Emeutes au Nigeria novembre 2008
Nigeria: au moins 90 exécutions sommaires à Jos
LAGOS (AFP) — L’organisation Human Rights Watch (HRW) a dénoncé samedi « au moins 90 exécutions sommaires » par la police et les forces armées lors des émeutes politico-religieuses qui ont secoué fin novembre la ville de Jos, dans le centre du Nigeria.
Les 28 et 29 novembre, suite à une contestation électorale, des violences visant majoritairement la population musulmane d’ethnie haoussa ont fait officiellement au moins 200 morts, et sans doute plus, selon diverses associations et ONG.
L’armée avait été envoyée en renfort par le gouvernement fédéral.
Dans son rapport HRW fait notamment état de « sept incidents séparés » au cours desquels « au moins 46 hommes et jeunes gens, tous musulmans sauf deux » ont été sommairement tués par la police, plus précisément une unité de police mobile, les « mopols ».
L’organisation de défense des droits de l’homme a également recensé six autres incidents avec un bilan de 47 hommes tués, « tous musulmans et jeunes et sans armes, selon des témoins », par des militaires cette fois.
« La plupart de ces meurtres sont intervenus le jour même où le gouverneur de l’Etat de Plateau (dont Jos est la capitale) avait ordonné aux forces de l’ordre de « tirer à vue », poursuit HRW.
« Le devoir de la police et des militaires était de mettre fin au bain de sang, pas d’y contribuer. Les autorités nigérianes devraient lancer immédiatement une enquête indépendante », estime Corinne Duka, responsable de HRW pour l’Afrique de l’Ouest.
Interrogés par HRW, le porte-parole de l’armée nigériane, le général Emeka Onwuamaegbu, et le chef-adjoint de la police de l’Etat de Plateau, Oga Ero, ont tous deux nié que leurs hommes aient perpétré de tels actes.
Retour au calme à Jos après des émeutes ayant fait plus de 300 morts
AP | 30.11.2008
Des soldats de l’armée nigériane, à pied et à bord de blindés de transports de troupes, patrouillaient dimanche les rues de Jos (centre), semblant avoir mis fin à deux jours de sanglantes émeutes qui on fait plus de 300 morts.
Des unités envoyées en renforts ont dressé des barrages, dans des rues quasiment vidées par la population. La police a annoncé avoir arrêté des centaines de personnes depuis le déclenchement des affrontements, vendredi matin, après une élection contestée.
L’imam de la mosquée principale a fait état de 300 cadavres amenés dans le lieu de culte pour les prières des morts. Mais le bilan définitif risque d’être bien plus élevé, de nombreux chrétiens ayant également été tués dans ces violences, qui de politiques ont rapidement dégénéré en affrontement inter-religieux, et la morgue de la ville n’étant pas accessible. Bala Kassim, porte-parole de la police, faisait état de « nombreux morts », sans pouvoir donner de chiffre précis.
Cette explosion de violence est la pire au Nigeria depuis 2004: les affrontements entre chrétiens et musulmans, dans ce même Etat central de Plateau, avaient alors fait 700 morts.
Jos, capitale de l’Etat, a une longue histoire de violence inter-communautaires, qui rend à chaque fois délicate l’organisation du moindre scrutin. En septembre 2001, les émeutes y avaient fait plus d’un millier de morts.
La ville se trouve en effet dans la « ceinture centrale » nigériane, où coexistent et se télescopent des centaines de groupes ethniques sur une bande de territoire fertile objet de toutes les convoitises, séparant le nord musulman du sud majoritairement chrétien et animiste de cet immense pays africain.
Un couvre-feu total a été imposé sur les secteurs les plus touchés de Jos: c’est là que cohabitent dans la tension des membres de l’ethnie haoussa, musulmans et traditionnellement pasteurs, avec des chrétiens d’autres groupes ethniques. Ces rivalités ethnico-religieuses s’y doublent de querelles pour la terre entre agriculteurs et pasteurs.
Tout a commencé avec des affrontements entre partisans des deux principaux partis politiques de la région, à l’issue de la première élection municipale organisée à Jos en plus de dix ans: la foule a commencé à s’en prendre jeudi aux responsables électoraux qui n’arrivaient pas à rendre publics les résultats, réveillant des rumeurs de fraude.
Dans la nuit, la violence s’est ensuite étendue dans la ville, où des mosquées et églises ont été incendiées. Samedi, les dirigeants religieux et chefs ethniques locaux ont lancé des appels au calme via la radio, et les rues s’étaient vidées dans l’après-midi, l’armée ayant reçu ordre de tirer à vue sur les émeutiers.
Depuis 1999 et le retour au pouvoir des civils après des années de dictature militaire, plus de 10.000 personnes sont mortes dans des violences ethnico-religieuses au Nigeria. AP
Hundreds dead in clashes in Nigerian city: witnesses
LAGOS (AFP) — Hundreds were killed and thousands forced to flee their homes in the central Nigerian city of Jos when Christians and Muslims clashed over the result of a local election, witnesses said Saturday.
« So far about 400 bodies have been brought to the mosque following the outbreak of violence, » the worst sectarian riots since President Umaru Yar’Adua took office last year, Khaled Abubakar, the imam of the central mosque in Jos, told AFP.
« Families are coming to identify and claim the bodies, while those that can not be identified or nobody claims them will be interred by the mosque, » Abubakar said.
Road links to Jos from the Muslim-majority north were sealed on Saturday, an AFP journalist said, and flights to the city cancelled.
Earlier in the day, a correspondent for Radio France Internationale in Jos, Aminu Manu, told AFP he had counted 381 bodies at the mosque.
« Hundreds of people have been killed in the last two days since the riots started, » Christian clergyman Yakumu Pam said. « Remains of burned bodies litter some parts of the town. It is so terrible. »
Radio Plateau said the governor of Plateau State, Jonah Jang, had placed four districts of Jos under a curfew and ordered police to fire on anyone who broke it following the clashes on Friday.
There was no official confirmation of the death toll.
Local residents said several churches and mosques were razed in the violence, which started with a rumour that the All Nigerian Peoples Party (ANPP) had lost the local election to the federal ruling People’s Democratic Party (PDP).
The ANPP is perceived in Jos to be a predominantly Muslim party, and the PDP to be mainly Christian.
Jos is the administrative capital of Plateau state. It was the scene of a week of violence between Christians and Muslims in September 2001 that also left hundreds dead.
Manu, the Radio France Internationale reporter, said he saw around 300 youths, a mixture of Muslims and Christians, who had been arrested for taking part in the riots and who were at police headquarters.
He also reported having seen around 100 people with gunshot wounds who said they had been shot by the security forces.
Another Jos-based reporter for the Punch newspaper had told AFP Friday he counted 55 bodies in three hospitals.
Manu said the bodies in the hospitals are thought to be those of Christians.
« So far over 10,000 people have been displaced from their homes and are now seeking refuge in churches, mosques and army and police barracks, » a Nigerian Red Cross official in Jos, Dan Tom, said.
« I can’t give any figures but there are dead bodies on the streets that are yet to be evacuated. We are afraid of an outbreak of an epidemic if they are allowed to decompose, » he told AFP.
« In these places where people are taking refuge, there is no water and no food. We call on the Nigerian emergency management agencies to come to their aid, » he added.
On Friday night Red Cross spokeswoman Umo Okon told AFP from Abuja that there were « over 300 injured » in different health centres in the town. She declined to estimate the number of dead.
A brief government statement late Friday said that President Umaru Yar’Adua was « very sad » about the situation and that he had sent in troops to contain the riots.

Violencia sectaria en Nigeria deja más de 300 muertos
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Noviembre 29, 2008
JOS, Nigeria | AP
Las turbas quemaron casas, iglesias y mezquitas este sábado en un segundo día de violencia sectaria en la nación más poblada de África, al tiempo que la cifra de muertos se incrementó a más de 300 debido a los peores disturbios en varios años.
El jeque Jalid Abubakar, la principal autoridad de la mezquita en esta ciudad nigeriana, escenario de los disturbios, dijo el sábado que más de 300 cuerpos se trajeron allí tan solo este sábado.
De ellos, la mayoría fueron enterrados rápidamente de acuerdo con el ritual islámico, según indicó. Otros 183 pudieron ser vistos tendidos cerca del edificio a la espera de ser sepultados.
Los muertos entre la comunidad cristiana no habrían sido llevados a la mezquita, lo cual deja abierta la posibilidad de que el número de muertos sea mucho mayor. No fue posible tener contacto con el depósito de cadáveres de la ciudad el sábado.
El vocero policial Bala Kassim dijo que había muchos muertos, pero no pudo dar una cifra.
Las hostilidades marcan los peores enfrentamientos en la nación del occidente de África desde el 2004, cuando murieron hasta 700 personas en el estado de Plateu, en choques entre cristianos y musulmanes.
Jos, capital del estado de Plateau , tiene añejos antecedentes de violencia entre los grupos religiosos y comunitarios, lo que ha dificultado la organización de elecciones. Una serie de manifestaciones en septiembre del 2001 dejaron más de mil muertos.
La ciudad se encuentra en el cinturón de Nigeria, que separa al norte musulmán del sur de mayoría cristiana. Miembros de centenares de grupos étnicos conviven en un territorio fértil y en disputa entre ellos.
Las autoridades impusieron un toque de queda constante en las zonas más afectadas por la violencia en esta ciudad central, donde los pastores musulmanes hausa conviven en una tensa cercanía con cristianos y otros grupos étnicos.
La violencia se desató cuando simpatizantes de los dos principales partidos políticos de la región se enfrentaron luego de las primeras elecciones locales que se hayan realizado en Jos en más de una década.
La violencia se extendió pronto entre los grupos étnicos y religiosos, especialmente entre cristianos y hausas.
Grupos de inconformes se reunieron el jueves en Jos, luego que los trabajadores electorales no pudieron publicar los resultados de las elecciones en los centros de votación, lo cual llevó a muchos a suponer que los comicios no eran sino el más reciente fraude electoral dentro de una serie en el país.
La violencia es la peor desde mayo del 2007, cuando asumió el poder el presidente Umaru YarAdua, luego de unas votaciones que según observadores internacionales no lucieron confiables.
Plus de 300 morts dans les affrontements à Jos
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Associated Press (AP) 29/11/2008
Plus de 300 personnes sont mortes dans les affrontements à Jos (Etat du Plateau, dans le centre du Nigeria), a annoncé aujourd’hui un haut responsable de la principale mosquée de la ville, où sont déposés de nombreux cadavres.
Des émeutes ont éclaté lorsque les autorités n’ont pas réussi à afficher les résultats du scrutin de jeudi, ce qui a poussé de nombreuses personnes à dénoncer d’énièmes élections frauduleuses pour le Nigeria.
Plusieurs morts dans des violences politiques à Jos, au Nigeria
samedi 29 novembre 2008
Plusieurs personnes, dont un policier, sont mortes vendredi dans des violences ayant éclaté dans la ville de Jos, capitale de l’Etat de Plateau, dans le centre-nord du Nigeria, suite à un retard dans l’annonce des résultats d’une élection municipale locale organisée la veille, selon des témoins
Des jeunes en colère, dont la plupart brandissaient des matraques et des machettes, se sont déchaînés à travers la municipalité de Jos-Nord, centre économique de l’Etat de Jos, allumant des feux et attaquant les bâtiments et biens privés, obligeant beaucoup de résidents à chercher refuge au niveau des commissariats de Police.
Citant le porte-parole du commandement de la Police de l’Etat de Plateau, Bala Kassim, l’agence nationale de presse du Nigeria a confirmé le décès d’un policier et d’un nombre indéterminé de civils ainsi que d’importants dégâts matéiriels.
Les autorités ont dépêché des renforts de Police depuis la ville de Kano pour aider à étouffer la violence, qui a éclaté après que des partisans du All Nigeria Peoples Party (ANPP) de l’opposition ont craint que leur candidat à la tête de la municipalité de Jos-Nord, n’ait été battu par le candidat du parti au pouvoir, le People’s Democratic Party (PDP).
Aucun résultat n’a encore été annoncé dans les 17 collectivités locales où les élections se sont tenues.
Des résidents de Jos’Nord ont raconté à la PANA au téléphone que des tirs sporadiques étaient toujours entendus à travers la ville, dont une partie est recouverte d’une épaisse fumée s’échappant des pneus brûlés.
Toutefois, selon ces derniers, le calme revenait progressivement sur Jos’Nord.
Au Nigeria, les élections débouchent souvent sur des violences, alors que les partis en lice s’accusent mutuellement de fraudes et de violences.
Les violences ethniques et religieuses survenues à Jos entre 2001 et 2004 ont fait des centaines de morts et contraint l’ex-président Olusegun Obasanjo à déclarer l’Etat d’urgence dans l’Etat de Plateau.
Emeutes au Nigeria, au moins 20 morts à Jos
28/11/2008
JOS, Nigeria – Les autorités nigérianes ont imposé vendredi un couvre-feu nocturne dans la ville de Jos, sur un plateau du centre du pays, à la suite d’affrontements interreligieux qui ont fait au moins 20 morts et 300 blessés, selon un responsable de la Croix-Rouge.
EMEUTES AU NIGERIA
Ce responsable, qui a requis l’anonymat, a déclaré qu’une centaine de maisons, des églises et des mosquées avaient été incendiées. Quelque 7.000 personnes ont trouvé refuge dans différents bâtiments, dont des bureaux du gouvernement et un poste de police.
Des jeunes armés de machettes ont tué un policier et brûlé des pneus dans un quartier de la ville, rapportent des témoins.
Ces violences ont eu pour déclencheur une polémique sur l’élection d’un nouveau président du gouvernement local de Jos Nord, coeur commerçant de l’Etat du Plateau et circonscription politique de première importance
Nigeria: des affrontements post-électoraux
JOS, Nigeria — Des affrontements ont fait au moins 15 morts vendredi à Jos (Etat du Plateau), dans le centre du Nigeria, a déclaré un porte-parole des équipements de la ville, Ishaya Pam, après les premières élections locales organisées dans le pays depuis une décennie.
Six mosquées, cinq églises et d’innombrables maisons ont été détruites, avant que les militaires ne reprennent le contrôle des rues et n’imposent un couvre-feu et alors que 150 habitants ont trouvé refuge dans un bâtiment des services de sécurité.
Les émeutes sont intervenues dans la matinée à cause de l’incapacité des autorités à afficher les résultats du scrutin de jeudi, ce qui a poussé de nombreuses personnes à dénoncer d’énièmes élections frauduleuses pour le Nigeria.
L’année dernière, le président Umaru Yar’Adua était arrivé au pouvoir lors d’un vote national que les observateurs internationaux avaient rejeté. Ce sont en grande partie les gouvernements locaux qui gèrent les revenus liés à la production pétrolifère du pays.
Ces émeutes, dans un pays où les frictions religieuses entre bergers musulmans et agriculteurs chrétiens sont légion, pourrait se propager à tout le pays, entre un Nord nigérian musulman et un Sud chrétien.













