Mahalla Egypte avril 2008

Scènes d’émeutes, hier, en Égypte. Les manifestants réclamaient des hausses de salaires pour compenser la cherté de la vie. Une centaine de personnes ont été blessées dans des heurts avec la police. : Reuters

Une agence de TV égyptienne condamnée pour diffusion d’images d’émeutes

AFP le monde

26.10.08

Une agence égyptienne privée de télévision a été condamnée à une amende et la confiscation de son matériel pour avoir diffusé en avril des images d’émeutes, a affirmé dimanche son patron à l’AFP.

Le patron de Cairo News Company (CNC), Nadim Gohar a indiqué qu’un tribunal du Caire l’avait condamné pour un total de 150.000 livres (21.000 euros) et la confiscation de son matériel, arguant qu’il n’avait pas de permis de diffusion.

M. Gohar, qui risquait jusqu’à cinq ans de prison, a annoncé qu’il ferait appel, estimant que ce verdict « qu’il n’accepte pas » le conduit à réduire considérablement son activité.

Le pouvoir s’était particulièrement ému de la diffusion d’images de manifestants de la cité ouvrière de Mahalla, dans le delta, déchirant lors d’émeutes le 6 avril dernier des posters du président Hosni Moubarak.

« C’est la raison de tout, j’ai été accusé à tort d’avoir diffusé ses images notamment reprise sur la chaîne satellitaire qatarie al-Jazira », a-t-il estimé, estimant avoir perdu près de 70% de son activité.

Le procès a été déclenché sur plainte déposée par l’organisme étatique Union de la radiotélévision égyptienne (URE) contre le CNC pour contravention à des lois audiovisuelles.

Les permis de diffusion sont actuellement suspendus pour les agences de télévision, officiellement dans l’attente d’une nouvelle loi clarifiant les attributions de l’URE et l’organisme de télécommunication publique.

« Nous allons faire appel. Nous nous attendons à six autres mois de procès mais d’ici la, je ne peux pas travailler », a-t-il ajouté. La CNC se limite à des tournages pour des chaînes internationales, en particulier françaises.

Des manifestations avaient dégénéré en avril en violents affrontements à Mahalla pendant deux jours, faisant trois morts, et plusieurs dizaines de blessés. 340 personnes avaient été arrêtées.

Vidéo Le Monde « Journée de colère » en Egypte

Elections municipales en Egypte sur fond d’émeutes et d’affrontements

09-04-2008

Les Egyptiens ont voté, hier, pour des élections municipales et qui sont boycottées par les islamistes. Ces élections s’étaient déroulées sur fond de contestation sociale et précédées par des violents affrontements, opposant la police et les manifestants.

En effet, un jeune de quinze ans a trouvé la mort à la suite des affrontements qui ont secoué plusieurs villes égyptiennes. Ce dernier, grièvement blessé par une balle perdue, a succombé, mardi, à ses blessures. Au cours de ces émeutes, plus de 300 personnes ont été arrêtées par la police égyptienne dans la ville d’El-Mahalla El-Kobra. Les individus, appréhendés au cours de ces émeutes, sont accusés d’attroupement sans autorisation, de troubles à l’ordre public et de destruction de biens publics et d’autrui. Lors des manifestations, organisées contre la cherté de la vie, les manifestants ont jeté des briques sur les policiers qui ont répliqué par tirs de gaz lacrymogènes. Au cours des échauffourées, plus de cinquante personnes ont été blessées.

A signaler, également, qu’a l’appel de plusieurs partis, plusieurs manifestations ont été organisées au Caire et dans d’autres villes, et ce, malgré les mise en garde du gouvernement. Selon les organisateurs, la hausse des prix et la paupérisation de la société sont les véritables causes ayant poussé la société civile à bouger. Dans la capitale égyptienne, au moins 30 personnes ont été interpellées dont le chef du parti travailliste égyptien, Magdi Ahmed Hossein. Toujours et selon les mêmes sources, les services de sécurité ont bouclé le siège du syndicat des avocats au Caire. Selon des informations dignes de foi, plus de 75 manifestants ont été également arrêtés à Mahallah. Les mêmes sources indiquent que plus de 30 manifestants ont été arrêtés à Baltim dans le secteur de Kafr Sheikh.

Au cours de ce mois, une grande pénurie de pain a soulevé le mécontentement des milliers de citoyens. Cet état de fait a contraint le président Hosni Moubarek à réquisitionner les éléments de l’armée pour distribuer le pain au citoyen. Qui veut déstabiliser l’Egypte ? Moultes questions qui restent pour l’instant sans réponses même si des doigts accusateurs se pointent vers le parti des frères musulmans qui, malgré son interdiction, constitue un véritable danger pour la sécurité et l’intégrité de l’Egypte.

Moncef Redha

Fresh clashes in troubled Egypt Nile Delta town

NEWS YAHOO

Mon Apr 7, 2008

CAIRO (Reuters) – Clashes broke out between police and protesters in the Nile Delta textile town of Mahalla el-Kubra for the second straight day on Monday and the protesters set fire to several shops, witnesses said.

Thousands of youngsters threw stones at riot police and the riot police fired tear gas to disperse them, they added.

« They (the protesters) are roaming from street to street in enormous numbers and fighting with the security forces, » said one witness, who asked not to be named.

« They are chanting: ‘Enough, it’s too much, »‘ he added.

Clashes started on Sunday when the day shift ended at a giant textile mill where the workers had planned to go on strike for higher wages and protest against high prices.

Plainclothes security men inside the factory kept the workers apart from each other and made sure they worked.

More than 60 people remained in hospital on Monday with injuries from the clashes and hundreds of others had breathing problems from tear gas. Two schools, two ATM machines, five cars and 11 shops were burned or damaged, police sources said.

Four people lost eyes on Sunday when the police hit them with rubber bullets, a medical source said.

On Monday the trigger for unrest appears to have been the arrival of Egypt‘s prosecutor general, Abdel Magid Mahmoud, on a tour of inspection of the damage in Mahalla. Protesters threw stones at his motorcade, the witness said.

Opposition groups had hoped the strike at the Mahalla factory would be the centerpiece of a day of protest against the government and against inflation, especially in food prices.

But police prevented sympathy demonstrations in Cairo and a call for a national strike was not widely heeded.

Trade and Industry Minister Rachid Mohamed Rachid criticized the strikers, saying the country needed to work harder to overcome the crisis over food prices.

« There are people who want to exploit this matter (prices) for political reasons and ambitions and in a cheap and stupid way, » the minister said in an interview with state television.

The public prosecutor told a news conference that police had detained 157 people in connection with Sunday’s clashes. Security sources said they numbered up to 250, but some of those may have been released during the day.

(Reporting by Mohamed Abdellah, Writing by Jonathan Wright, editing by Aziz El-Kaissouni and Mary Gabriel)

Crainte de nouvelles «émeutes du pain» en Egypte

20minutes.fr

Les forces de sécurité ont tué la protestation dans l’oeuf. Mais dans une Egypte en proie à une grave crise sociale, l’impressionnant déploiement policier de dimanche montre que les autorités avaient pris très au sérieux l’appel à la mobilisation contre la hausse des prix qui circulait depuis quelques jours sur Internet et via SMS. Plus de 200 personnes ont été arrêtées avant-hier dans tout le pays. Dans le sillage de l’appel lancé par les ouvriers de Mahalla el-Kubra, dans le delta du Nil, des groupes d’opposition minoritaires, tels Kefaya (Ça suffit!), avaient appelé à une extension du mouvement à tout le pays, en protestation contre «la vie chère».

Les prix des denrées de base comme la farine s’envolent. Face à cette inflation, les plus démunis – 44% des Egyptiens vivent avec moins de deux dollars par jour – achètent du pain subventionné, moins cher. Du coup, les files d’attente s’allongent devant les fours. Cette crise fait la une de la presse, qui rapporte que plusieurs personnes auraient trouvé la mort dans les queues, réveillant le spectre des «émeutes du pain» de 1977, qui, violemment réprimées, s’étaient soldées par quelque soixante-dix morts. Le ministère de l’Intérieur avait prévenu qu’il prendrait «des mesures fermes et immédiates ». Promesse tenue: le centre-ville du Caire était en état de siège. Les initiateurs du mouvement appelaient à une opération «villes mortes». Mais la plupart des commerces étaient ouverts. «Les gens ont peur de manifester, ils participent en restant chez eux», veut croire Shahinaz, membre de Kefaya. Pour Walid, «les gens du peuple pensent d’abord à leur repas du lendemain; j’ai la chance de venir d’un milieu aisé, alors je proteste pour eux». A défaut de braver les interdits dans la rue en défilant, Shahinaz comme Walid et quelques centaines de personnes ont organisé un sit-in sur les marches du syndicat des avocats face à un impressionnant dispositif policier. Un homme tient une pancarte résumant les revendications du jour: «La liberté et le pain».

Au Caire, L. Roche

20 Minutes, éditions du 08/04/2008 – 07h2

Egypte : au moins 111 blessés dans des émeutes


LE CAIRE, 7 avril (Xinhua) — Des émeutes qui se sont produites dans la nuit de dimanche à lundi dans le nord de l’Egypte ont fait au moins 111 personnes hospitalisées, a rapporté lundi l’agence de presse officielle d’Egypte, MENA.

Le ministre égyptien de la Santé Hatem el-Gabali s’est rendu lundi à el-Mahala el-Kobra, une ville du gouvernorat Gharbiya, située à quelque 100 km du nord du Caire, pour rendre visite aux blessés des émeutes, a-t-on appris d’un communiqué publié par le ministère.

La plupart des blessés, y compris des membres des forces de sécurité, sont actuellement dans un état stable, ajoute le communiqué.

Les émeutes sont survenues dimanche après qu’une grève projetée par des ouvriers de la plus grande usine de textile en Egypte, la compagnie Misr Spinning et Weaving eut été contrariée. Pour exprimer leur mécontentement, les émeutiers ont lancé des pierres vers des magasins et des banques et ont mis le feu à un poste de police et des installations scolaires, a expliqué MENA citant un responsable de sécurité local sous couvert de l’anonymat.

La police a été obligée d’utiliser du gaz lacrymogène pour dissiper la foule, après avoir averti vainement à plusieurs reprises les émeutiers de cesser les sabotages, a indiqué le responsable.

De nombreuses personnes, des perturbateurs, des citoyens et des policiers ont été blessés au cours des émeutes, a-t-il précisé, ajoutant que des distributeurs de billets installés dans les rues ont été endommagés, que deux écoles ont été incendiées et 40 ordinateurs ont été volés ou détruits au cours de ces incidents violents.

Abdel-Meguid Mahmoud, conseiller du procureur général égyptien, arrivé sur place ont demandé aux autorités locales d’enquêter sur les 155 émeutiers arrêtés et d’enregistrer les témoignages des blessés et des témoins.

Emeutes en Egypte

lundi 07 avril 2008

Haïti, Côte d’Ivoire, Égypte, Mexique, Cameroun… Dans différents pays du monde, principalement en Afrique, les manifestations contre la hausse des prix alimentaires se multiplient.

Un peu partout dans le monde, des gens souffrent et crient parce qu’ils ont faim. Il y en avait avant. Il y en a aujourd’hui davantage, car les prix des denrées agricoles flambent. Ces manifestations contre la pauvreté et la cherté de la vie tournent souvent à l’émeute, avec scènes de pillage, débordements et répressions brutales. Parfois s’achèvent dans le sang.

Les dernières ont eu lieu, hier, en Égypte, où une centaine de personnes ont été blessées. Deux jours plus tôt, c’était à Haïti : quatre personnes ont péri, tuées par balles. Avant encore, il y avait eu des mouvements en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Cameroun, au Maroc, en Ouzbékistan, etc. À chaque fois, des « émeutes de la faim », comme les qualifie Jacques Diouf, directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

La demande explose le climat change…

Haricots, maïs, blé, huile atteignent des prix prohibitifs. En mars, le prix du riz a atteint son plus haut niveau depuis dix-neuf ans et celui de la farine son record depuis vingt-huit ans, a indiqué récemment Robert Zoellick qui préside la Banque mondiale. Pourquoi les prix s’envolent-ils ? D’abord parce que la demande explose avec l’émergence de nouveaux pays comme la Chine, le Brésil ou l’Inde. Leur population augmente, leur niveau de vie aussi. Et leurs goûts alimentaires évoluent. En Chine, on s’est pris d’appétit pour la viande : la consommation a doublé en une génération.

En face, l’offre ne suit pas. Il y a les conséquences du réchauffement climatique, comme la sécheresse (lire ci-dessous) qui malmènent les récoltes. Il y a le développement des biocarburants (sous la pression de la flambée des prix du pétrole) qui réduit les terres cultivées pour la production de denrées alimentaires. Il y a l’urbanisation qui grignote des terres cultivables. Et encore le pétrole qui augmente les coûts des transports.

Les pays, tour à tour, réagissent, en limitant les exportations comme le fit le Vietnam, pour le riz. Ou en favorisant les importations, comme l’a fait la Côte d’Ivoire qui a décidé de suspendre, la semaine dernière, les droits de taxes à l’importation pour le riz, l’huile de table, le lait…

Idéalement, il faudrait produire davantage. Mais, depuis une vingtaine d’années, l’agriculture a été un peu partout délaissée. La Banque mondiale en a fait l’aveu dans son dernier rapport. On en paie le prix fort aujourd’hui. Elle recommande aujourd’hui un « New Deal », un effort massif et concerté à l’échelle internationale. Son président, Robert Zoellick, réclame notamment, aux pays membres, les 500 millions de dollars requis par le Programme alimentaire mondial des Nations unies (Pam). Car, selon la Banque mondiale, trente-trois États sont aujourd’hui menacés de troubles politiques et de désordres sociaux en raison de la montée brutale des prix des produits agricoles et énergétiques.

Vidéo

~ par Alain Bertho sur 7 avril 2008.