Madagascar: un ministre affirme avoir été agressé, son avion incendié
ANTANANARIVO (AFP) — Le ministre malgache de l’économie Ivohasina Razafimahefa a affirmé jeudi à l’AFP avoir été victime d’une agression lors d’une visite deux jours plus tôt en province mardi, durant laquelle l’avion privé qu’il utilisait a été incendié.
« Lorsque je suis arrivé à Farafangana (côte sud-est), on a fait circuler des fausses informations, complètement mensongères, selon lesquelles j’avais dans mon avion de l’argent que j’aurais pris dans la Banque centrale de Manakara (100 km plus au nord), et que j’allais prendre de l’argent ou des biens publics à Farafangana », a relaté jeudi à l’AFP Ivohasina Razafimahefa, ministre de l’Economie, du commerce et de l’industrie.
« A cause de ces informations, la population s’en est pris à l’avion, en espérant qu’il y aurait une grosse somme mais évidemment ils n’ont rien trouvé. Déçus, ils ont décidé de brûler l’avion », a-t-il poursuivi.
Le ministre a dû se réfugier dans son hôtel avant de regagner la capitale malgache mardi soir, en hélicoptère.
M. Razafimahefa a précisé qu’il s’était rendu à Farafangana notamment pour travailler au « rétablissement » du ravitaillement en produits de première Nécessité « qui deviennent de plus en plus rares ».
La Grande Ile est secouée par une crise politique entre le maire élu de la capitale Andry Rajoelina et le régime du président Marc Ravalomanana, sur fond notamment de difficultés économiques croissantes pour la population.
A Madagascar : L’avion d’un ministre incendie
CLICANOO.COM
6 février 2009
C’est à l’aéroport de Farafangana que cet incident s’est produit mardi soir. Après l’incendie de l’avion qui le transportait, le ministre malgache de l’économie a pu rejoindre la capitale à bord d’un hélicoptère. Le conflit opposant Andry Rajoelina à Marc Ravalomanana s’éternise.
Ivohasina Razafimahefa, ministre de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie, a échappé à une véritable chasse à l’homme mardi dernier. Après avoir atterri à l’aéroport de Farafangana, à 800 km de la capitale, à bord d’un avion de 15 places de la société Aéromarine, une Beechcraft 99, le ministre et ses collaborateurs devaient s’entretenir avec la population et notamment les opérateurs économiques et les commerçants victimes de pillages. Mais une foule de contestataires, croyant qu’il s’agissait du président, a érigé des barrages sur la piste d’atterrissage et sur les routes menant en ville. L’atterrissage et le transfert en ville ont pu quand même se dérouler : Ivohasina Razafimahefa a réussi à tenir une réunion avec les autorités locales.
VITESSE SUPÉRIEURE
Les contestataires ont mis le feu à une partie de l’aérogare et à l’aéronef. Vers 20 h, la horde entourait l’hôtel où le ministre et sa délégation s’étaient réfugiés. Ces derniers ont pu s’échapper grâce à la protection des forces de l’ordre et ont pris la direction de la ville la plus proche à bord d’un 4×4. C’est à Vangaindrano que la délégation a pu être récupérée par un hélicoptère envoyé par Marc Ravalomanana. Cet incident s’ajoute ainsi à la longue liste des troubles provoquées par le soulèvement populaire « allumé » par l’ex-maire d’Antananarivo Andry Rajoelina. Après son autoproclamation « à la tête du pays » et avoir nommé un nouveau maire pour le remplacer au fauteuil de premier magistrat de Tana, Andry TGV veut passer à la vitesse supérieure en cherchant à remplacer les chefs des quartiers.
AUTRE CAPRICE
Les expéditions d’installation de chefs étaient prévues hier au départ de Mahamasina mais, comme c’était le jour du marché, le TGV a fait machine arrière et propose qu’une élection soit organisée dans chaque quartier ou Fokontany. Il « donne une semaine à tous les Fokontany pour préparer ces élections ». Autre caprice du jeune ex-DJ : samedi, il va offrir un concert gratuit du groupe Rossy, sur la place du 13 mai, et annoncera par la même occasion la formation de son gouvernement dit de la transition. Comme le vol de Rossy au départ de Roissy hier a été annulé, on ne sait pas si le concert promis — qui attirera assurément tout Antananarivo — va pouvoir se tenir ou pas. Dernière nouvelle de la journée d’hier : le premier ministre Charles Rabemananjara, de retour d’Addis Abeba où il a assisté au 12e sommet de l’Union africaine, a affirmé que « le prochain sommet se tiendra bel et bien à Antananarivo en juillet prochain ». Ce n’est pas gagné parce que tout porte à croire qu’on s’achemine vers une crise à durée indéterminée.
Pana Reeve
Extension avec risques de débordements

Andry Rajoelina ne s’est donc pas rendu à Antsiranana comme il l’avait prévu. Cela n’empêche que les opposants à Antsiranana s’organisent et se mobilisent pour apporter leur soutien au mouvement.
En tout cas, le mouvement de contestation du pouvoir a gagné la ville de Majunga où les opposants organisent des meetings pour destituer le président Marc Ravalomanana. Selon les informations émanant de cette ville pourtant, l’affluence est maigre.
A Toamasina, les préparatifs pour un grand meeting tel sur la Place 13 Mai vont bon train après que les cinq manifestants arrêtés avaient bénéficié d’une liberté provisoire en attendant leur jugement.
Dans le Sud Est, à Farafangana précisément, les manifestations de mardi dernier ont viré au cauchemar des « mpiavy » ou des non natifs pour dire les « merina et les betsileo ». Rappelons que les manifestations ont été organisées contre le ministre Ivohasina Razafimahefa, coach de la Région et Secrétaire général du parti TIM, alors en tournée dans la Région, plus exactement à Manakara et à Farafangana. Les manifestants ont mis le feu à l’avion qui transportait le ministre pour s’en prendre ensuite aux magasins des « mpiavy ». Les notables de Farafangana ont appelé hier au retour de ces « mpiavy » et promis une sécurité sans faille tout en indiquant que les cibles n’étaient pas les « mpiavy » car il y avait aussi des natifs dont les biens ont été saccagés.
Quoi qu’il en soit, le mouvement de contestation atteint aussi les villes comme Tuléar, Ambositra et Fianarantsoa.
















