during overnight fighting between vigilante groups and an outlawed criminal sect.

The clashes in Karatina began when the vigilante groups armed with machetes, axes and clubs set upon members of the feared Mungiki gang, which extorts money from homeowners, taxi operators and businesspeople in many Kenyan towns. Gang members later regrouped and fought back but most of the dead were alleged Mungiki members.

« So far, investigators have confirmed that 24 people have been killed and three people have been injured, » police said.

Thirty-seven people were arrestesd during the violence, which follows more than a week of vigilante action in the area, about 100 miles north of the capital, Nairobi. More than a dozen Mungiki members were reported to have been lynched by the public before last night’s fighting.

The clashes are indicative of a growing sense of lawlessness in Kenya, with police seemingly unable to protect the public and deal effectively with criminal threats.

The Mungiki is drawn from the Kikiyu ethnic group of President Mwai Kibaki. Its members, believed to number in the thousands, are sworn to secrecy. Most are unemployed youth attracted in part by the gang’s promise to fight the massive social inequalities that exist in central Kenya.

But the sect’s violent methods – it is regularly accused of beheading opponents – and its Mafia-like criminal activities have made it unpopular with the public.

For Kibaki’s government, the issue is tricky, as powerful Kikuyu families and politicians are known to hire gang members to carry out their dirty work. After a high-level police operation to crack down on the organisation in 2007, which saw hundreds of alleged Mungiki youths secretly executed by security officers, the gang was used as a pro-government militia during the post-election violence last year.

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~ par Alain Bertho sur 21 avril 2009.

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