Violences à Abidjan octobre 2008
Côte d’Ivoire: 2 morts après des rumeurs d’enlèvements d’enfants à Abidjan
ABIDJAN (AFP) — Deux personnes ont été tuées vendredi et cinq blessées, dont quatre policiers, dans des manifestations populaires à Abidjan provoquées par des rumeurs d’enlèvement d’enfants, a annoncé la police ivoirienne samedi dans un communiqué.
Deux hommes soupçonnés d’être des ravisseurs potentiels ont été tués dans leur voiture par une foule en colère à Abobo, un quartier populaire de la capitale ivoirienne, où quatre policiers ont été blessés à coups de machette, selon ce communiqué.
Un automobiliste a également été pris à partie dans le quartier populaire de Yopougon avant d’être secouru par des policiers puis hospitalisé, précise le communiqué.
Des écoles primaires ont été par ailleurs fermées vendredi « du fait d’une peur panique qui s’est emparée aussi bien des élèves, des encadreurs que des parents d’élèves », indique encore le communiqué.
Selon la police, « une rumeur d’enlèvements d’enfants par des individus à bord de véhicules de type 4X4 aux vitres teintées » a été relayée pendant plusieurs jours via des messages anonymes sur téléphone portable.
La seule plainte déposée est celle d’un père dont la fille de 10 ans a affirmé avoir été enlevée par des inconnus, avant de réussir à échapper à ses ravisseurs. Les premières investigations n’ont pas permis de confirmer ses dires, a indiqué la police, appelant les populations au calme.
En 2006, des rumeurs sur des « voleurs de sexe » avaient également provoqué une panique en Côte d’Ivoire et le lynchage d’hommes accusés de faire disparaître les sexes. Ces mêmes rumeurs s’étaient répandues dans les pays voisins.
Côte d’Ivoire : deux morts dans des violences générés par rumeurs d’enlèvements d’enfants
2008-10-26
ABIDJAN, 25 octobre (Xinhua) — Deux personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées, y compris quatre policiers, vendredi soir à Abidjan dans des violences générées par des rumeurs selon lesquelles des individus circulant à bord de véhicules de type 4×4 aux vitres teintes enlèvent des enfants.
Depuis quelques jours, la rumeur circulait par messages sur les téléphones portables et dans les boîtes électroniques et a enflé vendredi. Des parents, gagnés par la psychose, ont pris d’assaut les établissements scolaires des quartiers populaires d’Abobo et de Yopougon pour ramener leurs enfants à la maison, obligeant les écoles à fermer.
Selon la police, à Abobo, la foule s’en est pris à quatre policiers, les blessant à la machette. Deux individus qui circulaient à bord d’une Mercedes ont été tabassés à mort par les manifestants, qui ont également saccagé sept autobus de la Société de transport abidjanais (SOTRA, public).
A Yopougon, un individu à bord de son véhicule de type 4×4 a été passé à tabac et son véhicule calciné.
« Aucune déclaration ni plainte n’a été enregistrée dans un commissariat ou une brigade de gendarmerie » concernant l’enlèvement d’enfants, et « aucune des personnes interrogées n’a pu attester de la véracité » du fait que des enfants ont été enlevés, selon une déclaration de la police publiée samedi.
Cette déclaration a été lue vendredi au journal du soir de la télévision nationale par le porte-parole de la police nationale, le Centre de commandement des opérations de sécurité (CECOS).
Folles rumeurs d`enlèvement, hier : Sur les traces des présumés enleveurs d`enfants
samedi 25 octobre 2008
La nouvelle comme une trainée de poudre a envahi tout le District d’Abidjan hier. Elle faisait état de ce que des individus, à bord d’un véhicule 4×4 enlèveraient des enfants dans les quartiers ou dans des établissements scolaires. Dans toutes les communes, Abobo, Adjamé, Yopougon, Treichville… Et partout la peur panique s’est emparé des populations créant ainsi une véritable psychose générale. Les parents se sont alors rués vers les écoles pour aller chercher eux même leurs enfants. Certains établissements ont préféré garder les enfants jusqu’à ce que leurs parents viennent en personne les récupérer. Selon des informations qui nous sont parvenues des individus utiliseraient des filets pour opérer aux abords des écoles primaires et jardins d’enfants. A Abobo, la population s’est soulevée et des agents de police ont été molestés. La rumeur était si forte que nous avons décidé d’aller sillonner les communes et les commissariats afin d’en savoir plus. Dans la commune d’Adjamé, un riverain répondant au nom de Yao M. nous apprend qu’un cas semblable a été signalé a la Cité Fairmont à Attécoubé aux environs de 11h. Un élève aurait été enlevé à l’EPP Anoma Joseph 1 et 2. Notre équipe se rend sur les lieux pour en savoir davantage. Arrivé surplace, l’établissement en question est fermé, aucune trace d’élève ni de maître. Le gardien de l’établissement répondant au nom de Moussa que nous avons approché, indique qu’il n’en est rien. « Effectivement nous avons eu l’écho de cette rumeur et les parents d’élèves sont venus chercher leurs enfants et l’école a été fermée ». Avant que nous n’embarquions, pour nous rendre dans la commune d’Abobo où l’on nous a signalé d’autres cas d’enlèvement d’enfants, une information parvenue à notre rédaction fait état de ce que des enleveurs d’enfants ont été arrêtés et se trouveraient au commissariat du 3ème arrondissement d’Adjamé. Très rapidement, nous mettons le cap sur ledit commissariat. A l’absence du commissaire, c’est d’abord son adjoint qui nous reçoit. Après les présentations d’usage, nous lui indiquons l’objet de notre présence. « Il n’en est rien, ce sont de fausses rumeurs. Mais comme le commissaire lui-même n’est pas là, allez attendre à son secrétariat, il a été informé de votre présence. Il est en route pour vous recevoir » nous indique-t-il. Non satisfait, nous parvenons à connaître la vraie information. En effet, une voiture de marque 4×4 aperçue à Adjamé a été prise à partie par des riverains. Selon eux, cette voiture est celle servant aux enleveurs d’enfants. Vitres teintées, de type 4×4 semblable à celle que des personnes auraient vue à Abobo, Yopougon… Les éléments du commissaire Jean Bédel Guigui du 3ème arrondissement d’Adjamé, s’étant rendus sur les lieux, sont passés aux vérifications d’usage. Le véhicule est un véhicule militaire. Il appartenait au chef de cabinet du ministre de la Défense Amani N’guessan. Un seul individu était à bord, un agent des forces de l’ordre. Le coffre a été passé au peigne fin, rien à signaler. Nous rencontrons par la suite le commissaire qui nous affirme qu’aucun enleveur d’enfant n’a été pris par ses hommes, aucune plainte sur un quelconque enlèvement n’a été signalée. Donc ce sont des rumeurs. Quant au véhicule et son occupant cité plus haut, il nous demande de nous adresser à son chef hiérarchique, le commissaire du district de police d’Adjamé. Connaissant la routine, nous décidons de poursuivre notre « chasse aux enleveurs d’enfants ». Lorsque nous nous rendons enfin à Abobo, un char de la BAE stationné au rond point en face de la mairie nous indique l’atmosphère qui prévalait dans cette commune. Il aurait eu des émeutes suite à cette affaire. Deux individus ont trouvé la mort, des agents des forces de l’ordre auraient même été blessés. Information confirmée par un communiqué de la police sur les antennes du journal de 20h. Partout où notre équipe s’est rendue, personne n’a véritablement été témoin oculaire d’un enlèvement. Chacun s’est basé sur la rumeur pour en faire ses choux gras. Mais d’où est venue cette rumeur ? A vrai dire des cas de disparition signalés çà et là ont créé une psychose dans la capitale abidjanaise. Selon certaines informations, des enfants ont été trouvés décapités, sans sexe ni sein et la langue coupée. L’on a même signalé des cas d’albinos enlevés et retrouvés quelques jours après sans sexe, ni langue… Pour certains, cela obéit à la situation électorale à venir. Des personnes pour se faire élire pratiquerait des rituelles avec les parties intimes d’enfants ou d’albinos. En tout cas rumeurs ou pas, mieux vaut prendre ses dispositions…un cas de présumé enlèvement nous avait été signalé en début d’après midi. Il s’agissait du fils de M. Kanaté chauffeur de son état à Yopougon. Joint au téléphone, hier nuit, ce dernier a fait savoir que son fils élève au CE1 avait été retrouvé. Il a déclaré que l’enfant a dû se perdre hier à la sorti de classe alors qu’il y avait une débandade dans son école.












