Emeute à Sidi Aïssa août 2008

Au lendemain des émeutes de Sidi Aïssa (M’sila) : 23 blessés toujours hospitalisés

10 août 2008

Un bilan provisoire fait état  de 4 morts dont le propriétaire de l’hôtel B. L., 62 ans, et 3 manifestants, O. S., 26 ans, S. S.,33 ans, et L. A., 38 ans. Pour les blessés ont a consigné 63 dont 8 femmes. Toujours selon la même source, 15 personnes ont été arrêtées dont les 2 qui ont tiré de l’hôtel et leurs armes ont été confisquées.

La paisible ville de Sidi Aïssa, située à 93 km du chef-lieu de wilaya, à 90 km de Boussaâda et à 150 km d’Alger et qui compte plus de 55 000 habitants, a connu dans la nuit de mercredi à jeudi des émeutes sans précédent dans la région.

Connue par sa générosité, son calme et surtout sa tolérance, la ville a sombré cette nuit-là dans une colère que ses habitants n’arrêtent pas de justifier par : «C’est le mépris qui excite la colère.»

En effet, des centaines d’individus, de tous les âges, se sont rendus, juste après l’enterrement de l’un des leurs, écrasé il y a 15 jours par le fils du propriétaire de l’hôtel Djebel En-Naga, pour protester contre cet acte qu’ils qualifient de passe-droit..

Arrivés sur place, vers 19h, le propriétaire des lieux et ses gardiens (videurs) ont ouvert le feu tuant 3 manifestants et blessant pas moins de 52 par balles. Devant cette situation, la nouvelle s’est vite répandue dans la ville. Les manifestants, rejoints par des centaines d’autres, ont réussi à pénétrer dans l’enceinte de l’établissement. Ils ont mis la main sur le propriétaire en le rouant de coups. Il arrive à sortir dehors mais une foule en colère l’attendait. Traîné par terre sur une distance de plus de 300 mètres à travers la principale rue de la ville, l’homme sera par la suite lynché à coups de pierres par la foule. Il rendra l’âme vers 22h. Il est resté exposé pendant deux heures avant que les manifestants ne permettent aux pompiers d’évacuer le corps vers la morgue de l’hôpital.

Par ailleurs, les manifestants ont saccagé, pillé et incendié tout ce qu’il y avait dans cet hôtel de deux étoiles, inauguré en 2005 par l’ancien ministre du Tourisme de l’époque M. Noureddine Moussa. La cour est jonchée de véhicules carbonisés. 20 véhicules dont 3 camions de différentes marques ont été complètement calcinés.

Tous les  pavillons ont été incendiés. L’administration, la cuisine, la buvette, le parking, la réserve, la lingerie, les   311 chambres, le bar et la loge ont été complètement brûlés.

Selon une source hospitalière, le nombre de blessés est de 63 (52 par balles, 11 blessés légers). 26 ont été évacués vers plusieurs hôpitaux de la région : 9 à M’sila, 7 à Boussaâda, 2 à Aïn El-Melh, 2 à Aïn Bessam et 7 à Sour El-Ghozlane dont 1 est mort durant son transfert.

Les renforts des éléments anti-émeute, qui sont arrivés des localités voisines, ont quadrillé les lieux. «En plus de l’usage du feu, l’intervention, quelque peu tardive, des forces de l’ordre a fait que la ville soit le théâtre de violentes émeutes. Sans cela, on aurait pu épargner les 4 vies humaines, les blessures à plusieurs dizaine de citoyens et éviter, par-là même, les dégâts matériels», insiste un citoyen.

Notons qu’aucun autre édifice étatique ou privé n’a été touché et le calme est revenu vers minuit. Cette accalmie a été constatée le lendemain des émeutes dans l’ensemble de la ville de Sidi Aïssa.

«Nous avons écrit plusieurs fois aux autorités locales sur ce fléau qui touche notre société, comme vous le saviez, conservatrice», disent les habitants. «La mort de A. S., 50 ans, c’est  la goutte qui a fait déborder le vase», ajoutent-ils.

Sitôt informée, les autorités de la wilaya, à leur tête le secrétaire général de la wilaya de M’sila, se sont dirigées vers Sidi Aïssa. Elles se sont rendues directement sur les lieux des affrontements avant de rencontrer les dignitaires de la ville. Une cellule de crise a été installée au siège de la daïra pour gérer la situation. Une enquête a été ouverte par le parquet afin de déterminer les causes et circonstances exactes du drame, et identifier les lyncheurs ainsi que les tireurs.

Pour les responsables, rencontrés par La Nouvelle République sur les lieux, tous disent que la situation actuelle est de remettre de l’ordre, soigner les blessés et apaiser les esprits. Mais en même temps, ils déplorent cette manière de se faire justice, rejettent catégoriquement ce comportement et dénoncent avec vigueur les actes de violence commis ce jour à Sidi Aïssa et appellent la population à la retenue et au sens du devoir et du civisme. Ils réitèrent encore une fois que la force reste à la loi, et que tout contrevenant sera déféré devant la justice.

10-08-2008

Safa Kawthar

4 personnes tuées et 53 blessées par balle : Expédition punitive à M’sila

9 août 2008

Les émeutes qui ont éclaté mercredi après-midi à Sidi Aïssa, wilaya de M’sila, ont fait 4 morts et 56 blessés, dont 52 par balle. Au lendemain des violences qui ont pris pour cible l’hôtel En Naga, la ville de Sidi Aïssa entamait une nouvelle journée des plus ordinaires.

Les citoyens vaquaient à leurs occupations et la circulation était fluide sur cet important axe routier de la RN 8, reliant Alger à Bou Saada. Hormis les restes de pneus calcinés et les traces de fumée bariolant les murs de l’hôtel, rien n’indiquait que la veille cette paisible ville des Hauts-Plateaux avait été le théâtre d’une nuit d’enfer. L’hôtel de 150 lits, n’étant plus qu’une bâtisse calcinée, réduite en cendres par endroits, où 20 voitures et 2 camions brûlés constituaient le décor de ce complexe touristique classe, inauguré en juin 2005 par l’ex-ministre du tourisme, Noureddine Moussa.

« L’horreur a commencé aux environs de 16h », nous dira une victime, rencontrée au niveau de l’hôpital de M’sila où elle a été évacuée. « Je me trouvais à l’intérieur au moment où l’hôtel fut d’abord caillassé puis pris d’assaut par un millier de manifestants. Aucun policier n’est intervenu au moment où les pierres pleuvaient sur l’établissement, avant que l’on commence à tirer de l’intérieur. C’est le propriétaire, Benguenaoui Larbi, alias Daoudi, qui avait riposté en tirant sur la foule. On a perdu tous nos bijoux, notre argent, mais on s’en est sortis, par miracle, de cet enfer », a-t-elle indiqué, visiblement affectée par ces graves incidents. Incidents nés des suites de la mort de Arbaoui Saâd, dit Bariasse, lequel avait eu une altercation, nous dira le secrétaire général de la daïra de Sidi Aïssa, avec le fils du propriétaire de l’établissement hôtelier, qui « est passé avec sa voiture sur le corps de la victime, le blessant grièvement ». Au retour des funérailles, la foule qui a assisté à l’enterrement, considérant cette mort, nous dit-on, comme un acte de hogra, par le fait que le fils du propriétaire de l’hôtel aurait bénéficié d’une certaine impunité et qu’aucune mesure n’aurait été prise contre lui. Ripostant contre cette déferlante humaine, le propriétaire et ses agents de sécurité auraient tiré à bout portant sur la foule tuant 3 personnes et blessant une soixantaine dont 52 par balles de chevrotine. Le propriétaire de l’hôtel, vraisemblablement, à court de munitions, a été par la suite systématiquement lapidé par la foule jusqu’à ce que mort s’ensuive, avant d’être traîné sur plus de 200 m et abandonné sur le bord de la route à quelques mètres du centre des urgences.

D’aucuns diront que la fin dramatique vécue par ces personnes et les horreurs qui s’en sont suivies auraient pu être évitées si les services de sécurité avaient fait preuve d’intelligence pour prévenir ces incidents, lesquels, somme toute, étaient prévisibles. Dans cette affaire de Sidi Aïssa, il y a eu une cascade de défaillances dont les conséquences ont été désastreuses. Signalons au passage que le procureur général près la cour de M’sila a ordonné jeudi l’ouverture d’une enquête sur les événements survenus à Sidi Aïssa (M’sila) qui ont fait 4 morts et une soixantaine de blessés. Dans une déclaration faite à la presse à Sidi Aïssa sur les lieux du sinistre, le secrétaire général de la wilaya de M’sila, assurant l’intérim du wali, dira que 15 personnes ont été arrêtées.

Par S. Ghellab

Quatre morts et une soixantaine de blessés dans un règlement de comptes Carnage à Sidi Aïssa

«Ce qui s’est passé est un drame», s’accordent à dire tous ceux que nous avons rencontrés, hier et avant-hier, dans la daïra de Sidi Aïssa (wilaya de M’Sila). Les traces de cette tragédie sont visibles sur les visages des habitants.

09 Août 2008

Le degré de la violence vécue par cette daïra des heures durant est apparent à l’hôtel Ennaga ou ce qu’il en reste. Un édifice bien gardé par des policiers et des gendarmes qui empêchent tout accès à l’hôtel. «Impossible de prendre une photo de l’intérieur de cet hôtel.

Allez d’abord voir à la sûreté de daïra», nous lancent des policiers en faction. «Ordre nous est donné par le procureur de quadriller les lieux et de ne laisser personne s’en approcher», nous informe-t-on à la sûreté de daïra.

Que s’est-il passé ? Des témoignages indiquent que cette affaire remonte à une dizaine de jours lorsqu’une dispute où était impliqué un des fils du propriétaire de cet hôtel, Saâd Barriasse, résidant dans cette daïra, âgé de près de 50 ans. Le fils du propriétaire de cet hôtel a écrasé son adversaire avec une voiture.

Celui-ci, transféré au CHU Mustapha Pacha à Alger, est décédé mardi dernier et enterré le lendemain (mercredi dernier) à Sidi Aïssa. Après l’enterrement, à l’heure de la prière d’el assr (vers 16h30mn), des milliers de personnes en colère se sont dirigées vers cet hôtel.

Le propriétaire de cet hôtel a commencé à tirer sur la foule. Plusieurs personnes ont trouvé la mort avant qu’il ne soit tué à son tour, témoignent des habitants ayant assisté à cette tragédie.

«2 000 personnes se sont dirigées vers cet hôtel à la fin de l’enterrement», selon une source policière locale. Le propriétaire de cet hôtel a tiré sur une première personne, l’atteignant au niveau du cœur.

Il croyait que cela provoquerait la fuite de la foule. Les choses n’ont fait qu’empirer. D’autres coups ont été tirés, atteignant plusieurs autres personnes dont deux mortellement. D’autres sont été blessées par balle.

A bout de munitions, il se serait caché dans une cave de cet hôtel. Il a été rejoint par de nombreuses personnes en colère et là, il a été tué à coups de pierre, ajoute cette source policière, selon laquelle «le visage de ce mort n’existait presque plus».

Le propriétaire de cet hôtel, probablement pris de panique, aurait, selon une source, utilisé un fusil à pompe pour tirer contre la foule, ce qui a ajouté à la colère des milliers de personnes qui se sont dirigées vers cet hôtel. Ils ont lancé des pierres et des cocktails Molotov contre cet édifice, selon une source policière.

Quatorze véhicules ont été incendiés au cours de cette tragédie, ajoute cette source, selon laquelle plusieurs de ces véhicules appartenaient à des clients, dont certains ont pu prendre la fuite.

Ce n’était pas le cas pour tout le monde malheureusement, puisque, avons-nous appris hier sur place, un des clients de passage a été tué par balle. Son corps ainsi que les corps des autres victimes ont été transférés aux urgences médico-chirurgicales de Sidi Aïssa.

«Certains jeunes s’en sont pris aux filles qui se trouvaient dans cet hôtel, l’une d’elles a eu un œil crevé et une autre a failli être brûlée vive», selon une source policière. Certaines ont été blessées et transférées vers l’hôpital de M’Sila, ajoute cette source qui lance que des barbus sont intervenus pour demander qu’elles ne soient pas tuées.

Des renforts de police arrivaient sur les lieux, «mais les policiers n’étaient pas intervenus rapidement. Ils assistaient sans entrer en action.

On ne sait pas pourquoi», s’interrogent des habitants de Sidi Aïssa. Certains concluent que cette absence de «rapidité dans l’intervention devait éviter un face-à-face entre la population et les forces de l’ordre».

«Ce n’est que vers 22h30mn que des renforts anti-émeutes sont arrivés de M’Sila et ont tenté de disperser la foule. La violence ne s’est arrêtée que vers 23h», ajoutent-ils. Des pillages auraient été pratiqués au cours de cette tragédie. «Des climatiseurs et autres matériels ont été saccagés et d’autres volés», selon des citoyens.

Aux urgences médico-chirirgucales de Sidi Aïssa, la mobilisation est grande. Certains parmi le personnel médical et paramédical, en congé, ont réintégré leurs postes. Les corps des morts ont été transférés, ainsi que les blessés.

«Il y avait des personnes blessées par balle. Des filles se trouvaient dans cet hôtel. Nous avons évacué plus d’une vingtaine de ces blessés vers plusieurs autres hôpitaux, dont 7 vers Sour El Ghozlane, d’autres vers Lakhdaria, vers Aïn Bessem et vers Kouba. L’un des blessés par balle est décédé à Hachimia au cours de son transfert», témoigne-t-on dans ces urgences.

Le bilan de la tragédie de mercredi dernier est de quatre morts et une soixantaine de blessés. Un des blessés par balle, évacué vers Alger, se trouvait dans un état comateux mais aux dernières nouvelles, il est sorti du coma, selon des témoins.

Il y avait foule devant les urgences. Les policiers quadrillaient les lieux pour protéger les filles qui y ont été évacuées pour soins. «Ces filles ont été volontairement évacuées par petits groupes dans des lieux différents pour les protéger contre d’éventuelles agressions. Aucune de ces filles ne présentait des blessures graves.

Plusieurs parmi elles souffraient d’un choc psychologique à cause de ce qui venait de se passer. Elles avaient très peur», apprenons-nous dans ces urgences. L’un des fils du propriétaire de cet hôtel serait en fuite. L’hypothèse qu’il aurait quitté le territoire national n’est pas écartée, selon une source policière.

La proximité de cet hôtel avec un bar et une boite de nuit ne serait pas étrangère à ce qui s’est passé, selon plusieurs de ces habitants. «Les citoyens étaient gênés par l’existence d’un bar et d’une boite de nuit en milieu urbain. Certains avaient trouvé dans ce qui c’était passé une raison supplémentaire pour en finir avec cette situation» ajoutent-ils.

Le procureur général de la cour de M’sila a ordonné jeudi l’ouverture d’une enquête et l’arrestation de toutes les personnes impliquées dans les évènements survenus mercredi à Sidi Aïssa (M’sila) qui ont fait 4 morts et une soixantaine de blessés, dont 15 dans un état grave, selon un communiqué dont une copie est parvenue à l’APS ; les incidents ont éclaté suite au décès d’un citoyen qui a succombé à ses blessures au CHU Mustapha Pacha (Alger) après une dispute le 19 juillet dernier avec les gardiens de l’hôtel Ennaqa – situé à l’entrée de la ville – et le fils du propriétaire.

«Les faits, précise la même source, ont fait l’objet d’une enquête préliminaire diligentée par les services de la police judiciaire conformément aux instructions du parquet».

Le communiqué explique qu’au «retour des funérailles du citoyen décédé, la foule ayant assisté à l’enterrement s’est dirigée, à l’instigation de certains meneurs, vers l’hôtel pour procéder à sa fermeture et venger la personne décédée».

«En dépit de l’intervention des services de sécurité qui ont tenté de disperser le groupe d’individus qui a fermé la RN 8 à l’aide de barricades et de pneus incendiés, la situation s’est aggravée au point de devenir incontrôlable», précise encore la même source.

«La foule déterminée à prendre d’assaut l’hôtel a été rejointe par un groupe de jeunes dont la progression a été stoppée par des coups de feu tirés de l’intérieur de l’hôtel en réaction à cette attaque» , ajoute la même source qui précise que «les incidents ont fait 4 morts par balle dont le propriétaire de l’hôtel décédé suite à son agression et une soixantaine de blessés parmi lesquels 52 l’ont été par balles de type «Sachem».

«Le frère du propriétaire de l’hôtel et un gardien ainsi que des personnes suspectées d’avoir tiré de l’intérieur de l’hôtel ont été arrêtées et leurs armes saisies», poursuit le communiqué qui fait également état de l’arrestation d’ «individus en possession d’objets volés de l’hôtel qui a été pillé et son personnel agressé».

La direction du tourisme ferme les cabarets de M’Sila

La direction du tourisme de la wilaya de M’Sila a adressé, il y a une dizaine de jours, une note aux hôtels se trouvant dans cette wilaya et disposant d’une boite de nuit, leur demandant à procéder à la fermeture de ces boites de nuit, apprenons-nous de source locale.

Cette mesure coïncide, en termes de temps, avec la rixe ayant opposé un des fils du propriétaire de l’hôtel Ennaga à Saâd Berriasse. Une rixe qui malheureusement a tourné à la tragédie avec la mort de ce dernier, écrasé par une voiture conduite par le fils de ce propriétaire. Les deux faits peuvent être liés.

Les autorités craindraient la répétition de telles tragédies et des incidents entre la population locale et les personnes fréquentant ces lieux. Les bars se trouvant dans certains de ces hôtels ferment à 21h ou 22h30mn.

La vidéo du propriétaire de l’hôtel sur youtube

Une video montrant le visage défiguré du propriétaire de l’hôtel Ennaga est diffusée sur youtube et a fait le tour de la wilaya de M’Sila. De jeunes internautes de cette wilaya se ruent sur ce site internet pour visualiser cette vidéo. Cet enregistrement vidéo aurait probablement été réalisé avec un portable.

Prêche contre les boissons alcoolisées

La tragedie qui vient de frapper la paisible daïra de Sidi Aïssa, faisant malheureusement des morts et des blessés n’a pas été citée de façon directe, hier, par des mosquées de cette localité lors de la prêche du vendredi.

Dans son prêche d’hier, l’imam de l’une des mosquées de cette daïra a rappelé les conséquences désastreuses de la consommation de boissons alcoolisées.

M.A.

Sidi Aïssa (M’sila) : Des émeutes font quatre morts

oran.blogs.continentalnews.fr

09/08/2008

La ville de Sidi Aïssa, dans la wilaya de M’sila, a vécu mardi dernier un après-midi d’horreur et de consternation, après de violentes émeutes, au cours desquelles, il a été fait usage d’armes à feu, causant la mort de quatre personnes et des blessures à une soixantaine d’autres, dont huit femmes.

En effet, après l’enterrement d’un homme, quinquagénaire, victime d’un accident de la route, il y a deux semaines, accident ayant impliqué le gérant de l’hôtel «En-naga» de Sidi Aïssa, la victime gravement blessée avait été évacuée sur Alger avant de succomber à ses blessures, mardi dernier.

Au cours de cette même journée et après l’annonce du décès, une foule nombreuse composée d’une centaine de jeunes très irrités ont décidé d’organiser une marche de protestation du cimetière, en direction du complexe touristique d’En-naga, situé en plein centre de la ville.

La tension est montée, à l’occasion de ce rassemblement devant le complexe lorsque des dizaines de jeunes l’ont pris d’assaut. Et c’est à ce moment que le gérant et les éléments de la sécurité interne de l’établissement ont usé d’armes à feu. Deux personnes ont trouvé la mort sur le coup et une troisième a rendu l’âme lors de son évacuation vers Alger.

Les manifestants ont brûlé 20 véhicules légers, deux camions et plusieurs bâtiments du complexe, après avoir agressé des clients du complexe qui ont été délestés de leurs biens.

Le gérant du complexe, le nommé Belguenaoui Laribi, âgé de 62 ans, a été traîné par des jeunes vers la RN 8, pour être tué, lapidé.

Les personnes blessées ont été évacuées vers les hôpitaux d’Alger de Bou-Saâda, de Bouira et M’Sila.

Lors de ces événements, les éléments de la Sûreté ont bouclé le quartier où se situe le complexe en question pour éviter le pire et arrêté une quinzaine de personnes.

Merzougi Mohamed/ Quotidien d’Oran

Emeutes à Sidi Aïssa 4 morts et 62 blessés

Le Maghreb

9 août 2008

La ville de Sidi Aïssa, située à moins de 90 km du chef-lieu de la wilaya de M’sila, a été secouée mercredi et jeudi derniers par de violentes émeutes, faisant quatre morts et 62 blessés, dont huit jeunes filles et plus d’une trentaine de véhicules incendiés. Selon une déclaration à la presse, du secrétaire général de la wilaya de M’sila, les faits remontent à plus de deux semaines, le propriétaire de l’hôtel Naga de Sidi Aïssa a heurté avec son véhicule une personne âgée de 51 ans. La victime a rendu l’âme après son transfert vers un établissement hospitalier d’Alger.

Mercredi, une foule considérable s’assembla devant l’entrée de l’hôtel Naga composée en majorité de jeunes pour exprimer son mécontentement. La réaction des vigiles de l’établissement a été prompte. Ils ont utilisé leurs armes pour tirer sur la foule, causant la mort de trois émeutiers. La colère est montée d’un cran au sein des émeutiers. La foule se fraya un chemin à l’intérieur de l’hôtel et les clients durent fuir pour échapper au danger. Les émeutiers étaient prêts à tout. A l’aide de torches, ils ont mis le feu à l’édifice. Le propriétaire, qui tentait de s’opposer à la destruction de son bien, n’a pas échappé à la colère des manifestants. Ce dernier traîné sur plus de 300 mètres a été tout bonnement lapidé. Il a rendu l’âme sur les lieux. Jeudi, après l’intervention des forces de l’ordre, renforcées par des renforts des autres régions de la wilaya de M’sila, le calme est revenu alors que les blessés ont été évacués vers les infrastructures sanitaires de Sidi Aïssa, M’sila, Boussaâda et Sour El Ghozlane. Hier, la ville de Sidi Aïssa a repris son calme tandis que l’hôtel Naga, ne représente plus que des ruines au milieu des carcasses de voitures incendiées et d’autres matériels saccagés. On signale déjà l’arrestation d’une vingtaine de personnes soupçonnées d’être à l’origine de ces violences. Aussi, Le procureur général de la Cour de M’sila a ordonné jeudi l’ouverture d’une enquête et l’arrestation de toutes les personnes impliquées dans les évènements. Selon le communiqué du PG, les incidents ont éclaté suite au décès d’un citoyen qui a succombé à ses blessures au CHU Mustapha Pacha (Alger) après une dispute le 19 juillet dernier avec les gardiens de l’hôtel  »Ennaqa » – situé à l’entrée de la ville- et le fils du propriétaire. « Les faits, précise la même source, ont fait l’objet d’une enquête préliminaire diligentée par les services de la police judiciaire conformément aux instructions du parquet ». Le communiqué du PG explique qu’au « retour des funérailles du citoyen décédé, la foule ayant assisté à l’enterrement s’est dirigée, à l’instigation de certains meneurs, vers l’hôtel pour procéder à sa fermeture et venger la personne décédée ». « En dépit de l’intervention des services de sécurité qui ont tenté de disperser le groupe d’individus qui a fermé la RN8 à l’aide de barricades et de pneus incendiés, la situation s’est aggravée au point de devenir incontrôlable », précise encore la même source. « Le frère du propriétaire de l’hôtel et un gardien ainsi que des personnes suspectées d’avoir tiré de l’intérieur de l’hôtel ont été arrêtés et leurs armes saisies », poursuit le communiqué du PG qui fait également état de l’arrestation d' »individus en possession d’objets volés de l’hôtel qui a été pillé et son personnel agressé ».

Ahmed Saber

Week-end meurtrier dans un hôtel de Sidi Aïssa : Huit morts dans une vendetta

09 Août 2008

60 personnes ont été blessées dont 52 par balles.

Après les violentes émeutes qui ont éclaté, à la veille de ce week-end, à Sidi Aïssa, dans la wilaya de M’Sila, L’Expression vient d’apprendre que le nombre de victimes s’élève à huit.

Ainsi, outre les quatre morts par balle, dont le propriétaire de l’hôtel Naga, décédé suite à son agression, l’on déplore la mort tragique du fils de ce dernier, celle de deux jeunes filles (d’origine oranaise) travaillant dans l’établissement hôtelier, et celle de l’auteur principal des représailles ayant mené à ce drame. Celui-ci, faut-il le signaler, est un repris de justice connu dans la région et avait des comptes à régler avec le propriétaire de l’hôtel.

Les faits, tels que recueillis sur place, rapportent que le fils du patron de l’hôtel aurait, d’abord heurté et blessé le repris de justice avec son véhicule de type 4×4, ce dernier aurait immédiatement appelé son groupe qui s’est précipitamment rendu à l’hôtel où il a froidement assassiné le fils du propriétaire. Et c’est à ce moment précis que le responsable de l’hôtel a usé de son fusil à pompe et tué quatre membres du groupe assaillant. Dans cette vendetta expéditive le groupe a tué deux jeunes filles employées dans l’hôtel.

Rappelons que la cour de M’sila avait ordonné l’ouverture d’une enquête sur ces incidents qui ont causé mort d’hommes. Le procureur général de la cour de M’sila, a en effet, ordonné, jeudi, l’ouverture d’une enquête et l’arrestation de toutes les personnes impliquées dans les événements survenus mercredi dernier dans la paisible localité de Sidi Aïssa. Incidents qui ont fait, selon le communiqué du procureur général, qui fait part d’une autre version: quatre morts et une soixantaine de blessés, dont 52 ont été touchés par balles de type «Sachem».

Ainsi, la genèse de cette tragique affaire a initialement fait ressortir que les faits remontent à une quinzaine de jours, lorsque le fils du propriétaire de l’hôtel Naga, situé à l’entrée de la ville de Sidi Aïssa, a heurté avec son véhicule un citoyen de la localité, le blessant grièvement. Le communiqué du procureur de la République qui s’appuie sur cette version, précise que le transfert de la victime à l’hôpital a eu lieu après une dispute survenue le 19 juillet dernier avec les gardiens de l’hôtel et le fils du propriétaire. Evacué sur Alger, la personne en question a rendu l’âme. Cette dernière a succombé à ses blessures au CHU Mustapha-Bacha (Alger). Après son enterrement, mercredi, au cimetière du village, des dizaines de citoyens en colère se sont alors dirigés vers l’hôtel Naga, qu’ils ont commencé à saccager.

Certaines sources ayant révélé, que devant l’émeute qui prenait de l’ampleur, les agents de sécurité de l’établissement hôtelier ont fait usage de leurs armes et tiré sur la foule en colère.

Le communiqué du procureur général près la cour de M’Sila précise que ces graves événements, ont déjà fait l’objet d’une enquête préliminaire diligentée par les services de la police judiciaire conformément aux instructions du parquet. Le même communiqué explique qu’au «retour des funérailles du citoyen décédé, la foule ayant assisté à l’enterrement s’est dirigée, à l’instigation de certains meneurs, vers l’hôtel pour procéder à sa fermeture et venger la personne décédée» ajoutant qu’en dépit de l’intervention des services de sécurité qui ont tenté de disperser le groupe d’individus qui a fermé la RN8 à l’aide de barricades et de pneus incendiés, la situation s’est aggravée au point de devenir incontrôlable.

La foule, était donc déterminée à prendre d’assaut l’hôtel, qui a été rejointe par un groupe de jeunes dont la progression a été stoppée par des coups de feu tirés de l’intérieur de l’hôtel en réaction à cette attaque, ajoute encore la même source.

Le frère du propriétaire de l’hôtel et un gardien ainsi que des personnes suspectées d’avoir tiré de l’intérieur de l’hôtel ont été arrêtés et leurs armes saisies, vient de révéler, pour sa part, le procureur général qui fait également état de l’arrestation d’individus en possession d’objets volés de l’hôtel qui a été pillé et son personnel agressé.

Sidi Aïssa, à 90km du chef-lieu de la wilaya de M’sila et à 150km d’Alger, tente de retrouver sa quiétude après cette funeste affaire.

Salim BENALIA

Drame à M’sila : une fusillade dans un hôtel fait 4 morts

Liberté-Algérie

9 août 2008

4 morts dont 3 manifestants, ainsi que le propriétaire de l’hôtel sont à déplorer. 63 personnes dont 8 femmes ont été blessées. 15 personnes ont été arrêtées dont les 2 qui ont tiré sur la foule. Leurs armes ont été confisquées.

La paisible ville de Sidi Aïssa (M’sila) est plongée, dans la nuit de mercredi à jeudi, dans une violence jamais vécue par le passé. Tout a commencé en fin de journée de mercredi dernier, au retour du cimetière où les habitants de la ville ont inhumé Saâd, 50 ans, qui a succombé à ses blessures après une hospitalisation qui a duré 15 jours. Ce dernier a été heurté par la voiture du fils du propriétaire de l’hôtel, quand le défunt a eu une violente altercation avec celui-ci lors d’une soirée arrosée, il y a 15 jours. Le lendemain, après l’enterrement de Saâd, les proches et les habitants de la ville ont pris la direction de l’hôtel pour exprimer leur colère et demander la fermeture de Djebel Naga.

Immédiatement après, la manifestation a pris une tournure dramatique. Tôt jeudi matin, nous nous sommes rendus sur les lieux. Visiblement, le calme est revenu dans la ville de Sidi Aïssa, située à 60 km du chef-lieu de la wilaya de M’sila, après les violentes échauffourées de la soirée de mercredi. Des pneus, des voitures calcinées et autres objets hétéroclites jonchent encore le sol.

Les ouvriers des services de la voirie de l’APC, avec leurs tracteurs et camions, s’affairent à nettoyer les lieux. Des curieux et autres habitants de Sidi Aïssa qui suivent l’opération de nettoyage nous prennent à témoin, après avoir décliné notre identité, en nous relatant les faits de la soirée. “La genèse de l’affaire remonte à une quinzaine de jours, lorsque le fils du propriétaire de l’hôtel Djebel En-Naga a heurté avec son véhicule un citoyen de la localité, le blessant grièvement. ?vacué vers Alger, la victime a rendu l’âme mardi. Après son enterrement au cimetière du village, des centaines de citoyens en colère se sont dirigés vers l’hôtel. Après quoi, le propriétaire de l’hôtel et des agents de sécurité videurs ont ouvert le feu sur les manifestants qui voulaient défoncer le portail de l’établissement”, raconte Kamel, un enfant de la ville. Et de poursuivre : “C’est l’usage d’armes à feu par les occupants de l’hôtel qui est à l’origine de la mort de 4 personnes et de la blessure de 60 autres.” Relayant Kamel, un quinquagénaire ajoute : “En réaction aux tirs, les manifestants défoncent l’entrée de l’hôtel. Une fois à l’intérieur, c’est la panique générale. Le personnel, les clients et les gérants tentent de résister à la foule, mais le nombre et la colère des citoyens étaient plus forts que les portails blindés et les fusils à pompe. Les manifestants s’en sont pris à tout, rien n’a été épargné. Avant de mettre le feu à l’hôtel, les manifestants ont tout cassé ou pillé. Pendant ce temps, des manifestants déchaînés ont réussi à mettre la main sur le propriétaire, B. L., âgé de 62 ans. Tabassé par la foule, il s’échappe vers l’extérieur où des centaines d’autres citoyens l’attendaient. La foule l’allonge sur la chaussée et le lynche à coups de pierres. Vers 22 heures, le propriétaire de l’hôtel succombe sous les coups de pierres.” On déplore 4 morts dont 3 manifestants, ainsi que le propriétaire de l’hôtel.

Pour les blessés, en on a enregistré 63, dont 8 femmes. 15 personnes ont été arrêtées dont les deux qui ont tiré sur la foule et leurs armes ont été confisquées. Des enquêtes ont été ouvertes par le parquet afin de déterminer les causes et les circonstances de ce drame. Une virée à l’intérieur de l’établissement hôtelier nous a permis de constater les dégâts.

Juste à l’entrée, deux voitures sont carbonisées. 20 véhicules dont trois camions ont été incendiés. La réception, la cuisine, l’administration, le bar, la réserve, le parking, les chambres ont tous été pillés, saccagés et incendiés. Cet hôtel, Djebel En-Naga, classé deux étoiles, a été inauguré en 2005 par le ministre du Tourisme de l’époque, M. Nourredine Moussa.Avant de quitter Sidi Aïssa qui compte plus de 54 000 âmes, nous avons longuement sillonné les artères de la ville où nous avons remarqué qu’aucun autre édifice public ou privé n’a été touché par les manifestants. La vie a repris hier son cours normal.

Algerie : Des émeutes font quatre morts à M’sila

Le 7 août 2008.

Selon des sources locales, la genèse de l’affaire remonte à une quinzaine de jours, lorsque le propriétaire de l’hôtel Naga de Sidi Aïssa a heurté avec son véhicule un citoyen de la localité, le blessant grièvement.

Evacué sur Alger, la personne en question a rendu l’âme avant-hier. Après son enterrement hier au cimetière du village, des dizaines de citoyens en colère se sont dirigés vers l’hôtel Naga, qu’ils ont commencé à saccager.

Selon nos sources, ce sont les agents de sécurité de l’établissement qui auraient ouvert le feu sur les manifestants. Au moment où nous mettons sous presse, nos sources évoquent la mort de quatre personnes dont le propriétaire de l’hôtel et plusieurs blessés.

Jusqu’à une heure très avancée de la soirée d’hier, les émeutes se poursuivaient toujours, sans aucune intervention des services de sécurité

Synthèse de l’article – Equipe Algerie-Monde.com
D’après El Watan- Par Smail G

~ par Alain Bertho sur 7 août 2008.