Affrontements à Montpellier – novembre 2009

La colère des viticulteurs

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26 Novembre 2009

La manifestation des viticulteurs organisée mercredi dans l’Hérault a tourné à l’affrontement avec les forces de l’ordre.

« Sarkozy, au secours ». Cet appel à l’aide, qui s’étale en « une » du Midi Librejeudi matin, a été lancé mercredi par les viticulteurs, rassemblés à Montpellier. La manifestation a réuni près de 10 000 personnes selon les organisateurs, 3600 selon la préfecture. En crise depuis plusieurs années – baisse des vendanges et baisse des cours du vin -, la profession réclame des aides d’urgence. Les syndicats dénoncent également les marges réalisées par la grande distribution.

En début de soirée, des incidents ont émaillé la dispersion du rassemblement dans tout le département de l’Hérault. A Mèze, la vitrine d’une agence du Crédit Agricole a été brisée par des jets de pierre, à Courneterral, c’est un radar qui a été détruit tandis qu’à Cournonsec, la vitrine d’un centre commercial a été dégradée, rapporte ainsi la préfecture. A Montpellier, plusieurs feux de poubelle, jets de pétards et autres débuts d’incendie ont été signalés.

Les heurts se sont prolongés jusque tard dans la nuit, alors que 600 policiers restaient mobilisés. Une colonne de six bus de viticulteurs a été empêchée d’entrer à Béziers puis à Pézenas. Le convoi s’est ensuite dirigé vers Servian où les manifestants ont allumé des feux sur la route. Deux manifestants ont été interpellés à l’issue des violences. Placés en garde à vue, ils ont été relâchés dans la nuit.

Viticulteurs : Heurts, après la dislocation…

Édition du mercredi 25 novembre 2009

« On quitte Montpellier… » Philippe Vergnes a parlé, la manifestation a vécu. Il est 17 h 45. Les viticulteurs regagnent les bus. Presque tous. En effet, un groupe de jeunes vignerons qui semblent avoir envie d’en découdre, campe derrière les grilles des jardins du Peyrou pour un face-à-face tendu avec les CRS, nombreux à cet endroit-là.

Dès la première charge, les forces de l’ordre gagnent du terrain. Les viticulteurs, rejoints par quelques anars qui profitent de l’occasion, reculent. Après avoir pratiqué le « deux pas en avant, un pas en arrière », le temps d’amagrir encore le nombre de manifestants – il en reste alors une vingtaine -, les CRS chargent un peu plus fort, lacrymo à l’appui. Résultat : deux interpellations.

Deux viticulteurs, un de Cruzy (Hérault) et un JA du Gard sont placés en garde à vue. Le père du jeune Héraultais s’est, lui, blessé dans les escaliers qui conduisent au parking des Arceaux. Il est 19 h 30. A Montpellier, la manif semble maintenant terminée.

En fait, les deux gardes à vue remettent le feu aux poudres. Les bus, une vingtaine, qui n’étaient pas encore repartis se vident. Les viticulteurs, très énervés, font brûler quelques pneus. A ce moment-là, tandis que les forces de l’ordre interviennent, deux motards de la police tombent de leur véhicule. L’un est frappé sur le casque à coups de barre de fer, les deux étant aspergés de vin. La tension est à son comble. Plus d’un millier de manifestants se dirige vers le commissariat pour demander l’assurance de la libération de leurs deux collègues. Ce qu’ils semblent obtenir vers 20 h 15.

Les viticulteurs décident alors de rejoindre leurs bus pour se lancer sur la route d’une longue nuit…  Un peu plus tôt dans l’après-midi, à Canet-d’Aude, un transformateur EDF désaffecté a été endommagé tandis qu’à Ouveillan, ce sont des inscriptions du CRAV (Comité Régional d’Action Viticole) qui ont fleuri sur les murs d’un ancien restaurant.

Des faits anecdotiques au regard de ce qui se passera un peu plus tard sur la route d’un retour mouvementé qui les ramènera chez eux en passant du côté de Sète…

Des viticulteurs entre désespoir et violence

Par TF1 News (D’après agence), le 26 novembre 2009

Des incidents violents ont opposé dans la nuit de mercredi à jeudi plusieurs centaines de viticulteurs aux forces de l’ordre entre Pezenas et Béziers.

La manifestation était placée sous très haute surveillance en raison des risques de débordements. Ils sont venus au cours de la nuit de mercredi à jeudi. Alors que plusieurs milliers de viticulteurs (3600 selon la préfecture, 10.000 selon les organisateurs) étaient descendus quelques heures plus tôt dans les rues de Montpellier, réclamant des mesures urgentes face à la crise qui touche leur secteur, des incidents ont éclaté après la dispersion du cortège. Les heurts ont eu lieu en particulier entre Pezenas et Béziers, alors qu’une colonne de bus rejoignait nuitamment le département de l’Aude.

Environ 250 gendarmes ont empêché une colonne de six bus de viticulteurs d’accéder au centre-ville de Béziers, laissant comme seule issue l’autoroute. Des feux de pneus ont été allumés. Un magasin Lidl à Servian a été dégradé, comme des grandes surfaces à Mèze et Cournonsec, et plusieurs véhicules de gendarmerie ont été caillassés, selon la gendarmerie qui déplore un blessé léger parmi ses hommes. Deux fils de viticulteurs ont été interpellés.

Des aides inadaptées

Des violences à l’aune du désespoir de toute une profession. Ce qu’avait exprimé lors de la manifestation Philippe Vergnes, le président du Syndicat des Vignerons du Midi, en lançant à la foule massée sur l’esplanade de Peyrou à Montpellier : « nous sommes économiquement morts. Depuis 2004, la viticulture traverse la crise la plus terrible de son histoire. Les vignerons sont dans le désarroi le plus total« , ils se sentent « abandonnés, sans perspective d’avenir« . Selon lui, les viticulteurs perdent environ 1000 euros par hectare et par an. Il a aussi cité la chute spectaculaire des revenus au cours des dernières années : – 88% dans l’Aude, – 76% dans le Gard, – 85% dans l’Hérault, statistiques confirmées par Agreste, site du ministère de l’Agriculture.

Devant « l’urgence » de la situation, il faut donc « des réponses appropriées et immédiates« , a affirmé le président du Syndicat des Vignerons du Midi, s’adressant directement au président de la République. Les récentes mesures en faveur de l’agriculture « ne sont plus adaptées« , selon lui. Il réclame que les vignerons puissent bénéficier des « aides à l’hectare » attribuées aux agriculteurs dans le cadre de la politique agricole commune.

Parmi la foule venue l’écouter à Montpellier, des hommes et de femmes venus des six départements où le Syndicat des vignerons du Midi compte des adhérents – Aude, Hérault, Gard, Pyrénées-Orientales, Drôme et Vaucluse – mais aussi du Beaujolais ou du Bordelais. Ici ou là, des maires, des conseillers municipaux ceints de leurs écharpes, des députés ou sénateurs de toutes tendances politiques.

Incidents après la manifestation des viticulteurs

25.11.2009

Plusieurs milliers de viticulteurs, 10 000 selon les les manifestants, 3 600 selon la préfecture de l’Hérault, ont défilé mercredi dans les rues de Montpellier pour crier leur «angoisse» face à la crise qui touche leur secteur depuis plusieurs années, et réclamer des aides au gouvernement. Le cortège s’est dispersé dans la cohue, avec des projectiles été lancés sur les forces de l’ordre qui ont procédé à l’interpellation de deux fils de viticulteurs.

C’est plus tard dans la soirée que des incidents ont éclaté dans l’Hérault. Des dégradations ont été commises dans des communes aux alentours de Montpellier, notamment dans des grandes surfaces à Mèze et Cournonsec, selon la gendarmerie. Des bus de manifestants ont également tenté d’entrer à Pézenas, mais en ont été empêchés par les très nombreuses forces de l’ordre. Ces six bu, obligés de prendre la direction de Béziers, étaient survolés par un hélicoptère de la gendarmerie.

Affrontements avec les forces de l’ordre

Les forces de l’ordre étaient par ailleurs massivement déployées sur les axes routiers et aux péages de l’A9, notamment à Sète, Saint-Jean-de-Védas et Agde. Entre Pezenas et Béziers, des manifestants ont allumé des feux et bloquaient la route, selon un journaliste de l’AFP. A Servian, des affrontements étaient en cours entre manifestants, arrivés à bord de cinq bus, et des gendarmes, selon un correspondant de l’AFP sur place. Des camions de CRS sont arrivés en renfort.

«Ils se sentent abandonnés»

«Nous sommes économiquement morts, avait lancé lors de la manifestation Philippe Vergnes, le président du Syndicat des Vignerons du Midi. Depuis 2004, la viticulture traverse la crise la plus terrible de son histoire. Les vignerons sont dans le désarroi le plus total. Ils se sentent abandonnés, sans perspective d’avenir».

Parmi les viticulteurs venus de l’Aude, de l’Hérault, du Gard, des Pyrénées-Orientales, de la Drôme, du Vaucluse mais aussi du Beaujolais ou du Bordelais, se trouvaient également des maires et des conseillers municipaux ceints de leurs écharpes ainsi que plusieurs députés ou sénateurs. .

Une profession en danger

Philippe Vergnes a dénoncé les pertes massives qui selon lui s’élèvent  à 1000 euros par hectare et par an. Dans certains départements, la chute des revenus en 2008 dépasse les 75%. Des chiffres confirmée par le ministère de l’Agriculture.

«Aujourd’hui, les vignerons doivent de l’argent partout: à la mutualité sociale agricole, aux banques et aux fournisseurs, poursuit le responsable syndical. Devant l’urgence de la situation, il faut donc des réponses appropriées et immédiates». Les vignerons aimeraient bénéficier des «aides à l’hectare» attribuées aux agriculteurs dans le cadre de la politique agricole commune. Ils espèrent également renégocier les marges réalisées sur le vin par la grande distribution.

Incidents dans l’Hérault après la manifestation de viticulteurs

26 nov. 2009

Entre 3.600 personnes selon la préfecture, 10.000 selon les organisateurs, ont manifesté mercredi à Montpellier, leur désarroi face à la crise qui touche la viticulture et demandé des mesures urgentes au gouvernement. Des incidents ont émaillé la fin de la manifestation entre Pezenas et Beziers. Des véhicules de gendarmerie ont été caillassés, et quelques magasins endommagés. Les vignerons disent qu’ils ne veulent « pas mourir » et dénoncent les pratique de la grande distribution.

Aline Thibal

L’Hérault avait été placé sous très haute surveillance pour cette journée, avec environ 1.000 policiers et gendarmes mobilisés. En début de soirée, les bus de manifestants ont tenté d’entrer à Pézenas, mais en ont été empêchés par les très nombreuses forces de l’ordre et ont été obligés de prendre la direction de Béziers. Le convoi, survolé par un hélicoptère de la gendarmerie, s’est ensuite dirigé vers Servian où les manifestants ont allumé des feux sur la route, avant  d’être repoussés par des gaz lacrymogènes.

Des feux de pneus ont été allumés. Un magasin Lidl à Servian a été dégradé, comme des grandes surfaces à Mèze et Cournonsec, et plusieurs véhicules de gendarmerie ont été caillassés, selon la gendarmerie qui déplore un blessé léger parmi ses hommes.

Auparavant, des incidents étaient survenus avant la dispersion des manifestants à Montpellier. Un face à face avait opposé un groupe de manifestants aux forces de l’ordre, cibles de projectiles. Deux fils de viticulteurs ont été interpellés.

Plus tôt dans l’après-midi, Philippe Vergnes, le président du Syndicat des Vignerons du Midi, organisateur de la manifestation, avait lancé à la foule massée sur l’esplanade de Peyrou : « Nous sommes économiquement morts ».

~ par Alain Bertho sur 26 novembre 2009.

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