Copenhague Mars 2007

Malgré la résistance, Ungdomshuset est détruit
REGARDS
Des milliers de manifestants, des affrontements violents avec les forces de l’ordre et le soutien international n’ont pas suffit. Ungdomshuset (« la maison des jeunes »), un lieu autogéré depuis 25 ans au coeur de Copenhague n’existe plus. Les occupants ont été délogés et le bâtiment a été rasé le 5 mars.
La maison de quatre étages était occupée depuis 1982, puis « mise à disposition » par la mairie, suite aux luttes du mouvement autonome et squatteur des années 70 et 80. Cette expérience sociale et libertaire accueillera de nombreuses activités politiques et culturelles alternatives. Quotidiennement, ont lieu des réunions, discussions, expositions, projections, ateliers diverses, répétitions de groupes de musique locaux, concerts, etc. Petit à petit, il devient un lieu symbolique de la culture underground en Europe. Même Björk ou Nick Caves passeront par là.
Mais ce bâtiment est aussi chargé d’histoire : construit en 1897, on l’appelle alors la « Maison du peuple » (« Folkets hus »), sorte de bourse du travail utilisée par les syndicats danois. C’est même dans ce lieu que la deuxième conférence internationale des femmes socialistes décida en 1910 la création de la journée de la femme.
En 1999, la mairie de Copenhague tenue par les socio-démocrates, décide de remettre en cause ce compromis et revend le terrain… à une secte catholique fondamentaliste, « Faderhuset ». A partir de 2003, les tentatives d’expulsion commencent et les squatteurs s’organisent pour empêcher que ce lieu leur soit repris.
Le 1er mai 2006, une manifestation a lieu devant la mairie, une banderole indiquant : « Ungdomshuset reste ! Vous pouvez vider la mairie ! Solidarité avec Christiania ». Christiania, une zone occupée (« la ville libre ») en plein centre de la capitale danoise depuis 1971, est elle aussi menacée. Elle a perdu son statut de communauté alternative en janvier 2006. Certains pensent qu’après Ungdomshuset, c’est Christiania qui est sur la liste, car elle figure depuis longtemps dans le collimateur du gouvernement de centre droit.
En décembre a lieu la première tentative d’expulsion disposant de gros moyens. C’est alors 5000 personnes qui descendent dans les rues le 15 du mois. Le lendemain, c’est un Black bloc de 500 personnes qui déborde les forces de l’ordre, lesquelles procéderont à 300 arrestations. Les semaines suivantes, nombre d’activistes rejoignent Copenhague en prévision du prochain assaut des forces de l’ordre.
Le 1er mars, la police intervient : une unité spéciale anti-terroriste atterrit sur le toit par hélicoptère, épaulée par des centaines de policiers anti-émeutes, des véhicules blindés bloquant l’ensemble du quartier, des canons à eau, etc. Les occupants sont expulsés. Les quatre jours suivants, des manifestations sont organisées et des affrontements très durs ont lieu. Les quartiers de Noereebro et Christianshavn sont transformés en champs de bataille. Mais la combativité des squatteurs et de leurs soutiens n’empêcheront pas la destruction d’Ungdomshuset qui a eu lieu ce 5 mars, sous haute protection policière.
le 1er mars, 675 personnes ont été arrêtées par la police danoise, dont 145 étrangers (provenant surtout d’Allemagne et des pays scandinaves), et 190 d’entre eux sont actuellement placés en détention préventive. Ce 6 mars encore, 1500 personnes ont défilé dans les rues de Copenhague pour protester contre la fermeture d’Ungdomshuset. Des actions de solidarité ont été organisées en Europe, et ce 8 mars un rassemblement est prévue devant l’ambassade danoise à Paris.
Le rassemblement parisien a réunit une cinquantaine de personnes, dont quelques suédois résidant à Paris. Les CRS présents en nombre ont encerclé les manifestants, ont procédé au contrôle d’identité avant d’ordonner la dispersion du rassemblement, qui semble-t-il n’aurait pas été déposé en préfecture. D’après les manifestants, trois lycéens français qui se sont rendu à Copenhague auraient « disparu » depuis le 1er mars : les parents seraient sans nouvelles et l’ambassade de France ne leur aurait donné aucune information.
Une idée de ce que pouvait être Ungdomshuset : video
Nuit d’émeutes à Copenhague
LIBERATION
De violents affrontements ont opposé des policiers aux occupants délogés d’un immeuble symbole de la culture «underground».
Lundi 5 mars 2007
La maison des jeunes en cours de destruction à Copenhague
Copenhague a connu une nuit d’émeutes et de manifestations d’une rare violence, après l’expulsion jeudi des occupants d’une maison de jeunes à Noerrebro, symbole depuis de 25 ans de la culture «underground». La police locale reste sur ses gardes et craint de nouvelles émeutes vendredi dans la capitale danoise .
«Guerre de rues», «Nuit de la haine», «Guerre sauvage entre les jeunes et la police», les titres de la presse danoise reflétaient l’atmosphère de batailles de rue de jeudi à Noerrebro qui rappelaient les émeutes sanglantes de mai 1993, dans ce même quartier, après le «oui» au référendum du traité de Maastricht.
A l’origine de ces affrontements, l’évacuation d’Ungdomshuset, maison de quatre étages, qui a accueilli des talents de la musique «underground» ainsi que des vedettes pop comme l’islandaise Björk. Mise à la disposition des jeunes depuis plus de vingt ans par la mairie de Copenhague, elle a été vendue à Faderhuset (La maison du Père), une communauté chrétienne libre, jugée fondamentaliste et non reconnue par l’Eglise officielle. Cette dernière avait obtenu l’été dernier une ordonnance d’expulsion des occupants.
Jeudi matin, une unité d’élite de la police déposée par hélicoptère sur le toit de l’immeuble est intervenue, appuyée au sol par des canons à eau et des grues pour transporter des policiers dans un conteneur jusqu’aux étages, prenant par surprise les jeunes endormis. Des centaines de policiers anti-émeutes de Copenhague et d’autres régions du Danemark avaient été mobilisés pour cette opération, suscitant l’indignation des riverains.
Les émeutes se sont poursuivies tard dans la nuit dans le quartier de Noerrebro, théatre principal des affrontements, où une centaine de jeunes ont occupé une école abandonnée avant d’en être délogés par la police après de nouveaux combats de rue et des arrestations. Elles se sont ensuite étendues à d’autres quartiers comme Christianshavn, près de la communauté de Christiania, une ville dans la ville à Copenhague, autogérée depuis le début des années 70.
Des manifestants ont incendié des voitures, érigé des barricades et jeté pavés et cocktail Molotov sur les forces de l’ordre. Un policier a été brûlé légèrement par l’explosion d’un engin incendiaire. Selon le porte-parole de la police, «217 personnes ont été arrêtées au total ces dernières 24 heures, dont 17 étrangers»: ressortissants allemands, français, norvégiens, polonais, lituaniens, américains.
Des manifestations de protestation ont aussi eu lieu devant les représentations diplomatiques danoises à Oslo, Stockholm, Göteborg, Berlin, Hambourg, Hanovre, Flensbourg et Vienne, selon le ministère danois des Affaires étrangères.
En dépit d’un calme apparent vendredi matin, les forces de l’ordre appréhendaient de nouveaux troubles dans les heures et jours à venir. De ce fait, la police de Copenhague a «amené des renforts de toutes les autres régions du royaume», a indiqué le porte-parole de la police, sans préciser le nombre d’hommes mobilisés pour parer aux troubles éventuels à venir.
Fédération anarchiste Strasbourg
Copenhague secouée par des émeutes après l’expulsion d’un centre autonome
Le mercredi 7 mars 2007
Le 1ier mars des unités anti-terroristes de la police ont pris d’assaut un centre autonome, l’Ungdomshuset, provoquant plusieurs jours d’émeutes dans la capitale danoise.
L’Ungdomshuset (maison des jeunes), situé à Norrebro un ancien quartier ouvrier, était le plus important centre autonome du Danemark et un haut lieu de la contre-culture. Pendant plus de 25 ans des activités politiques, culturelles et sociales ont pu s’y développer dans un cadre autogéré. Pour autant, l’histoire contestataire du lieu ne commence pas en 1982, date à laquelle les autonomes ont arraché à la mairie la mise à disposition de l’immeuble. En effet dès sa construction en 1897, l’histoire de ce lieu est indissociable du mouvement ouvrier et des luttes sociales.
Une histoire faites de luttes
L’immeuble qui s’étend sur quatre étages a été inauguré en 1897 comme Folkets Hus (maison du peuple). Il s’agissait du quatrième centre ouvrier construit à Copenhague. A l’époque ces maisons du peuple jouent un rôle essentiel dans la structuration du mouvement ouvrier qui est alors en pleine effervescence. Les ouvriers disposent dès lors d’un lieu où ils peuvent développer leurs propres activités politiques, culturelles et éducatives.
En 1910 la Deuxième Internationale a tenu, dans l’actuel Ungdomshuset, la conférence internationale des femmes socialistes lors de laquelle le 8 mars fut proclamé Journée internationale des femmes. De nombreux meetings s’y sont également tenus et ce fut le point de départ de nombreuses manifestations. En 1918, des anarchistes et des chômeurs partirent du Folkets Hus pour la fameuse attaque de la bourse de Copenhague. Des personnages tels que Rosa Luxembourg, Clara Zetkin et même Lénine passeront ou séjournèrent à la maison du peuple.
Dans les années 1950, la maison est utilisée par les syndicats et des associations proches du mouvement ouvrier. Pour autant d’autres activités s’y déroulent tels des combats de boxe ou encore de la danse. Entre 1963 et 1978, la maison fut inoccupée. Elle fut ensuite achetée par une troupe de danse populaire dont l’activité fut éphémère. En 1982, à la suite d’une longue lutte et de l’occupation menée par les autonomes, la mairie avait finalement accepté de mettre à disposition les locaux en faisant la promesse, sous la forme d’un contrat, de ne jamais vendre la maison. L’Ungdomshuset était né !
Vendu à une secte fondamentaliste
En 1999, la ville a pourtant pris la décision de vendre l’Ungdomshuset oubliant ainsi sa promesse fait 20 ans auparavant. Malgré les protestations, le centre autonome fut vendu en 2001 à « Faderhus » (la maison du père), une secte fondamentaliste d’extrême droite. Pendant sept ans, toutes les tentatives pour trouver une solution avec la ville ont échoué dans la mesure où celle-ci avait visiblement décidé de saboter le projet autogéré.
Depuis 2003, une bataille juridique avait opposé les militants de l’Ungdomshuset à la secte Faderhus. Celle-ci s’est finalement soldé par un jugement d’expulsion rendu le 14 décembre 2006. Le soir même quelques 5000 personnes (selon la police !) manifestaient leur colère contre cette décision. Deux jours plus tard, une manifestation internationale rassemblant plus de 1500 personnes s’est terminée par de violents affrontements durant lesquels de nombreux militants furent blessés. La police procéda à plus de 300 arrestations dont beaucoup d’activistes venus d’autres pays pour apporter leur soutien.
Une fois l’arrêt d’expulsion prononcé, la question n’était plus de savoir si le centre autonome allait être expulsé mais plutôt quand. Pour se préparer à l’expulsion qui semblait imminente les militants ont commencé à fortifier l’Ungdomshuset pour pouvoir le défendre.
L’expulsion provoque de violentes émeutes
Le jeudi 1ier mars à sept heures du matin, la police appuyée par des unités anti-terroristes a donné l’assaut au bâtiment. Deux hélicoptères ont déposé des membres des forces spéciales sur le toit qui ont ensuite pénétré dans le bâtiment. Pour s’assurer le contrôle du centre autonome les policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau. Les 36 personnes qui se trouvaient à l’intérieur du bâtiment ont toutes été arrêtées.
Dans le quartier de Norrebro des heurts ont alors aussitôt éclaté entre manifestants et policiers. Pendant plusieurs jours des manifestations vont se dérouler et de violentes émeutes vont éclater deux nuits de suite. Les manifestants dressent des barricades et affrontent la police à coups de pierre et de cocktails Molotov. Pour essayer de garder le contrôle de la situation la police a appelé des renforts d’autres villes et même de Suède. Précisons que le samedi matin, la police a en plus investi de manière violente une dizaine de lieux alternatifs dont le Solidaritätshaus qui héberge le groupe local de l’Anarchist Black Cross.
Le dimanche au soir, après 3 jours d’affrontements la police avait procédé à quelques 650 arrestations provoquant même un engorgement des prisons ! Pendant les émeutes, la police danoise avait effectué de très nombreux contrôles pour éviter que des militants d’autres villes ne rejoignent la capitale. Elle a tout particulièrement surveillé sa frontière avec l’Allemagne pour éviter que des autonomes ne viennent prêter main forte aux activistes danois. Peine perdue de nombreux allemands arriveront quand même à rallier Copenhague !
Solidarité internationale
La nouvelle de l’expulsion de l’Ungdomshuset a provoqué des réactions de solidarité à travers toute l’Europe. Le soir même des actions de soutien ont eu lieu dans une vingtaine de villes allemande. La plus importante s’est déroulée à Hambourg, dans le nord du pays, où 800 personnes ont battu le pavé. Des échauffourées ont d’ailleurs éclaté en fin de soirée.
Mais ce n’est pas seulement en Allemagne que la solidarité s’est exprimée. Des rassemblements et manifs de soutien se sont également déroulés à Bern, Vienne, Londres, Oslo, Stockholm, Istanbul, Helsinki, Poznan, Varsovie. A Lyon quelques jours avant l’expulsion, des militants avaient occupé le consulat danois.
Les protestations internationales et les émeutes n’ont pourtant pas empêché l’expulsion. Mais les autorités ont été obligées de constater qu’elles se sont heurtées à une très forte résistance et que beaucoup de gens n’ont pas accepté l’expulsion et s’y sont même opposé de manière violente.
L’Ungdomshuset est détruit
Le lundi 5 mars, sous très haute protection policière, des engins de chantiers ont finalement détruit l’Ungdomshuset à la demande de la secte fondamentaliste Faderhus. Cette décision fut accueillie avec soulagement par la police de Copenhague qui craignait de nouvelles tentatives d’occupation dans les jours et mois à venir. Au préalable de nombreuses associations d’ouvriers avaient pourtant refusé de participer à la démolition de l’immeuble !
La ville de Copenhague, à la tête de laquelle se trouve aujourd’hui la maire sociale-démocrate Ritt Bjerregård, n’a pas hésité à vendre le lieu à une secte fondamentaliste qui a obtenu la démolition du bâtiment. Les politiciens sont ainsi responsables de la destruction et de l’effacement d’un lieu dont l’histoire fut, pendant plus de 100 ans, jalonnés de luttes et riche en expériences alternatives.
Durant les émeutes ce ne sont pas seulement des militants qui ont affronté les forces de l’ordre. Au contraire, ils furent rejoints par beaucoup de gens, d’ailleurs souvent très jeunes, du quartier de Norrebro et d’ailleurs. Pendant plusieurs jours, la ville fut en quasi-état d’urgence et la répression qui fut très violente a provoqué de nombreux blessés.
En outre, n’oublions pas que plus de 600 personnes ont été arrêtées dont beaucoup sont toujours détenues et probablement en attente d’un jugement. Face à cette situation nous devons leur exprimer notre solidarité et c’est pourquoi nous exigeons la libération immédiate de tou-t- tes celles et ceux qui ont été arrêtés car la résistance n’est pas un crime !
Emeutes massives hier à copenhague et réaction internationale après l’expulsion
Indymedia
Voilà quelques liens et textes de dépêches bourgeoises officielles avant que des synthèses plus satisfaisantes soient faites. Il y a donc eu après l’expulsion d’Ungdomshuset, des émeutes et actions nombreuses, massives, dispersées dans copenhague toute la journée et jusque très tard dans la nuit : tentatives d’occupation de nouveaux lieux, manifestations aux chandelles, barricades enflammées un peu partout, combats avec la police…. Il y a déjà eu hier des manifestations sauvages et actions devant des consulats et ambassades d’une quinzaine de villes en europe. D’autres sont prévues. Les danois ont planifié des actions pour encore au moins quinze jours et ont un énorme besoin de soutien international et de gens qui se rendent sur place ou agissent d’ici. Il y a déjà 217 personnes arrêtées depuis hier dont un ressortissant français. Rappelons qu’il y a des consulats danois dans de nombreuses grandes villes françaises (toulouse, lyon, nantes, rouen, paris…) et des possibilités d’agir ici.
Faites tourner ces infos. Il ya des enjeux énormes autour de ce qui se passe actuellement au danemark et de notre capacité de réaction pour les mouvements en et espaces autonomes en europe est énorme.
Pour finir je pense que la dépêche yahoo news est évidemment assez mensongère et cherche en toute logique à faire passer la résistance massive et populaire face à un état qui a déclaré une guerre à une partie de sa population pour une histoire de « bandits » comme dit le chef de la police. Mais c’est intéressant quand même pour se faie une idée des éractions des pouvoirs en place et de l’image donnée dans les médias internationaux. Et pour le reste j’imagine que vous saurez faire la part des choses.
infos sur ungdomshuset en français
texte distribué lors d’une occupation du consulat danois à Lyon
infos en anglais sur les évènements
images du France info télévisé danois
AFP
– La police danoise craignait de nouvelles émeutes vendredi à Copenhague après l’expulsion la veille des occupants d’une maison de jeunes à Noerrebro, symbole depuis de 25 ans de la culture « underground », qui a entraîné émeutes et manifestations d’une rare violence. « Nous avons été surpris par l’ampleur des troubles et la violence sauvage des manifestants (…) que je préfère appeler des bandits qui ne respectent rien », a déclaré à l’AFP Flemming Steen Munch, porte-parole de la police.
A l’origine de ces affrontements, l’évacuation d’Ungdomshuset, maison de quatre étages, qui a accueilli des talents de la musique « underground » ainsi que des vedettes pop comme l’islandaise Björk.
Mise à la disposition des jeunes depuis plus de vingt ans par la mairie de Copenhague, elle a été vendue à Faderhuset (La maison du Père), une communauté chrétienne libre, jugée fondamentaliste et non reconnue par l’Eglise officielle. Cette dernière avait obtenu l’été dernier une ordonnance d’expulsion des occupants.
En dépit d’un calme apparent vendredi matin, les forces de l’ordre appréhendaient de nouveaux troubles dans les heures et jours à venir.
« Nous serons présents dans les rues le temps qu’il faudra et avec autant d’hommes que nécessaire pour maintenir l’ordre », a-t-il affirmé.
La police de Copenhague a « amené des renforts de toutes les autres régions du royaume », a-t-il dit, sans préciser le nombre des policiers mobilisés pour parer aux troubles à venir.
La plupart des hommes politiques, Premier ministre en tête, ont condamné ces violences.
« Il est profondément déplorable que quelques fauteurs de troubles continuent à semer le désordre », a déclaré Anders Fogh Rasmussen, en « condamnant vigoureusement » ces émeutes.
La ministre de la Justice, en charge de la police, Lene Espersen, s’est dite, de son côté, « choquée », par « la violence des manifestants ».
« Guerre de rues », « Nuit de la haine », « Guerre sauvage entre les jeunes et la police », les titres de la presse danoise reflétaient l’atmosphère de batailles de rue de jeudi à Noerrebro qui rappelaient les émeutes sanglantes de mai 1993, dans ce même quartier, après le « oui » au référendum du traité de Maastricht.
Les émeutes de jeudi se sont poursuivies tard dans la nuit dans le quartier de Noerrebro, théatre principal des affrontements, où une centaine de jeunes ont occupé une école abandonnée avant d’en être délogés par la police après de nouveaux combats de rue et des arrestations.
Elles se sont ensuite étendues à d’autres quartiers comme Christianshavn, près de la communauté de Christiania, un repaire de marginaux.
Des manifestants ont incendié des voitures, érigé des barricades et jeté pavés et cocktail Molotov sur les forces de l’ordre. Un policier a été brûlé légèrement par l’explosion d’un engin incendiaire.
Selon le porte-parole de la police, « 217 personnes ont été arrêtées au total ces dernières 24 heures, dont 17 étrangers » : ressortissants allemands, français, norvégiens, polonais, lituaniens, américains et zélandais.
Des manifestations de protestation ont eu lieu devant les représentations diplomatiques danoises à Oslo, Stockholm, Göteborg, Berlin, Hambourg, Hanovre, Flensbourg et Vienne, selon le ministère danois des Affaires étrangères.









