Réseaux productifs et acteurs informels

Journée de l’Ecole doctorale de Sciences sociales sous la direction d’Alain Bertho et Hervé Vieillard-Baron, 13 mai 2006

Giovanna Demontis

Doctorante CEME

 


Mon approche aux transformations de la société se fait à partir d’un exemple local, bien évidemment, il ne peut pas prendre en considération toutes les amplitudes et les variables du changement “Une telle entreprise est irréalisable, c’est sans doute la raison pour laquelle les approches globales sont construites à travers des facteurs explicatifs d’ordre macroéconomique traités comme des forces extérieures aux hommes : à nous de nous y adapter ou mourir.

Il s’agit (pour ce qui me concerne) d’esquisser des modèles de changement sur la base d’analyses d’ordre pragmatique, c’est-à-dire capable de prendre en compte les façons dont les personnes s’engagent dans l’action, leurs justifications et le sens, qu’elles donnent à leurs actes Les petits réseaux ou les luttes locales que je décris ne sont pas un exemple généralisable pour le monde. Mais il y a des bonnes raisons pour penser que des processus similaires se vérifient partout ailleurs dans les autres pays développés, selon les spécificités de l’histoire politique et sociale.”[1]

En accord avec ces mots je décrirai un petit réseau de coopération localisé à Paris dans le 19e arrondissement.

Le terrain

Le 19e qui est encore un des grands quartiers populaires de Paris est articulé, au Nord, autour de l’avenue de Flandre, où il présente un ratio important d’ouvriers et employés. Au Sud, autour du secteur des Buttes Chaumont, où comporte plus de catégories socio professionnelles supérieures. Notamment avec un taux de chefs d’entreprises, cadres supérieurs et professions libérales supérieures à 40%.

Le secteur de l’avenue Secrétan se situe au sud de l’avenue Jean Jaurès et dispose d’une situation intermédiaire (entre le Nord de l’arrondissement et les Buttes Chaumont) en termes de caractéristiques de population. C’est dans ce petit secteur, niché entre les lotissements de logements populaires et la Butte Bergère, que vit le menu réseau de personnes dont il sera question.

Tout angle de vue est par nature subjectif et donc contestable. Les personnes et les collectifs dont je parle partagent mon quotidien et ma vie. Pour ma part, je considère mon implication et ma connaissance du terrain et des personnes un élément de force et je tache de m’en servir pour fournir des clefs de lecture nécessaires à la compréhension.

Le terrain de l’observation et de l’entretien biographique comporte l’engagement dans une démarche difficile sous différents points : la restitution d’un matériel extrêmement vaste, difficile parfois à réorganiser et à rendre intelligible. Le fait qu’il demande d’être capable de faire des actes symboliques de toutes natures, pas seulement techniques, mais également purement sensoriels et intuitifs.

Ces éléments m’ont incité à réfléchir sur la nécessité d’une approche multidisciplinaire qui puisse accompagner la complexité de la thématique et mettre en évidence l’importance des aspects subjectifs qui sont essentiels pour comprendre le cadre de vie post-fordiste : un contexte hautement communicationnel qui nécessite un haut niveau de compétence “linguistique” pour pouvoir être créateur à tous niveaux.

Le réseau

L’observation dure depuis deux ans et a permis de présenter les sujets, un certains nombres de pratiques ainsi qu’un ébauche de leurs modes de vie et les convictions qui les accompagnent. Le réseau est composé d’une quinzaine de familles. Il s’est formé à l’école maternelle Sadi Lecointe, fréquenté par 159 enfants habitant le quartier Secrétan.

Je définis “réseau” l’entrelacement de relations et d’échanges qui existe parmi ces individus. Mais personne ne le nomme ainsi et tous agissent comme si, cette organisation simple mais raffinée, n’existait pas. Bien que le réseau soit considéré, au moins idéalement, expansifs et sans limites les échanges et le partage d’informations et de services est destiné à un groupe identifié. Il existe une “modération” implicite quant à la participation des “externes”.

Les individus en question sont entrés en relation grâce à leur attitude de “parents concernés”. Ils se sont connus et ont établi des relations dans les classes, en bavardant sur les besoins des enfants. La majorité affirme avoir fait le choix de l’école publique. D’autres hypothèses éducatives ont été prises en considération, mais « le public nous à paru la chose meilleure, c’est un choix qui permet à l’enfant d’être dans la réalité. Je ne voulais pas pour mon fils un milieu fermé de petits protégés tous pareils. » (Anne, journaliste/écrivain)

Il faut préciser que l’école Sadi Lecointe garde des aspects de réelle “mixité sociale”. C’est d’ailleurs assez paradoxal à relever puisque cette “mixité” qui constitue la raison de la présence de ces parents dans l’école publique n’existerait pas sans eux. C’est leur présence qui fait la différence et encourage d’autres familles du même milieu social à rester dans l’établissement.

Comment cela fonctionne ? Le réseau s’est formé il y a quatre ans, à l’occasion de la constitution d’une liste de parents d’élèves au sein de la FCPE.

La quotidienneté de la vie scolaire a favori les rapprochements et la constitution d’une maille souple mais efficace, faite d’échanges d’informations, de menus services : échanges de gardes, trouver des chaussures à bon prix.

Une proximité plus importante s’est réalisée avec le constat que les enfants ne partaient jamais en sortie avec le centre de loisir. La directrice expliquait que les “gamins chanceux” qu’ils sont n’ont pas besoin du centre pour bénéficier de loisirs variés et intéressants. L’équipe privilégie “les enfants en difficulté”, ceux pour qui le centre représente la seule possibilité de faire des activités.

Les parents (très “politically correct”, mais pas ravis de payer le plein tarif au centre pour que les enfants passent la journée dans la cour d’école) ont rapidement mise en place un organisation. Une équipe de deux à quatre parents s’alterne les mercredis et les vacances scolaires. Il accueille un groupe de quatre à huit enfants et plus. Les appartements des uns et des autres sont mis à disposition du centre auto géré. Ca dure depuis quatre ans, sans complications. Il arrive qu’occasionnellement les enfants fréquentent le centre de loisirs, mais ce dernier n’accueille désormais que un “public captif.”

De ce moment les initiatives se sont multiplié : constitution d’une liste (10 familles) pour acheter des légumes livrés directement à la maison. Constitution d’une liste afin de partager un professeur de musique pour les enfants. Ventes de vêtements, tissus et livres à la maison. Mise en place des systèmes d’échange voiture/moto ou vélo/mobylette selon les nécessités (deux personnes seulement se déplacent en transport en commun). Le tout caractérisé de façon fortement anti-consumériste.

La coopération entre ce petit groupe d’individus s’est s’organisée tout autour des enfants pour déteindre sur tous les autres aspects du quotidien. Les enfants sont un élément central dans l’organisation de ces familles. Ils représentent la réification de toutes leurs convictions, une mise en application des credo, un fait public, une forme de militance.

Qui sont-ils ?

Qui sont ces personnes ? Les informations biographiques classiques (âge, niveau d’études, origine sociale, profession) montrent un réseaux homogène dans sa composition. Les personnes qui en font partie appartiennent à une tranche d’âge entre 35 et 45 ans. Le troisième cycle est le niveau moyen des études.

Ils sont issus du prolétariat, des classes moyennes. Ils ont des histoires de vie non ordinaires, parfois aventureuses. Un bon nombre semble avoir suivi le courant de la vie, sans se soucier du lendemain, évitant les parcours traditionnels. Leurs existences et leurs histoires professionnelles n’ont pas de cohérence apparente (gardien de nuit dans un hôtel et après journaliste, formateur en alphabétisation et illustrateur de livres pour enfants, mannequin et ensuite “esprit libre et débrouillard” au Laos, puis photographe au Japon etc.)

L’art dans toutes ses formes a une place constante dans ces parcours. Le groupe compte beaucoup de “professionnels créatifs” et un écrivain. D’ailleurs “les activités de création ne sont plus l’envers du travail, mais elles sont au contraire revendiqués comme l’expression plus avancée des nouveaux modes de production[2]. Les grands voyages et les expériences de travail à l’étranger (Etats-Unis, Japon, Brésil) sont courants. Un tiers du groupe est constitué par des étrangers : Allemands, Italiens, Sud-africains, Canadiens.

Une étonnante homogénéité de discours se dégage des entretiens. Une lutte lucide et acharnée pour défendre sa subjectivité, le droit à une existence particulière. Une quête existentielle se dégage, un besoin d’unité mystique et une habitude à la précarité, qui généralement est assumée et revendiquée comme système de vie. Professionnellement, ils sont travailleurs de l’industrie du spectacle, journalistes, chercheurs, photographes, formateurs, stylistes, travailleurs du social, comédiens, une vaste panoplie avec les statuts les plus hétéroclites : travailleurs indépendants, intermittents, free lance, sous-traitants, self employers, travailleurs au noir.

Ils représentent une pluralité de subjectivités et des fragments de la production qui identifient un secteur bien précis. Toutes ces personnes appartiennent à des différents secteurs de l’immatériel, cette forme de travail qui “crée des produits immatériels, tels que du savoir, de l’information, de la communication, des relations ou encore des réactions émotionnelles. Ce type de travail (qui) crée non seulement des biens matériels mais aussi la vie sociale elle-même”[3]

Un premier élément d’analyse pour comprendre l’esprit et l’agir social de ces personnes est représenté par la réflexion sur les lieux et les temps où ils produisent. Ces individus sont flexibles et atypiques dans leur vie ainsi que dans leur travail. Ils travaillent la plupart du temps à leur domicile. À l’extérieur, leur prestation s’effectue dans des lieux occasionnels. Ceux qui ont un travail plus traditionnel et “un bureau” ont la possibilité de gérer leur temps, ou travaillent “sur projet“.

« J’ai officiellement un bureau et des horaires fixes, seulement mon travail exige disponibilité à n’importe quel moment. Il est lié à l’occasion. Je travaille partout, il m’arrive de finir chez moi, le soir, plutôt qu’au bureau. » (Alain, journaliste.)

Une des effets de l’extensibilité de l’endroit où s’effectue la prestation de travail, est l’absorption de ce lieu dans le système de règles de la vie privée du travailleur. La culture, le monde subjectif, les habitudes de la vie privée de celui qui travaille se transfèrent sur le travail. Ce type de travailleur ne travaille pas simplement avec son intelligence et sa subjectivité, sa capacité de gérer et organiser son activité mais aussi avec les matériels de son histoire, de sa vie privée, dans les mêmes lieux physiques où il vit sa propre vie.

Le travail suit les habitudes et les cycles vitaux de la vie privée

« Travailler c’était devenir un objet et je voulais être le sujet de moi-même. Il y a toujours quelque chose à sacrifier pour être libres et je ne supportais pas d’être dans un bureau sans pouvoir sortir quand je le voulais. Là je peux sortir pour m’acheter le journal : dans ma tête c’est important. » (Anne, journaliste/écrivain.)

Le premier résultat est que “ le travail suit les habitudes et les cycles vitaux de la vie privée et l’organisation du temps de travail est un temps sans règles, donc sans limites. La deuxième conséquence est une mutation des habitudes mentales par rapport aux différentes coordonnées de la vie civile. L’aliénation du travailleur salarié divisait la vie de l’individu en deux cycles socio affectifs, le cycle de la vie privée et celui de la vie professionnelle, l’apparente non aliénation du travailleur indépendant réduit l’existence à un seul cycle socio affectif: celui de la vie privée[4].

« Le boulot m’envahit quand même. Je ne supporte pas qu’on m’appelle à sept heures quand j’ai mon fils dans le bain pour parler d’un article (ou alors) il m’arrive d’être attiré par un livre, le sujet m’intéresse moi, et j’écris dessus : c’est du travail ou pas ? Je suis envahie par le monde, il n’y a pas de frontière entre moi et le monde. J’aime quand Pessoa dit « J’ai mal à la tête et à l’univers » c’est tout à fait ça. » (Anne, journaliste/écrivain.)

La relation de l’individu à son activité tend à devenir une monade, dans un sens proche de Leibniz, une totalité en soi (mais) doublement ouverte : par ouverture interne et par ouverture externe. La monade est une singularité, mais une singularité qui condense les enjeux des rapports sociaux Cet univers pénètre la monade de l’intérieur, sans en annuler la singularité. C’est au contraire dans cette singularité, et dans elle seule, que cet univers global prend sens et portée. Là se situe le paradoxe : interpénétration de deux globalités : une monade dans un univers qui est présent dans son intériorité.”[5]

« Si mon employeur m’emmerde, je m’en trouve un autre parce que tu es ton propre patron au moins dans ta tête. Je déteste la mentalité du milieu de l’édition. On te fait comprendre que tu es tellement privilégié que tu ne peux pas demander ta rémunération (alors que) en réalité on travaille beaucoup plus que si on était au bureau, on est beaucoup plus productif, parce que la prescription vient de l’intérieur de toi, sans que cela ne coûte rien à personne. Je bosse beaucoup plus quand je veux faire quelque chose après. » (Anne, journaliste/écrivain.)

« (C’est) une domination distanciée, mais qui opère avec d’autant plus de force qu’elle exerce un effet de rappel permanent. Je n’analyserai pas ce phénomène en termes d’intériorisation de la domination, d’autant moins que les salariés sont lucides sur ce qui se trouve en jeu (je parle d’un) assujettissement forcé. Mais il y a liberté. Et liberté d’abord dans l’exercice de la puissance de penser, d’agir et de coopérer des individus sujets (qui deviennent sujets dans cet exercice). » [6]

« Pendant longtemps j’ai pensé être nul, inadapté. Je me disais que je ne savais rien faire, parce que pour moi travailler c’était produire et je ne produis rien. L’immatérialité, j’y suis arrivé tout seul. Je suis dans l’assemblage social. C’est ce qui m’a toujours intéressé, je travaille vraiment avec ce qui fait de moi, moi-même. » (Marco, Thérapeute, consultant, formateur)

Le manque d’identité professionnelle conduit à une réaffirmation du rôle de la personne humaine et de l’importance des singularités individuelles. Le professionnalisme devient une attribution personnelle. Le travail fait appel aux qualités cognitives et interprétatives de celui qui travaille.

« Il faut être opportuniste, il faut être à l’affût tout le temps, il faut avoir un train à l’avance tout le temps, on ne peut pas se reposer un moment. je suis mon patron et il faut que je me trouve du boulot, il faut que je sois sur les occasions. » (Anne, journaliste/écrivain.)

Les personnes interviewées font preuve d’un orgueil étonnant. Si n’ont pas de fierté de corps, elles portent un fort sens d’indépendance, un sentiment de la dignité humaine en vertu duquel elles refusent toute proximité avec les attitudes politiques « revendicationnistes ». C’est sûrement dû à un impossible communication sur le plan politique, mais aussi à une volonté forte de vivre de soi-même, de son travail. La condition d’allocataire est une condition de dépendance, dévalorisante, dépréciatrice. Intolérable pour ceux qui n’ont que la valeur de soi. Chacun d’eux est son propre capital, il mise et il investit sur soi même, son intelligence, sa formation, sa capacité de s’en sortir.

« Je ne supporte pas leur attitude (les intermittents), ils sont tout le temps à piauler. Ils sont liés mains et pieds aux négociations UNEDIC, ils vivent en comptant leurs heures. C’est obsessionnel. Je ne veux pas de ça pour moi, je ne veux pas de l’attitude : « je porte sur moi la misère du monde ». (Eckart, Paris, Photographe)

« Faire résistance »

Dans les moments ensemble on discute des transformations du quartier, on se demande comment “faire résistance” et affronter la spéculation immobilière. Il faut rester sur Paris pour être “sur le coup” dans les questions de travail. Seulement deux familles vivent sur le quartier depuis plus de dix ans, toutes les autres sont arrivées dans les derniers 3 ou 4 ans. Ils viennent du Marais, de la zone du Canal Saint-Martin. On parle de la montée des loyers (une seule famille est propriétaire de son logement). On réfléchit à des formes d’achat multiples mais ce n’est pas facile. Il n’y a pas de capitaux et pas d’épargne. Mais surtout dans la logique connexionniste et flexible qui anime le groupe, le mode de vie locataire correspond mieux aux exigences de liberté des personnes. La propriété ne semble pas être une exigence.

« C’est un monde dur et violent où il y a plein de sources de bonheur. C’est une société inhumaine et manipulatrice . Le capitalisme nous vend les bonnes choses, il nous donne plus de liberté pour mieux nous asservir. Je n’ai jamais voté, je ne supporte pas que quelqu’un me représente. » (Anne, Paris, journaliste/écrivain)

Ce groupe demeure absolument invisible, parfaitement opaque par rapport à l’extérieur. Il a une attitude mimétique, clandestine dans la préservation farouche de son indépendance. On évite soigneusement la relation avec l’Institution, malgré (ou grâce) la connaissance détaillée de l’offre politique. Seulement les deux anciens militants hasardent leur présence aux réunions. Mais tout le monde est intéressé par les comptes-rendus. Les discussions qui en font suite sont parmi les plus intéressantes et agréables que je peux avoir. Pas d’enjeux de pouvoir, pas de prime donne et un public fin, cultivé, au courant des nouveautés. L’extrême lucidité que les individus ont de leur condition est émerveillant.

« Je ne vois pas pourquoi je devrais militer quelque part, je fais politique dans mon travail, j’opère des choix, je veux dire que j’ai plus de pouvoir en tant que travailleur qu’en tant que militant et le compromis au travail je le vis bien et en plus les questions sont bien plus intéressantes, je suis dans la vie. Si j’étais dans un parti je devrais continuellement plier ma tête. » (Marco, Thérapeute, consultant, formateur)

Et “last but not least” un constat sur la place des femmes: ces réseaux sont des réseaux de femmes. Les hommes actifs sont deux. Les autres sont présents, concernés, mais pas moteurs de l’initiative.

Je crois que une des raisons est due au fait que aujourd’hui “l’activité domestique de la femme comporte une augmentation de ses qualités cognitives, il est nécessaire d’interpréter constamment, et de traduire en travail vivant, les signes et les informations qui proviennent du contexte dans lequel la famille est insérée. Inviter un tel à dîner, décider de ce qu’il faut cuisiner « pour être à la hauteur ». Investir dans les réseaux de rapports socioculturels pour assurer aux enfants un environnement favorable à leur éducation.

Le travail vivant devient toujours moins un travail matériel dans le sens de mécanique et d’exécution, mais toujours plus un travail de relation et de communication, ce qui n’en réduit pas la quantité, mais en modifie la substance. dans le cas du langage et de la communication féminine, ce qui est réellement nouveau par rapport aux pratiques de luttes classiques c’est le fait que la sphère publique est immédiatement constitutive de communauté politique.

L’innovation politique de portée générale est dans les formes qu’on choisit pour parler ou se taire, pour changer la réalité ou interpréter la réalité qui change: pour faire de la politique et du lien social.

Jamais ce ne furent les mêmes formes, les mêmes gestes et les mêmes mots que ceux de la politique des hommes.”[7]

« Parler d’exode est intéressant seulement cette fois, ce n’est pas nous, mais les autres qui sont dehors. » (Anne, journaliste/écrivain.)


[1] Boltanski L, Chiappello E., Le nouvel esprit du capitalisme, Paris, Gallimard, 1999

[2] Menger P.M., Portrait de l’artiste en travailleur. Métamorphoses du capitalisme, Paris, Seuil, 2002.

3 M.Hardt, A.Negri, Multitudes, guerre et démocratie à l’âge de l’empire, Paris, La Découverte, 2004.

4 Bologna S., Fumagalli A., (a cura di), Il lavoro autonomo di seconda generazione. Scenari del postfordismo in Italia, Milano, Feltrinelli, 1997.

5 Zarifian P., A quoi sert le travail ? Paris, La Dispute, 2003.

[6] ibidem

6 Marazzi C., La place des chaussettes, le tournant linguistique dans l’économie et ses conséquences politiques, Paris, Editions de l’Eclat, 1997.

~ par Alain Bertho sur 20 avril 2007.