
Révolte à Lampedusa
SITUATION EXPLOSIVE SUR L’ILE DE LAMPEDUSA
Fédération des tunisiens pour une citoyenneté des deux rives
7 février 2009
MOTION SUR LA SITUATION EXPLOSIVE SUR L’ILE DE LAMPEDUSA
La situation des migrants retenus dans l’ile de Lampedusa en Italie se détériore de jour en jour, elle devient hautement préoccupante. Plus de 1000 personnes dont prés de 900 tunisiens sont emprisonnées dans le nouveau Centre de Secours et Premier Accueil nouvellement transformé en Centre d’Identification et d’Expulsion. Ce centre dont le nouveau statut vise à pouvoir y détenir des migrants jusqu’à dix huit mois si l’on se base sur les disposition de la directive européenne « retour », et de pouvoir procéder à des éloignements directs à partir de l’île est fermement rejeté par la population de Lampedusa. Celle-ci a manifesté plusieurs fois son opposition au Centre d’Identification et d’Expulsion et aux politiques de répression de l’immigration mises en œuvre en s’unissant aux protestations des migrants détenus.
Les conditions de détention de ces derniers sont dénoncées par le Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR) qui fait part de sa « préoccupation croissante pour la situation humanitaire » des migrants du centre, qui se trouve « dans des conditions de surpopulation extrême ». « Des centaines de personnes sont contraintes de dormir avec des bâches de plastique pour seul abri », a dénoncé le HCR, qui appelle « les autorités italiennes à faire le nécessaire pour résoudre la situation humanitaire difficile qui s’est créée à Lampedusa ». Toutes les organisations non-gouvernementales (Save The Children, Croix rouge italienne) ou intergouvernementales (OIM) présentes sur place s’accordent à dénoncer les conditions de transformation du statut du centre et ses conséquences sur l’accès aux droits garantis aux migrants et aux demandeurs d’asile.
Les conditions catastrophiques de l’emprisonnement des migrants sur l’ile, outre le fait qu’elles constituent une forme de traitement insupportable, empêchent tout examen objectif et impartial de leurs situations conformément à la législation italienne et aux lois et conventions internationales en vigueur.
Pendant la nuit du vendredi 6 février les tensions dues aux conditions de détention et aux menaces d’expulsions massives ont eu des conséquences dramatiques : Au moins 11 migrants ont tenté de se suicider par absorption de lames rasoir et de boulons. L’un d’eux a tenté de se pendre. La gravité des conséquences sur leurs fonctions vitales a obligé les autorités à les transférer aux services d’urgence de l’île et de transporter l’un d’eux par hélicoptère à l’hôpital de Palerme.
Parmi les migrants arrivés sur l’Ile existent de nombreux cas de demandeurs d’asile. Ils sont en général placés au nouveau centre d’accueil, à l’exception des nord africains. Ceux-ci semblent en effet être arbitrairement exclus par les autorités de la pleine jouissance du droit d’asile garanti à tout un chacun par les conventions et lois internationales. Parmi ceux-ci au moins 35 tunisiens originaires de la ville de Redeyef, dans la région du bassin minier de Gafsa sont retenus au Centre d’Identification et d’Expulsion qui est réservé selon les déclarations des autorités à ceux dont l’expulsion à brève échéance est très probable. Nous rappelons que la région en question a connu un important mouvement populaire de protestation durant toute l’année 2008. Cela a donné lieu à une terrible répression, à des centaines d’arrestations et à des dizaines de cas de tortures et de mauvais traitements. Les parodies de procès organisés à cette occasion sont dénoncés par nombre d’organisations de défense des droits humains tunisiennes et internationales comme des procès politiques ou d’opinion n’ayant satisfait à aucune des garanties légales nationales ou internationales. Ces procès ont aboutis à des peines très lourdes allant jusque dix ans de prison fermes. Ces tunisiens ont demandé l’examen de leur demande d’asile, or les conditions de leur détention telle que nous avons pu les constater sont incompatibles avec un examen serein et impartial des dites demandes.
La FTCR s’alarme au plus haut point dans ces conditions des suites de la visite la semaine dernière du Ministre de l’Intérieur italien Roberto Maroni. Le but de la rencontre qu’il y a tenu avec son homologue tunisien Rafik Belhaj-Kacem était d’organiser des expulsions massives de tunisiens. Sachant l’absence de garanties des droits des migrants et refugies prévalant en Tunisie, la FTCR s’élève contre cette coopération sécuritaire au dépens des droits et libertés des migrants de part et d’autre de la Méditerranée.
D’autre part, la présence massive de prés d’un millier de policiers et de carabiniers dans la petite île de six mille habitants contribue à l’exacerbations des tensions ; conjuguée à la situation très tendue à l’intérieur des centres de détention cela peut devenir explosif. Les représentants de la FTCR et de l’institut G.R.I.S/ZG-prod. présents sur place craignent que cela aboutisse à des drames d’une grande gravité.
La FTCR lance un appel au mouvement démocratique, aux défenseurs des droits humains et des droits des migrants en Italie, en Europe et dans tout le pourtour méditerranéen pour l’organisation d’une campagne urgente de soutien aux droits des migrants en Italie et à Lampedusa.
Elle appelle à l’envoi de missions d’observation et de protection des migrants à Lampedusa.
Elle dénonce la recrudescence inquiétante de discours politiques et médiatiques à caractère xénophobe en Italie, et s’alarme de la banalisation de propos publics qui relèvent de l’appel au lynchage.
Enfin, la FTCR rend un hommage appuyé à la population de Lampedusa dans son ensemble. Celle-ci résiste magnifiquement aux appels à la haine, et a su faire preuve d’une solidarité et d’une humanité remarquable alors même que ses propres droits sont mis en danger par la politique de militarisation de l’île décidée par le gouvernement italien.
Paris le 7 février 2009
Résolution votée à l’unanimité des délégués-es de l’assemblée générale de la FTCR
Un centre de rétention incendié à Bordeaux

20.01.2009
L’incendie du Centre de rétention administratif de Bordeaux est volontaire et a entraîné l’hospitalisation de cinq personnes, trois étrangers du CRA et deux policiers.
Le Centre de rétention administratif (CRA) de Bordeaux a dû être entièrement évacué suite à un incendie provoqué par une personne retenue lundi 19 janvier.
Trois étrangers retenus au CRA et deux policiers, légèrement intoxiqués par les fumées, ont été conduits au CHU de Bordeaux, a indiqué le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) Albert Doutre.
Deux personnes en garde à vue
Les douze personnes retenues au CRA ont du être évacuées et transférées dans la nuit à Toulouse, selon le procureur de la République de Bordeaux, Claude Laplau.
L’incendie volontaire a démarré peu après 20h, à partir de papiers, et a endommagé deux chambres de rétention. Deux personnes, de nationalité marocaine, ont été placées en garde à vue.
Incendie au centre de rétention de Bordeaux

mardi 20 janvier 2009
Un incendie s’est déclaré, lundi soir, au centre de rétention administratif de Bordeaux où quatre personnes retenues et quatre policiers ont été incommodés par les fumées. C’est une personne en situation irrégulière qui a mis le feu à son matelas, provoquant des dégâts dans sa chambre du centre situé dans les locaux de l’hôtel de police. Huit autres personnes qui se trouvaient en rétention ont été conduites au centre de rétention administratif de Toulouse.
1500 migrants ont péri en 2008 dans leur périple vers l’Union Européenne

Vendredi 09 Janvier 2009
L’association caritative italienne, Fortress Europe, qui comptabilise chaque année les victimes de l’émigration clandestine vers les pays européens, a indiqué qu’au moins 1.502 migrants étaient morts aux frontières de l’Union Européenne en 2008.
Ce chiffre, toujours élevé, serait, cependant, en baisse de 23% par rapport à 2007. Les statistiques de cette association seraient issues des informations publiées par les médias espagnols, italiens grecs et maltais, les pays en première ligne dans le combat contre l’immigration clandestine.
On observe particulièrement une augmentation des décès dans le canal de Sicile (sud de l’Italie), le nombre de victimes passant de 556 en 2007 à 642 en 2008. Cette zone serait devenue au fil de ces dernières années l’une des principales voies de passages pour les migrants comme l’atteste la hausse de 80% des arrivées dans l’île italienne de Lampedusa, au sud de la Sicile.
On a dénombré d’autre part en 2008 216 morts dans le détroit de Gibraltar, 136 au large des îles Canaries, 181 en mer Egée (entre la Turquie et la Grèce) et 267 dans les déserts d’Afrique du Nord ou cachés dans les camions ou dans les ferry-boats de l’Adriatique, ou enfin tués par balle par les polices des frontières.
Enfin, Fortress Europe estime que, depuis 1988, pas moins de 13.351 immigrés seraient morts aux frontières de l’Europe, dont 5.131 ont disparus en mer.
Les centres d’accueil des immigrés clandestins sont constamment saturés en Grèce, en Italie ou en Espagne. Ces pays réclament de plus en plus une aide de l’Union Européenne afin de traiter globalement le problème. La seule solution durable à long terme serait le développement des pays africains d’où sont originaires la majorité de ces nouveaux « boat people ». S.B.
Les philosophes, les sans papiers et l’aéronef.
Pour en savoir plus…
Bilan d’un an de Sarkozy: révolution silencieuse autour de l’immigration
26 décembre 2008
L’année 2007 a été marquée par la naissance d’un ministère de l’Immigration. En 2008, Brice Hortefeux est parvenu à imposer des mesures sujettes à polémique…
S’il est bien un domaine dans lequel Nicolas Sarkozy a innové, c’est celui de l’immigration. Pour la première fois de son histoire, en 2007, un gouvernement français s’est en effet vu doté d’un ministère de l’Immigration et de l’identité nationale. L’année 2008 restera comme celle de la révolution tranquille, avec le rythme qu’ont pris les reconduites à la frontière d’immigrés en situation irrégulière et ce qui ressemble à un ancrage dans les mentalités de la notion d’immigration choisie.

Au cœur du dispositif, un homme: le ministre Brice Hortefeux, «qui, par son style, a contribué à apaiser le débat sur l’immigration», commente Thierry Mariani. Contacté par 20minutes.fr, le député UMP qui fut rapporteur de la loi relative à la maîtrise de l’immigration estime que «cette politique a pris son rythme de croisière, avec des résultats certains».
Les quotas et l’immigration choisieEn juillet dernier, pourtant, un rapport de la
commission Mazeaud mettait à mal la «politique des quotas». Faouzi Lamdaoui, alors secrétaire national du PS à l’égalité la diversité et promotion sociale, estimait de son côté qu’il fallait substituer «à la vision défensive et répressive de la droite» une approche positive basée sur «la relance du co-développement» et une «fermeté accrue envers les filières et les employeurs de clandestins».En réalité, les
quotas existent de fait. Thierry Mariani explique que «des accords sont signés avec les pays émetteurs, qui définissent un plafond de cartes de travail attribuées». Dans un même temps, avec la définition des secteurs professionnels à pourvoir en priorité, le député annonce que «
l’immigration choisie» est en marche.Une «politique du chiffre» décriée par Stéphane Le Foll, eurodéputé socialiste, estimant que les «centres de rétention sont surpeuplés avec tous les risques que cela comporte», en référence notamment à l’
incendie du centre de Vincennes, en juin dernier.
Une politique exportée en Europe
Qu’importe, pour Thierry Mariani, l’approche française, «tant décriée à l’époque, est aujourd’hui reprise dans toute l’Europe.» Et quand on lui demande s’il ne s’agit pas d’une reprise des préconisations de l’extrême droite d’il y a quelques années, il s’agace: «Mais si ça c’est la politique du FN, alors Zapatero c’est un nazi!» Une façon de dire que «l’Espagne s’apprête à durcir significativement sa politique d’immigration».
C’est l’Espagne, cependant, qui a été la plus dure à convaincre lors de la signature du pacte européen sur l’immigration. Le pays avait alors fait modifier ou supprimer plusieurs points, notamment le contrat d’intégration et ses obligations imposées aux candidats. Des obligations qui, côté français, passent désormais par l’apprentissage de la langue de Molière et des «valeurs de la République».
L’appel d’offres sur les centre de rétention
Mais le débat reste vif sur bien des points sur le territoire national. Si Thierry Mariani se félicite que le gouvernement ait fait adopter la directive retour par le parlement européen, la gauche et les ONG restent mobilisées sur les centres de rétention. C’est d’ailleurs sur ce point que Brice Hortefeux a connu son seul vrai camouflet en 2008.
Sous couvert de «briser une scandaleuse situation de monopole de la Cimade», selon Thierry Mariani, le ministre a en effet, en août dernier, lancé un appel d’offres afin que d’autres associations puissent intervenir dans les centres et dispenser leurs conseils aux «retenus» quant à leurs droits. Un appel annulé par le tribunal administratif de Paris le 30 octobre, devant l’inquiétude des organisations face à la «stricte neutralité» réclamée et devant le risque de mise en concurrence nuisible à leur action.
Des inquiétudes aujourd’hui de nouveau de mise, puisque le ministère a relancé le même appel d’offre, dénoncé par la Cimade comme un «simulacre», proposé «sans concertation» et dans les mêmes termes que le précédent. Thierry Mariani, lui, prévient: «en 2009, et face à la crise mondiale, la France, comme tous les autres pays, n’aura pas d’autres choix que de durcir ses positions en matière d’immigration.»
Italie: Un millier d’immigrés arrivés en quelques heures à Lampedusa

26 décembre 2008
ROME (AFP) — Un millier de candidats à l’immigration partis des côtes africaines à bord de quatre embarcations sont arrivés en quelques heures jeudi soir et vendredi matin sur l’île italienne de Lampedusa, au sud de la Sicile, a rapporté l’agence Ansa.
Deux de ces bateaux avaient été repérés jeudi en difficulté dans le canal de Sicile et secourus par la marine italienne. Le troisième est arrivé à l’aube par ses propres moyens à Lampedusa.

Un quatrième a été intercepté vendredi en fin de matinée à quelques centaines de mètres des côtes de l’île italienne, destination de nombreux « boat-people » qui tentent la traversée de la Méditerranée vers l’Europe.
Les immigrants ont été dirigés vers le centre de premier accueil de Lampedusa, qui hébergeait déjà 160 personnes dont une centaine de mineurs. Avec ces nouveaux arrivants, le centre prévu pour accueillir un maximum de 850 personnes est nouvelle fois saturé.
Onze clandestins africains ont par ailleurs été appréhendés sur la côte sicilienne, près de Donna Lucata (sud-est) alors qu’ils venaient à peine de gagner la terre, les vêtements encore mouillés. Leur embarcation n’a pas été retrouvée, selon Ansa.
Les arrivées par la mer ont fortement augmenté en 2008 en Italie, passant de 14.200 sur la période de janvier à mi-septembre 2007, à 24.241 sur la même période en 2008, selon le ministère italien de l’Intérieur.
Immigrazione: sommossa Cie Bari, agenti feriti e 21 arresti.

Distrutta gran parte degli arredi, fuggiti 10 algerini
BARI, 26 DIC – Sommossa la notte scorsa nel centro per immigrati clandestini Cie (Centro identificazione espulsione) di Bari-Palese. Vi sono ospitati 196 immigrati algerini. Per i disordini sono stati arrestati 21 extracomunitari, sono rimasti lievemente feriti alcuni poliziotti e militari del Battaglione San Marco che presidiavano la struttura. Una decina di algerini e’ riuscita a fuggire. Nei disordini, distrutte gran parte delle porte, dei letti, degli arredi.
Une sans-papiers dénoncée après son passage en mairie

29 octobre 2008
Elle s’est rendue à la mairie du Ve à Paris pour inscrire son fils à l’école. Le mois d’après, elle était convoquée au commissariat. Delanoë s’indigne, RESF appelle à un rassemblement.
MARIE PIQUEMAL
La convocation au commissariat d’une habitante sans-papiers du Ve arrondissement, après qu’elle ait inscrit son fils à l’école, suscite la colère des associations. Et «l’indignation» de Bertrand Delanoë. Dans un communiqué publié aujourd’hui, le maire de Paris annonce qu’ «une enquête administrative sera diligentée afin d’établir précisément les responsabilités de chacun dans la conduite de ce dossier.»
Il entend également «rappeler à tous les agents concernés ainsi qu’aux maires d’arrondissement eux-mêmes que l’inscription des enfants n’est pas subordonnée à la régularité de la situation des parents et que les données recueillies auprès de ces derniers ne doivent en aucun cas comporter de mention relative à la régularité du séjour qui ne rentre pas dans la procédure d’inscription à l’école.»
L’histoire remonte au mois de juillet. Mme M, équatorienne, emménage avec son fils dans le Ve arrondissement de Paris. Elle se rend donc à la mairie du Ve (dirigée par Jean Tiberi) pour inscrire son fils à l’école de son quartier. «Et là, curieusement, on lui demande si elle possède un titre de séjour, document qui n’a pas à être demandé lors d’une inscription scolaire», rapporte Réseau éducation sans frontière (RESF) sur son site. Trois pièces suffisent en effet pour inscrire son enfant à l’école: le livret de famille, un document attestant que l’enfant a subi les vaccinations obligatoires et un justificatif de domicile.
«Des dénonciations de ce genre assez fréquentes»
Fin août, Mme M. reçoit une première convocation au commissariat. Inquiète, elle ne donne pas suite. Fin octobre, nouvelle convocation au commissariat, et cette fois la raison est donnée. «Motif : suite à l’inscription de votre enfant à l’école et votre situation alors irrégulière en France (…)» (la convocation est consultable en cliquant ici)
Pour le collectif RESF, cela ne fait aucun doute : «Ce sont les services de la Mairie du Ve qui ont dénoncé la situation de Mme M. à la police.» Et ce ne serait pas une première selon Brigitte Wieser, porte-parole de RESF interrogée par Libération, qui rappelle que «des dénonciations de ce genre sont assez fréquentes dans les villes de province… On a déjà vu par exemple des sans-papiers arrêtés à leur sortie de l’hôpital !»
«Les droits fondamentaux sont bafoués: si un sans-papiers ne peut même plus avoir accès aux soins ou même inscrire son enfant à l’école, c’est vraiment grave» s’indigne Brigitte Weiser, rappelant que «les rafles sont également de plus en plus fréquentes sur les lieux de travail… Du coup, on arrête les sans-papiers les plus intégrés dans la société!» Et de reprendre l’exemple de Mme M. Elle avait déposé une demande de régularisation dans le cadre de son travail. Femme de ménage, «elle a un contrat de travail en bonne et due forme».
RESF appelle à un rassemblement devant le commissariat de police afin «d’accompagner Mme M.» à sa convocation, demain jeudi à 9h30, rue de la Montagne Sainte Geneviève.
Mme M. pourrait également bénéficier du soutien de Bertrand Delanoë qui, dans son communiqué, «en appelle au préfet de police afin que cette maman, qui travaille, qui a engagé les démarches requises et élève seule son enfant, puisse rapidement obtenir le titre de séjour qu’elle sollicite».
Le Conseil de l’Europe dénonce le traitement des clandestins en Italie

30 juillet
Les principes humanitaires sont « largement absents » des récentes mesures adoptées en Italie qualifiant d’infraction pénale l’entrée et le séjour clandestins des immigrés, estime le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe.
Ces mesures, qui « peuvent compliquer les demandes d’asile des réfugiés et risquent d’ajouter encore à la stigmatisation et à la marginalisation sociales des immigrés », constituent un « inquiétant éloignement » des principes de droit international, écrit Thomas Hammarberg dans un communiqué publié mardi à Strasbourg.
Inquiétudes
Selon lui, la valorisation des droits fondamentaux et des principes humanitaires « est largement absente des mesures actuellement prises en Italie » et elles « risquent d’aggraver le climat de xénophobie ». Le commissaire s’inquiète ainsi du rapatriement de force d’immigrés « vers certains pays où la torture est attestée ».
L’extension, vendredi, de l’état d’urgence sur l’immigration clandestine à tout le territoire italien et les pouvoirs étendus conférés aux « commissaires spéciaux » et à la police ne sont pas la bonne approche pour répondre aux besoins des populations roms et sintis », ajoute le commissaire. Une série de mesures controversées destinées à lutter contre l’immigration clandestine en Italie a été votée par le Sénat mercredi dernier.
La nouvelle loi prévoit notamment la création d’un délit d’immigration clandestine puni d’une peine de six mois à quatre ans de prison, l’aggravation des peines prévues en cas de condamnation d’un immigré clandestin et des expulsions plus faciles pour les immigrés en situation irrégulière. M. Hammarberg s’était rendu en mission à Rome les 19 et 20 juin suite à des manifestations, parfois très violentes, contre les Roms et les Sintis dans le pays.
Immigration : L’Italie en état d’urgence contre l’immigration clandestine

28 Juillet 2008
En Italie, le gouvernement a décidé d’installer l’état d’urgence dans tout le pays pour lutter contre l’immigration clandestine. Une décision qui fait scandale.
Vendredi, le gouvernement de Silvio Berlusconi a décidé d’instaurer l’état d’urgence dans toute l’Italie, pour répondre à « l’afflux persistant et exceptionnel de citoyens extracommunautaires. »
La coalition « Peuple de la liberté » confirme ainsi que la lutte contre l’immigration clandestine est sa priorité.
Si le ministre de l’Intérieur, Roberto Maroni, a expliqué que cette mesure a été prise pour « renforcer l’assistance aux clandestins et de les accueillir dans toutes les régions dans des bâtiments en dur », il s’agit en réalité surtout d’augmenter le nombre de centres de rétention pour les immigrés clandestins (centres appelés ici « centres d’identification et d’expulsion »), tout en octroyant davantage de pouvoir à la police et aux autorités locales.
Une mesure jugée scandaleuse par l’opposition. « La réalité ne compte pas pour ce gouvernement. Ce qui compte en revanche c’est l’impact d’annonces qui servent à justifier le climat d’Etat policier », a estimé la députée de gauche et ancienne ministre Rosy Bindi.
« Où sont les masses d’immigrés clandestins se pressant aux portes de nos villes ? Et quels sont les risques pour l’ordre public ? », demande-t-elle.
« Ce gouvernement est incapable de gouverner sur des sujets vrais et importants et cherche à faire peur aux gens », accuse également Giancarlo Bressa, vice-président du groupe parlementaire du Parti démocratique à la Chambre des députés.
Le gouvernement se défend en relativisant la portée de sa décision. Il ne s’agit en effet que de l’extension d’un décret promulgué en 2002 par Silvio Berlusconi, et renouvelé deux fois par le gouvernement de Romano Prodi. L’état d’urgence était effectivement déjà en vigueur dans les provinces méridionales de Sicile, des Pouilles et de Calabre avant vendredi.
Mais ce décret instaurant l’état d’urgence dans toute l’Italie s’ajoute à une série de mesures instaurées par le nouveau gouvernement qui visent les immigrés. En début de semaine, il a été décidé que le responsable d’un délit verrait sa peine de prison prolongée d’un tiers s’il est extracommunautaire.
Le recensement des Roms, qui s’accompagne d’un relevé des empreintes digitales, a également fait scandale. C’est pourquoi Peuple de la liberté est de plus en plus accusé de xénophobie par ses opposants.
Et pour ne pas calmer la polémique, deux jeunes enfants ont péri lors de leur voyage vers l’Italie à bord d’une barque avec plus de 75 personnes. T.D
Tollé en Italie après l’état d’urgence face aux clandestins

Reuters
samedi 26 juillet 2008, mis à jour à 19:02
Face au tollé provoqué par la mesure, le gouvernement italien a défendu samedi sa décision d’étendre à tout le pays l’état d’urgence pour faire face à un afflux d’immigrés clandestins.
Des parlementaires de gauche ont accusé le gouvernement du président du Conseil Silvio Berlusconi d’exacerber les peurs et d’exagérer le problème de l’immigration clandestine par cette décision, prise vendredi, qui donne des pouvoirs supplémentaires à la police et aux autorités locales.
« Ou sont les masses d’immigrés clandestins se pressant aux portes de nos villes ? Et quels sont les risques pour l’ordre public ? », a demandé la députée de gauche et ancienne ministre Rosy Bindi.
« La réalité ne compte pas pour ce gouvernement. Ce qui compte en revanche c’est l’impact d’annonces qui servent à justifier le climat d’Etat policier », a-t-elle ajouté.
Le parlementaire centriste Rocco Buttiglone a estimé que ces mesures « inhumaines et extraordinaires » n’étaient pas nécessaires et que la simple application de la législation existante était suffisante.
Un groupe de parlementaires de l’opposition a demandé au gouvernement de venir s’expliquer sur cette décision inopinée devant le parlement.
« BEAUCOUP DE BRUIT POUR RIEN »
Mgr. Agostino Marchettto, secrétaire du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des itinérants, s’est joint au débat en déclarant que le terme d' »urgence » n’était pas négatif en soi tout en soulignant que l’Italie devait respecter les droits de tous les immigrés et de tous les réfugiés.
Des parlementaires du Peuple de la liberté, la coalition de Berlusconi, ont rejeté les critiques de la gauche, accusée de montrer trop zélée et de faire preuve d’irresponsabilité.
« C’est beaucoup de bruit pour rien », a déclaré Fabrizio Cicchitto, le chef de la formation de Berlusconi à la chambre basse du parlement, pour qui la décision prise vendredi par le gouvernement n’est qu’une extension de mesures déjà existantes.
L’état d’urgence était déjà en vigueur dans les provinces méridionales de Sicile, des Pouilles et de Calabre avant son extension vendredi à tout le territoire.
Le ministre de l’Intérieur, Roberto Maroni, qui doit s’exprimer sur cette question mardi devant le parlement, a expliqué que la mesure avait été rendue nécessaire par le doublement du nombre de clandestins arrivant sur les côtes italiennes.
Plus de 130.000 clandestins sont arrivés sur le littoral italien au cours des sept premiers mois de l’année, soit 8.000 de plus que l’année dernière. Les organisations qui viennent en aide aux immigrés clandestins reconnaissent que leur nombre a augmenté après avoir enregistré une baisse l’année dernière mais il reste, selon elles, dans la moyenne des années précédentes.
Version française Gwénaelle Barzic
Nouveau drame de l’immigration en Espagne : 15 clandestins décédés en mer

10 JUILLET 2008
Un nouveau drame de l’immigration s’est produit à la frontière espagnole : un bateau tentant de rallier la péninsule a été intercepté dans la nuit de mercredi à jeudi au large des côtes andalouses. Selon les témoignages des rescapés de l’embarcation, quinze clandestins africains ont été retrouvés morts, dont neuf enfants âgés de douze mois à quatre ans.
La garde civile d’Almeria a indiqué que les cadavres avaient été jetés par-dessus bord par leurs compagnons de voyage. Cependant, elle a précisé qu’au moment de l’interception du bateau, il y avait une autre femme morte avec les 33 survivants. C’est pourquoi ce bilan n’est pas définitif et demande une poursuite de l’enquête.
Selon la radio nationale espagnole, il y avait aussi plusieurs femmes enceintes à bord du bateau de fortune. Tous les clandestins étaient très affaiblis à leur arrivée en Espagne.
Lundi, dans une mer très mauvaise, un nouveau drame avait été recensé au large de la Costa del Sol, avec la disparition de quatorze migrants d’origine nigériane après le chavirement de leur embarcation. Les sauveteurs en mer avaient lancé des bouées et secouru 23 des clandestins. Mais selon les témoignages de ces derniers, un total de 37 personnes se trouvaient dans l’embarcation avant qu’elle ne chavire, et 14 personnes sont donc tombées à l’eau sans pouvoir être secourues.
Une multiplication des arrivées
Cette tragédie est malheureusement devenue courante. En effet, la situation géographique de l’Espagne, considérée comme la « porte d’entrée » de l’Afrique, explique en grande partie ce phénomène attractif et cette quête d’un passe vers l’Union européenne. Ainsi, malgré des conditions de risques extrêmes, beaucoup d’immigrants africains s’engagent dans de périlleuses traversées pour rejoindre l’Espagne, tout particulièrement vers l’archipel des Canaries.
Selon APDH-A, une organisation des droits de l’homme andalouse, au total, 921 immigrants illégaux sont morts en 2007 en essayant d’atteindre les côtes espagnoles. Parmi eux, 732 ont péri au début de leur voyage près de la côte ouest de l’Afrique du Nord et 189 près des côtes espagnoles, selon l’organisation.
Les arrivées de clandestins à bord d’embarcation de fortune se sont multipliées ces dernières semaines aux Canaries, au large des côtes africaines du Nord-Ouest, et sur la côte sud de l’Espagne. Le ministre espagnol de l’Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba, s’est inquiété mercredi de cette recrudescence, la liant notamment à la crise économique et à la flambée des prix de l’alimentation.
Quatorze migrants africains meurent sur un bateau

10.07.2008
La police espagnole a intercepté cette nuit un bateau transportant des migrants originaires d’Afrique sub-saharienne vers le sud de l’Espagne. Selon les 35 survivants, 14 personnes, dont neuf enfants, seraient morts pendant la traversée.
Selon le témoignage des survivants retrouvés par la police espagnole à bord d’un bateau qui transportait des migrants originaires d’Afrique sub-saharienne vers le sud de l’Espagne, quatorze personnes, dont neuf jeunes enfants âgés de 12 mois à quatre ans, sont morts pendant la traversée, a annoncé jeudi 10 juillet la radio espagnole.
Lorsqu’une patrouille de la police maritime espagnole a intercepté le bateau pendant la nuit de mercredi à jeudi au large de la province d’Almeria (sud), elle a trouvé 35 survivants à bord, dont trois femmes enceintes.
Selon l’agence Europa Press, une quinzième personne est morte : le corps d’une femme aurait été retrouvé sur le bateau.
Pour savoir ce qui est arrivé aux 14 autres personnes, la police interroge les survivants. Elle pense que leurs corps pourraient avoir été jetés par dessus bord, a précisé l’agence Europa Press, qui précise que les survivants étaient physiquement affaiblis à leur arrivée sur la côte.
921 immigrants illégaux morts en 2007
Au total, 921 immigrants illégaux sont morts en 2007 en essayant d’atteindre les côtes espagnoles, selon APDH-A, une organisation des droits de l’Homme andalouse.
Parmi eux, 732 ont péri au début de leur voyage près de la côte ouest de l’Afrique du Nord et 189 près des côtes espagnoles, selon l’organisation.
La plupart d’entre eux, 629, étaient originaires d’Afrique sub-saharienne, 287 venaient du Maghreb et cinq étaient asiatiques.
Les immigrants voulant se rendre en Europe passent le plus souvent par l’Espagne, essentiellement via les îles Canaries, au large des côtes africaines du nord-ouest.
Cependant, des patrouilles aériennes et maritimes plus nombreuses et des accords de rapatriement signés entre l’Espagne et plusieurs pays africains ont fait décliner le nombre de candidats à l’immigration.
Italie: le gouvernement étend l’état d’urgence face à l’immigration

26 Juillet 2008
ROME (AFP) — Le gouvernement italien a décidé vendredi d’étendre à l’ensemble du territoire « l’état d’urgence face à l’immigration clandestine » déjà en vigueur depuis quelques années dans certaines régions de l’Italie.
L’état d’urgence permettra d’accélérer la construction de nouveaux centres d’accueil et de rétention d’immigrants clandestins, a indiqué le ministre de la Défense Ignazio La Russa.
Le nombre de débarquements d’immigrants clandestins au premier semestre 2008 a doublé par rapport à la même période de 2007, a précisé le ministre au cours d’une conférence de presse à Rome.
Le ministre de l’Intérieur Roberto Maroni a affirmé au cours d’une conférence de presse que l’état d’urgence était « une mesure technique, déjà utilisée dans le passé et utile pour recourir à des procédures (administratives) accélérées ».
Selon M. Maroni les autorités ont dénombré l’arrivée de 10.611 personnes au cours des six premiers mois de 2008, contre 5.378 de janvier à juin 2007.
L’annonce de l’extension de l’état d’urgencea a été immédiatement critiquée vigoureusement par l’opposition.
« C’est une décision abominable », a estimé Giancarlo Bressa, vice-président du groupe parlementaire du Parti démocratique à la Chambre des députés. « Ce gouvernement est incapable de gouverner sur des sujets vrais et importants et cherche à faire peur aux gens », a-t-il ajouté.
« C’est un climat d’Etat policier », a surenchéri Rosy Bindi, vice-présidente de la Chambre.
Le gouverneur de la région des Pouilles, Nichi Vendola, a parlé « de morceau de fascisme ».
Le tour de vis contre l’immigration mis en oeuvre par le gouvernement de Silvio Berlusconi dès son arrivée au pouvoir en mai a été notamment critiqué par le Parlement européen.
Recrudescence de l’immigration clandestine en Italie: les ministres décrètent un état d’urgence
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ROME, 25 juillet – RIA Novosti. Le conseil italien des ministres a soutenu vendredi l’initiative du ministre de l’Intérieur Roberto Maroni qui a proposé de décréter un état d’urgence pour faire face aux flux ininterrompus d’immigrés clandestins, lit-on dans un communiqué émanant du palais Chigi.
La proclamation de l’état d’urgence a pour but de durcir le contrôle de l’immigration afin de barrer la route aux immigrés clandestins, souligne le communiqué.
Le document ne spécifie pas les mesures qui seront réalisées dans le cadre de l’état d’urgence.
Le Sénat italien a approuvé mercredi dernier un « paquet de mesures de sécurité ». Certaines d’entre elles visent à combattre l’immigration clandestine en raison du nombre grandissant de délits commis par les immigrés. Ainsi, le séjour clandestin sera désormais qualifié d’infraction. Les étrangers en situation irrégulière seront poursuivis au pénal et d’expulsés d’Italie. Il est même prévu de faire appel aux militaires pour assurer la sécurité dans les grandes villes du pays.
En 2007, plus de 25.000 immigrés clandestins sont arrivés en Italie de pays africains et asiatiques.
Italie: adoption définitive de mesures de lutte contre les clandestins

(©AFP / 23 juillet 2008 15h39)
ROME – Une série de mesures controversées destinées à lutter contre l’immigration clandestine en Italie a été votée par le Sénat mercredi, rendant leur adoption définitive après un vote des députés qui a eu lieu le 15 juillet.
Le texte a été adopté par 161 voix tandis que 120 sénateurs ont voté contre et que 8 se sont abstenus, indique le site internet de la chambre haute.
L’adoption de mesures plus répressives contre l’immigration clandestine était l’une des priorités du nouveau gouvernement de Silvio Berlusconi qui est revenu au pouvoir à la mi-mai après la victoire de la droite aux législatives d’avril.
La nouvelle loi a été dénoncée par la gauche, des associations catholiques, de défense des droits de l’homme et a également été critiquée par les instances européennes.
Elle prévoit notamment la création d’un délit d’immigration clandestine puni d’une peine de six mois à 4 ans de prison, l’aggravation d’un tiers des peines prévues en cas de condamnation d’un immigré clandestin, des expulsions plus faciles pour les immigrés en situation irrégulière et une peine de six mois à trois ans pour les propriétaires qui louent des logements aux clandestins.
La présidente des sénateurs du Parti démocrate (PD, centre-gauche) Anna Finocchiaro a notamment estimé que l’aggravation de la peine pour les clandestins étaient anticonstitutionnelle car elle porte atteinte au « principe d’égalité » des citoyens inscrit dans la Constitution.
La durée de séjour dans les centres de rétention pourra également être prolongée de deux à 18 mois conformément à une nouvelle disposition de la « directive retour » récemment adoptée par l’Union européenne.
Le loi contient aussi des mesures plus sévères pour lutter contre la criminalité, la droite ayant remporté les élections d’avril dernier en promettant davantage de sécurité et en exploitant les délits commis par des étrangers.
Elle contient également une disposition sur la suspension des procès pour 18 mois maximum concernant des infractions passibles de moins de trois ans de prison et perpétrées jusqu’au 2 mai 2006.
Cet amendement qui avait, dans sa première rédaction, soulevé une énorme polémique avec les magistrats car il suspendait des dizaines de milliers de procès a finalement été édulcoré après que Silvio Berlusconi eut obtenu un premier vote favorable sur son immunité pénale.
Le texte initial prévoyait de reporter d’un an tous les procès concernant des faits passibles de moins de 10 ans de prison commis jusqu’au 30 juin 2002, dont un procès pour corruption actuellement en cours à Milan contre M. Berlusconi et son ex-avocat britannique David Mills.
La loi sur l’immunité pénale des quatre plus hauts responsables de l’Etat, dont le chef du gouvernement, pendant la durée de leur mandat a été définitivement votée mardi soir.
Elle aura notamment pour effet de suspendre le procès de Milan contre le Cavaliere pendant les cinq ans de la législature.
Le centre de rétention de Vincennes incendié par des sans-papiers en colère


23 juin 2008
Le centre de rétention administrative de Vincennes a été détruit dans un incendie dimanche, déclenché par les sans-papiers en colère après le décès d’un des leurs. Les sans-papiers ont été transférés, mais 14 manquent à l’appel, ayant réussi à s’échapper dans la cohue du sinistre et de la manifestation spontanée qui s’est déroulé devant le centre.
Les deux bâtiments du Centre de rétention administratif (CRA) de Vincennes ont été détruits dans un incendie qui s’est déclaré dimanche. « Les deux bâtiments sont entièrement détruits et les personnes ont été évacuées dans le gymnase de l’école de police », situé dans l’enceinte du CRA, a indiqué le responsable FO, Luc Poignant.
Deux incendies se sont déclarés simultanément vers 15h45 dans les bâtiments 1 et 2 du CRA. Ils ont vraisemblablement été déclenchés par les sans-papiers qui ont mis le feu à leurs matelats pour protester contre leurs conditions de rétention et le décès, samedi, d’un détenu tunisien, mort d’une crise cardiaque. Selon Bahiga Benkouka, du 9è collectif de sans-papiers, l’état de santé de la personne décédée était « incompatible avec la rétention, c’est à l’hôpital qu’il aurait dû être ». Ce que réfute la préfecture de police. Prévisible Le centre de rétention de Vincennes est composé de deux bâtiments de 140 places chacun, ce qui en fait le plus grand de France. « Tous ceux qui ont pénétré dans ce centre ont témoigné des conditions de tension extrême dans lesquelles vivent les retenus. Elle est le résultat d’une situation explosive et indigne, connue et provoquée par le gouvernement », déclare Cécile Dufflot, secrétaire nationale des Verts. « Les départs d’incendie, les auto-mutilations, les accrochages sont quotidiens dans le centre », souligne à Gérard Moyon, du Réseau Education Sans Frontières (RESF). 14 manquent à l’appel Toute la journée, proches de retenus et associations ont fait le pied de grue devant le CRA, demandant leur libération. A la suite de cet incendie, 235 sans-papiers ont été transférés, dans la nuit, vers les centres de Lille, Nîmes, Palaiseau et Oissel. Par ailleurs, 14 sans-papiers manquent à l’appel, ayant réussi à s’échapper dans la cohue.
L’Europe, seul espoir des Roms

7 juin 2008
A la demande des ONG qui réclamaient une commission d’inspection européenne en Italie, vous avez visité des camps roms près de Naples et Rome, les 17 et 18 mai. Que vous ont raconté les Roms ?
La première réaction a été : « Vous êtes notre dernière chance. La dernière qui puisse nous aider. Car tous ceux qui nous ont rendu visite, personnalités politiques, du gouvernement ou des organisations civiles, nous ont abandonnés face au danger. » Rom comme eux, j’étais la dernière en qui ils puissent avoir confiance. Ce qui se passe en Italie est tout simplement effrayant. Mais ce n’est pas moi seule qui vais pouvoir changer le système italien.
Sur 200 000 Roms vivant en Italie, 80 000 sont citoyens italiens, 120 000 ex-Yougoslaves et Roumains. La majorité d’entre eux sont dans une situation très particulière : ils possèdent un passeport yougoslave, qui ne correspond plus à aucun pays existant, ils habitent en Italie depuis vingt, trente ou cinquante ans. Les enfants nés en Italie ont quasiment oublié le romani (langue largement partagée par les Roms en Europe).
Vous êtes, avec Livia Jaroka, une des deux seules députées rom du Parlement européen, où vous êtes entrée à 29 ans. Comment êtes-vous parvenue jusque-là ?
Dans le très petit village hongrois où j’ai passé mon enfance, à la frontière roumaine, nous vivions comme une grande famille. Un tiers hongrois, un tiers roumain, un tiers rom, tout le monde se connaissait. Pourtant, il semblait tout naturel que, malgré d’excellents résultats, je sois reléguée au fond de la classe. C’était de la discrimination, c’est vrai, mais nous n’étions pas en danger, comme c’est le cas des Roms aujourd’hui dans plusieurs pays de l’Union européenne.
Quand j’avais 14-15 ans, j’étais toujours en train d’aider les miens à améliorer leur situation. Nous avions organisé un club avec mes camarades de classe et des membres de ma famille pour étudier ensemble, pour être mieux placés à l’école puis, plus tard, sur le marché de l’emploi. Au lycée, je voulais préparer une école de journalisme : je voulais lutter contre les problèmes de discrimination que je constatais tous les jours dans la rue et les institutions. J’avais alors compris que le moyen le plus efficace était d’en parler à tout le monde. L’opinion publique, j’en étais persuadée, ne pourrait juger qu’inacceptable tout ce que subissaient les minorités : difficultés sociales, ségrégation dans l’éducation, ghettoïsation, refus d’accès au système de santé.
Les Roms ont-ils des revendications en termes d’identité ?
En Italie, pas du tout. Le discours n’est pas aux revendications identitaires, car ils sont en situation d’urgence. En revanche, dans le reste de l’Europe, de nombreuses organisations civiles travaillent et se battent pour obtenir que le romani devienne une langue officielle de l’UE. Les conférences sur les Roms réunissant différents Etats membres se tiennent en romani. En Hongrie, un des premiers résultats du mouvement rom a été l’officialisation du romani : nous pouvons étudier et obtenir des diplômes à l’école et à l’université en romani (ou en beash, autre langue parlée par les Roms). L’université possède un département de romologie. Mais la médaille a son revers : être bilingue romani et hongrois est souvent mal perçu.
Les Roms ont-ils une réelle volonté d’intégration ?
S’ils ne désiraient pas obtenir la citoyenneté italienne, les 100 000 ex-Yougoslaves retourneraient en Serbie, au Monténégro, en Bosnie, au Kosovo… Mais ils ont dû fuir les conflits des Balkans. La question de la volonté d’intégration ne se pose pas pour une population qui n’a plus de terre dans le pays où elle est née. Quand la Yougoslavie s’est divisée sur une base ethnique, les Roms n’y avaient plus leur place. Ils ont fui dans les pays les plus proches. Peu leur importait qu’il s’agisse de l’Italie, de la Grande-Bretagne ou de la Belgique.
Je ne sais pas qui a commencé à dire que c’était dans leur sang de vivre en nomades. Les Roms ne sont pas des nomades. Ils ne bougent pas. Ils s’établissent, même si c’est dans des bidonvilles. La plupart des Roms d’Italie veulent être régularisés. Ils ne considèrent pas la Serbie ou autre Croatie comme leur pays. En ce moment, avec plusieurs ONG internationales, nous mobilisons des avocats afin de recueillir tous les papiers des Roms pour essayer de leur obtenir la nationalité italienne. Il faut traiter chaque cas individuellement.
Face à la délinquance, en Italie comme en Bulgarie, des citoyens s’organisent en milices pour assurer la sécurité des quartiers. Les Roms respectent le droit coutumier (Romani Criss) mais pas toujours le droit national ?
Le Romani Criss est l’héritage historique de l’arrivée des Roms d’Inde en Europe au XIVe siècle. Ils étaient alors illégaux, chassés d’un pays vers l’autre. Et dans ce contexte spécifique, ils se sont dotés de moyens pour résoudre les problèmes de la communauté. Ils ont fondé le Romani Criss, une sorte de cour de justice composée des hommes les plus âgés qui pouvaient condamner un Rom au bannissement ou à avoir le crâne rasé. Ce fonctionnement était lié au nomadisme, auquel ils étaient alors contraints. La communauté ne dépendait d’aucune cour nationale. Mais le Romani Criss n’est pas une législation, c’est une éthique communautaire. Et les règles du Romani Criss ne s’opposent en rien aux législations nationales.
Illégaux, les Roms en Italie ne bénéficient pas des soutiens sociaux auxquels ont droit les citoyens italiens pauvres. Je ne dis pas qu’ils ne pratiquent aucune sorte de criminalité, et le besoin ne les excuse pas. Les crimes doivent être punis. La réponse doit être la même pour chaque individu.
Quelle est, à votre avis, la meilleure approche pour améliorer la situation des Roms : nationale ou européenne ?
Les deux. Je pensais il y a quelques années que la question de l’intégration des Roms devait être de la responsabilité nationale, car chacun des vingt-sept Etats membres a une situation différente : problèmes sociaux, citoyenneté en Italie, ségrégation scolaire ailleurs. Mais maintenant, après mon expérience au gouvernement en Hongrie, jusqu’en 2004 (comme ministre déléguée à l’éducation), je sais que la responsabilité doit être double. J’ai pu faire adopter des lois contre la ségrégation qui ont permis de développer un programme pour l’éducation, largement financé par l’Europe.
Accord européen sur la durée de détention des immigrés illégaux

5 juin 2008
LUXEMBOURG (Reuters) – Les ministres de l’Intérieur des Vingt-Sept ont entériné un accord très controversé fixant à 18 mois la durée maximale de détention des immigrés clandestins avant leur expulsion vers leurs pays d’origine.
Ils ont ainsi adopté un compromis passé entre la présidence slovène de l’Union européenne et des membres du Parlement européen, qui doit encore confirmer son assentiment ce mois-ci lors d’un vote où chaque voix comptera.
« J’espère vraiment que le Parlement votera en première lecture », a déclaré le ministre slovène de l’Intérieur, Dragutin Mate. « Sinon, c’est le scénario-catastrophe. Il faudrait tout recommencer à zéro, cela prendrait au moins trois ans. »
Après trois ans de négociations sur la « directive retour », qui entrera en vigueur en 2010, l’UE a adopté comme durée maximale la norme britannique et allemande et a fixé à cinq ans l’interdiction de pénétrer à nouveau sur son territoire.
Les défenseurs des droits de l’homme ont protesté contre ce projet qu’ils jugent très dur, puisque la durée maximale de la détention n’est par exemple que de 32 jours en France.
La durée maximale sera de six mois, avec la possibilité de l’allonger de 12 mois dans certaines circonstances, par exemple le manque de coopération du pays d’origine de l’immigrant illégal qui refuserait son retour.
Les pays membres seraient autorisés à maintenir une durée de détention inférieure à 18 mois et seuls les huit pays où la durée de détention est supérieure à cette durée ou qui n’ont pas de règle fixe devront adapter leur législation.
Mais les défenseurs des sans papiers estiment que la directive européenne risque d’inciter les Etats membres à s’aligner sur la durée maximale prévue par l’accord.
En outre, le texte prévoit que les enfants peuvent également être détenus, mais pendant une durée aussi brève que possible.
Le ministre français de l’Immigration, Brice Hortefeux, a toutefois annoncé que la France ne modifierait pas sa loi.
« Ça ne changera rien pour le système français », a-t-il déclaré en assurant que la durée maximale de rétention resterait de 32 jours, la moyenne se situant à 12 jours à peine.
Le commissaire européen chargé du dossier, Jacques Barrot, s’est emporté contre les critiques qu’il juge injustes.
« PROGRÈS INCONTESTABLE »
« Je crois qu’il ne faut pas caricaturer, cette directive constitue un progrès incontestable », a-t-il dit en rappelant qu’il s’agissait des normes du Conseil de l’Europe et que cela permettra d’harmoniser des pratiques législatives disparates qui sont mises à profit par les « passeurs » d’immigrés clandestins.
Tous les Etats membres devront accorder aux immigrés illégaux un droit de recours contre la décision d’expulsion et financer leurs droits de représentation devant la justice ainsi qu’une assistance linguistique et les soins médicaux.
Le texte adopté prévoit que la détention ne doit être qu’un dernier recours, lorsque des mesures moins coercitives ne peuvent être appliquées pour des raisons de maintien de l’ordre.
Les défenseurs des droits de l’homme ont appelé le Parlement européen à rejeter cette législation. Les conservateurs et les libéraux la soutiennent, mais les socialistes de même que les écologistes et les communistes y sont opposés sous sa forme actuelle, ce qui rend l’issue du vote difficile à prédire.
Le nombre d’immigrés illégaux est estimé à huit millions dans l’Union par la Commission européenne.
Plus de 200.000 illégaux ont été arrêtés dans l’UE pendant la première moitié de 2007 mais moins de 90.000 ont été expulsés.
La procédure aboutit parfois à des conséquences tragiques: un ressortissant camerounais s’est suicidé le mois dernier en Belgique après avoir appris qu’il allait l’être.
Cet accord est de bon augure pour la présidence française de l’UE, au deuxième semestre de 2008, au cours de laquelle Nicolas Sarkozy veut parvenir à un « pacte sur l’immigration », un sujet qui divise profondément les Etats membres.
Le président français a vivement critiqué l’Espagne socialiste, qui a régularisé plus de 700.000 immigrés clandestins en 2005, dans la mesure où ils sont ensuite libres de se rendre dans n’importe quel autre pays de l’UE.
In Memoriam Sensee Kanneh
Lundi 19 mai 2008, un jeune Africain s’est jeté du haut du Palais des Congrès de Montpellier.
Sensee Kanneh faisait partie d’un groupe de neuf jeunes réfugiés libériens qui, fuyant la guerre civile au Liberia en juin 2003, sont montés à bord du dernier bateau à quitter le port de Monrovia. Ils sont arrivés à Sète mais auraient sûrement préféré se retrouver dans un pays dont ils parlaient la langue. Pour Sensee c’était la deuxième fuite en bateau. A 15 ans il s’était retrouvé seul dans la foule des réfugiés qui cherchaient un refuge au Ghana. Sensee a eu la chance de se voir reconnaître le statut de réfugié par l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA) fin 2006, après 3 ans et demi de galère.
Malgré l’aide de ses amis, Sensee peinait à trouver sa place dans la société française dont il restait toujours un peu en marge. Sensee, c’était cette histoire d’une enfance et d’une adolescence au coeur d’une guerre civile interminable, une histoire de traumatismes sans doute insurmontables.
Mais Sensee, c’était aussi un garçon, d’une vingtaine d’années, attachant, avec ses rêves naïfs de rappeur pour dire sa fierté d’être libérien, pour dire ses croyances, son désir et son mal de vivre. Sensee, c’était la fuite en avant. « I fly and I fall down, down. Je vole et je tombe, tombe. » Ce lundi 19 mai les personnes présentes sur la terrasse du Corum n’ont pu rien faire pour le retenir
Par sa mort, Sensee vient durement nous rappeler que ces étrangers, toujours soupçonnés de n’être que des « sans papiers », sont des personnes, des hommes, des femmes, des enfants qui connaissent la souffrance de l exil. En ce moment où on ne parle et ne voit quechiffres d’expulsions, elle nous somme d’affirmer la nécessité criante de dénoncer toutes les atteintes aux injonctions du droit d’Asile dans nos pays, en France comme en Europe.
La CIMADE Montpellier
L’UE harmonise l’expulsion des sans-papiers, l’Italie les criminalise

22 mai 2008
BRUXELLES (AFP) — Les pays européens ont approuvé jeudi des règles communes pour l’expulsion des quelque douze millions d’immigrés vivant dans l’illégalité sur leurs territoires, désormais considérés par l’Italie comme des criminels.
Les nouvelles normes, avalisées lors d’une réunion des ambassadeurs des 27 à Bruxelles, visent à dissuader l’immigration clandestine avec l’institution d’un bannissement de cinq ans du territoire de l’UE après une expulsion.
Cet accord intervient alors que le gouvernement italien a présenté mercredi de nouvelles mesures contre les immigrés illégaux, après des incidents impliquant la communauté Rom. Il assure qu’elles respectent les lois communautaires.
Mais certains de ses partenaires en doutent. Le chef de la diplomatie roumaine Lazar Comanescu a ainsi mis en garde contre toute dérive. « Nous ne les laisserons pas passer », a-t-il averti.
Plusieurs membres du gouvernement espagnol ont également exprimé leur réprobation devant la volonté italienne de criminaliser les « sans papiers ».
« Cela ne nous paraît pas proportionné d’adopter une telle mesure qui devrait être discutée avec les pays européens, parce qu’elle a des effets dans d’autres pays de l’Union européenne », a jugé jeudi le secrétaire d’Etat espagnol aux Affaires européennes Diego Lopez Garrido, après une rencontre avec son homologue italien Andrea Ronchi à Madrid.
Les règles communes approuvées jeudi par les Etats membres donnent toutefois à l’Italie une grande latitude d’action.
Le texte, qui devra encore être validé par les ministres de l’Intérieur des 27 et voté en juin au Parlement européen, contraint les autorités nationales à choisir entre légaliser le séjour des « sans papiers » ou les expulser.
Il prévoit que le départ d’un sans-papiers, appelé pudiquement « éloignement », devra se faire sur une base volontaire.
Mais en cas de résistance, il pourra être forcé et obligatoirement assorti d’un bannissement du territoire de l’UE pendant cinq ans. Les enfants sont également concernés.
En cas d’expulsion forcée, les autorités pourront décider de la détention des clandestins pour une période maximale de six mois, pouvant dans certains cas être prolongée jusqu’à 18 mois, notamment en cas de risque de fuite ou de retards pour obtenir des pays tiers les documents nécessaires.
Sous couvert d’harmonisation, des pays comme la France, l’Italie et l’Espagne, où la durée de rétention n’excède pas deux mois, vont ainsi pouvoir l’augmenter.
« La détention ne sera autorisée que lorsque d’autres dispositions moins coercitives n’auront pu être utilisées et elle nécessitera un ordre écrit indiquant les motivations », a cependant assuré l’UE dans un communiqué.
Mais les défenseurs des droits de l’homme dénoncent le caractère uniquement répressif de cette harmonisation.
« Des pays très répressifs vont se cacher derrière ce texte pour adopter des lois qui vont contre les droits de l’homme », s’insurge ainsi la socialiste française Martine Roure.
Les mesures présentées mercredi par Silvio Berlusconi confortent leur analyse. Elles font en effet de l’immigration clandestine un crime en Italie. Les sans-papiers sont désormais passibles d’une peine de 6 mois à quatre ans de prison.
Leur expulsion est facilitée et leur détention dans des centres de rétention pourra durer 18 mois, comme le prévoit le projet de directive européenne.
La présidence slovène espère que la nouvelle directive sera adoptée en première lecture au Parlement européen début juin.
Mais les eurodéputés socialistes ont préparé plusieurs amendements pour limiter à six mois la durée de la détention des sans-papiers avant leur expulsion et leur garantir des protections.
Si ces amendements sont adoptés, les Etats membres seront obligés de replancher sur le texte.
Discret charter pour cent seize Roumains à Marignane
29/04/2008 – 07h11
L’opération n’a pas filtré, même si elle a eu lieu devant les caméras de TF1 : cent seize Roumains ont quitté jeudi l’aéroport Marseille-Provence pour gagner Timisoara. Soixante-quatorze d’entre eux, dont dix-neuf mineurs, sont des Roms qui vivaient dans le département. Les quarante-deux autres viennent de la région varoise.
« Tous végétaient dans des conditions déplorables, vivant de la mendicité ou de la recherche de détritus et dormaient dans des squats », explique Alain Honnet, directeur régional de l’Agence nationale de l’accueil des étrangers et des migrations qui a organisé cette opération de « rapatriement sanitaire ». Aucun incident n’a été constaté durant le vol, selon la police aux frontières.
Omar Charif – ©2008 20 minutes
Accord sur les règles de reconduite des sans-papiers en Europe
25/04/2008

L’Europe a jeté le 23 avril les bases d’un accord pour harmoniser ses règles de reconduite aux frontières ou de régularisation des immigrants clandestins, qui pourrait permettre de prolonger leur rétention jusqu’à 18 mois.
Des négociations en ce sens entre représentants du Parlement européen, des 27 pays de l’UE et de la Commission « ont abouti », a indiqué le ministre slovène de l’Intérieur, Dragutin Mate, en marge de la session du Parlement européen à Strasbourg.
Il a refusé de livrer dans l’immédiat le moindre détail sur la teneur du compromis obtenu.
Selon une source proche des négociations, il prévoit notamment que la durée de rétention maximale des étrangers en situation irrégulière soit de 6 mois, auxquels pourraient s’ajouter 12 mois supplémentaires dans des cas exceptionnels.
Selon une autre source, le texte maintient aussi la possibilité de placer en rétention des mineurs non accompagnés. « Nous avons un compromis, il reste maintenant à dégager les majorités requises dans les 2 institutions » (le Conseil des États membres et le Parlement), a ajouté M. Mate.
Ce texte est discuté depuis environ 3 ans. L’accord de principe annoncé mercredi intervient alors que la question du sort à réserver aux clandestins en Europe fait régulièrement polémique.
Le futur ministre de l’Intérieur de Silvio Berlusconi, Roberto Maroni, vient de promettre « plus de rigueur contre l’immigration clandestine » ainsi que davantage de « nettoyage et de police ».
La France a fait pour sa part de l’harmonisation des politiques d’immigration en Europe une des grandes priorités de sa présidence de l’UE au second semestre.
Selon le négociateur du Parlement, le conservateur allemand Manfred Weber, le texte de compromis, qui ne concerne pas les demandeurs d’asile, « ne criminalise pas les étrangers en situation irrégulière ». Il encadre la possibilité, soit d’organiser leur expulsion, soit de légaliser leur situation, afin « d’éviter de faire d’eux des esclaves modernes ».
« Les 27 souhaitaient des règles pratiques pour le retour des immigrés en situation illégale, le Parlement voulait toute une série de garanties », a précisé M. Weber, soulignant avoir obtenu « de bons résultats dans les domaines du droit de la famille, sur le principe du départ volontaire ou l’accès des ONG aux locaux de détention ».
À l’heure où le gouvernement français vient de promettre une étude au cas par cas des demandes de régularisation de quelque 600 travailleurs sans papiers actuellement en grève, le texte pourrait être entériné définitivement au début de la présidence française de l’UE, cet été. Il devrait être soumis en juin au vote des eurodéputés.
En l’état, le compromis n’est néanmoins pas assuré totalement d’obtenir une majorité dans l’hémicycle. « Je n’ai pas donné mon accord à ce compromis », a ainsi déclaré la socialiste française Martine Roure. « C’est un accord entre le rapporteur du Parlement et les 27, mais plusieurs groupes politiques ne le soutiennent pas », a-t-elle précisé.
Les ONG critiquent depuis longtemps le projet. Beaucoup d’entre elles ont signé une pétition qui juge que « l’Europe se transforme en une forteresse cadenassée et met en oeuvre des moyens démesurés pour empêcher l’accès à son territoire et expulser les sans-papiers », sur le site internet
http://www.directivedelahonte.org/
Elles jugent que le contenu de ce projet de loi -qui prévoirait en outre l’interdiction pour les étrangers expulsés de revenir en Europe pendant 5 ans- « officialise la disparition de principes fondamentaux » touchant les droits des personnes. Les ONG ont appelé à un rassemblement à Bruxelles le 7 mai.
AFP/VNA/CVN (25/04/2008)
~ par Alain Bertho sur 26 avril 2008.
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