Plaine Saint-Denis et nouvelle pensée de la Ville

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In Ville et emploi, le territoire au cœur des nouvelles formes du travail, coord. par Evelyne Perrin et Nicole Roussier, L’Aube,2000

 

Texte d’Alain Bertho et Maurizio Lazzarato

Cette réflexion est le fruit de 8 années de recherches et d’observation sur le terrain de la Plaine, vaste de 600 ha et qui a connu depuis les années 70 un véritable séisme économique, industriel, social, urbain. C’est un terrain de travail de choix pour comprendre les composantes d’une rupture historique qui excède de loin les limites de ce quartier multicommunal. Des années de travail sur les politiques publiques et auprès des acteurs locaux et nationaux, qu’ils soient élus, techniciens, voire architectes nous ont convaincu que cette rupture n’était pas seulement de l’ordre de l’objectivité des fait.

Si une séquence historique du type de celle qui a pris fin entre 1970 et 1985 environ se caractérise à la fois par un dispositif objectif et une pensée des fait (nous dirions par exemple une culture, mais ce terme est incomplet), alors se pose la question suivante : comment comprendre le passage d’une séquence à une autre si la pensée garde les caractéristiques de la séquence qui a pris fin. Autrement dit : comment comprendre le neuf avec des catégories anciennes ? Telle est bien la question qui nous semble-t-il, se pose à propos de la ville.

1. La ville en question

Déboucher sur un nouveau projet d’urbanité est rien moins qu’évident. Ceci est aussi vrai du côté du développement spatialisé de nos hypothèses sur le travail que du côté des apprentissages collectifs des acteurs locaux, en Plaine St-Denis, élus, architectes, professionnels des services publics.. En effet la ville n’est pas un donné ni dans son extension concrète, ni dans sa pensée. En d’autres termes, la ville comme urbanité concrète et la ville comme catégorie ou concepts ne sont pas des invariants.:

1.1 La fin d’une séquence

1. Nous sortons d’une figure historique de la ville, que nous appellerons ville fordiste pour marquer son lien double avec une phase particulière du développement industriel et avec l’intervention réglementaire, économique et sociale de l’Etat. Cette ville, et cet État, et cette forme d’accumulation, sont en crise. Elle est marquée par une polyfonctionnalité organisée en espaces tendantiellement, sinon institutionnellement spécialisés (le zonage), la séparation forte entre l’espace public et l’espace privé (qu’il soit privatif ou marchand), et la quête du lien urbain. Or cette phase a fortement marqué la pensée de la ville et de l’urbanisme comme profondément séparée de la production. Elle s’est inscrite de façon durable dans la forme des instruments publics d’intervention.

2. La gestion des villes populaires dans ce qu’on appelé la banlieue rouge, c’est coulée de façon polémique dans cette figure. Elle est porteuse d’une figure dissidente de la ville fordiste dans laquelle le couple politique/force de travail conteste à l’économique l’hégémonie sur la pensée et l’organisation de la ville. Mais cette figure est elle aussi en crise.

1.2 La banlieue rouge, figure singulière de la ville fordiste

La ville industrielle et ouvrière , notamment dans la banlieue rouge, dispose une figure particulière de la ville fordiste, dans laquelle l’initiative organisée des habitants et de la force de travail locale en lien avec la municipalité a pesé d’un poids particulier dans la production urbaine. Un espace d’abord occupé et structuré par la grande industrie dès le XIX°, fait ainsi l’objet d’une reconquête urbaine par les hommes autour de la mairie. C’est cette reconquète qui constitue le passage de la banlieue industrielle à la banlieue ouvrière puis à albanlieue rouge.

C’est donc dans les mobilisations collectives et la politisation qu’il faut chercher la matrice de cette histoire urbaine. L’espace public qui dispute le terrain au « Capital » est politique avant d’être urbain. La ville qui se construit transfigure l’enfermement menaçant. La ségrégation sociale n’est plus un enfermement mais un point d’appuis de l’accès à une « normalité » originale. On ne parle pas, alors, de « ghettos » mais de « bastions » : l’identité collective qui se construit entre l’usine et la mairie ne se résume pas à un esprit de scission. D’autant que la réussite même des réalisations locales, des équipements , de la réduction des lotissements défectueux, va autoriser dans la génération suivante, des projets et des trajectoires familiales ascendantes individuelles.

L’après guerre ouvre pour cet espace ouvrier une période paradoxale. Tandis que l’implantation politique se consolide, que la ville se construit dans ses murs et pas seulement dans sa culture, que la classe atteint son apogée numérique, la réussite même de ses mobilisations collectives et individuelles prépare sa futur dispersion.. L’intervention de l’Etat va en effet être décisive, notamment en matière d’urbanisation : la banlieue rouge de l’après guerre est le produit urbain d’un compromis conflictuel entre le projet politique municipal et l’action des planificateurs. C’est le temps de la construction des cités.

C’est un véritable séisme qui touche cet espace ouvrier déjà largement déstabilisé à partir du milieu des années 70. Aux effets de la promotion collective et individuelle de la classe ouvrière la plus ancienne vont s’ajouter ceux de la crise et de la recomposition du système productif et du travail. Les plus anciens bastions industriels sont touchés.

Quand les fermetures d’entreprises et les licenciements économiques d’ampleur commencent en France , la CGT, appuyée par le P.C.F., se manifeste partout par l’organisation d’occupations exemplaires des entreprises menacées dans des conflits longs, durs et jamais victorieux. Dans les cités des années soixante qui connaissent vite le poids des ans, commencent les travaux de réhabilitation assortie de hausses de loyer. En 1977, les procédures Habitat vie sociale qui préfigurent la politique de la ville et l’Aide personnalisée au logement ouvrent la voie à la paupérisation des grands ensembles peu à peu désertée par la classe ouvrière la plus stable. La banlieue prend peu à peu la place de la banlieue rouge.

Que reste-t-il de ce siècle qui s’achève ? Les bastions sont devenus des ghettos. La question sociale redevient une question urbaine. Avec la phase nouvelle de socialisation de la production dont la ville est l’espace et la matière principale, l’exploitation sort de l’usine et devient plus difficilement identifiable : le concept d’exclusion, souvent identifié avec la banlieue, occupe cet espace intellectuel vacant. Toute une symbolique, toute une pratique se retourne contre elle-même. Des élus qui se sont pensés, des années durant comme le bras séculier de la classe contre le patronat local, cherchent aujourd’hui, par tous les moyens à le retenir voire à le faire venir sur son territoire. Les nouveaux arrivants sont perçus comme une charge et non comme une richesse humaine que la solidarité peut transformer en combattant. On ne voit plus des pauvres, on voit des immigrés, marquant ici par le sceau de l’extériorité légale l’incapacité de la société locale à accepter vraiment de continuer à reproduire la classe. Un nouveau mythe hante les mairies populaires : la lutte contre les ghettos et pour le « rééquilibrage social ».

1.3 Une modernité impensable

La nouvelle figure de la valorisation et de la force de travail, des compétences et des coopérations nécessaires, telles qu’elles ont été notamment dévoilées dans les travaux sur le travail immatériel, dessine une nouvelle ville en gestation. Cette nouvelle figure a une dimension fortement territoriale. Elle iplique une force de travail flexible, mobile et fortement coopérative[1]. La polyfonctionnalité, la séparation du public et du privé, de l’économique et de l’urbain, l’intervention publique : tout y est en retravail. Cette nouvelle ville se construit sous nos yeux. La pensée de cette nouvelle ville est une des grandes questions de l’heure : peut-on penser la ville post-fordiste et en déduire le profil des interventions publiques nécessaires, articulant de façon nouvelle l’urbanisme, l’économie, le social, la démocratie. La Plaine Saint-Denis, depuis près de 20 ans est un laboratoire de choix de cette modernité impensable.

C’est la crise du fordisme sur ce territoire qui précipite les responsables locaux vers une réflexion, nouvelle à leurs yeux en terme d’urbanisme et de maîtrise urbaine de l’espace. Mais quelles sont les catégories mobilisées dans les projets, les études préalables, les actes eux-mêmes ? Quels sont les instruments de pensée de cette reconversion culturelle ? S’enferment-ils dans la pensée du passé ou au contraire assiste-t-on à un apprentissage collectif de la modernité ? Telles sont les questions auxquelles nous tentons de répondre en reprenant, du point de vue de leur logique de pensée et de catégorisation, les grandes phases de l’intervention publique locale sur ce territoire depuis les années 80..

1.4 La Plaine : deux époques

La Plaine St-Denis, comme terrain expérimental de la réflexion urbaine, connaît deux périodes bien distinctes. La première s’ouvre avec la fin des mobilisations contre les fermetures et des délocalisations d’entreprises. Au début germe l’idée que la meilure façon dedéfendre la Plaine c’est d’imaginer sa réindustrialisation dans des formes et sur des contenus productifs nouveaux Mais lorsqu’en 1991 on aboutit ainsi à l’élaboration d’un projet proprement urbain, ce dernier reste fortement imprégné de la logique fordiste. Dans le même temps l’originalité intellectuelle et symbolique de la ville ouvrière, perd de sa consistance. La seconde période s’ouvre avec l’implantation du Stade de France et la réintroduction d’une problématique du travail dans la ville.

2. Obsolescence d’une culture et porosité aux pensées hétérogènes

La première période se déroule du milieu des années 80, lors de la prise de conscience de l’obsolescence des anciennes façons de penser la ville industrielle et ouvrière, jusqu’au début des années 90 avec la décision d’implantation du stade de France. Durant cette première époque, l’usure de l’ancienne culture urbaine et politique offre une grande porosité à une pensée encore très fordiste Le paradoxe c’est que cette ouverture à l’urbain même fordiste apparait comme un renouvellement, car en rupture avec la figure politique de la ville ouvrière : l’économique d’un côté, le social-urbain de l’autre, l’urbanisme pour penser le lien et « l’espace public ». Les cadres des grandes entreprises de recherche sont appelés à remplacer les ouvriers disparus de la machine outil. La ville est toujours pensée comme le produit de la grande entreprise. Le nouveau travail immatériel reste « impensable ».

La problématique urbaine est très présente dans la réflexion de l’équipe municipale menée par Marcelin Berthellot çà St-Denis dès les années soixante dix qui voient la naissance d’un « bureau du plan, embryon de service de l’urbanisme à la mairie. Ce soucis volontaire détermine en grande partie les choix fait en matière de rénovation du centre ville durant les vingt années qui suivent. Néanmoins, il ne déborde guère sur les quartiers périphériques et notamment la Plaine. Cette dernière, objet d’une démarche de reconquête économique constructive dès 1985, en liaison avec le ville voisine d’Aubervilliers, ne verra la mise en place d’un projet urbain qu’au tournant des années 1990. Entre temps, une intervention sociale localisée a été mise impulsée sous le nom de démarche quartier.

Dans cette phase la remise en cause de la culture fordiste, versus communiste de la banlieue rouge passe donc par une porosité certaine à des catégories et des logiques hétérogènes mais qui restent néanmoins parquées par le fordisme :

2.1 Les limites de la reconquète industrielle

Le premier investissement municipal en terme de reconquête de la Plaine se fait sous l’angle économique -au sens classique du terme, c’est à dire de l’entreprise industrielle- et non territorial, encore moins urbain. La ville va peu à peu émerger de la réflexion institutionnelle à partir de la prise en compte des enjeux fonciers et territoriaux et non en fonction des enjeux économiques au tournant des années 1990. La publication du livre Blanc sur la Région parisienne et l’OPA sur les 60 ha des magasins généraux ont été déterminants dans la prise de conscience de enjeux spatiaux. Mais dans la même période, le sud de la Plaine connaît un développement « sauvage » de nouvelles activités (textiles et audiovisuelles) et les nouveau usages de l’espace qui mèle les nouvelles formes de l’organisation du travail etd e la sur-exploitation. Cette émergence se déroule hors des cadres maîtrisés institutionnellement et bien des années seront nécessaire avant qu’elle ne devienne enfin « visibles » au yeux des responsables municipaux, élus et professionnels mélangés et intégrée dans les objectifs de developpement..On a abandonné l’idée d’une reconquête industrielle mais on est resté attaché à une certaine idée de l’entreprise comme centre productif de la ville..Le bilan de l’existant établi par le syndicat mixte Plaine Renaissance ( intrument intercomunal et départemental de St-ouen, St-Denis et Aubervilliers) qui servira de base à tous les projets successifs avalise la spécialisation fonctionnelle des zones spatiales et enferme la prospective dans une pensée rigidifiée sur le passé.

2.2 Le social « localisé »

Le Social, par le truchement de procédure d’intervention localisées se sépare de l’économique et de l’urbain. La démarche quartier mise en place dans le quartier de la Plaine-St-Denis comme dans d’autres quartiers de la ville s’apparente donc à la politique de la Ville qui transforme les procédures institutionnelles, la vision du social, les rapports entre l’Etat et les collectivités territoriales dans les années 1980-1990. Elle lui emprunte son souci de localisation de l’activité, de désectorisation, d’animation sociale du quartier concerné, en liaison avec les habitants et les associations. Elle lui emprunte une part de son organisation d’administration de mission. Elle lui emprunte enfin une part de l’analyse du social qui sert de soubassement aux pratiques, analyse dans laquelle l’exclusion et la « cohabitation inter-ethnique » l’emportent sur une vision antérieure des rapports sociaux urbains, même si certains des « maîtres mots » ne sont pas employés en tant que tels. L’identité culturelle de cette intervention n’est pas complètement évanouie pour autant et génère des contradictions spécifiques, notamment l’importance donnée à l’équipement, et la volonté de trouver une articulation avec la démarche économique et urbaine,.

2.3 Le projet urbain

Au final, le projet urbain produit en 1992 reste très marqué par les logiques existantes et travaille surtout sur l’espace public pensé comme un lien nécessaire entre des fonctions (entreprises, habitat) qui restent séparées. C’est dans le cadre du syndicat mixte Plaine Renaissance, associant St-Denis-Aubervilliers, St-Ouen et le Conseil général, que les premiers prémices d’une démarche urbaine territorialisée sont avancés en 1988 dans le Schéma directeur de la Plaine. Dans le Schéma directeur de la Plaine la ville y est uniquement abordée sous l’angle de la vie sociale et de l’environnement : »redonner une vie urbaine et un environnement de qualité ».

Dans ces conditions, l’urbain proprement dit n’apparaît qu’en fin de parcours sous la forme de projet ponctuels d’aménagement, de renforcement des pôles urbains perçus comme pré-existants, de l’habitat à développer et améliorer pour stabiliser la population et accueillir les salariés, du maintient la vie sociale en associant les habitants à la renaissance de la Plaine et d’un objectif vague : améliorer le cadre de vie et l’image de la Plaine.La charte d’aménagement intercommunale est rendue publique en 1990. Pour la première fois, l’urbain et l’économique sont associés et cités en parallèle. On y lit des objectifs tels que « la revitalisation économique et urbaine de la Plaine ». Mais l’effet d’annonce a peu d’effet sur la structure d’ensemble. Ainsi, « l’habitat, la vie urbaine » sont un chapitre parmi d’autres ». L’urbain est quelque peu réduit à la notion de « quartiers vivants » et à l’habitat: « il faut créer des quartiers vivants qui rapprochent l’habitat du lieu de travail » en offrant – une amélioration de l’habitat actuel, des logements aux salariés de la Plaine. La revitalisation d’un quartier est associée aux équipements (marché, poste), aux commerces (absence d’une moyenne surface) et surtout aux notions d’équilibre et de mixité. Les pôles envisagés n’ont guère varié.

C’est sur cette base qu’est élaboré le cahier des charges soumis aux équipes d’architectes en 1991 : l’indigence de la réflexion urbaine a été perçue. Mais moins à travers une critique interne de la démarche précédente qu’à travers la prise de conscience des enjeux territoriaux (spéculation foncière et livre blanc), dans le cadre de la préparation du SDRAU. Ce projet sera donc d’abord un projet de cohérence territoriale, complètement coupé de la réflexion sur les activités qui s’y développeront et lui donneront forme.Dans la définition du projet d’ensemble, la ville apparaît comme une addition de  » réponse aux besoins des population » et affirmation de la Plaine « comme pôle de développement économique ». Autrement dit il s’agit de moderniser la composition traditionnelle -« l’existant » en terme de bâti comme en terme de sociabilité-, mais pas de la remettre en cause. La moderniser signifie surtout affirmer un rôle de pôle d’activité tout en restant « attractive et belle ». Il s’agit de « valoriser l’image ».La question est donc celle du contenant de l’urbain plus que du contenu : on présuppose implicitement que la ville est toujours la ville.Les objectifs sont donc « formels »:  » intégrer la Plaine en tant que pôle de développement économique et urbain », « désenclaver la Plaine », « promouvoir un environnement de qualité » : suggérer le paysage urbain, traiter les portes, les entrée de ville et les axes structurants, mettre ne valeur l’espace public », « requalifier les quartiers : maîtriser et impulser les notions d’équilibre social; urbain et architectural, favoriser la mixité », « personnaliser et hiérarchiser les lieux ».

A partir de là, logique économique et logique urbaine se disjoignent : « La Plaine est un lieu d’activité mais aussi un lieu de vie urbaine riche de son histoire ». Il s’agit d’une part de « maîtriser un processus de transformations, de mutation des activités économiques » et d’affirmer le « le rôle primordial que doit jouer la Plaine pour la formation » pour « répondre aux besoins des personnes et des entreprises ». D’autre part  » il s’agit d’impulser une nouvelle forme d’habitat et d’équipement de manière à répondre à la demande de logements d’une manière générale sur les villes et d’amener une population nouvelle » sans  » exclure de répondre aux besoins de la population » existante ». Cette dernière est néanmoins toujours un résidu, au mieux une référence identitaire socioculturelle.

3. La tension du travail et de l’urbain

La seconde période commence vers 1993 avec l’arrivée du Stade. Elle a deux caractéristiques principales. D’abord la mise en avant de la problématique de l’insertion par l’économique qui ouvre à un véritable apprentissage collectif des questions liées du travail et du territoire, renouant, en la renouvelant, avec une vieille culture politique. Ensuite avec la mise en place d’opérations de travaux et d’investissement lourds qui, au contraire, remettent la pensée de la ville sous la discipline de procédures d’urbanisme publics hérités du fordisme. La tension entre les deux est vraisemblablement loin d’être arrivée à son terme..

3.1 Le poids de l’aménagement opérationnel

L’arrivée du Stade a été pensée d’emblée comme devant s’intégrer au projet urbain préexistant. C’est donc aux équipes d’architectes que les municipalités confie une étude de faisabilité dès 1993. Yves Lion s’en explique dans un entretien au Monde du 25 01 1994. L’événement Stade permet à cette occasion de repréciser la pensée de la ville qui est ici mobilisée. Il met en avant deux idées essentielles

1.Le Stade doit être un élément fort dans un maillage surdimensionné entre les grandes parcelles industrielles. Un élément fort qui doit être un lien et non un obstacle entre la Plaine et le centre de St-Denis. CE qui importe donc c’est une cohérence d’ensemble qui est une cohérence de l’ouverture du possible. Même si la fonctionnalité du zonage persiste, ce n’est pas lui qui organise la ville.

2.L’important c’est de prolonger la démarche de partenariat, la démarche collective qui a présidé à la mise en place du projet urbain. La ville se définit donc d’abord par la façon politique de la produire. IL indique d’ailleurs que c’est une des grandes leçons qu’il tire des années de travail sur la Plaine.

On entre néanmoins dans une phase opérationnelle dure et tendue sur les délais. Une fois les décisions prises, le concours passé, les chantiers s’ouvrent?. Ce qui est alors déterminant c’est la fonctionnalité des projet : financement, mise en oeuvre, réalisation. Les procédures réglementaires s’imposent et imposent leurs logiques. On n’ira pas plus loin, pour l’instant dans le partenariat démocratique. L’heure est à l’aménagement.

Ainsi, le document commun de novembre 1996 SEM Plaine développement/Mission Plaine (Etat) en fixe de grands objectifs et principes. Or sous l’objectif d’une unité urbaine retrouvée », il ne reste plus que des grands projets de rééquilibrage régionaux à vocation économique avec quelques objectifs localisés : activités de pointe/tertiaire de service et d’activité/ audiovisuel, économie locale, formation. La charte intercommunale, dans ces conditions, permet d’établir un partenariat avec les acteurs de la Plaine et de contenir la spéculation La ville n’est plus qu’en pointillé, comme une résultante. Elle est générée par une politique d’habitat :

La démarche de projet, articulée autour d’une stratégie de développement durable, une entreprise collective et citoyenne vient se surajouter, sans organiser un projet urbain lui-même, qui est renvoyé au « long terme ». Mais le point de vue des architectes selon laquelle l’aménagement d’aujourd’hui devait s’inscrire dans le long terme n’est pas esquissée quand on passe à l’opérationnel.. A aucun moment la population, les activités audiovisuelles ou les activités textiles des EMGP, ni les expériences autour du PLIE ne sont cités comme atouts à valoriser : les vraies potentialités du territoire sont ignorées, seuls comptent les facteurs favorables ou non à un projet globalement hétérogène.

La ville n’est donc plus qu’un milieu favorisant ou handicapant pour attirer, de l’extérieur, les entreprises que l’on veut : établissement d’enseignement et de recherche, désenclavement par maillage de transport (rues, métro etc.), espaces verts, promenades places, couverture A1, PARC URBAIN. « La mixité est au coeur des débats sur l’organisation des activités » : la notion de mixité revient en force faute d’une pensée de la dynamique locale (mixité sociale, mixité de fonctions, mixité nouveau et ancien tissu économique). Organiser l’urbanité revient alors à penser en site (plutôt qu’en zones….) : sites existants à dominante d’activité, sites à reconvertir en espaces d’accueil d’entreprises, secteur d’habitat, « espaces de respiration et de liaison ».

Quant au peuplement, outre qu’il est affirmé qu’il faudrait « réduire décalage bassin d’emploi et de main d’oeuvre », sa prise en compte n’est visible que dans les projet de rénovation et de construction d’habitat avec des  » programmes de qualité sur quelques sites privilégiés » et « une politique d’attribution maîtrisée ».

Parallèlement, la municipalité se mobilise pour la construction d’un parc de logement qui n’est pas inclus dans les démarches partenariales d’aménagement. Ce volet de l’aménagement urbain est défini en concertation avec la municipalité d’Aubervilliers. Il se concrétise par des voeux votés par les deux conseils municipaux en novembre 1996 et est précisé pour Saint-Denis dans un rapport au bureau municipal de janvier 1997.

Un programme local de l’habitat est établi sur les deux communes de St-Denis et d’Aubervilliers. IL reprend, dans ses éléments de diagnostic, des objectifs de « diversification de l’offre d’habitat » et « mixité sociale de la population résidente » dans un « territoire à vocation surtout économique ».

La population existante est d’abord perçue comme un handicap au développement en raison de sa mobilité (42 % de départ entre deux recensements), notamment des jeunes ménages, et de sa pauvreté. Comment faire du logement, notamment, social sans attirer les pauvres ? Telle est une des questions posées dont la réponse conditionnerait la capacité à « gérer les répercussion sociales de la crise et mutation de l’appareil de production » et à « se maintenir dans une compétition économique et urbaine accrue ».

Le diagnostic, mené par le cabinet ORGECO, va plus loin. Il pointe comme des difficultés « une proportion croissante d’étrangers » (la moitié des demandes et la moitié à l’intérieur du parc locatif social), la propension croissante des demandeurs à refuser les cités de la périphérie. Cette réflexion conduit à casser le lien traditionnel entre besoin des populations communales et réponse en terme de construction pour préférer une démarche de « mobilité facilitée à l’échelle de l’agglomération », voire sur un bassin d’emploi de 735 communes.

3.2 Tension sur le travail

La Plaine St-Denis est un terrain privilégié d’expérimentation des procédures de la politique publique de l’emploi comme de l’exploration de nouvelles voies d’intervention publique pour la requalification économique du territoire. Un Plan local d’insertion par l’économique (PLIE) a été mis en place depuis 3 ans à St-Denis. Un PLIE équivalent est mis en place à Aubervilliers en 1997. La décision d’implantation du Stade de France sur le site du Cornillon et l’ouverture simultanée de plusieurs grand chantiers à la Plaine a créé une conjoncture encore plus favorable dont il convient d’analyser les effets, d’autant que la politique publique d’emploi s’est fortement axée sur l’objectif et les moyens de l’insertion.

Le dispositif mis en place autour des chantiers et dans la perspective du développement de l’économie et de l’insertion au niveau local est multiforme, mixte, partenarial et en réseau. Il favorise les synergies et les formes de partenariat entre les différents dispositifs, les organismes municipaux et para-municipaux, les services public (PLIE et « Objectif emploi », Mission locale, Projet Horizon, l’ANPE, les Services Économiques, Plaine renaissance et l’Observatoire Locale de la formation et de l’emploi).

St-Denis s’est engagée dans un PLIE dès 1993, avec des objectifs ambitieux.. Il s’est inscrit dans une structure spécifique, l’association « Objectif Emploi« , créée en 1993, et assure une synergie entre la mission locale et les services du RMI, en partenariat avec l’ANPE et d’autres acteurs, notamment associatifs. L’association est en effet en charge à la fois du PLIE, de la mission locale et du dispositif Action d’insertion locale économique et sociale (RMI). L‘écart apparent entre les résultats et le niveau des moyens déployés ne résume pas l’effet du PLIE en terme de réflexion et d’expérimentation. C’est le principal intérêt du projet HORIZON.

Le projet Horizon tente de donner au dispositif une nouvelle dimension, plus prospective, plus active, plus ancrée dans une politique locale du développement du territoire. Dynamiser le territoire, mais aussi les personnes, retisser le lien social en développant de nouvelles formes d’organisation dont le travail en réseau, créer des espaces médiateurs et des outils pertinents appelés à devenir des cerveaux serveurs de ces espaces, donner enfin la place aux exclus dans la lutte contre l’exclusion, tels sont les maîtres mots du projet. L’objectif est d’impulser un « développement local solidaire et durable »

Les chantiers ouverts sont nombreux. Les principaux se sont insérés dans une démarche générale de promotion de l’insertion locale en liaison avec les pouvoirs publics. Il s’agit du chantier du Stade et de la construction de la Direction production transport d’EDF. Les engagements pris sont largement honorés en terme quantitatif, d’abord sur le chantier du stade. Un effort de synergie entre les entreprises et les pouvoirs publics a été impulsé à l’initiative conjointe de la mairie de St-Denis et d’entreprises du bâtiment. Il en résulte une association, Saint-Denis Promotion, présidée par le maire et regroupant des entreprises de l’arrondissement de St-Denis (la « zone de solidarité ») unies par la volonté commune de prendre leur place dans les chantiers et leur responsabilité en matière d’insertion et de développement de l’emploi local..

Les contradictions que génère cette démarche sont assez productives. La contradiction majeure est celle qui persiste entre la nature de l’offre et de la demande d’insertion. Entre des pouvoirs publics dispensateurs d’aides divers, ordonnateurs de mieux disant social et en charge d’une population accueillie à diverses permanences et , d’autre part, les besoins des entreprises, la tension est irréductible. Elle est bien sûr lisible en terme quantitatif, dans l’écart entre les besoins des hommes (demandeurs d’emplois) et ceux des entrepreneurs. Tout ce qui peut être fait, en mobilisant de gros moyens publics, est sans commune mesure avec l’attente du public.. Cette contradiction se développe sur le caractère de l’emploi ouvert : ici on cherche un métier stable, là une main-d’oeuvre mobile et flexible. Dans ce quiproquo, l’aide publique peut alimenter une forme subventionnée d’interim pour les travaux à basse qualification.

Du point de vue des services publics de l’emploi, ils sont pris dans le dilemme permanent entre un travail d’insertion qui consiste à faire profiter des offres les publics les plus nécessiteux au risque de ne plus avoir d’offre d’emploi des entreprises, et une stratégie de maintien des réseaux qui pousse à mieux satisfaire les entreprises, au risque de transformer l’insertion en bureau de recrutement et en agence d’interim…. Résoudre cette équation passe par un travail de formation des publics et des candidats potentiels, préalable à la présentation à l’entreprise mais qui achoppe alors sur la question des délais de réponse : lorsque le candidat est près, la place est prise, dans une gestion de main-d’oeuvre qui tend vers le « flux tendu » avec l’armée industrielle de réserve…

L’accent est donc partout mis sur le développement économique et social local. L’objectif dépasse les chantiers : il s’agit de travailler à la reconstruction d’un territoire. Les acteurs sont mobilisés chacun de leur côté. Surtout St-Denis, ce qui nécessite de la part des autres acteurs, un effort pour sortir de St-Denis et du micro local. La question de la définition de la catégorie de « local » se pose dès l’appel d’offre du Stade. Il y a en fait trois niveaux de territoire : le site urbain lui même, celui de l’emploi local : arrondissement de St-Denis (9 communes) avec un problème entre les rigidités administratives et la réalité des réseaux : l’ANPE inclut Le Bourget et Dugny, EDF inclut Pantin, la zone économique :enfin, l’idéal aurait été le bassin de 40 communes du département (APESSADE) + les signataires de la Charte pour l’emploi qui englobe des entreprises hors du département.

C’est pour dépasser cette équation perverse que se développe des réflexions et des projets dont la logique serait de passer de la logique individualisante de la formation/insertion à une logique territoriale de développement. Ces réflexions se développent sur deux plans.

La réflexion élaborée autour du projet Horizon se propose d’inverser la démarche d’insertion. Puisque les gens perdent leur qualification en sortant de l’entreprise, mais que d’autre part, l’emploi diminue, il ne s’agit pas de polariser l’activité publique sur la requalification des personnes pour des emplois existants en raréfaction mais de piloter l’emploi par l’amont, par une requalification collective du territoire. Cette réflexion s’investit dans des projets finalisés. Un projet plus globalisant prend forme avec l’idée de Maison de l’initiative économique locale, dont la finalité serait l’aide à l’élaboration de projet, au montage au lancement et à la gestion des petites entreprises locales.

La réflexion sur l’aide publique qui pourrait être apportée aux entreprises existantes vient plutôt du GIP Plate Forme Emploi. Elle part du constat de la contradiction entre la situation actuelle des entreprises qui pourraient aider au développement de l’emploi (ce sont des PME-PMI) et les contraintes auxquelles elles ont à faire face qui les brident dans l’embauche : concurrence accrue au niveau international, taille parfois incompressible des marchés, manque de prévisibilité des compétences à mobiliser qui entrave les tentatives de formation en amont de la main-d’oeuvre. Il en ressort que l’effort devrait être porté sur l’information stratégique autant que sur une information technologique finalisée. Il y a là une responsabilité potentielle de la puissance publique dont le GIP Plate Forme Emploi, l’action de la Charte pour l’emploi et l’APESSADE sur l’alotissement des marchés publics et l’opération avec l’ANPE sur les métiers du bâtiment préfigure les finalités et les forme . Il semble donc nécessaire d’impulser les pôles de savoir stratégiques et de coopération qui pourraient constituer la culture locale du territoire : des PME-PMI prenant l’habitude de se regrouper pour prendre les lots, des alliances durables entre grosses et petites entreprises, avec des réseaux techniques et gestionnaires, informer en amont des marchés et des besoins, identifier un lieu source d’information, pour rendre les PMI-PME capables d’anticiper sur la mobilisation des moyens par exemple en matière de main d’oeuvre et de qualification.

La notion de territoire apprenant pourrait alors s’élargir aux dynamiques entrepreneuriales. Il y a entre le GIP, l’APESSADE, le projet de MIEL, des logiques communes qui s’ignorent parfois et qui risquent de s’ignorer encore si les nécessités du court terme l’emportent sur la consolidation institutionnelle à plus long terme. De ce point de vue, la conjoncture courte des chantiers sur laquelle se sont mobilisés les acteurs en finalité d’insertion, ne doit pas être évaluée en simple terme quantitatif dans les cadres réglementaires prévus. On a là un champ d’expérimentation de logiques d’acteurs dont les conclusions les plus importantes ont une portée beaucoup plus large.

4. Premier bilan

La pensée de la ville est aujourd’hui un des creusets principaux des apprentissages collectifs des acteurs politiques locaux, notamment de ceux qui se situaient dans la tradition culturelle de la banlieue rouge. Une certaine composition travail-mairie étant frappée de péremption, une autre composition alliant la valorisation de la force de travail collective et urbaine et la politique se cherche. L’urbain en est beaucoup plus que le terrain ou le territoire : c’en est l’objet même. Cet apprentissage est inégal, d’une ville à l’autre, d’un terrain à l’autre. Faisons un court bilan.

4.1 L’espace des apprentissages collectifs

Il y a trois domaines où, dans l’expérience et les projet se dessine une pensée originale :

1. L’espace du travail qui met l’acteur politique en position d’intervenir au coeur même des rapports d’entreprise et qui amène à valoriser les compétences collectives et urbaines.

2. L’espace de l’intervention sociale localisée qui prend vite une épaisseur démocratique qui l’identifie fortement par rapport aux modèles nationaux

3. L’espace de l’intercommunalité réussie, depuis maintenant 13 ans.

Cet apprentissage, au fil des ans amène à reconsidérer d’abord le rôle de l’urbain, puis à dépasser la séparation de l’économique et du social, puis de l’économique et du politique. Il s’ensuit que des catégories portées par le discours national de l’Etat comme immigration ou mixité sociale voient leur place progressivement réduite dans la pensée municipale locale.

4.2 La rigidité des interventions urbaines

La limite de cet apprentissage tient moins, comme il était de bon ton de le dire au début du processus, aux caractéristiques des populations concernées, qu’aux logiques lourdes induites par les procédures publiques nationales d’aménagement. Ces dernières s’imposent en dernier ressort pour mobiliser les moyens nécessaires à la réalisation des opérations prévues, mais elles induisent des logiques d’action et de pensée fortement imprégnées de la vile fordiste. Chassez le naturel, il revient par le financement et le réglementaire. Même le thème de la mixité sociale, abandonnée sur les autres pistes de travail, resurgit au final sur la question du logement…

4.3 Les avatars de deux catégories

A travers cette courte histoire urbaine et intellectuelle, nous pouvons examiner par exemple les avatars de l’usage de deux catégories fort présente dans la réflexion officielle.

4.3.1 La mixité

La mixité est convoquée dès l’origine du bilan de l’existant en 1985, pour rendre compte de la double fonctionnalité de la Plaine : industrielle et résidentielle. Cette acception est constante. Elle structure par exemple les grandes lignes du projet urbain dont les espaces publics sont les liant urbains de cette mixité. Mais la porosité à la pensée de l’Etat via la politique de la ville et les politiques locales territorialisées convoque très vite une acception beaucoup plus large, qu’elle soit économique (mixité production service) ou démographie et sociale : mixité des populations, nouveaux et anciens, salariés et habitants, pauvres et classes moyennes, français et étrangers, voire mixité « ethnique ». Si la mixité économique demeure un des fils rouges de la réflexion, comme mixité de deux éléments hétérogènes et séparés spatialement, la mixité de peuplement devient de moins en moins une référence du discours officiel. Mais lorsque l’on passe à la phase opérationnelle, qu’il s’agisse du déplacement de la gare dans le quartier Cristino Garcia ou du Plan local de l’Habitat, la mixité de peuplement qu’elle soit sociale ou ethnique resurgir avec force chez les techniciens, comme un objectif urbain, en contradiction avec le discours politique municipal

4.3.2 Le respect de l’existant

Faire une nouvelle ville en respectant le passé : tel est l’axe qui donne son contenu à la notion de « respect de l’existant, que ce soit dans le cahier des charges des villes pour le projet urbain où dans les réflexion actuelle. Respecter l’existant c’est prendre la vie de quartiers, comme le quartier espagnol, en dehors du contexte politique et urbain qui l’a produit et le « protéger » comme l’urbanisation nouvelle. Une telle démarche conduit immanquablement à l’échec lorsque les impératifs opérationnels entrent en contradiction avec le maintien du quartier. Respecter l’existant c’est aussi respecter une sorte d’archéologie industrielle qui conduit à faire le tri entre les bâtiments qu’il faut conserver au vue de leur passé et ceux qu’on peut détruire. La reconversion des lieux étant ainsi réservée aux « pièces de musée ». A aucun moment ne vient dans les documents officiels, la notion de respectent de l’existant comme respect des populations présentent et examen de leurs dynamiques interne. L’existant est au mieux un souvenir, au pire un obstacle. Or c’est en fait dans la démarche dite novatrice que l’existant est le mieux respecté au sens du maintien d’une logique fordiste de spécialisation des territoires et des espaces.

4.4 Nouvelles villes et nouveaux entrepreneurs politiques

Ce qui apparaît le plus clairement dans les aléas de l’expérimentation locale, c’est qu’émerge une figure nouvelle, celle d’un responsable public qui met en oeuvre de façon originale des procédures d’intervention sur le territoire et sur le travail. Cette intervention définit un nouveau champ de compétence qui ne s’arrête pas aux portes de l’entreprise. Cette nouvelle figure est celle d’un nouvel entrepreneur local, d’un entrepreneur politique, animateur et initiateur de projets collectifs pour sa ville, cherchant des formes nouvelles de mobilisation des habitants et des entreprises (au sens classique). Au fond une nouvelle composition du travail et de la politique qui renouvelle la pensée de la ville qui était celle de la banlieue rouge, dans de nouvelles conditions.


[1] Corsani (A.), Negri (T.), Lazzarato (M.), Le bassin de travail immatériel en région parisienne, l’Harmattan, 1996

~ par Alain Bertho sur 1 avril 2000.